Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, entame ce weekend son premier voyage à l'étranger depuis sa prise de fonction en mars qui le conduira en Inde, avec qui Pékin entretient un vieux différend frontalier, au Pakistan, allié traditionnel, et en Allemagne et en Suisse, où l'économie dominera les entretiens.![photo-1368770908221-1-0_1569183_465x348p[1]]()
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Le voyage de Li fait suite à celui du président Xi Jinping, qui, à peine investi, s'était rendu en mars enRussie et dans trois pays africains, dont l'Afrique du Sud, pour participer a un sommet des principaux pays émergents (BRICS).
Le chef du gouvernement de la deuxième économie mondiale arrivera dimanche à New Delhi, peu après un regain de tension sur la frontière entre les deux géants asiatiques, les Indiens ayant accusé l'armée chinoise d'avoir fait une incursion dans un territoire qu'ils revendiquent dans l'Himalaya.
"Il y a quelques questions héritées de l'Histoire entre la Chine et l'Inde, dont la question frontalière", a reconnu lors d'un point de presse cette semaine un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Song Tao.
Mais "nous avons la sagesse et les ressources pour gérer correctement nos différends", a-t-il ajouté, "et la capacité d'empêcher que ces différends affectent la croissance globale des relations sino-indiennes".
La Chine et l'Inde, les deux pays les plus peuplés de la planète, comptent à eux seuls pour plus d'un tiers de la population mondiale.
La Chine et l'Inde, les deux pays les plus peuplés de la planète, comptent à eux seuls pour plus d'un tiers de la population mondiale.
Malgré des relations difficiles et souvent tendues depuis plus d'un demi-siècle, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de l'Inde, avec des échanges qui se sont élevés à 66,5 milliards de dollars l'an dernier, selon le vice-ministre chinois du Commerce Jiang Yaoping.
Le but est de porter ces échanges à 100 milliards de dollars en 2015, a ajouté M. Jiang, précisant que cet objectif "devrait être atteint dans les temps".
A titre de comparaison, les échanges entre la Chine et l'Union européenne se sont élevés l'an dernier à 546 milliards de dollars.
Mais les relations économiques de Pékin avec l'UE se sont récemment envenimées avec notamment la décision de Bruxelles d'imposer des droits de douane punitifs de 47% en moyenne aux producteurs chinois de panneaux solaires, accusés de bénéficier de subventions ou de vendre à perte.
Ces sanctions contre la Chine ont été imposées à l'initiative de l'Allemagne, dont les fabricants de panneaux solaires ont été laminés par la concurrence chinoise.
En outre, Pékin a mis en garde l'UE jeudi contre une enquête anti-subventions et anti-dumping sur ses fabricants d'équipements de télécommunication, dont le possible lancement, précédé d'une phase de dialogue, a été annoncé cette semaine par Bruxelles.
Les sociétés européennes du secteur des télécommunications mobiles ont une part de marché "bien plus grande" en Chine que l'inverse, a affirmé le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Shen Danyang. "Toutes les conséquences devront être supportées par la partie à l'origine des frictions", a mis en garde M. Shen.
Les exportations d'équipements de télécommunication chinois vers l'UE s'élèvent à un milliard d'euros par an, selon Bruxelles.
Premier partenaire européen de la Chine avec un commerce bilatéral qui s'est élevé en 2012 à 161,1 milliards de dollars, l'Allemagne, où Li Keqiang achèvera sa tournée à l'étranger, représente à elle seule 29,5% des échanges de Pékin avec l'UE.
Avant Berlin, le Premier ministre chinois se rendra au Pakistan, allié traditionnel de Pékin, où l'ancien ministre Nawaz Sharif, chassé par un coup d'Etat militaire en 1999, a remporté les élections législatives et doit former un gouvernement.
En Europe, Li Keqiang ira aussi en Suisse, avec laquelle la Chine négocie un traité de libre-échange.
Par Guylain Gustave Moke
WordPress/AFP