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50ème anniversaire de l’Union africaine. Bilan mitigé

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Un demi-siècle déjà ! L’Union africaine (UA) autrefois Organisation de l’unité africaine (OUA) fête ses 50 ans d’existence. Ce sera le samedi 25 mai. Un sommet extraordinaire est convoqué à cet effet à Addis-Abeba, sous le slogan « Panafricanisme et renaissance africaine ». Cependant, maints observateurs pensent que le bilan de ces 50 ans d’existence de l’Union africaine est mitigé.

L’Union Africaine en tant que telle n’existe que depuis 2000. Elle a succédé à l’Organisation de l’Unité africaine fondée le 25 mai 1963, au moment où les pays du continent prenaient leur indépendance et où ils étaient divisés sur la marche à suivre.

Selon Adebayo Olukoshi, directeur de l’IDEP, l’Institut africain de développement économique et de planification basé à Dakar, capitale sénégalaise de l’ancien président Abdou Diouf, actuel patron de la Francophonie, « la plus grande réussite de l’OUA a été de galvaniser les voix africaines autour de la libération du continent. Son organe exécutif était un secrétariat avec à sa tête un secrétaire général, ce n’était donc pas un organe de décision. Et très vite, on a reproché à l’OUA d’être un club de présidents et non un organisme qui encourageait le panafricanisme. »

Critique de mutations et financement

Au moment du passage de l’OUA à l’Union Africaine, ces critiques ont été prises en compte : le secrétariat général a cédé la place à une commission et en 2008, le Conseil économique social et culturel ou ECOSOCC a vu le jour, pour intégrer les membres de la société civile à ce processus. En outre, le nouveau siège de l’UA à Addis-Abeba (Ethiopie). Adebayo Olukoshi renchérit : « Je pense que la création de l’ECOSOCC n’a pas transformé l’UA en union des citoyens. Le plus grand défi aujourd’hui, c’est de garantir l’adhésion des Africains à cette institution. »

Autre problème à résoudre, le financement de l’institution comme l’explique Salua Nour, spécialiste de l’Afrique professeur associée à l’Université Libre de Berlin : « L’UA ne peut pas exister sans les ressources financières qui proviennent de l’Union Européenne, des Nations Unies et des Américains. Ce n’est même pas 10% qui est assuré par les pays africains. »

La plupart des Africains critiquent également son impuissance dans les situations de crise, notamment au Darfour ou dans l’Est de la RDC. C’est là aussi que d’aucuns pensent que ce 50ème anniversaire de l’Union africaine n’a sa raison d’être que « Pour des solutions africaines aux problèmes africains ».

En effet, le 25 mai 1963 était fondée l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Aujourd’hui, cette organisation s’appelle l’« Union africaine » (UA). Quelle était la signification de l’OUA ? Et comment l’UA perçoit-elle aujourd’hui les relations entre l’Afrique et l’Europe ? Entretien avec, ambassadeur de l’UA à Bruxelles, Ajaya K. Bramdeo s’est entretenu avec notre confrère Tony Busselen

A en croire Ajaya K. Bramdeo, les fondateurs de l’OUA en 1963 voyaient une Afrique indépendante et unie, libérée du colonialisme. Ils comprenaient que l’Afrique devait s’unir pour pouvoir s’épanouir et devenir un acteur important au niveau international. C’est devenu le noyau du panafricanisme au sein duquel les Africains pouvaient prendre leur sort en mains propres et, dans l’intérêt même des Africains, chercher des solutions africaines aux problèmes africains.

En 1963, c’étaient surtout les pays de l’Afrique du Nord, centrale et occidentale qui constituaient la force motrice de la fondation de l’OUA. Ils avaient deux objectifs importants : soutenir la lutte de libération dans les pays qui vivaient toujours sous occupation coloniale et supprimer l’apartheid en Afrique du Sud.

La renaissance africaine

Un second grand thème y relatif c’est « la renaissance africaine ». Pourquoi ? Depuis 1963, la quasi-totalité des pays d’Afrique se sont libérés du colonialisme. Et, en 1994, le régime de l’apartheid a été supprimé en Afrique du Sud. De la sorte, les deux principaux objectifs de l’OUA ont été réalisés, après 31 ans. En outre, la situation mondiale s’est modifiée rapidement, depuis les années 90. Il y a eu la chute du mur de Berlin, le nouvel ordre mondial et la mondialisation sont devenus les termes à la mode. L’Afrique avait besoin d’une renaissance, d’une résurrection. Jusqu’alors, nous avions été utilisés comme des pions sur l’échiquier entre l’Occident et l’Orient.

C’est l’heure de parler d’une voix unanime, afin de conquérir la bonne place africaine dans le monde. Dès le début de 2000, on a également assisté au déclenchement de la deuxième ruée sur l’Afrique. La demande de matières premières s’est rapidement accrue. D’où le fait que l’OUA a été remplacée par une nouvelle organisation, l’Union africaine, qui voulait se concentrer sur les nouveaux défis. L’Afrique est le continent avec le plus de matières premières, de terres fertiles et une population jeune qui se multiplie rapidement. C’est donc l’heure de parler d’une voix unanime pour reconquérir.

Emmanuel Badibanga

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