De pays modèles honorés par l’oncle Sam
Barack Obama de nouveau en Afrique…
Pas des hommes forts en Afrique, mais des institutions fortes
Comme lors de son premier mandat à la Maison Blanche, le premier citoyen américain va de nouveau honorer le continent africain qui a vu naître ses aïeux. Fidèle à sa ligne directrice et à l’excellence, le prix Nobel de la paix ne posera la plante de ses pieds que sur les seuls territoires africains reconnus comme modèle de l’apprentissage démocratique et de la bonne gouvernance. Une fois de plus, l’arrogance des Etats et de leur classe politique, les richesses naturelles et l’étendu des territoires n’influencent nullement Barack Obama qui n’en a que faire ! En bon pédagogue, le président américain va distribuer la prime de la bonne gouvernance à seulement trois pays dont il est convaincu qu’ils font un effort pour consolider la démocratie et la bonne gouvernance en vue du bien être de leurs peuples. Et selon les milieux proches de la Maison Blanche, le Sénégal, la Tanzanie et l’Afrique du Sud sont ces pays privilégiés qui s’apprêtent à accueillir le président de la première puissance économique et militaire mondiale. A partir du 26 juin prochain, Delta One va poser ses trains d’atterrissage sur le tarmac d’un de ces trois pays, même si pour le dernier, les violons ne s’accordent toujours pas sur la bonne gouvernance au sommet de l’Etat !
Dès que j’ai eu vent de cette tournée de Barack Obama en Afrique, je suis allé aux archives pour retrouver son discours historiques d’Accra afin de faire une évaluation de ses vraies intentions. Et voilà les passages qui ont retenu mon attention et qui doivent interpeller chaque peuple africain pour le devenir de ce continent aujourd’hui quasi à la dérive totalitaire.
« … Maintenant, pour réaliser cette promesse, nous devons tout d'abord reconnaître une vérité fondamentale à laquelle vous avez donné vie au Ghana, à savoir que le développement dépend de la bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. C'est le changement qui peut déverrouiller les potentialités de l'Afrique. Enfin, c'est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s'acquitter…. Le peuple ghanéen a travaillé dur pour consolider la démocratie, au moyen de passages pacifiques répétés du pouvoir, même à la suite d'élections très serrées. Et à cet égard, je voudrais dire que la minorité mérite tout autant de louanges que la majorité. Grâce à une meilleure gouvernance et au rôle de la société civile naissante, l'économie ghanéenne a enregistré un taux de croissance impressionnant…
Constance dans sa démarche politique
On peut être fier de Barack Obama car, il n’a pas changé de position face aux différents régimes politiques africains. Pas pressé de visiter les pays potentiellement nantis et qui pouvaient le gratifier avec de présents, le Yankée donne la nette impression de ne vouloir pas se souiller les mains. Ils évitent tout ce qui peut nuire à sa personnalité et ne tolère pas la mauvaise compagnie d’hommes politiques.
Il y a de pays comme l’Angola, la rd CONGO, le Soudan… qui sont extrêmement riches, en termes du potentiel naturel. Mais à cause de l’absence de la bonne gouvernance et du respect des normes démocratiques, ces géants africains ont été écartés de la liste des pays à honorer.
Aux africains qui passent leur temps inutilement en accusant l’occident comme seul responsable des maux dont souffre le continent africain, je les renvoie au discours historiques de Barack Obama : « … Cependant, l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours des dix dernières années, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats. Durant la vie de mon père, ce sont en partie le tribalisme et le népotisme dans un Kénya indépendant qui, pendant longtemps, ont fait dérailler sa carrière, et nous savons que cette forme de corruption est toujours un fait quotidien de la vie d'un trop grand nombre de personnes… ».
Sénégal : un modèle de l’apprentissage de la vie politique démocratique
Lors de discussions au niveau de l’administration américaine sur la liste de ces pays privilégiés, un rapport de l’ambassadeur des USA au Sénégal fait état de son insistance sur la transition démocratique entre le sortant Abdoulaye Wade et le président Macky Sale. Quand on se remémore le film de la tension qui a entouré le processus électoral présidentiel sénégalais, il y a effectivement lieu de saluer ces deux géants politiques africains qui seront désormais cités comme modèle de la vie politique démocratique. Pays des intellectuels, cette république mérite effectivement la visite du président Barack Obama.
Afrique du Sud pose problème
De langues de lèvent encore pour la raison de l’étape de l’Afrique du Sud car, d’aucuns estiment qu’après la venue de Jacob Zouma à la tête du pays Arc en ciel, le processus démocratique est plus que menacé à Pretoria. Cette analyse de l’administration américaine est bien valable car la gestion du pays par Zouma a beaucoup fait reculer l’Afrique du Sud sur le plan de la bonne gouvernance et de la démocratie. Même le prix Noble de la paix, l’archevêque anglican, Desmond Tutu, a eu à exprimer son ras-le-bol, face à toutes ces dérives totalitaires. Et pis, il est allé jusqu’à menacer de cesser de prier pour son pays !!!
Et comme Obama n’a cessé de le souligner : l’Afrique n’a plus besoin des hommes forts, mais plutôt des institutions fortes. A chacun alors de faire sa propre analyse pour que les choses changent utilement en Afrique.