L’ex-dictateur tchadien, Hussein Habré, a été mis aux arrêts hier dimanche à Dakar, au Sénégal. Depuis l’annonce de cette information, dans les milieux des ONG des droits de l’homme, c’est la liesse populaire. La joie est si grande car, selon les principaux animateurs de ces structures, c’est bien la fin d’une étape, mieux, la fin de l’impunité au sommet des Etats en Afrique. Désormais, aucun chef de l’Etat qui aurait commandité ou commis de crimes ignobles durant son règne à la tête des institutions nationales peut se voir à tout moment être interpellé afin qu’il réponde de ses actes criminels.
En effet, les policiers sénégalais sont venus cueillir hier dimanche l’ex-président tchadien à son domicile avec un mandat du procureur de la chambre du Tribunal spécial international instituée pour connaître de ses nombreux crimes. En dépit de tous les crimes du sang et moultes violations des droits de l’homme perpétrés par son régime politique entre les années 1982 et 1990, et les crimes contre l’humanité qu’il a eu à commanditer durant son triste règne à la tête de la république du Tchad, l’ex président et homme fort de N’Djamena se croyait se soustraire de la justice internationale par son exil, en dehors du territoire national. Chassé du pouvoir pour ses nombreux crimes exécrables, Hussein Habré se la coulait douce dans une superbe villa située dans un quartier huppé dakarois. Les différents régimes politiques sénégalais ont eu à l’entretenir, en lui garantissant une totale impunité malgré les pleurs et les larmes de ses milliers de victimes qui ne réclamaient que justice.
Il faut ici préciser que ce grand événement intervient après le séjour du président américain, Barack Obama à Dakar. Certainement que le yankée a eu à encourager Macky Sale de franchir le rubican. Ainsi, le Sénégal voit son auréolée grandir par l’engagement politique du nouvel homme fort qui n’a pas hésité pour laisser le procureur mettre la main sur Hussein Habré. C’est un signe d’espoir pour toutes ces victimes de l’ex-dictateur, bien que d’autres soient déjà mortes et ne pourront plus voir l’ancien bouché de Ndjamena derrière les barreaux.
Aux peuples africains qui croupissent encore sous la dictature de comprendre enfin qu’il n’y a pas un sans deux. Ils peuvent dorés et déjà constituer et réunir les preuves de tous les cas de violations des droits de l’homme perpétrés par leurs chefs d’Etat afin que le moment venu, la justice internationale fasse son travail. La vie humaine est ce qu’il y a de plus précieux sur terre, et nul n’a le droit de le faire couler en toute impunité et sans qu’il ne réponde ses actes criminels. L’exercice du pouvoir politique, soit il au sommet des Etats n’est pas synonyme de se comporter en ‘’dieu le père’’ vis-à-vis de ses compatriotes. Ils sont nombreux parmi les anciens chefs d’Etats et d’autres encore en place qui doivent réfléchir par deux fois désormais.
Le souhait du plus grand nombre est de voir après Hussein Habré d’autres hommes forts être interpellés afin que plus jamais l’on ne vive ces cas de violations des droits de l’homme, d’assassinats politiques et de pratiques d’actes de torture.
Mais il faut cependant avouer que si on en est arrivé là aujourd’hui, c’est notamment grâce au courage et à l’engagement des braves hommes et dames des ONG des droits de l’homme et victimes sénégalaises qui n’ont pas baissé les bras. Avec Barack Obama à la tête de la Maison Blanche, il est encore possible d’espérer en de lendemains meilleurs en Afrique.