DSK - Nafissatou Diallo : Sofitel, suite et fin | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Nafissatou... Le monde n'est pas près d'oublier ce prénom, ce visage grêlé et cette imposante silhouette, dissimulés sous une couverture lors des premières investigations au Sofitel de New York, dans cette suite 2806 où les enquêteurs prélevaient des bouts de moquette tâchée de sperme pour les faire analyser. Les téléspectateurs ne sont pas non plus près d'oublier le faciès blafard et les sourcils froncés de Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol, menotté comme un vulgaire malfaiteur lors de ce perp walk en forme de marche au supplice.
Mère courage
Ce 14 mai 2011, une Guinéenne analphabète, qui avait quitté sept ans plus tôt son Fouta natal pour tenter sa chance aux États-Unis, a provoqué la chute du directeur du Fonds monétaire international (FMI), brisant son ambition de devenir président de la République française et le couple qu'il formait depuis vingt ans avec la journaliste Anne Sinclair.
Nafissatou avait d'abord été dépeinte comme une mère courage élevant seule une adolescente, pieuse, bonne voisine et employée modèle. Puis, ses déclarations contradictoires sur son passé et sur les circonstances de son agression, ainsi qu'une conversation téléphonique avec un « ami » emprisonné pour trafic de drogue, avaient semé le doute dans l'esprit du procureur Cyrus Vance Jr, qui, en août 2011, avait prononcé un non-lieu dans la procédure pénale.
Les avocats de Diallo avaient aussitôt engagé des poursuites au civil, choisissant le quartier du Bronx, où les jurés sont réputés favorables aux victimes issues comme eux d'un milieu défavorisé. Ce 10 décembre, alors que DSK avait affirmé qu'il ne verserait jamais un sou, les parties ont mis un point final à l'affaire. Le juge McKeon a confié au quotidien français Le Figaro que les négociations avaient été ardues, la plaignante se montrant déterminée à aller jusqu'au procès, alors que la défense de DSK cherchait un compromis. Truffé de clauses de confidentialité, l'accord dispense l'ancien patron du FMI de s'expliquer sur ce qu'il a lui-même qualifié de « faute morale », et Nafissatou de justifier les libertés qu'elle avait prises avec la vérité pour obtenir l'asile politique.
Rente
« Afin de protéger Mme Diallo », a précisé le juge, on ne connaîtra jamais le montant dont Strauss-Kahn doit s'acquitter. Plusieurs journaux ont parlé de 6 millions de dollars (4,6 millions d'euros), un chiffre « totalement faux » selon les avocats de DSK, mais que des experts jugent plausible, et dont le tiers échoira aux défenseurs de la plaignante. Le Parisien, lui, croit savoir que la jeune femme, pour l'heure toujours employée du Sofitel et en arrêt maladie, percevra la somme sous la forme d'une rente annuelle, et qu'elle souhaite ouvrir un commerce dans le quartier du Queens. Un rêve désormais à sa portée...
La femme de chambre guinéenne et Dominique Strauss-Kahn ont conclu un accord à l'amiable. Avec à la clé beaucoup d'argent pour la plaignante, et un mystère qui reste entier.
Adieu torchons et serpillières ! À 33 ans, Nafissatou Diallo est à l'aube d'une nouvelle vie. Et cela se voit. Le port altier, coiffée d'un mutin foulard panthère, la femme de chambre la plus célèbre de la planète, que l'on n'avait plus revue en public depuis seize mois et que l'on disait dépressive, est apparue pimpante le 10 décembre, à l'issue de l'audience du tribunal du Bronx, à New York. Sans doute savourait-elle les mots bienveillants du juge McKeon, qui venait de lui témoigner publiquement son « affection ». Entourée de ses avocats, elle a remercié « tous ceux qui [l'avaient] soutenue » et - bien sûr - « Dieu » avant de s'éclipser. Destination inconnue. Car nul ne sait où vit Nafissatou. Elle a quitté le Bronx et ne fréquente plus la mosquée Futa, sur la 3e Avenue.Nafissatou... Le monde n'est pas près d'oublier ce prénom, ce visage grêlé et cette imposante silhouette, dissimulés sous une couverture lors des premières investigations au Sofitel de New York, dans cette suite 2806 où les enquêteurs prélevaient des bouts de moquette tâchée de sperme pour les faire analyser. Les téléspectateurs ne sont pas non plus près d'oublier le faciès blafard et les sourcils froncés de Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol, menotté comme un vulgaire malfaiteur lors de ce perp walk en forme de marche au supplice.
Mère courage
Ce 14 mai 2011, une Guinéenne analphabète, qui avait quitté sept ans plus tôt son Fouta natal pour tenter sa chance aux États-Unis, a provoqué la chute du directeur du Fonds monétaire international (FMI), brisant son ambition de devenir président de la République française et le couple qu'il formait depuis vingt ans avec la journaliste Anne Sinclair.
Nafissatou avait d'abord été dépeinte comme une mère courage élevant seule une adolescente, pieuse, bonne voisine et employée modèle. Puis, ses déclarations contradictoires sur son passé et sur les circonstances de son agression, ainsi qu'une conversation téléphonique avec un « ami » emprisonné pour trafic de drogue, avaient semé le doute dans l'esprit du procureur Cyrus Vance Jr, qui, en août 2011, avait prononcé un non-lieu dans la procédure pénale.
Les avocats de Diallo avaient aussitôt engagé des poursuites au civil, choisissant le quartier du Bronx, où les jurés sont réputés favorables aux victimes issues comme eux d'un milieu défavorisé. Ce 10 décembre, alors que DSK avait affirmé qu'il ne verserait jamais un sou, les parties ont mis un point final à l'affaire. Le juge McKeon a confié au quotidien français Le Figaro que les négociations avaient été ardues, la plaignante se montrant déterminée à aller jusqu'au procès, alors que la défense de DSK cherchait un compromis. Truffé de clauses de confidentialité, l'accord dispense l'ancien patron du FMI de s'expliquer sur ce qu'il a lui-même qualifié de « faute morale », et Nafissatou de justifier les libertés qu'elle avait prises avec la vérité pour obtenir l'asile politique.
Rente
« Afin de protéger Mme Diallo », a précisé le juge, on ne connaîtra jamais le montant dont Strauss-Kahn doit s'acquitter. Plusieurs journaux ont parlé de 6 millions de dollars (4,6 millions d'euros), un chiffre « totalement faux » selon les avocats de DSK, mais que des experts jugent plausible, et dont le tiers échoira aux défenseurs de la plaignante. Le Parisien, lui, croit savoir que la jeune femme, pour l'heure toujours employée du Sofitel et en arrêt maladie, percevra la somme sous la forme d'une rente annuelle, et qu'elle souhaite ouvrir un commerce dans le quartier du Queens. Un rêve désormais à sa portée...