Le Sénat a ouvert hier, sa session de septembre consacrée essentiellement à l’examen du projet de loi de finances. Cette cérémonie d’ouverture intervient dans un contexte marqué par les concertations nationales convoquées par le président de la République, dans le but de trouver la cohésion nationale. Pour le président de la Chambre haute, Léon Kengo, ces concertations offrent à la RDC
la voie pour sortir de la crise multisectorielle qui ruine toutes ses capacités à l’émergence. Devant cette situation a-t-il dit dans son discours d’ouverture, toutes les forces vives de la Nation doivent marquer un temps d’arrêt pour méditer ensemble, parler franchement sur les causes de la crise et en définir les pistes de solutions.
Dans une synergie patriotique et une probité d’esprit, les institutions devront traduire en actes les résolutions découlant de leurs réflexions, a souligné le président du Sénat, rassuré que c’est çà ce prix là seulement que le pays pourra décoller.
Pour ce membre du présidium des Concertations, “en vue de décrisper les esprits et d’offrir à notre forum un climat de fraternité et de cohésion, un projet de loi d’amnistie est attendu du Gouvernement, comme l’a annoncé le président de la République dans sort discours d’ouverture des concertations nationales. Ce texte sera examiné chers collègues, en procédure d’urgence. Par ailleurs, une ordonnance présidentielle de grâce est attendue ». Déjà, la ministre de la Justice a pris un arrêté de libération conditionnelle de plus de 1200 condamnés, a-t-il rappelé pour illustrer le fait que l’environnement carcéral est déjà dans la cohésion. Ainsi a-t-il émis le vœu de voir tous les congolais, gouvernants et gouvernés, focaliser leurs efforts autour d’un même idéal à savoir, la construction d’une démocratie véritable par une vie politique inclusive et reposant sur les différences.
Afin de donner aux sénateurs le temps raisonnable de réflexion et de débat, Léon Kengo a invité le gouvernement à déposer son projet de loi financière à l’Assemblée nationale dans le délai imparti à l’article 126 de la Constitution pour éviter les précipitations inconsidérées du passé.
Reprise lente de l’économie mondiale
A l’en croire, “le budget 2014 sera adopté dans un contexte de reprise lente de l’économie mondiale. Des risques persistent encore. C’est le cas de la fuite des capitaux et des niveaux élevés d’endettement des pays émergents. Suivant la Banque mondiale, la croissance mondiale se situerait à 3,175% en 2014 contre 3%. Les pays émergents autrefois moteurs de la croissance mondiale s’essoufflent.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a élaboré le projet de loi des finances publiques de l’exercice 2014. Le cadre macro économique du moment se présente de la manière suivante : taux d’inflation moyen : 6,3% ; taux de change moyen : 945,1 Fc pour 1 dollar; et le PIB nominal : 22 336, 4 milliards de Fc “. Ces prévisions restent tributaires de l’évolution de la conjoncture mondiale dont les prix de nos exportations en dépendent, a-t-il renchéri. Ce budget tient compte des innovations introduites par la nouvelle loi relative aux financent publiques. Cet ancien premier ministre cite la budgétisation fondée sur une logique de résultats au moyen de budget-programmes ; l’approche budgétaire pluriannuelle ; la prise en compte des principes de la libre administration des provinces et de la décentralisation; la redéfinition des budgets annexes et l’instauration des comptes spéciaux ; l’unité de caisse et l’unité de trésorerie.
Arriérés législatifs
Le président de la Chambre haute a indiqué que cette présente session comportera en outre, les arriérés législatifs et sept projets de loi reçus du Gouvernement. Ce dernier lot est constitué de: projet de loi portant statut des Chefs coutumiers en RDC ; le projet de loi de programmation sur la mise en œuvre de la réforme de la Police. Nationale ; projet de loi modifiant et complétant la loi sur les tribunaux de Commerce ; projet de loi autorisant la ratification de la Charte de la Renaissance Culturelle Africaine ; etc. compte tenu du volume des matières, Léon Kengo a invité chaque sénateur à plus d’ardeur et de diligence au travail.
Dominique Kadimamuya