Le palmarès 2013 des 50 villes où il fait bon vivre
Refaire sa vie, quitter Paris ou changer de région, beaucoup y pensent, et à tout âge. Toulouse plaira aux jeunes, Nantes aux familles et Angers aux seniors. Découvrez notre palmarès en intégralité.

L'Express publie son palmarès 2013 des villes où il fait bon vivre.
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Partir, oui, mais où? C'est la question que se posent des milliers de personnes, en particulier des Franciliens, sans savoir forcément y répondre. "Ce n'est pas un phénomène marginal. D'après les chiffres de l'Insee, plus de 200 000 personnes quittent chaque année la région parisienne", constate Antoine Colson, fondateur du salon Provemploi, destiné à tous ceux qui souhaitent "vivre et travailler en province". La 6e édition aura lieu en octobre à Paris. L'an passé, 8000 personnes l'avaient visité et les organisateurs les ont interrogés sur leur démarche. Depuis quand avaient-ils le projet de quitter Paris? Où se sont-ils installés? Tous n'ont pas répondu mais les 1500 réponses reçues sont pleines d'enseignements.
Elles révèlent tout d'abord que la décision de partir de la capitale est en général très mûrement réfléchie. Plus de la moitié des sondés ont peaufiné leur projet pendant plus de deux ans et l'ont ensuite concrétisé en six mois environ. S'ils ne se sont pas précipités, les partants n'avaient pas non plus d'idées préconçues, leurs choix de destination étaient très larges et ils se sont plus souvent installés dans une ville qu'ils ne connaissaient pas du tout que dans leur ville d'origine. Première surprise. Et si la moitié des sondés affirme avoir retrouvé du travail -ou créé une entreprise- dans leur nouvelle ville, près de la moitié est encore en recherche d'emploi. Seconde surprise, nos compatriotes s'avèrent être de vrais aventuriers!
Les grandes villes en tête
Quand ils quittent la région parisienne, les visiteurs du salon Provemploi privilégient les grandes villes (Marseille, Nantes et Bordeaux formant le trio de tête des villes choisies) mais nombre d'entre eux emménagent aussi à la campagne, dans de tout petits villages, souvent dans le sud ou l'ouest de la France. C'est moins cher pour se loger et plus dépaysant quand on quitte la banlieue parisienne... Vers la ville ou vers la campagne, l'envie de partir des Parisiens et des banlieusards ne fait en tout cas aucun doute. Toujours pour le salon Provemploi, plus de 1000 Franciliens ont été interrogés en octobre 2012 par l'institut CSA.
À la question: envisagez-vous de quitter un jour l'Ile-de-France?, 54 % des sondés ont répondu Oui et 19% ont même précisé qu'ils étaient certains de partir un jour. Rapporté aux 11,8 millions d'habitants de la région, cela représente quand même 6 millions de Franciliens qui se verraient bien vivre ailleurs, parmi lesquels 2 millions partiront effectivement dans les années qui viennent. Des chiffres énormes qui donnent bien la mesure du phénomène.
Notre palmarès des villes où il fait bon vivre s'efforce d'aider ces très nombreux candidats au grand départ à choisir leur point de chute. Ou plutôt nos trois palmarès, puisque nous innovons cette année en vous proposant des palmarès distincts selon que vous êtes jeune, senior ou en couple avec enfants. Parce qu'on n'attend pas la même chose d'une ville où l'on part s'installer selon son âge et sa situation personnelle.
Prenons l'exemple du taux de réussite au bac dans une ville ou du nombre de places en crèche. Ces informations seront capitales pour une famille de Franciliens avec enfants, qui préférera s'installer dans une ville où ces indicateurs sont favorables, moyennement importantes pour des jeunes, qu'ils soient actifs ou étudiants, et elles seront totalement inutiles pour le couple de seniors qui cherche à savoir où passer ses vieux jours.
Trois classements distincts
Partant de ce principe, nous avons donné aux 31 indicateurs de notre palmarès une valeur différente selon le public auquel ils étaient destinés. Dans le palmarès des villes les plus adaptées aux jeunes, l'accent a été mis sur les perspectives d'emploi, les prix de l'immobilier, l'offre culturelle et universitaire, la possibilité de rejoindre facilement Paris, et nous avons moins insisté sur le cadre de vie, l'offre de soins ou la sécurité.
Pour les seniors, la ville idéale sera au contraire synonyme de cadre de vie agréable, de délinquance faible et d'offre de soins performante. L'accessibilité ferroviaire ou routière, ou bien l'offre culturelle de la ville, comptent moins et les indicateurs liés à l'emploi ou à l'éducation n'ont pas du tout été pris en compte pour ces personnes déjà âgées. Quant aux familles avec enfants, pour qui ces critères importent, un poids plus fort a été accordé au cadre de vie, à l'emploi, aux prix de l'immobilier et à l'éducation, sans négliger complètement la culture, la santé et la sécurité.
Au final, cette méthode nous a permis de dégager trois classements bien distincts pour nos 50 villes: le palmarès pour les jeunes sacre Toulouse, celui pour les familles avec enfants Nantes, et celui des seniors Angers. En entrant davantage dans le détail, on s'aperçoit que les villes les plus adaptées aux jeunes sont de grandes métropoles où il se passe toujours quelque chose et cela paraît assez logique. Toulouse y devance Bordeaux, Nantes, Grenoble, Rennes, Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg et Lille. Tout en bas de la liste figurent des villes moyennes, du sud comme du nord, qui disposent de moins d'atouts pour attirer les jeunes: Fréjus, Dunkerque, Narbonne, Troyes, Saint-Nazaire, Annecy, Vannes...
Notre palmarès des villes "familiales" place en tête Nantes, puis viennent Rennes, Grenoble, Angers, Bordeaux, Toulouse, Nancy, Lyon, Dijon et Tours. Moins de métropoles que dans le classement "jeunes" mais encore beaucoup de grandes villes offrant toutes les commodités dans des espaces à taille humaine. À noter que le Grand Ouest place 3 villes parmi les 4 premières (Nantes, Rennes et Angers), l'air de l'océan semble bénéfique à la croissance de nos chères petites têtes blondes...
Les deux villes les plus mal classées sont toujours Fréjus et Dunkerque, accompagnées ici par Le Havre, Amiens, Troyes, Narbonne, Annecy, Antibes et Béziers. Leurs faiblesses ne sont pas forcément les mêmes, cela peut tenir à des difficultés économiques persistantes (Dunkerque, Le Havre, Amiens ou Troyes) comme à des prix de l'immobilier un peu délirants (Antibes, Annecy ou Fréjus), qui sont autant de freins à l'installation d'un couple avec enfants.
Pour les seniors, Angers arrive nettement en tête, devant Bordeaux, Toulon, Clermont-Ferrand, Nice, Limoges, Marseille, Tours et Poitiers. Un patchwork de villes du sud, de l'ouest ou du centre de la France, quand les plus mal classées se situent plutôt au nord (Le Havre, Valence, Amiens, Mulhouse, Lille, Dunkerque, Reims et Troyes). Une coupure guère étonnante dans la mesure où le cadre de vie et la météo pèsent lourd dans ce classement des seniors.
Si Toulouse, Nantes et Angers remportent chacune "leur" classement, deux villes mériteraient un prix spécial "toutes catégories". Bordeaux et Nancy sont en effet les deux seules, parmi nos 50 villes, à figurer dans les dix premières des trois différents classements: Bordeaux est ainsi 2e pour les jeunes et les seniors et 4e pour les familles tandis que Nancy se classe 7e pour les familles, 8e pour les jeunes et 10e pour les seniors. Des villes bonnes partout, c'est plutôt rare. Toulouse, leader chez les jeunes, n'est ainsi que 21e pour les seniors; Toulon, 3e pour les seniors, ne se classe que 27e pour les jeunes; Lille, 11e pour les jeunes, dégringole à la 46e place pour les seniors... Trois exemples pour souligner la performance de Bordeaux et Nancy, villes polyvalentes et complètes. Et si c'était cela, la vraie recette de la ville où il fait bon vivre?
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