Voilà une semaine que la police semble célébrer une réconciliation avec le peuple. Cause de cette réjouissance : la police a décidé de tuer les kuluna, ces enfants qui sèment la terreur dans toutes les cormmunes et tous les quartiers de Kinshasa, volent, violent, tuent à la machette, parfois même en plein jour, assurés de l'impunité. Il n'y a plus de mariage, plus de fête sans prendre des dispositions particulières anti-kuluna.
L'autorité policière, sur instruction de l'autorité politique (laquelle ?) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils tuent à bout portant les kuluna reconnus ou désignés comme tels. Sans autre forme de procès. Les chaînes de télévision montrent même des hauts gradés de la police haranguant la foule, dans une réconciliation soudainement retrouvée, en disant : "c'est vous notre chef. Nous sommes là pour votre sécurité et nous tuons les kuluna sans pitié". Et la foule de répondre en chantant "boma ata mibale tomona" (tuez-en au moins deux qu'on voie de nos propres yeux).
Il est vrai que les kuluna sont devenus un casse-tête. Mais la solution radicale que semble proposer l'état est trompeuse et immorale. Nous devons la condamner et interpeller les vrais kuluna. On nous explique qu'on tue les kuluna parce que la prison ne sait jamais les retenir plus de trois jours. Ils sont aussitôt relâchés et deviennent plus arrogants et plus agressifs. On ne sanctionne pas la justice qui laisse échapper des détenus. On sanctionne pas les policiers qui ont, semble-t-il été les meilleurs complices des kuluna, on n'interpelle pas le ministre de la justice. On n'interpelle pas l'état qui laisse les shegué (enfants de la rue) proliférer sans éducation dans la ville et on s'étonne qu'ils deviennent plus tard des bandits (kuluna). C'est le même état qui vient maintenant en sauveur. Les kuluna sont une peste, c'est vrai, mais les tuer c'est en faire des boucs émissaires et nous exonérer de nos responsabilités.
J'interpelle les chefs des églises, les intellectuels, les organisations des droits de l'homme à dire clairement si elles approuvent ces éliminations. Je crois que non. Alors pourquoi se taire. Que l'autorité politique organise, si elle le veut, un débat sur la question, mais qu'elle arrête sans délai les assassinats.
L'autorité policière, sur instruction de l'autorité politique (laquelle ?) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils tuent à bout portant les kuluna reconnus ou désignés comme tels. Sans autre forme de procès. Les chaînes de télévision montrent même des hauts gradés de la police haranguant la foule, dans une réconciliation soudainement retrouvée, en disant : "c'est vous notre chef. Nous sommes là pour votre sécurité et nous tuons les kuluna sans pitié". Et la foule de répondre en chantant "boma ata mibale tomona" (tuez-en au moins deux qu'on voie de nos propres yeux).
Il est vrai que les kuluna sont devenus un casse-tête. Mais la solution radicale que semble proposer l'état est trompeuse et immorale. Nous devons la condamner et interpeller les vrais kuluna. On nous explique qu'on tue les kuluna parce que la prison ne sait jamais les retenir plus de trois jours. Ils sont aussitôt relâchés et deviennent plus arrogants et plus agressifs. On ne sanctionne pas la justice qui laisse échapper des détenus. On sanctionne pas les policiers qui ont, semble-t-il été les meilleurs complices des kuluna, on n'interpelle pas le ministre de la justice. On n'interpelle pas l'état qui laisse les shegué (enfants de la rue) proliférer sans éducation dans la ville et on s'étonne qu'ils deviennent plus tard des bandits (kuluna). C'est le même état qui vient maintenant en sauveur. Les kuluna sont une peste, c'est vrai, mais les tuer c'est en faire des boucs émissaires et nous exonérer de nos responsabilités.
J'interpelle les chefs des églises, les intellectuels, les organisations des droits de l'homme à dire clairement si elles approuvent ces éliminations. Je crois que non. Alors pourquoi se taire. Que l'autorité politique organise, si elle le veut, un débat sur la question, mais qu'elle arrête sans délai les assassinats.