Kinshasa, 20/12/2012 / Politique
Les agents M.23 que Kigali a envoyés négocier avec le gouvernement à Kampala trouvent une autre astuce pour compliquer ces pourparlers en exigeant un cessez-le-feu non à l’ordre du jour et que, évidemment, la partie gouvernementale ne peut accepter
A l’issue de la cinquième plénière tenue mardi 18 décembre à l’Hôtel Speke Resort Munyonyo, quartier Munyonyo, le gouvernement et les rebelles du M23 ont examiné le point restant du projet de Règlement intérieur des travaux et l’ont approuvé, adopté et signé, lit-on dans un communiqué remis à la presse quelques minutes avant l’arrivée, le même jour à Kampala, des chefs d’état-major des armées du Rwanda et de la RD-Congo, chargés par la CIRGL de superviser, avec leur homologue ougandais, la mise en oeuvre des mesures sécuritaires arrêtées lors du sommet du 24 novembre 2012 en Ouganda.Les parties n’ont cependant pas fini l’examen du projet d’ordre du jour du Dialogue et ont décidé, selon la facilitation, de poursuis les consultations sur l’un des points de ce projet. C’est la question qui fâche la délégation RD-congolaise à Kampala et l’oblige à ne pas céder devant le plan sordide des rebelles.
Concrètement, il s’agit de l’impossible demande des agents de Kigali d’obtenir un cessez le-feu et d’avoir le contrôle administratif du Nord-Kivu, notamment le gouvernorat de la province et l’état-major de la 8ème région militaire, selon les indiscrétions des propres délégués du M23. Quel culot !
Les agents de Kigali n’arrêtent pas à surprendre. En l’espace de quelques mois, ils n’en finissent pas à revoir la copie de leur cahier des charges. A Kampala, ils veulent donner un tour tragique au dialogue qu’ils ont appelé de tous leurs voeux. Ils conditionnent désormais l’adoption de l’ordre du jour à trois préalables: le cessez le-feu, le gouvenorat du Nord-Kivu et l’état-major de la 8ème région militaire ! Sans blagues, le projet de la rébellion de prendre les armes en vue, prétendaient-ils, d’instaurer un Etat de droit en RD-Congo et faire respecter la constitution du pays commence à laisser de nombreuses questions en suspens. Comment peut-on réclamer le gouvernorat du Nord-Kivu alors que la province à un gouverneur élu à sa tête ?Qui a intérêt à saboter la perfectible démocratie RDcongolaise et écrouler toute l’architecture née de la bonne application du dialogue inter congolais ? Qu’est-ce qui pousse les « démocrates » du M23 à vouloir violer la constitution ? Pourquoi veut-on solliciter un cessez-le-feu au moment où les chefs des Armées du Rwanda, de la RD-Congo et de l’Ouganda s’affairent à mettre en oeuvre les résolutions de la CIRGL du 24 novembre 2012? Pourquoi les rebelles donnent déjà l’impression de redouter le déploiement de la Force internationale neutre? Il y a anguille sous roche.
Tshibanda le coriace
Tshibanda et les siens sont invités à la vigilance et à ne rien céder surtout. Ils sont tenus de rester méticuleux comme ils l’ont été depuis le début des travaux. Leur intransigeance a déjà contraint le M23 à adhérer à la position du gouvernement contenue dans le projet du Règlement intérieur adopté mardi. Alors que les hommes liges de Kagame voulaient superbement ignorer la constitution et sortir du cadre des mesures de la CIRGL, Tshibanda et sa redoutable troupe n’ont pas tremblé.
Ils ont tenu bon jusqu’à obtenir que le dialogue se tienne « sur la base et dans le cadre des décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL », que les parties se référent « en particulier la décision du sommet du 24 novembre qui stipule: le gouvernement de la RDC devra écouter le M23, évaluer et résoudre les doléances légitimes de ce dernier en tenant compte du rapport de travail déjà accompli par la CIRGL ».Que le dialogue se fasse « aussi de manière à ne pas porter préjudice à la Constitution de la République démocratique du Congo. L’incise inspirée par les rebelles à savoir la phrase « tout en trouvant solutions au conflit dans l’Est déjà RDC », ne devra pas faire rougir toute la communauté nationale. Le caractère coriace de Tshibanda inspire respect aux délégués du M23. Dans les couloirs de Munyonyo, les rebelles ne tarissent pas d’éloges à l’endroit d’un ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chef de la délégation RDcongolaise à Kampala. « Il est efficace et méticuleux », avouent-ils.
AKM/AfricaNews