
Jean-Marie RUNIGA
Nombreux sont les observateurs qui avaient salué, le 02 décembre 2012 dernier, le retrait du M23 de Goma, la riche ville capitale de la province du Nord-Kivu. Dans sa première déclaration publique, après le retrait des envahisseurs de cette ville, Lambert Mende, porte parole du gouvernement congolais, avait soutenu que ce retrait était "un pas vers la bonne direction. Nous pensons que la voie est ainsi ouverte pour les autres voies du processus qui doivent conduire à la pacification totale ».
Le porte parole du Gouvernement avait renchérit en disant que ces autres voies impliquent un "désarmement du M23", qui lui-même "passe par l'écoute des griefs (des rebelles) par le Président de la République", Joseph Kabila, "écoute" qui va commencer "incessamment". C’est ce qui est en train de se faire actuellement à Kampala où le gouvernement congolais est à l’écoute des griefs des rebelles du M23.
Pendant que la réévaluation des accords du 23 mars 2009 n’est qu’à son début, le M23 chercherait à passer du temps, en apportant d’autres griefs, qui n’ont rien à voir avec l’essentiel du fondement même de leur insurrection du mois de mai dernier.
Quand le M23 crée la diversion à Kampala en négociant l’administration de Goma
L’opinion tant nationale qu’internationale est sans savoir que l’insurrection du M23 a pour fondement essentiel le non respect, selon ces rebelles, des accords du 23 mars 2009, c'est-à-dire l’intégration d’anciens supplétifs dans l’armée régulière. Curieux est de constater aujourd’hui que ce mouvement rebelle veut revendiquer l’administration de la ville de Goma. Ironie de sort ou illusion de la part des insurgés, soutenus par le Rwanda et l’Ouganda ? Par cette position du M23, il doit être établit clairement que les agresseurs du Congo sont prêts à la mise en application de leur plan machiavélique, celui de la balkanisation, qui devra passer par l’annexion du grand Kivu au Rwanda.
Il revient à la nation congolaise tout entière de barrer la route à ces forces négatives en se serrant les coudes pour défendre la nation. De son coté, la délégation gouvernementale présente dans la capitale ougandaise devra rester vigilante et unanime, de consentir qu’il s’agit de vérifier uniquement l’application des accords du 23 mars et qu’il n’est pas question de discuter de l’ordre constitutionnel et/ou institutionnel de la République Démocratique du Congo. En tant que tel, jamais et alors jamais, l’on ne violera le caractère inaliénable de la souveraineté nationale mais aussi de l’intégrité territoriale du Congo de Lumumba, de Joseph Albert Malula, Kimbangu, L. Désiré Kabila et de Kimpa Vita.
Le prétexte du M23 de vouloir étendre les négociations sur des questions économiques, sociales et administratives est une diversion que créent ces marionnettes rwandais, pour le seul but de détourner l’attention de l’opinion nationale pendant que son problème est ailleurs : celui de servir les appétits de leurs commanditaires rwandais et ougandais pour le compte de puissances occultes tapis en occident et qui considèrent le Rwanda comme leur prunelle de l’œil.
Comme le disait dernièrement le porte-parole du gouvernement, la partie congolaise présente à Kampala doit rester dans la même logique, celle de l’écoute et rien que de l’écoute, comme cela était prévu, même si les rebelles se distinguent par leur versatilité et l’inconstance de leurs positions.
Giscard Havril