
Les Nations unies ont annoncé mardi
l’envoi prochain de renforts au Katanga, province du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à une recrudescence d’attaques de milices locales.

La Mission de l’ONU en RDC (Monusco) "a décidé de déployer des forces spéciales à Pweto afin de protéger la population du Katanga", écrit sur son compte Twitter Martin Kobler, chef
de la Monusco.

"La Monusco a décidé de renforcer ses effectifs au Katanga. Le volume des forces à projeter n’est pas encore fixé, la planification est en cours", a précisé le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Prosper Basse, à l’AFP, ajoutant que la date du déploiement ne devrait pas "tarder"à être
connue.

La zone Manono-Mitwaba-Pweto, dans
la moitié nord, déshéritée, de la province, est surnommée le "triangle de la mort" en raison des graves exactions qui s’y déroulent. Elles sont notamment le fait
de miliciens Maï-Maï, qui réclament une meilleure répartition des richesses entre le nord et le sud du Katanga ou de miliciens "Bakata Katanga", qui prônent l’indépendance de la province.


Le Katanga est la région la plus riche en matières premières, mais l’extraction minière n’est vraiment développée que dans sa partie sud.
La Monusco compte plus de 20.000 hommes en uniforme. Seuls 400 Casques bleus sont déployés actuellement au Katanga, principalement des Béninois.
Fin janvier, M. Kobler avait qualifié de "catastrophe humanitaire" la situation dans la province, et avait fait part de sa "mauvaise conscience"à la suite du redéploiement de l’essentiel des effectifs militaires de la Monsuco dans les provinces du Nord- et du Sud-Kivu (est) pour mâter les dizaines de rébellions locales et étrangères qui y opèrent.
"Depuis septembre 2013, plus de 60 villages ont été brûlés au cours d’une campagne de terre brûlée par les combattants Maï-Maï dans les territoires du nord de Manono, Mitwaba et Pweto", indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) publié mardi.
"La région de Pweto à elle seule héberge quelque 60.000 personnes obligées de fuir leur maison à cause
de la violence", ajoute le texte. Au total, selon l’ONU, le Katanga compte 402.000 déplacés, contre 51.000 en 2011.

L’année 2013 a vu des groupes se réclamant des Bakata Katanga mener des actions d’éclat jusqu’à Lubumbashi, chef-lieu de la province et deuxième ville du pays. Ces attaques, en mars et en novembre, ont fait plusieurs dizaines de morts.