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LES DEUX MÉTIERS TRÈS EN VOGUE EN RDC

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LES DEUX MÉTIERS TRÈS EN VOGUE EN RDC


 
Du temps de Mobutu, la RDC respirait au rythme du Parti-État, le MPR. Vouloir ou pas, on naissait et mourait membre de ce parti. Durant les votes, la couleur du parti, le vert "Mayi ya pondu"fut l´unique à choisir sans la moindre alternative, sous peine d´être manu militari appréhendé au motif, d´atteinte à la sûreté de l´État.
 
La perestroïka faisant ses effets vers la fin des années 90 et le discours de la Baule prononcé le 20 juin 1990 par  François Mitterrand eurent été pour beaucoup dans les "révolutions" de velours en Afrique avec sa série des conférences nationales dans une bonne et grande partie de l´Afrique  en vue de rectifier le schéma emprunté par plusieurs pays de ce continent.
 
Ayant été mis au parfum des contraintes du moment, Mobutu n´hésita pas, malgré lui, de prendre avant ce discours de la Baule, le train de ce changement avec son discours surnommé "comprenez mon émotion", du 24 avril 1990.
 
Mais, en fin connaisseur de l´esprit Congolais avec le théâtre des conflits politiques postindépendance, il n´hésita pas le même jour au cours d´une conférence de presse à l´intention de la presse internationale,  juste après son discours historique, d´annoncer  son congé du MPR et la démocratisation de la RDC avec le pluralisme politique. 
 
Sauf,  ce pluralisme politique, il le limitait seulement à trois partis, à savoir, le MPR, l´UDPS et un autre courant politique qui allait s´annoncer et s´organiser. Pas plus de trois, martelait-il devant un parterre des journalistes venus du monde entier. Mais, il perdit ce combat face à la classe politique longtemps gardée dans une cage dictatoriale qui voulait, à travers cette occasion, humer l´air frais de la démocratie. Chacun y est allé selon son courage.
 
Bien qu´étant un dictateur ayant régné sans partage en RDC durant 32 ans avec un bilan négatif, on serait d´accord que toutes les paroles ou prédictions de Mobutu ne furent pas mauvaises.  
 
Dans l´âme d´un être humain, tout n´est pas aussi mauvais au point de ne pas lui reconnaître ne serait qu´une petite action voire un petit acte. Ainsi, sa  position  de limiter le pluralisme politique à trois à retenu notre attention et, est à la base de cette analyse. Avait-il raison ?  A chacun la liberté d´analyser.
 
Pour notre part, en lorgnant la situation socio-politique actuelle en RDC,  deux "métiers" se détachent du lot. La fonction politique ou métier de politicien et la fonction de pasteur ou serviteur de Dieu. Le comble, ces deux métiers ne sont pas recensés dans les secteurs de la production des richesses, de la créativité...Commençons par le premier.
 
Tout est politisé 
 
La politique étant devenu un métier, on ne pécherait pas de le citer comme premier métier auquel tout congolais qui se respecte aspire. 
 
Avec 44 partis politiques seulement à notre indépendance, le nombre des partis a été multiplié par 10 avec le pluralisme politique pour dépasser 440 et atteindre 520 si pas 600 partis recensés au niveau national. Ceci, sans compter les partis non recensés au niveau de la diaspora congolaise. On n´abusera pas à évoquer 1000 partis tant au niveau intérieur qu´extérieur.
 
Aux élections de 2006, il y avait 33 candidats à la magistrature suprême pour descendre à 11 candidats en 2011. Si le nombre des candidats à la magistrature suprême avait baissé mais au niveau des élections législatives, on dénombrait près de 20 000 candidats pour 500 sièges soit 40 fois plus que le nombre de sièges à pourvoir ! Le double presque des 9500 candidats validés en 2006 dont 8757 furent publiés dans les listes affichées par la Commission Électorale Indépendante, CEI, soit à peu près 19 fois plus que les 500 sièges à pourvoir !
 
Depuis la nuit de temps, le politicien Congolais est réputé ne rien résoudre pour son peuple. Chacun se dit être le vrai défenseur et représentant du peuple sans que ce dernier n’obtienne gain de cause dans l´accomplissement de ses aspirations. Ainsi de suite, les uns se succèdent aux autres, sans une vraie amélioration du vécu quotidien du peuple dans la redistribution du "butin national" réservé à tous.
 
Cette attitude d´égocentrisme est la base de ce phénomène d´engouement à la fonction politique ou au métier de politicien de manière que chacun veut avoir sa place au sein de cette sphère, jadis, réservée aux initiés que  même les non-initiés envahissent aujourd´hui, dans l´unique but, "Ngai pe na zua part na ngai "- que j´ai  aussi ma part-.  
 
Au fait, le trouble politique en RDC provient de là et, Mobutu le savait mais il n´a pas pu aussi résoudre ce problème. 

Tant au niveau de certains politiciens de l´opposition que celle d´une frange au sein de  la majorité, on ne voit pas cette propension au patriotisme pour trouver des solutions à notre peuple et de  s´unir pour combattre ensemble les ennemis  de la même patrie, de la même nation  qu´ils disent vouloir défendre sans efforts ! Les querelles de positionnement, hypothèquent l´unité et la sérénité qui devaient primer  au sein de la majorité. 
 
Peu d´élus, beaucoup d´appelés, telle est la réalité politique. Un pays ne peut avoir 20 000 députés, 10 000 ministres...pour satisfaire toute la classe politique dans la rétribution des postes. On doit, de fois, accepter le choix porté sur les autres.
 
Du reste, tirer à boulets rouges, mettre les bâtons dans les roues des efforts  du pouvoir, tels sont devenus là, une autre forme de faire la politique enRDC, en voulant uniquement s´attirer la sympathie du peuple. 
 
Si ailleurs, le pouvoir et l´opposition se mettent ensemble pour trouver des solutions idoines à leurs peuples respectifs, en RDC, la logique reste celle de "Ôte-toi pour que je m´y mette afin que je me serve aussi à mon tour".
 
En revenant à la situation actuelle et en la comparant avec l´époque sans partage de Mobutu, Joseph Kabila, lui, partage et tend la main aux acteurs politiques de tout bord. Il privilégie l´union et la conjugaison des efforts de tous les fils et filles de la RDC pour tirer le pays de son bourbier actuel. 
 
Malheureusement, cet appel n´est pas entendu de la même manière, justement à cause de cette pluralité de plus 500 partis qui fait que, presque chaque Président de ces groupements politiques recensés en RDC, se voit et se considère comme la solution aux problèmes de notre peuple, ce, en voulant à tout prix eux aussi, avoir " leurs tours. "
 
Il faut reconnaître que passer d´une dictature à outrance à une démocratisation sans une étape d´apprentissage démocratique qui devait être réglementée par la loi, a ajouté  l´imbroglio que nous vivons sur le plan politique. 
 
Et, le législateur congolais devait limiter le nombre des partis à 20  ou moins par exemple. Que ceux qui sont de la même tendance s´unissent pour que nos partis soient représentatifs et aient la force d´encadrement de leurs partisans. Il faut mettre fin aux partis familiaux sans envergure nationale. Une loi pour subventionner les partis devrait voir le jour. Et, c´est pas 500 voire 600 partis que l´État aurait  à subventionner.
 
En effet, si la loi exige à ce que chaque parti ait des militants dans toutes les provinces, on ne sait pas si la loi a instauré un système de contrôle pour une telle disposition? 
 
En plus, la loi devrait spécifier un nombre minimum d´adhérents pour chaque parti dans chaque province. Être leader d´un parti dans lequel se retrouve seulement les membres de sa famille, ses amis et quelques Congolais sans atteindre un poids national et, faire du bruit dans le but de prendre le peuple en otage parce qu´on a assez des moyens, ne contribue pas non plus à élever  la fonction politique en RDC.
 
Avec un désordre imprescriptible et une cacophonie indélébile depuis le 30 juin 1960, ce domaine nécessite un sérieux toilettage  en tenant compte de la mentalité Congolaise. Car tout Congolais a tendance à être "Prezo" ou Président de ceci ou de cela,  un attribut négatif - un mauvais précédent - à la base de la création pléthorique des partis, des associations, des églises...
 
Cette attitude de vouloir à tout prix devenir "Prezo" ou Président concourt à la désunion, au désordre, au manque de consensus et de compromis dans chacun des secteurs recensés en RDC. On songe vite à la dislocation qu´à la consolidation de nos mouvements.
 
On se demande si chacun de 500 partis a son courant politique à lui pour ne pas se diluer ou fusionner dans une grande coalition avec des partis du même courant ?
 
Déjà, il est difficile en RDC de classifier tel ou tel parti dans un groupe idéologique.

Et, de fois, les textes ne seraient pas l´origine du problème mais plutôt les ambitions souvent ingérables parfois aussi, démesurées des uns et des autres qui posent problème. Il difficile voire impossible de déléguer un pouvoir soit de confier une responsabilité à un tel niveau. On est Président d´un parti, on le reste même sur le lit de l´hôpital, en prison...

Chacun veut être le premier, un Président inamovible et visible. Ici, le "moi" a pris la place de "nous" pour ne pas dire de l´union, du compromis, du consensus...C´est moi ou personne d´autre. 
 
L´esprit  du courant actuel des républicains qui vient de naître en RDC est très encourageant. L´heure est venue où la classe politique ne doit plus tergiverser pour se mettre ensemble afin d´arriver à résoudre les problèmes de notre pays. 
 
D´emblée,  que cette classe ne soit motivée que pour la souffrance de notre peuple au lieu de lorgner ailleurs vers l´extérieur auprès des personnes ou des institutions qui ne sont pas proches de notre peuple. 

Il est aberrant et utopique de continuer à pleurer et d´alarmer à chaque instant l´extérieur pour la moindre dispute, la moindre tension politique...

Pour notre souveraineté, rien n´est plus important que s´assoier ensemble autour d´une table entre fils et filles d´une même nation dans un dialogue franc pour le bien-être de tous.
 
Quand on entend, pour 2016, les américains ont dit ceci, l´Union européenne a dit cela...C´est nous même qui voulons demeurer constamment leurs cobayes ou encore tous les peuples du monde agissent comme nous ? La réponse est non.  
 
Tout récemment, Yoweri Museveni au cours d´un point de presse au sujet de la loi sur l´homosexualité a dit qu´il était chez lui en Ouganda et, il comprenait mal qu´on vient lui imposer voire lui dire chez-lui ce qu´il devrait faire.
 
De notre part, nous nous sommes posés des questions suivantes : Serions-nous prêts d´aller aux élections en 2016 -donc dans deux ans - sans que le recensement soit terminé ? Ne serait-il pas mieux que toute la classe politique Congolaise s´engage dans une période transitoire pour consolider la démocratie, l´économie, le social... avant d´organiser les élections ? Ceux qui sont pressés de postuler  aux élections de 2016, accepteraient-ils facilement les résultats avec un esprit républicain et patriotique ? 
 
Ils savent que la RDC est encore une poudrière et ouvrir un autre front contestataire dans deux ans voudrait dire chercher l´instabilité de la RDC. En plus,  s´ils n´ont pas été aptes ou capables à accepter les résultats de 2011, rien n´indique qu´en 2016, ils accepteraient une énième défaite même avec une transparence car leur ambition de devenir tous Présidents, dépasse l´intérêt national. 
 
A cela, il faut dire déjà bienvenue à la déstabilisation qui surgira  à travers leurs actions futures qui serviraient comme ingrédients aux ennemis de notre peuple.  Cet aspect conclurait à l´incapacité des Congolais à s´entendre. 
 
En constatant comment le peuple est instrumentalisé et la légèreté par laquelle la classe politique congolaise accepte et approuve n´importe quel  chantage voire injonctions venus de la part des grandes puissances au sujet de nos élections de 2016, on se demanderait pourquoi la Chine, le Cameroun, le Rwanda...suscitent peu d´intérêt en la matière ? En quoi ces pays seraient plus démocratiques que la RDC ?
 
Serait-il lié à l´intérêt de nos ressources ou à l´état d´esprit du congolais considéré comme un éternel enfant lequel on doit intimer l´ordre de ce qu´il devrait faire ?
 
Tout est Christianisé
  
Comme écrit ci-haut, en RDC, soit tout est politisé soit tout est christianisé. Ce qui fait qu´après l´évocation de la fonction politique, c´est la fonction ou le métier du pasteur voire de serviteur de Dieu qui vient en second lieu. 
 
A la Télé en RDC, deux secteurs dominent tous les débats ou les émissions: le secteur politique et le secteur religieux soit la religion.
 
Peu importe que certains élèves  congolais ne savent même pas les noms des provinces du pays qui produisent nos richesses, tant mieux. Ce qui compte, ils  connaissent du moins, l´histoire de la nativité de Jésus et de douze tribus d´Israël. Donc, la Bible. Car, c´est de là que viendra le - "Bomengo ya likolo" -la richesse du ciel que tout chrétien avisé doit d´abord chercher. 
 
Mais que diantre pour un peuple béni de ne pas d´abord profiter des ressources naturelles terrestres léguées par Dieu ?  Pourtant, la Bible dit que tous n´iraient pas au ciel, dans ce cas, seuls les élus bénéficieront de cette richesse du ciel. Quid du -"Bomengo ya nse"- de ces richesses léguées par Dieu ?
 
Dans l´entre-temps, ce métier est devenu une vraie filière d´arnaque pour certains pasteurs et serviteurs de Dieu qui eux, continuent d´opérer sans réglementation d´une loi qui allait mettre fin à plusieurs  escroqueries et régir ce domaine.  Ils  n´hésitent pas à s´enrichir sur le dos des fidèles hypnotisés par des prophéties en donnant même la moindre économie du fin fond de leur gibecière. 

Parfois, après des prêches dites de puissance et de révélation, plusieurs fidèles victimes n´hésitent pas à donner comme offrande leurs avoirs immobiliers, leurs automobiles, leurs bijoux...Bref, toutes sortes des cadeaux pour "semer" cad Dieu leur pourvoira au quintuple si pas au centuple. Il ne passe un jour sans qu´on puisse entendre une histoire d´arnaque bien loin de la parole divine et des préceptes bibliques mais digne et proche d´une comédie hollywoodienne. Trop c´est trop ! 

Ainsi, comme disent les Kinois,- "nzela mukuse" - le chemin le plus court dans la recherche du bonheur  en RDC, se trouve soit dans la politique soit dans la religion ou l´église. Le point commun entre les deux métieurs, c´est se servir.
 
En politique, dans l´opposition, on promet mille et une promesses au peuple mais une fois arrivé au summum du pouvoir, on oublie le peuple. De fois, même en étant au pouvoir, on s´active très souvent pour soi-même, une fois défénestré, on prend enfin conscience et on revient chercher la légitimité auprès du peuple qu´on avait tourné le dos.  
 
Pour les serviteurs de Dieu, idem. Avec des offrandes récoltées, rares sont ceux qui créent des unités de production, achètent des terres cultivables, créent des coopératives agricoles  ou investissent pour le bien être des fidèles. Ces offrandes sont devenues  la source de leurs  richesses qu´ils n´hésitent pas à brandir aux mêmes fidèles en leur disant que c´est Dieu qui les a bénis. Comme  qui dirait en RDC, Dieu ne bénit que les serviteurs de Dieu pas les fidèles.
 
Aux fidèles des églises on dit, il faut croire et attendre les miracles de Dieu. Pourquoi eux-mêmes les serviteurs de Dieu n´attendraient pas ces miracles et se servent des offrandes comme bénédictions de Dieu ?
 
Et, aux partisans politiques, on a coutume d´entendre, adoptez moi, soutenez moi, car le jour où je serai au pouvoir je vous ferai ceci et cela. Est-ce qu´il faut attendre qu´on soit au pouvoir pour trouver des solutions ou proposer des solutions à son peuple ? Et si on n’y arrivait pas, le peuple attendra comme à ces fidèles qu´on ressasse chaque dimanche que Dieu vous viendra en aide sans que leur train de vie  change sauf l´arnaque des offrandes qui ne servent qu´à des serviteurs de Dieu ?
 
Dieu doit-il descendre pour travailler, réconcilier, dialoguer, développer la RDC à notre place ?
 
Si pour les politiciens avant de s´entendre il faut un recours extérieur donc nous sommes incapables seuls de trouver un compromis entre congolais ? Dans ce cas, comment s´étonner que demain le pays ne soit pas balkanisé ?
 
Si pour les serviteurs de Dieu avant de trouver des solutions idoines avec les fonds que génèrent les offrandes, Dieu doit descendre pour venir leur dire de s´occuper aussi du vécu quotidien de leurs fidèles, à quoi bon prêcher l´amour du prochain matin, midi et soir sans s´apitoyer de la misère de ses fidèles dont  la vie va de mal en pis ?
 
Tout est christianisé à tel enseigne que certains manquent l´esprit d´innovation, de créativité...puisque -Nzambe akosala- Dieu agira ? Que des prophéties rien que des prophéties ?  
 
Ni Dieu descendra sur terre pour prendre nos places ni l´homme blanc devait continuer à nous gérer comme des enfants. Soyons des vrais partenaires dans une coopération Win-Win. Avec nos 74 millions d´âmes, notre pays a déjà ses dignes fils et filles formés dans tous les domaines. Réfléchissons et unissons-nous pour le progrès social, culturel, économique et politique.
 
En dehors de l´atout divin avec la bénédiction de Dieu pour notre pays, nous avons actuellement un autre atout sur le plan politique à travers cette ouverture ou main tendue du pouvoir en place à l´endroit de tous les Congolais, une opportunité que la classe politique n´avait pas obtenu  sous le régime Mobutu. 
 
Que notre pays cesse de devenir un scandale comportemental en perdant sa qualité de scandale géologique, vu que depuis notre indépendance, nous ne sommes pas toujours aptes à nous entendre et à développer comme il se doit notre riche et beau pays. 
 
Toujours des disputes sans fins comme des enfants jusqu’à ce que les adultes étrangers viennent  nous séparer et berner !!! C´est franchement ahurissant ! Assez ! 


JP-Vununu, Congo Mon Amour, le 26 février 2014

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