Depuis un certain temps, il se soulève des débats houleux en RDC au sujet de l’avenir politique de Kabila qui est lié au contenu constitutionnel et, spécifiquement, au fameux article 220 de la Constitution du 18 février 2006. Les uns et les autres parlent et les arguments vont dans tous les sens. Les opposants veulent que Kabila quitte le pouvoir en 2016 alors qu’une bonne partie de la population ainsi que la majorité présidentielle souhaitent le voir terminer son travail et seulement alors il peut quitter le pouvoir.
Que faire donc pour faire comprendre aux uns et aux autres ce qu’il y a ? Devons-nous nous laisser guider par les stéréotypes, les coutumes, les appréhensions non-fondées des prophètes de malheur de la RDC ou quoi savons-nous encore ? Que dire aux Congolaises sur les perspectives de la RDC ou les Concertations nationales ont apporté une nouvelle dynamique et une nouvelle donne ?
La vérité à appliquer nous vient-elle exclusivement du modèle occidental ou pouvons-nous encore trouver de l’inspiration ailleurs ? Les interrogations surabondent pour faire entendre la voix de la raison aux Congolais et apportent la lueur dans les cœurs des Congolais.
Quand à moi, j’estime qu’il faille laisser Kabila diriger le pays. L’opportunité m’est donnée ici de stigmatiser le fait que nous Africains en général et les Congolais en particulier, nous ne digérons pas les recettes de la continuité qui veulent que celui qui a commencé un projet, il est sensé mieux le connaître que quiconque, connaisse aussi son échéance pour la finalité de son projet.
Si Kabila quitte aujourd’hui le pouvoir, il y a des risques énormes que son successeur jette le froid dessus de sorte que le projet d’intérêt national n’arrivera pas à la fin tel que le voulait Kabila lui-même. Ainsi donc, si nous aimons véritablement la RDC, ceci est mon point de vue et n’engage que moi, Kabila peut encore faire plus ou moins dix ans au pouvoir pour parachever le projet qu’il a initié.
C’est la raison en vertu de laquelle, j’abonde dans le sens de Claude Mashala pour qui Kabila n’a commencé à exercer son pouvoir qu’à l’issue de la victoire sur le M23. J’estime pour ma part que les Congolais en sont conscients et se l’avouent quand bien même les politiciens y verraient tous les blasphèmes du monde.
La RDC est-elle donc le seul pays au monde qui ait changé sa Constitution ? D’autres pays en Afrique comme dans le monde ne l’ont-ils pas aussi fait pour besoin de la cause. Et c’est qu’il y a des vraies causes de la révision constitutionnelle notamment les problématiques soulevées par la double nationalité des Congolais de la diaspora, l’organisation administrative du pays et d’autres questions liées à l’efficacité de l’action gouvernementale et les matières électorales ainsi que les uns et les autres le demandent ou le font remarquer. Les besoins sont réels aussi ne devons-nous pas nous voiler la face.
En plus, les Concertations nationales ont produit moult recommandations pour le bien du pays. Leur prise en compte nécessite aussi une révision constitutionnelle. N’est-elle donc pas opportune cette révision constitutionnelle pour les ériger en lois afin de leur assurer une bonne applicabilité ?
Les perspectives de la RDC n’ont donc rien d’alarmantes pour autant que ce qui compte en dernière analyse c’est l’importance du projet d’un pouvoir qui aide à l’émergence du pays. La Chine l’a fait et elle est aujourd’hui propulsée à la deuxième place mondiale parmi les puissances économiques. Pourquoi pas la RDC sous Kabila avec la révolution de la modernité qui s’est assigné cet objectif aux horizons 2030 ? Qu’il pose les jalons sur lesquels d’autres bâtiront dessus pour le bien de toute la RDC !
Yvon RAMAZANI