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01/04/14/ REVUE DES POISSONS D’AVRIL CONGOLAIS DE CE MARDI (CongoForum)

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La presse congolaise est digne du premier avril, puisque le sujet dominant d’actualité i est la politique, dans laquelle, comme on le sait, il n’y a que des blagues. Le débat porte essentiellement sur la révision de la constitution, devenue la mère des batailles entre la Majorité et l’opposition.
Opposition

Quelques partis politiques de l’opposition et certains regroupements de la société civile organisent une convention de trois jours à Kinshasa. C’est ce qu’annonce entre autres Radio Okapi. Selon le coordonnateur des Forces acquises au changement (Fac), Martin Fayulu, ce rassemblement qui débute lundi 31 mars à Kinshasa a pour objectif de « donner des réponses adéquates aux problèmes sociaux et politiques qui se posent actuellement en République démocratique du Congo ». 
Le nœud de ces problèmes, on le connaît : les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérés comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir  une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.
Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus
[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir. On a toutes les raisons de craindre la pérennisation de la « machine à réélire toujours les mêmes » !       
La seule réponse du pouvoir a été de pousser aux atermoiements funestes avec la comédie des Concertations nationales. Martin Fayulu a estimé, au micro de Radio Okapi que « Ceux qui ont participé aux concertations nationales le regrettent».
Parmi les problèmes de l’heure, il cite notamment la question de la révision de la Constitution, la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la fermeture de certains médias de l’opposition « sans raisons valables ».

Le Phare titre « Révision constitutionnelle : l’Opposition apprête sa réplique contre Kingankati » et décrit :         
 « C’est dans une chaude ambiance que la Convention de l’Opposition a démarré ses travaux hier lundi 31 mars dans salle des conférences de la paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe. Du 31 au 3 avril, soit pendant 4 jours, les participants regroupés au sein de la plate-forme « Sauvons la RDC » vont affûter leurs armes pour répondre point par point aux conclusions sorties de la dernière réunion des sociétaires de la Majorité Présidentielle à la ferme de Kingankati.
Cette messe politique a été marquée par la présence du directeur de cabinet du président de l’UDPS, Albert Moleka, de Jean-Lucien Busa du CDR,  Jaques Chalupa, Mwenze Kongolo, Ewanga, Secrétaire de l’UNC et son adjoint, Claudel Lubaya…
Trois discours d’orientation ont été prononcés à l’intention des participants, notamment celui du président de l’UNC (Union de la Nation Congolaise) et autorité morale de la CVD, Vital Kamerhe, du président de l’ECIDé et coordonnateur des FAC (Forces Acquises au Changement), Martin  Fayulu,  du coordonnateur de la société civile, Ngoyi Mutamba.
Dans son allocution, le président de l’UNC, Vital Kamerhe a dénoncé« la volonté du régime en place de chercher à prolonger subtilement son mandat actuel qui transparait à travers toutes sortes de stratégies ».
Parmi les stratégies imaginées par les officines de la majorité, Vital Kamerhe a épinglé le recensement projeté pour 2015, une opération supposée précéder les élections locales.   Il a exprimé ses inquiétudes sur la manière dont« le gouvernement trouvera le temps de faire aboutir ce recensement au même moment avec le concours de la CENI, pour arriver à organiser les élections locales, municipales et urbaines sur la même période ».
«Aucun crédit n’est prévu ni pour le recensement, ni pour les actions préélectorales, telles que l’actualisation du fichier électoral et la cartographie électorale », a martelé  l’ancien speaker de l’Assemblée nationale, avant de demander aux participants de« réfléchir pour vérifier cette corrélation que le pouvoir et la CENI semble établir comme obligatoire entre le recensement et l’organisation des élections locales, nécessaire pour nous mener vers une décentralisation effective ».
Pour sa part, le coordonnateur des FAC a tiré à boulets rouges sur ceux qu’ils qualifient de« thuriféraires lancés par le pouvoir en place pour voir dans quelle mesure il pouvait maintenir le président actuel à la tête du pays au-delà de 2016 ». Pour Fayulu, « ces élucubrations ont atteint leur paroxysme avec la dernière réunion de Kingankati qui, en substance, a cherché comment créer les circonstances pour pérenniser le pouvoir actuel ». Concernant l’élection des députés provinciaux au second degré, le président de l’Ecidé a affirmé« qu’il est anormal de changer les règles du jeu au cours d’un même cycle électoral ». L’élu de Kinshasa a fait savoir que« dans les démocraties, la Constitution est révisée pour moderniser les institutions et non dans la logique de maintenir qui que soit au pouvoir ». Cet acteur de l’opposition a accusé« la Majorité au pouvoir d’appeler en renfort l’abbé Malumalu à la tête de la CENI pour mettre en place toutes les conditions de pérennisation du pouvoir actuel, raison pour laquelle, le président de la CENI refuse d’organiser l’audit du fichier électoral (fichier électoral que Malumalu a mis en place avant d’être remplacé par Ngoy Mulunda) ». Il a réaffirmé la détermination de sa plate-forme politique « Sauvons la RDCongo » de faire éjecter l’abbé Malumalu à travers sa pétition qui à déjà réuni 40. 000 signatures.
Quant au coordonnateur de la société civile, Ngoyi Mutamba, il a appelé la population,« conformément à l’article 64 de la Constitution, à se mobiliser pour faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui cherche à se maintenir au pouvoir contre sa volonté ».

Ioujours dans Le Phare, on trouve cet autre titre« Le MLC dit non à la feuille de route de la Ceni »
Dans une déclaration lue par son Secrétaire général devant la presse, hier lundi 31 mars au siège du parti, le MLC (Mouvement de libération du Congo) a réagi à la position levée par la famille politique du Chef de l’Etat à l’issue de sa réunion tenue à la ferme présidentielle de Kingakati. Thomas Luhaka Losandjola était entouré pour la circonstance fr deux de ses adjoints, en l’occurrence Alexis Lenga et Jacques Lungwana, respectivement, Secrétaire général adjoint chargé de l’organisation des fédérations et Secrétaire général adjoint en charge des finances.
La réaction du parti cher à Jean-Pierre Bemba a porté sur deux points essentiels: la feuille de route relative au processus électoral proposée par la Ceni  et la révision constitutionnelle qui défraie la chronique depuis quelque temps.
Concernant le premier point, le Mlc qui rejette la proposition de la Ceni, conseille à cette dernière d’apurer d’abord le cycle électoral de 2011 par l’organisation notamment des élections provinciales, sénatoriales et des gouverneurs de provinces.
Comment par les élections locales, urbaines et municipales, fait remarquer le Mlc, entraînerait deux conséquences ci-après :
- La pérennisation des institutions en place ainsi que leurs animateurs dont l’onction électorale populaire s’est épuisée à la fin constitutionnelle de leurs mandats ;
- Le glissement de tout le calendrier constitutionnel des élections.
Quant à la modification du mode de scrutin, le Mouvement de Libération du Congo exige le maintien du suffrage universel direct pour les élections des députés provinciaux, conformément à la Constitution. Cela, poursuit-il, en vue d’éviter l’avènement de la corruption du corps électoral par les candidats députés, et aussi pour permettre au peuple de désigner directement ses représentants.   
Au deuxième point relatif à la révision constitutionnelle, le Mlc déclare : « En ce qui concerne le débat médiatique lancé par certains cadres de la Majorité sur la révision constitutionnelle, le Mlc réaffirme sa vive opposition à toute tentative de modification de la Constitution qui aura pour conséquence de modifier en substance le contenu des articles verrouillés de la constitution, en particulier l’article 220».
Pour ce faire, le parti de Bemba Gombo appelle le peuple congolais à la vigilance et demande à la communauté internationale de poursuivre l’accompagnement de la RDC dans l’édification et la consolidation d’un Etat de droit.

La Prospéritéégalement  signale que le parti politique de JP Bemba, le MLC, rejette le schéma de la révision constitutionnelle. Le Mlc a au cours d’une déclaration rendue publique par  son secrétaire général Thomas Luhaka réaffirmé sa vive opposition contre toute tentative de modification de la Constitution qui aurait pour conséquence de modifier, en substance, le contenu des articles verrouillés, plus particulièrement, l’article 220.
 « Opposition au Parlement : aveu d’impuissance », constate encore Le Phare.
Ce quotidien note que trois ans après les élections de 2011, l’opinion publique est surprise de voir les députés et sénateurs de l’Opposition plus actifs dans la « rue » qu’au Palais du peuple, là où se décide le sort des institutions de la République et de leurs animateurs. L’impact de l’Opposition sur la marche des affaires de l’Etat est quasi nul, souligne Le Phare, qui en veut pour preuve le rejet pur et simple à la plénière de lundi 31 mars 2014 de l’interpellation ficelée par le député national Emery Okundji contre le président de la CENI, l’abbé Malumalu.

L’Avenir rapporte que « Le démon de la division hante l’opposition ». Les contestations se portent bien au sein de l’Opposition politique. Et, dans la plateforme « Sauvons la RDC », les torchons brûlent entre ses membres. Lundi 31 mars, pendant qu’à Fatima s’ouvrait la convention de la plateforme « Sauvons la RDC », avec en tête Vital Kamerhe et Martin Fayulu, presque dans les mêmes heures, se faisait entendre un autre son de cloche à Limete, chez Steve Mbikayi. Ce député de l’opposition membre de la Coalition pour le Vrai Dialogue (CVD) a dit ne pas soutenir la tenue des assises de Fatima.

La constitution est devenue la mère des batailles, constate AfricaNews qui titre à la Une : « Article 220 vs article 64 ». Le secrétaire général du RCD/N de Roger Lumbala, Moïse Moni Della pense savoir comment contrer la Majorité présidentielle. Il estime que réviser la constitution « pour des convenances d’un groupe d’individus serait une rupture du pacte républicain » consacré dans la loi fondamentale. Si la Majorité touchait à l’article 220, Moni Della est prêt à lui opposer l’article 64 qui stipule : il faut faire échec à un individu ou à un groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force et l’exerce comme tel.

Sciences naturelles
Le Bulletin Interuniversitaire International des Sciences Biologiques,édité à Oulang Bator estime, dans un article signé par un éminent spécialiste turc, le Prof. Pamenyai ben Kagha, que la RDC a pris une avance considérable sur les autres nations dans la recherche en génétique humaine, et pourrait bien décrocher le prix Nobel dans quelques années. Pour arriver à cette conviction, l’illustre chercheur ottoman s’est livré à une analyse poussée des textes congolais qui démontrent que Kabila n’est pas le fils de Kabila tout en étant bien le frère de sa sœur, que Bemba est un « vrai congolais » tout en étant en partie portugais, que Kamerhe, tout en se disant Shi de par ici serait néanmoins un Rwandais de par là-bas, que Kengo wa Dondo est peut-être un Belge du Burundi s’il n’est pas un Polonais de l’Equateur, que Mobutu serait le père de Matata Ponyo et enfin, que Félix Tshisekedi serait un apatride de mère angolaise et un Tutsi, par mariage avec une femme qui ne l’est pas. « Les chercheurs congolais, a-t-il déclaré, sont à deux doigts de parvenir à démontrer qu’un individu né d’un homme et d’une femme qui ne se sont jamais rencontrés peut néanmoins avoir la nationalité d’un troisième,et ce serait là une découverte fondamentale qui remettrait absolument en question les fondements ultimes de la génétique et même du droit ».      
Peu après avoir fait cette déclaration, le Prof. Pamenyai ben Kagha a été interné à l’asile d’aliénés d’Ankara, mais d’après ses proches, cette mesure serait répressive et politique et destinée à l’empêcher de publier le résultat des recherche qui, en utilisant les méthodes congolaise, lui ont permis de démontrer que Recip Erdogan est un Lithuanien. Affaire à suivre.
Insécurité
Le Potentiel consacre sa manchette à la milice Bakata Katanga dont Mgr Muteba, Evêque de Kilwa-Kasenga, dénonce le retour en force. Alors que d’autres acteurs s’activent,Kinshasa garde curieusement un mutisme réprobateur. Le phénomène Bakata Katanga, qui passe désormais pour une nébuleuse, est en pleine résurgence sur l’axe Pweto-Mitwaba-Manono, surnommé le « Triangle de la mort ». Mgr Fulgence Muteba vient de tirer la sonnette d’alarme sur cette tragédie qui a mis en errance des centaines de milliers de Congolais. Pour lui, une catastrophe se prépare dans le Katanga. Et, l’Etat, garant de la sécurité des biens et personnes, doit impérativement déployer de gros moyens pour venir à bout de ce phénomène.
Le Phare annonce que« La société civile évalue l’accord cadre d’Addis-Abeba ».
Cette évaluation a eu lieu lors de la matinée d’échange organisée par le Centre National d’Appui au Développement et à la Participation Populaire (Cenadep), avec l’appui  de la Monusco, le vendredi 28 février à Kinshasa.  Elle avait pour objectif de sensibiliser et de  mobiliser les organisations de la société civile pour leur implication dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation  de l’accord-cadre/  
Cette matinée était également le cadre choisi pour informer les acteurs de la société civile sur l’Accord-cadre et ses mécanismes de mise en œuvre et de suivi dans la Région des Grands Lacs ; préparer la participation de la Société Civile à l’atelier de sensibilisation organisé par le  Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre ; partager l’expérience portant sur l’implication effective de la Société Civile dans la mise œuvre de l’Accord-cadre ; permettre  à la Société Civile de se doter d’une ébauche de plan d’action pour son implication dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre.
Pour mieux s’imprégner de l’impact ainsi que avantages dudit accord, quatre interventions ont ponctué cette matinée, entre autres  celui de Michel Kassa sur la lecture positive de l’Accord-cadre par. Pour lui, cet accord a toujours été très fataliste, alors qu’il a permis qu’il y ait des changements  dans la traque des éléments du M23 qui ont été mis en déroute.  
Ensuite Emery Madifuta a planché sur l’expérience de l’implication de la Société Civile dans  la mise en œuvre de l’Accord-cadre dans le secteur de sécurité,  cas de la Police. Il a relevé  que la société civile doit militer pour le renforcement de la collaboration entre les autorités policières et de sécurité et s’approprier le processus de la réforme, et la prise en compte de la demande sociale en besoin d’amélioration des conditions de sécurité par l’affectation de la Police de proximité par l’autorité publique dans les zones conflictuelles.
Quant  à Marc-André LAGRANGE, membre de la Cellule du représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies à la MONUSCO,   il a retracé les grandes lignes dudit accord ainsi que les engagements pris par les signataires. Il a invité la société civile à faire le monitoring de la mise en œuvre de tous les engagements pris et de lutter pour que les espaces lui réservés puissent devenir fonctionnels.
Elise Muhimuzi a exposé sur  la Synergie des femmes pour la paix en RDC. Elle a indiqué qu’il faudrait travailler dur pour une paix durable, car l’enjeu de l’Accord-cadre est la restauration de la paix. Une vraie paix durable va au-delà de la fin de retentissements des armes.
Au sortir des échanges, les acteurs de la Société Civile  vont préparer un  cahier de charge en vue d’une participation efficace à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation de l’Accord.

Flandre /RDC
Dans un article publié par le journal local Het Belang van Morlsel et signé Besin Douwen, nom que l’on soupçonne d’être un pseudonyme couvrant une plume anversoise plus connue et proche des milieux syndicaux, on émet l’hypothèse que Bart De Wever pourrait se rendre sous peu, dans le plus grand secret, en République Démocratique du Congo. L’on sait, en effet, que le leader de la NVA et bourgmestre d’Anvers a très mal pris le prêt de deux pandas chinois à un parc wallon plutôt qu’au zoo de sa ville. Certains membres de son parti lui reprocheraient même vertement cette impuissance devant l’impérialisme wallon. Alors que ces plaisantins lui resservaient pour la n° fois leur plaisanterie, Bart, perdant patience, leur aurait enjoint « Zet aa ploot af ! » (Arrête ton disque) et serait sorti en déclarant, dans sa langue favorite « Ex Africa semper aliquid novi ». On suppose qu’il pourrait chercher à ramener d’Afrique un animal encore plus rare qu’un panda, qu’il remettrait en fanfare au zoo d’Anvers pour l’ouverture de sa campagne électorale. Peut-être cherche-t-il le légendaire okapi blanc dans l’Ituri ou le mythique zèbre à carreaux dans le parc des Kundelungu ? En tous cas, le personnel des Parcs nationaux est en alerte et ne le lassera rien sortir… sans matabiche.
Genre
« Médias : le miroir renvoie l’image de l’homme » constate Le Phare dans un intéressant dssier qui rend compte d’un atelier sur le thème : « Les égalités des genres dans les médias », en République Démocratique du Congo, les trois intervenants du jour sont tombés d’accord sur un constat : le monde tel que présenté par les médias congolais est un monde d’hommes ; la  femme ne vient qu’au second plan. Des avancées ont été certes soulignées ici et là où la femme s’est réellement distinguée, mais l’essentiel de l’information – dans la direction des entreprises de presse ; dans la production (acteurs politique, social, économique, religieux, etc. ; dans la cueillette, dans le traitement et dans la diffusion – reste dominé par l’homme dans notre pays. Le Bureau de l’UNESCO à Kinshasa qui a organisé cet atelier sous ce thème, le 31 mars 2014, au Centre catholique Béthanie, dans la commune de la Gombe – sous le patronage du Ministère des Médias – est conscient de cette anomalie. Il vise à conscientiser non seulement les femmes intellectuelles et journalistes, mais aussi tous les professionnels des médias pour une future évolution positive de cette situation.
 Dans le mot d’ouverture de cet atelier envoyé par le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga (empêché, car son épouse, très jalouse, l’a enfermé à clé ce jour-là) et lu par son chef de cabinet, Dieumerci Mutombo, il est fait de l’actualité du thème du jour. Le ministre a souligné que la République Démocratique du Congo n’a pas à rougir à ce sujet car elle est en avance par rapport à d’autres pays. Pour ce faire, il suffirait de tourner le bouton d’une radio ou d’une télévision pour s’en apercevoir. Une loi a été votée accordant 30% de représentation à la femme dans toutes les institutions publiques. Le ministre a épinglé également la grande affluence des actrices féminines (environ 80%) dans les institutions de formation en journalisme. Mais il a prévenu que la quantité n’est pas la qualité. Celle-ci s’obtient par la formation. Il s’est réjoui du fait qu’un principe voulant que seuls les garçons aillent à l’école ait sauté dans les milieux ruraux et permis que tous les enfants, filles et garçons, accèdent à l’école. Il s’est dit conscient que l’éducation est la clé de voûte du développement.
Par contre, Abdourahamane Diallo, chef de Bureau et représentant de l’Unesco en RDC a situé l’activité en l’inscrivant dans le cadre du mois de la femme et dans la possibilité d’offrir aux professionnels de médias l’occasion de s’occuper de la prise en compte du genre dans les médias.       
 
La recherche constante de la parité en RDC       
Le Représentant de l’Unesco a félicité le RDC pour sa recherche constante de la parité homme/femme au niveau des institutions, de l’éducation, de la formation et des conditions de travail. Il croit que cela est l’expression d’une volonté politique affirmée d’élever au rang d’une priorité nationale cette question pertinente. En revanche, il a précisé que le genre reste une question prioritaire pour l’UNESCO et l’ensemble de ses Etats membres, dont la RDC. Ensemble, ils œuvrent sur base d’une stratégie axée sur deux volets, à savoir  des programmes sexospécifiques et l’intégration de l’approche genre dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO : éducation, sciences, culture,  communication et information. Abdourahamane Diallo pense que pour ce qui est du domaine des médias, le but recherché est d’encourager les organisations des médias à rendre les questions d’égalité des sexes transparentes et compréhensibles pour le public, tout en analysant leurs propres politiques et pratiques internes pour l’adoption des mesures nécessaires au changement souhaité en terme d’équilibre des genres.

Faible représentation de la femme dans la presse écrite    
Pour Christiane Munoki Ekambo, analyste et activiste du genre, la femme est sous représentée dans la presse écrite. Elle l’a prouvé dans une analyse qu’elle a présentée dans cet atelier sur le thème : « Représentation Hommes-Femmes dans l’information  et l’actualité : cas de la presse écrite». Elle s’est proposée de saisir une vision d’ensemble de la présence féminine aussi bien au sein des rédactions de la presse écrite que dans les sujets des articles publiés et les photos. Se basant sur ses conclusions, elle a constaté une faible représentation des femmes dans la presse écrite et conseillé à ce niveau une réelle prise de conscience de cette situation par la femme journaliste elle-même, par la société, par les autorités politiques et les chefs d’entreprises de presse écrite. Pour arriver à cette conclusion, elle a analysé un échantillonnage de cinq journaux, à savoir : Le Potentiel ; Le Phare ; La Référence Plus ; L’Avenir et Forum des As. Tous les numéros analysés sont publiés après la date du 08 mars, de la Journée Internationale de la Femme. Dans l’ensemble, elle a trouvé que ces cinq journaux emploient 75 personnes dont 16 femmes (21%). En plus les éditeurs sont tous des hommes. Elle a toutefois noté que le Quotidien de l’avenue Lukusa est classé à la deuxième place pour la représentation des femmes.
De son coté, Moïse Musangana de CKTV a présenté le thème : « Les codes d’étique et les politiques  éditoriales propices à l’égalité des genres dans le contenu des médias ». Après avoir éclairé l’assistance sur l’importance des certains concepts pour une meilleure compréhension d’une politique éditoriale propice au genre, il a souligné l’importance d’une politique éditoriale qui s’avère être une élément fondateur de toute publication. A la suite de plusieurs démonstrations et explications sur le fonctionnement de la presse dans notre pays et la place accordée à la femme, Il a fini par constater le désaveu de la voix de la femme dans les médias congolais, y compris leur quasi absence au sein des organisations des médias. Pour lui, la lutte pour les droits des femmes en matière des médias et de communication est colossale. D’autant que des coutumes et des pratiques qui favorisent cet état de choses sont difficiles à modifier.

Des filles majoritaires sur les campus, mais minoritaires dans la profession     
Un phénomène bizarre que celui décrit par Jiji Mujinga, assistante à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC). Elle a présenté une analyse faite dans cet institut sur les effectifs des étudiants et des membres du corps académique et scientifique. Elle a constaté que dans toutes les promotions présentes à l’Ifasic, les filles représentent environ 80% des étudiants, aussi bien au niveau de graduat  que de licence. Toutefois, elle a souligné qu’à la spécialisation au niveau de licence, les filles sont moins nombreuses en presse écrite. Elle a expliqué cela par l’effort que cette catégorie de spécialisation exige sur le terrain (écriture, investigation etc.). En outre, elle a constaté une carence de filles pour se destiner à l’enseignement, ce qui fait qu’actuellement, il y a 37 professeurs hommes à l’Ifasic et une seule femme. Elle a fait mention des efforts fournis par l’institut pour sensibiliser les étudiants et étudiantes au bon choix pour  l’avenir.


© CongoForum, le mardi 1er avril 2014

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