A dr. Apollinaire Malumalu, président de la Commission électorale nationale indépendante, lors de son audition à la Commission des Affaires extérieures de la Chambre et du Sénat de belge. Photo CIC
Initiée par le député de l’opposition Emery Okundji, l’interpellation du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’aura pas lieu. Elle a été rejetée, lundi 31 mars, par des députés de la "majorité présidentielle" au cours d’une séance plénière à huis clos. Motif invoqué : incompatibilité avec l’indépendance de la Céni. Comment pourrait-on, dès lors, expliquer l’audition, mardi 21 janvier 2014, du même président de la Céni par des députés et sénateurs belges?
La "démocratie congolaise" est basée sur le modèle représentatif. Tout détenteur d’une parcelle du pouvoir d’Etat est avant tout un mandataire. A ce titre, il doit rendre compte périodiquement devant les "représentants du peuple" réunis dans les organes délibérants. Tout organe délibérant a pour mission non seulement de légiférer mais aussi de contrôler.
Député de l’opposition, le Fonus Emery Okundji avait introduit une requête en interpellation du président de la Céni, Apollinaire Malumalu. A l’issue d’une séance plénière à huis clos, tenue lundi 31 mars, les députés nationaux étiquetés "majorité présidentielle" se sont crus en droit de rejeter cette demande arguant que celle-ci "est anticonstitutionnelle".
Un argument spécieux"
Selon eux, l’Assemblée nationale "ne peut pas contrôler la Commission électorale au regard de son indépendance". Voilà un argument spécieux autant que risible qui ne résiste guère à l’évidence.
Le premier alinéa de la Constitution congolaise énonce qu’"il est institué une Commission électorale nationale indépendante dotée de la personnalité juridique". La Céni est ainsi un sujet de droit , titulaire des droits et des obligations.
L’argument invoqué par des députés de la mouvance kabiliste n’a pas empêché tout récemment le même président de la Céni à se rendre Bruxelles, en janvier, à l’invitation du président de la Chambre de représentants, le PS André Flahaut. Le 21 janvier, Apollinaire Malumalu a été longuement entendu par des sénateurs et députés belges de la Commission des Affaires extérieures des deux chambres du Parlement du royaume de Belgique.
On pourra convenir que Malumalu n’a pas été interpellé. Reste qu’après son mot d’introduction, il a été questionné par les parlementaires présents. Le financement des opérations électorales, l’indépendance et l’impartialité de la Céni, la fiabilité du fichier électoral, l’impartialité des juridictions compétentes en matière de contentieux électoral ont été au nombre des questions qui lui ont été posées.
Citadelle assiégée
Au fur à mesure qu’on se rapproche de l’année 2016 que d’aucuns considèrent comme "l’année de toutes les alternances", "Joseph Kabila" et sa "majorité" ont les nerfs à vif. Ils donnent l’impression d’être assiégés dans une citadelle. Ils se défendent sans avoir été attaqués.
Se fondant sur la triste expérience de 2006 à la tête de la "Commission électorale indépendante, rares sont les Congolais qui font confiance au " Malumalu nouveau" d’organiser, à la tête de la Ceni, des élections libres, impartiales et transparentes. Proche de la mouvance kabiliste, "Monsieur l’abbé" inspire les plus vives méfiances.
En date du 17 février, des représentants des forces politiques et sociales, réunis dans la structure "Sauvons le Congo", exigeaient la "démission immédiate" de Malumalu pour avoir notamment fait sienne la proposition formulée par "Joseph Kabila" dans son allocution du 23 octobre 2013. Celui-ci suggérait aux deux Chambres du Parlement d’examiner la possibilité de faire élire les députés provinciaux au "suffrage universel indirect". Alors que la Constitution, elle, parle d’élection des députés provinciaux au "suffrage universel direct" (article 197-3).
Ce cas a mis à nu une réalité. A savoir que l’épithète "indépendante" de cette Commission est à géométrie variable. La Céni est prête à se plier aux quatre volonté de "l’autorité morale" de la "majorité présidentielle". C’est le sens de la pétition que le groupe "Sauvons le Congo" a lancé demandant l’éviction de ce "prêtre".
Dans une réaction qui ne mérite même pas le mépris, le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, de tonner : «Vous pouvez rassembler un milliard de signatures, votre pétition ne sera suivi d’aucun effet. Et d’ajouter : «l’Abbé Malumalu ne démissionnera pas !» Une manière, pour Mende, de sous-entendre que "l’Etat, c’est eux!". Dans sa bêtise, l’homme semble ignorer l’article 27 de la Constitution qui reconnaît à "tout Congolais" le droit d’adresser individuellement ou collectivement une pétition à l’autorité publique. Celle-ci est tenue de répondre dans les trois mois.
La démarche initiée par le député Emery Okundji relève de l’exercice normal du jeu démocratique. "Joseph Kabila" et ses partisans ont peur des échéances politiques à venir. Ils ont peur des exigences de la démocratie.
Dans leur communiqué daté du 29 juin 2013, les évêques du Congo déploraient "la misère du peuple qui s’approfondit du jour au jour" tout en réaffirmant "leur détermination à s’opposer fermement à toute tentative de modification de l’Article 220 de notre Constitution". L’Eglise a compris que les citoyens ont soif du Changement.
Député de l’opposition, le Fonus Emery Okundji avait introduit une requête en interpellation du président de la Céni, Apollinaire Malumalu. A l’issue d’une séance plénière à huis clos, tenue lundi 31 mars, les députés nationaux étiquetés "majorité présidentielle" se sont crus en droit de rejeter cette demande arguant que celle-ci "est anticonstitutionnelle".
Un argument spécieux"
Selon eux, l’Assemblée nationale "ne peut pas contrôler la Commission électorale au regard de son indépendance". Voilà un argument spécieux autant que risible qui ne résiste guère à l’évidence.
Le premier alinéa de la Constitution congolaise énonce qu’"il est institué une Commission électorale nationale indépendante dotée de la personnalité juridique". La Céni est ainsi un sujet de droit , titulaire des droits et des obligations.
L’argument invoqué par des députés de la mouvance kabiliste n’a pas empêché tout récemment le même président de la Céni à se rendre Bruxelles, en janvier, à l’invitation du président de la Chambre de représentants, le PS André Flahaut. Le 21 janvier, Apollinaire Malumalu a été longuement entendu par des sénateurs et députés belges de la Commission des Affaires extérieures des deux chambres du Parlement du royaume de Belgique.
On pourra convenir que Malumalu n’a pas été interpellé. Reste qu’après son mot d’introduction, il a été questionné par les parlementaires présents. Le financement des opérations électorales, l’indépendance et l’impartialité de la Céni, la fiabilité du fichier électoral, l’impartialité des juridictions compétentes en matière de contentieux électoral ont été au nombre des questions qui lui ont été posées.
Citadelle assiégée
Au fur à mesure qu’on se rapproche de l’année 2016 que d’aucuns considèrent comme "l’année de toutes les alternances", "Joseph Kabila" et sa "majorité" ont les nerfs à vif. Ils donnent l’impression d’être assiégés dans une citadelle. Ils se défendent sans avoir été attaqués.
Se fondant sur la triste expérience de 2006 à la tête de la "Commission électorale indépendante, rares sont les Congolais qui font confiance au " Malumalu nouveau" d’organiser, à la tête de la Ceni, des élections libres, impartiales et transparentes. Proche de la mouvance kabiliste, "Monsieur l’abbé" inspire les plus vives méfiances.
En date du 17 février, des représentants des forces politiques et sociales, réunis dans la structure "Sauvons le Congo", exigeaient la "démission immédiate" de Malumalu pour avoir notamment fait sienne la proposition formulée par "Joseph Kabila" dans son allocution du 23 octobre 2013. Celui-ci suggérait aux deux Chambres du Parlement d’examiner la possibilité de faire élire les députés provinciaux au "suffrage universel indirect". Alors que la Constitution, elle, parle d’élection des députés provinciaux au "suffrage universel direct" (article 197-3).
Ce cas a mis à nu une réalité. A savoir que l’épithète "indépendante" de cette Commission est à géométrie variable. La Céni est prête à se plier aux quatre volonté de "l’autorité morale" de la "majorité présidentielle". C’est le sens de la pétition que le groupe "Sauvons le Congo" a lancé demandant l’éviction de ce "prêtre".
Dans une réaction qui ne mérite même pas le mépris, le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, de tonner : «Vous pouvez rassembler un milliard de signatures, votre pétition ne sera suivi d’aucun effet. Et d’ajouter : «l’Abbé Malumalu ne démissionnera pas !» Une manière, pour Mende, de sous-entendre que "l’Etat, c’est eux!". Dans sa bêtise, l’homme semble ignorer l’article 27 de la Constitution qui reconnaît à "tout Congolais" le droit d’adresser individuellement ou collectivement une pétition à l’autorité publique. Celle-ci est tenue de répondre dans les trois mois.
La démarche initiée par le député Emery Okundji relève de l’exercice normal du jeu démocratique. "Joseph Kabila" et ses partisans ont peur des échéances politiques à venir. Ils ont peur des exigences de la démocratie.
Dans leur communiqué daté du 29 juin 2013, les évêques du Congo déploraient "la misère du peuple qui s’approfondit du jour au jour" tout en réaffirmant "leur détermination à s’opposer fermement à toute tentative de modification de l’Article 220 de notre Constitution". L’Eglise a compris que les citoyens ont soif du Changement.
B.A.W
© Congoindépendant 2003-2014
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