Les déclarations de certains membres de la Majorité Présidentielle sur la révision de la Constitution ont été comme un test pour voir la réaction du peuple. Mais un combat rude s’annonce autour de l’article 220 de la Constitution qui est ainsi libellé: «La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ». Le non-respect de cette disposition constitutionnelle est qualifié de tripatouillage pour lequel le législateur a prévu le garde-fou ci-après : « Tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution» (article 64).
Cet article serait menacé par un virus créé pour l’endommager. La résistance à sa destruction pousse les virus assistants (législateurs véreux) à changer de formules. On parlait d’abord de fixer le mandat du Chef de l’Etat à 7 ans et aujourd’hui, on parle de l’élection du Président de la République au suffrage indirect, c’est-à-dire, par le Parlement, la Majorité assurée de faire élire son candidat, parce qu’ayant le plus grand nombre des députés au Parlement.
Un très grand nombre des membres de la Majorité, les courtisans ainsi que les partisans du pouvoir tiennent à tout prix à faire modifier l’article 220, cela, pour des raisons diverses, souvent pour des intérêts égoïstes et non nécessairement pour l’intérêt général du pays.
Les opposants doivent se souder les coudes
« Face à tout cela, l’Opposition, affirme un député national de la Majorité, intervient toujours en ordre dispersé ». Loin de constituer un bloc homogène et de parler d’une seule voix, l’opposition semble un véritable fourre-tout. Il est difficile de savoir ce que veulent réellement les uns et les autres. Mais, d’une manière générale, l’Opposition congolaise se singularise par la propension de ses composantes à manger à tous les râteliers. Certains partis ont même plusieurs tendances rivales en leur sein.
A noter aussi l’omniprésence des « pionniers de l’indépendance », tous ces hommes politiques qui ont commencé la politique en 1958, l’année où les partis politiques furent autorisés au Congo-Belge, ou dans les années 60. On peut citer Justin-Marie Bomboko, André Bo-Boliko Lokonga, Antoine Gizenga et tant d’autres qui sont encore en vie. Certains parmi eux espèrent pouvoir continuer à jouer un rôle de premier plan.
Ces vieux loups devraient être les conseillers de jeunes politiciens et leur apprendre l’art difficile qui est la politique.
Etienne Tshisekedi, qualifié d’ « opposant historique » au régime du Maréchal Mobutu, s’était présenté aux élections présidentielles de 2011 et on connaît la suite. L’un des combattants de l’UDPS a même déclare : « Ya Tshitshi » a perdu son aura des années 90 ». Dans le même ordre d’idées, le Magazine « L’autre Afrique » porte son jugement sur l’opposant historique en écrivant dans ces colonnes : « Aujourd’hui, Etienne Tshisekedi est physiquement et politiquement diminué. Il n’est pas évident que les autres opposants l’aident à remplacer Joseph Kabila en 2016. »
Un nouveau décor politique surprendra
Les politiciens avertis tant de la Majorité que de l’Opposition savent que, vers début 2016, les choses peuvent changer et surprendre. Parmi ces politicien, un grand politicien du régime du Maréchal Mobutu, qui a déclaré ceci : « Le régime actuel est le même que celui de la Deuxième République, un régime dictatorial. La Majorité a goûté au pouvoir et elle a mordu à l’hameçon. En cas de non-respect de la Constitution, on ne sait pas ce qui pourrait arriver. »
Gel Boumbe
Source: Agence de Presse Catholique DIA n° 13, du 13 au 19 avril.
Abbé Pierre Claude OKONDJO
Prêtre.-
"Si tu donnes la joie par le bien que tu fais, tu trouveras la joie par ce bien que tu fais..." (Michel Prophette et John Littleton).
"Si tu es neutre en situations d'injustices, tu as choisi le parti de l'oppresseur".(Desmond Tutu).
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(Michel Prophette et John Littleton).