26/04/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)
Sans surprise, les sujets de la semaine font leur réapparition ce samedi en vertu du principe « Réchauffé, c’est encore meilleur ». Pétition contre Malumalu,UDPS,expulsions de Brazzaville,violences au Katanga et déraillementts de a SNCC sont donc au rendez-vous. Il y a cependant une nouvelle vraiment nouvelle : le Bureau politique de la MP a décidé de sanctionner les partis indisciplinés.
Sans surprise, les sujets de la semaine font leur réapparition ce samedi en vertu du principe « Réchauffé, c’est encore meilleur ». Pétition contre Malumalu,UDPS,expulsions de Brazzaville,violences au Katanga et déraillementts de a SNCC sont donc au rendez-vous. Il y a cependant une nouvelle vraiment nouvelle : le Bureau politique de la MP a décidé de sanctionner les partis indisciplinés.
MP
Le Potentiel parle carrément de « Nettoyage des écuries à la Majorité Présidentielle »
« Aucune armée au monde ne gagne la bataille si les rangs ne sont pas serrés. Ce principele Bureau politique de la MP vient de l’appliquer aux dépens des partis indisciplinésœuvrant en dehors des lignes tracées par les statuts de la MP. L’adhésion libre implique aussi le respect de sa signature. Agir contre les intérêts de la famille politique du chef de l’Etat expose à des sanctions disciplinaires. Les regroupements des partis non représentés au Parlement subissent déjà la rigueur des statuts de la MP. Le bureau politique a frappé ».
La « Dynamique des partis extraparlementaires de la Majorité présidentielle »DPE/MP en sigle regroupant les partis « n’ayant pas d’élus au sein des assemblées délibérantes » se serait permis non seulement de siéger aux côtés des partis non signataires de la charte de la MPmais aussilesdits partis se sont dotés d’une « charte passée devant notaire » en vue de créer cette plate-forme politique. Ne s’arrêtant pas en si bon cheminla DPE/MP est allée loin jusqu’à s’engager dans « une opération de sape contre la Majorité présidentielle et quelques-uns de ses dirigeants ». Contrairement à la DPE/MPla COPEP/MPune autre sous composante s’est rendue aussi coupable de plusieurs manquements disciplinaires prévus à l’article 35 de la charte« mais de gravité différente ». Il est clair que ce que subit les extraparlementaires pourrait aussi arriver aux effectifs. Personne au sein de la MPen ce comprisles partis effectifs ne sont à l’abri d’éventuelles sanctions en cas d’indiscipline. Personne n’est donc épargné par ce processus de nettoyage des écuries engagé au sein de la MP.
Pétition contre Malumalu
Les élections de 2011 avaient été organiséestout comme celles de 2006en faisant voter un « corps électoral inconnu »faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ontpar-dessus le marchéété entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats quien réalitésont encore inconnus . Toute autorité prétendue ne relève plus que de la forcede l’intimidationd’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progressercomme si de rien n’étaitdans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumaluprincipal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la populationa été remis à la Présidence de la CENIce qui promet encore de beaux jours à l’avenir !
Martin Fayulu des FACJean Bertrand Ewanga de la CVD et Christopher NgoyiMayoMukonkolePuelaKalele et Bosco Puna…ont conduit une forte délégation composée de leurs membres au Palais du peuplepour obtenir l’éviction du prêtre catholique de la tête du bureau de la CENI.
En facedu speaker de la Chambre BasseMartin Fayulu aau nom de ses pairsfait état de 54.192 signatures réunies pour leur pétitionmalgré les intimidations de la policeen violation selon lui de l’article 27 de la Constitution.
Dans ladite pétitionles acteurs de « Sauvons la RDC » désapprouvent la feuille de route de la CENI telle que présentée par son Présidentl’Abbé Malumaluqui propose l’élection des députés au suffrage indirectla tenue des élections urbainesmunicipales et locales avant les élections provinciales et sénatorialesInterrompant ainsi le cycle électoral commencé en 2011.
Ils soupçonnent également Malumalu de vouloir organiser les élections sans au préalable effectuer l’audit du fichier électoral et recruter le personnel de la CENInotamment le secrétaire exécutif national et son adjoint sans appel à la candidatureen violation de la loi et du Code de l’agent public de l’Etat.
«J’ai tenu à réceptionner personnellement la pétition par respect aux députés qui ont entrepris cette démarche »a lâché Aubin Minakuqui a délégué son directeur de cabinetJean Pierre Lihaupour rendre publique sa position par rapport à cette initiative de l’opposition. Dans une déclaration à la pressele porte- parole de Minaku a souligné que le président de l’Assemblée National inscrit cette pétition de l’opposition contre le président de la CENI dans le cadre de la participation directe de la population à l’exercice de la démocratie. « Aujourd’huil’opposition a déposé une pétition. Demainla majorité peut faire autant pour solliciter un referendum »a-t-il soulignéavant de préciser que l’Assemblée Nationale n’est pas compétente pour relever de ses fonctions le président d’une institution indépendante d’appui à la démocratie comme la CENI. A ce sujetEwanga a rétorqué que l’action menée par leur plate –forme est éminemment politique et rappelé que dans un passé récentl’Assemblée nationale avait obtenu le départ de Ngoyi Mulunda.
Le Phare constate le « Langage des sourds entre la CENI et ‘Sauvons la RDC ‘»
Dans la matinéeavant de se diriger au Palais du peupleles acteurs de « Sauvons la RDC » étaient allés à la CENI pour déposer leur pétition auprès du patron de cette institution. « Ce dernier a délégué le rapporteur adjoint pour recevoir ceux qui tiennent à sa déchéance.
Le représentant de Malumalu a obligé les bêtes noires de son chef à déposer leur pétition hors des micros et caméras. Les acteurs de « Sauvons la RDC »qui n’ont pas digéré cette contrainte imposée par le bureau de la CENIont finalement résolu de se retireren promettant de mobiliser la population pour obtenir la tête du président de la CENIen application du « Plan B » de leur Convention de Fatima. Réagissant à cette attitude de l’Abbé MalumaluChristophe Ngoyi a fustigé le refus du président de la CENi de s’incliner face à la volonté populaire. Pour cet acteur de la société civilele dépôt de leur pétition qui est la matérialisation de l’expression du souverain primaire ne peut se faire en catimini ».
En facedu speaker de la Chambre BasseMartin Fayulu aau nom de ses pairsfait état de 54.192 signatures réunies pour leur pétitionmalgré les intimidations de la policeen violation selon lui de l’article 27 de la Constitution.
Dans ladite pétitionles acteurs de « Sauvons la RDC » désapprouvent la feuille de route de la CENI telle que présentée par son Présidentl’Abbé Malumaluqui propose l’élection des députés au suffrage indirectla tenue des élections urbainesmunicipales et locales avant les élections provinciales et sénatorialesInterrompant ainsi le cycle électoral commencé en 2011.
Ils soupçonnent également Malumalu de vouloir organiser les élections sans au préalable effectuer l’audit du fichier électoral et recruter le personnel de la CENInotamment le secrétaire exécutif national et son adjoint sans appel à la candidatureen violation de la loi et du Code de l’agent public de l’Etat.
«J’ai tenu à réceptionner personnellement la pétition par respect aux députés qui ont entrepris cette démarche »a lâché Aubin Minakuqui a délégué son directeur de cabinetJean Pierre Lihaupour rendre publique sa position par rapport à cette initiative de l’opposition. Dans une déclaration à la pressele porte- parole de Minaku a souligné que le président de l’Assemblée National inscrit cette pétition de l’opposition contre le président de la CENI dans le cadre de la participation directe de la population à l’exercice de la démocratie. « Aujourd’huil’opposition a déposé une pétition. Demainla majorité peut faire autant pour solliciter un referendum »a-t-il soulignéavant de préciser que l’Assemblée Nationale n’est pas compétente pour relever de ses fonctions le président d’une institution indépendante d’appui à la démocratie comme la CENI. A ce sujetEwanga a rétorqué que l’action menée par leur plate –forme est éminemment politique et rappelé que dans un passé récentl’Assemblée nationale avait obtenu le départ de Ngoyi Mulunda.
Le Phare constate le « Langage des sourds entre la CENI et ‘Sauvons la RDC ‘»
Dans la matinéeavant de se diriger au Palais du peupleles acteurs de « Sauvons la RDC » étaient allés à la CENI pour déposer leur pétition auprès du patron de cette institution. « Ce dernier a délégué le rapporteur adjoint pour recevoir ceux qui tiennent à sa déchéance.
Le représentant de Malumalu a obligé les bêtes noires de son chef à déposer leur pétition hors des micros et caméras. Les acteurs de « Sauvons la RDC »qui n’ont pas digéré cette contrainte imposée par le bureau de la CENIont finalement résolu de se retireren promettant de mobiliser la population pour obtenir la tête du président de la CENIen application du « Plan B » de leur Convention de Fatima. Réagissant à cette attitude de l’Abbé MalumaluChristophe Ngoyi a fustigé le refus du président de la CENi de s’incliner face à la volonté populaire. Pour cet acteur de la société civilele dépôt de leur pétition qui est la matérialisation de l’expression du souverain primaire ne peut se faire en catimini ».
Katanga
Le Phare constate « Les incidents de Likasi : le message de fermeté de Kinshasa toujours attendu ».
« Les observateurs continuent de s’étonner de ce qui s’apparente à la tolérancepar les autorités nationales et provincialesdes actes de désobéissance civile et de rébellion contre l’autorité établie que posentvoici plusieurs mois au Katangales miliciens appartenant à la JUNAFEC (Jeunesse de l’Union Nationale des Fédéralistes Congolais). Le week-end dernierfaut-il rappelerces inciviques se sont affrontés aux éléments de l’armée régulière dans la ville de Likasiprovoquant trois morts et cinq blessés.
Alors que l’on s’attendait à un message de fermeté de la part du Gouvernement centrall’on a constatéavec regret et déceptionque celui-ci s’est contenté de prendre acte des dérapages de cette rébellion rampantelors de sa réunion extraordinaire du mardi 22 avril 2014 à la Cité de l’Union Africaine. En effetl’exécutif national s’est limité à souligner que le calme a été rétabli par les FARDC dans la ville de Likasi. Sans plus.
Le Conseil des ministres n’a évoqué ni une quelconque enquête pour identifier les membres de la Juferi et leurs commanditairesni une quelconque sanction à l’endroit de qui que ce soit. A la lumière du compte rendu livré à l’opinion nationale par le porte-parole du gouvernementl’on a eu l’impression que celui-ci a clos le dossier.
Aussitous les compatriotes soucieux de l’émergence de l’Etat de droit en RDC attendent que Kinshasa envoie un message de fermeté en direction de Gabriel Kyungu wa Kumwanzaprésident de l’Assemblée provinciale du Katanga et « autorité morale » de l’Unafec et de la Junafecune famille politique spécialisée dans la contestation des dépositaires du pouvoir d’Etatde l’arméede la police et des services spéciaux. A force d’être tolérée comme une structure d’auto-défense populairela milice de cet acteur politique mêlé dans le dossier de l’épuration kasaïenne en 1993 au Katanga commence à se croire tout permis.
La complaisance avec laquelle les officiels de Kinshasa ont traité le dossier des morts et blessés victimes de la barbarie d’une force paramilitaire illégale est de nature à faire croire aux autochtones du Katanga que leur salut réside désormais dans des actes d’allégeance aux miliciens de la Junafec. Orlonséquence d’une adhésion massive des populations civiles aux discours et actions des partisans de Kyungu seraitdans ce contextede fragiliser davantage les autorités civiles et militaires locales et d’installerpar ricocherun régime de non Etat au Katanga.
Beaucoup de concitoyens auraient aimé voir le gouvernement prendre des mesures conservatoires contre l’Unafec et ses jeunes miliciensnotamment en suspendanttoutes affaires cessantesleurs activités sur toute l’étendue de cette provinceen traquant les auteurs et commanditaires des crimes du samedi 19 avril à Likasi et en désarmant les unités combattantes d’une milice visiblement au service du mal.
Pourtantle même gouvernement s’est empressé de mettre hors jeu l’Assemblée provinciale de l’Equateursous prétexte qu’il y régnerait une crise dont les contours n’ont pas été déterminés. Les animateurs de ce parlement provincial se sont du reste étonnés de la mesure suspendant leur fonctionnementcar ignorant tout des tensions qu’auraient décelées les autorités en place à Kinshasa.
Si le gouvernement a anticipé une éventuelle implosion sociale à l’Equateuril aurait dû faire plus pour le cas du Katangaoù il y a eu mort d’hommes sur fond de remise en question des missions de l’armée et de la police nationale en matière de protection des personnes et de leurs biens. Ce qui vient de se passer à Likasi ne méritait pas moins la neutralisation de l’Assemblée provinciale du Katangadont le numéro un se trouve êtrecomme par hasardle parrain des miliciens tueurset pourquoi pasla décapitation de l’exécutif provincialcoupable de manque criante d’autorité dans l’affaire. Puisqu’il n’est pas encore tard pour corriger la mauvaise gestion des événements de LikasiKinshasa a l’obligation morale de se ressaisiren vue de rassurer des civils gagnés par le sentiment d’abandon de la part de ceux qui devaient garantir leur sécurité ».
UDPS
Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne aviséeréfléchied’esprit libre et critique devrait considérer comme nulsdonc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simpledes enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularitésqu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partiscar un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraudela corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKKet à d’autres élucubrations pour défendre celletout aussi hypothétiquede Tshisekedi.
L’UDPSécrit Le Pharea choisi la date historique du 24 avril marquant « la victoire de sa lutte pro-démocratique sous le leadership éclairé de son présidentEtienne Tshisikedicontre la dictature de MOBUTU »pour sortir de son silence et donner sa lecture des questions politiques de l’heure.
De prime abordce parti considère la révision constitutionnelle comme une distraction du régime en place pour se pérenniser contre la volonté du peuple congolais.
Bruno Mavungu a rappelé que la Constitution de 2006 est le résultat d’un consensus laborieusement obtenu par la classe politique congolaise au Dialogue inter-congolais. Le Secrétaire Général de l’UDPS a à cet effet dénoncé le fait que les faucons de la Majorité présidentielle tentent une fois de plus de provoquer une nouvelle révision constitutionnellepour substituer le principe de suffrage universel pour une des clauses verrouillées par l’article 220 par le suffrage indirect pour des élections municipaleslocalesurbaines et provincialesaprès avoir opéré unilateralement une révision portant sur une disposition clé liée à deux tours de scrutin à l’élection présidentielle pour faciliter le hold up électoral de novembre 2011.
«Par cette tentativea-t-il poursuiviles caciques du régime actuel viennent d’administrer la preuve qu’ils n’ont rien à voir avec la démocratieles valeurs et la culture qu’elle induit ... à chaque fois que le PPRD parle d’argentc’est pour masquer une fraude et une tricherie bien programmées » et a appelé de ce fait « le peuple congolais à ne pas se laisser remorquer par ce qu’il considère comme une autre forfaiture ».
Répliquant aux informations relayées par certains médias sur l’état de santé de son leaderqui aurait perdu l’usage de ses deux jambesle Secrétaire Général de l’UDPS a assuré qu’il n’en est rien. « Comme tous les présidents du mondele sphinx observe un repos qui aurait dû être baptisé ses vacances »a-t-il ajouté. L’orateur a fustigé que les animateurs de cette campagne de désinformation qui ne sont pas gênés d’y mêler l’épouse et la compagne de son présidentcombattante et fondatrice de l’UDPS. Il a soutenu que son parti a le pied à l’étrier et invité ses membres à respecter le mot d’ordre du président du parti en travaillant dans l’unitél’amour et en toute collaborationau lieu de se laisser distraire. L’UDPS s’est dit préoccupée toutefois par la situation de ses membres qui croupissent dans les geôles des services spéciaux. Il s’agit de : Katumba Mumpyi MamadouMituntua NkobaKabangu Tshizubu BrunoKabungama Marie JoséLumbala Munyangayi NorbertKazadi PetembaKambazi Lisasi VévéNgwasa Justin et Hewana WEWA Innocent.
SNCC
Le Phare publiesous le titre « La RDC malade du « fula-fula » ferroviaire »une intéressante réflexion sur la SNCC. La voici :
« Les rails congolais ont encore tué. Etdans ce créneaula SNCC (Société Nationale des Chemins de Fer) du Congo affiche un palmarès qui fait peur. En ce temps de vive émotionoù le bilan des morts est revu à la hausse d’heure en heuredépassant largement la quarantaine et pouvant progresserselon certaines sourcesjusqu’au double voire pluschacun peut constater que la RDC est à l’heure du « fula-fula » ferroviaire.
Comme le transport par avion ou par bateaule transport par train n’échappe pas à la mode de la surcharge des wagonsde la vétusté des locomotives et des railsdont l’écartement relève d’une époque ancienne. Dans le cas sous examenla réaction du président de la délégation syndicaliste de la SNCC résonne avec force dans plusieurs oreillescar ce compatriote porte des accusations graves contre ceux qui avaient négocié la dizaine de locomotives récemment acquises par cette entreprise publique.
A l’en croirele Trésor public congolais a jeté l’argent par la fenêtreen finançant des engins complètement amortisdont la fabrication remonterait aux années ’60. Et d’affirmerqu’en quatre moisla SNCC a perdu quatre locomotives à la suite d’accidents dusselon luià des défaillances mécaniques.
Ce qu’il y a lieu de déplorerdans le secteur du transport ferroviairec’est à la fois la vétusté des lignes ferroviairesdes locomotives et des wagons. Le train congolais est exploité comme un « fula-fula » routieroù les passagers sont traités au même titre que des minerais de cuivre et de cobalt. On constate un refus systématique de décideurs politiques de moderniser les railsles trains et les wagons congolaisparce que certains détiennent de gros intérêts dans les véhicules poids lourds qui font quotidiennement des navettes entre les zones minières et plusieurs pays frontaliersdans des opérations maffieuses de sortie ou d’entrée des marchandises.
Ce sont précisément des barons du transport routierpar ailleurs décideurs politiques à des degrés diverspense-t-onqui refusent aux railsaux locomotives et à leurs rames de s’adapter aux standards internationaux. Il s’observe une sorte d’agenda planifié d’élimination systématique de la SNCC au Katangaau Maniema et dans les deux Kasaïdu circuit du transport des produits à l’import comme à l’exportcomme c’est déjà le cas de la SCPT (ex-Onatrasur l’axe Kinshasa-Mataditotalement dominé par les porte-containers des privés.
Du couple pays est bloqué dans sa volonté de se désenclaver. Et l’on s’étonne que les populations congolaises souffrent des pénuries de toutes sortes. Le chemin de la croix de la SNCC risque de se poursuivre si le gouvernement n’ouvre pas le bon œil pour réhabilitersans arrière-penséesles chemins de ferles locomotives et les wagons porteurs de l’espoir de désenclavement du Congo profond ».
(C’est bienmais c’est incomplet. Si ces déraillements sont aussi meurtriersc’est avant tout parce que ce sont des trains de marchandises avecen surchargedes passagers qui ne devraient pas y être. Sous prétexte qu’ils ne sont pas payésles employés de la SNCC vendent des places sur ces trains. Leur attitude n’est pas différenteau fondde celles de certains soldats quipour cause de solde impayée ou insuffisanteemploient leurs armes pour rançonner la population. NdlR)
« Congo d’en face »
Kinshasa a convaincu Brazzaville de suspendre les expulsions de ses ressortissants installés sur l’autre rivea annoncé Tunda ya Kasendele vice-ministre Rd-congolais des Affaires étrangères.
À l’issue d’une séance de travail ayant réuni les délégués de deux gouvernements à Brazzavilleil a été convenu de mettre sur pied une commission mixte chargée d’examiner le dossier. Selon le chef de la délégation du Congo-KinshasaBrazzaville a aussi accepté de suspendre les refoulements massifsintempestifs et violant les droits humains.
Au cours de cette réunionle Congo-Kinshasa a exigé à Brazzaville de respecter la convention d’établissement et de libre circulation des personnes et des biens signée à Luanda en décembre 1999 par les gouvernements d’Angoladu Congo-Kinshasa et du Congo-Brazzaville. La convention prescrit les règles qui doivent être observées lorsqu’il y a refoulement des personnes. « La première règle est d’avertir par voie diplomatique le pays dont les ressortissants doivent faire l’objet d’expulsion »a rappelé le vice-ministre congolais des Affaires étrangères. Les autorités de Kinshasa reconnaissent à Brazzaville le pouvoir d’expulser les étrangers dans le domaine de l’immigration mais elles pensent que les relations privilégiées entre les deux paysimposent une certaine attitude.
Le ministre de l’Intérieur du Congo-BrazzaRaymond Ngoulou a indiqué à ses interlocuteurs que la police de Brazza mène depuis le 03 avril 2014 une opération d’assainissement de certains quartiers de Brazzaville et de contrôle des étrangers en situation irrégulière dénommée « Mbata ya bakolo (gifle des aînés) ». Les experts de deux pays vont travailler pour encadrer l’opération et éviter ainsi de dérapagesa déclaré Tunda ya Kasende. Des cas de bavure ont été signalés surtout à l’égard des ressortissants de Kinshasa dont la plupart ont été molestés et agressés par la police.
Les autres ont vu leurs dossiers ravis et déchirés. Le diplomate congolais en poste à BrazzavilleChristophe Muzungu a déploré les méthodes brutales utilisées par la police de Brazzaville contre les Kinois. Des milliers de congolais de Kinshasa se sont réfugiés à leur ambassade par peur de subir un mauvais traitement. Avec la suspension momentanée de cette opérationles Kinois habitant Brazzaville désirant de rentrer dans leur pays ont le temps de remballer calmement leurs effets avant de traverser.
Gag !
Sur « l’Internet congolais »un intervenant que ses textes désignent clairement comme un partisan enthousiaste de Joseph Kabila avait commencé à « poster » ceci :
« Fier de l’exécutif congolais
Décidémentle Gouvernement Matatanon seulement ne fait pas les choses à moitiémais les fait aussi de manière propre et correcte… »
Lorsque soudain il s’est ravisé…. Ciel ! Il avait failli oublier la pré - propagande de la précampagne préélectorale !
Aussi s’est-il rapidement ravisépour poster un texte « politiquement correct ». Le voici :
« Fier de l’exécutif congolais
Décidémentsous l'impulsion de Joseph Kabilale Gouvernement Matatanon seulement ne fait pas les choses à moitiémais les fait aussi de manière propre et correcte. La tenuepar luides promesses qu'il faitlui donne une image plus technocratique que politique. Nombreux étaient ceux quiau débutne vendaient pas cher sa peau. Ils n'étaient pas moins nombreuxceux qui avaient pris ses ambitions pour des discours politiciensc'est-à-diredisons-le tout basdémagogiques.
Mais jour après joursemaine après semainemois après moiset -maintenant on peut le dire- année après annéece gouvernementsans trop de bruitmarque des pointset pas des moindresméthodiquementsans faire attention (comme une caravane devant les aboiements d'un chien) aux glapissements de ceux qui croient que la roue de l'histoire doit arrêter de tourner s'ils ne sont pas aux affaires.
Elle date d'un bon bout de tempsla promesse relative à la réhabilitation du transport ferroviaire. Après la célérité avec laquelle les locomotives destinées au Katanga ont été livréesun silence radio s'était imposé sur la suite du programme. Et les mauvaises langues se sont mises à distiller sournoisement des inepties du genre qu'on avait parlé de forêtalors qu'il ne s'agissait que d'un arbre.
Mais voilà qu'au moment où l'on s'y attendait le moinstrois nouvelles locomotives sont arrivées au pays. Elles constituent le premier lot des locomotives destinées à relancer le trafic ferroviaire entre Matadi et Kinshasa. Pour ceux qui sont distraitsl'importance vitale de cette voie ferrée pour la RDC se résume en cette célèbre et centenaire phrase de l'explorateur John Rowlandsmieux connu sous son pseudonymeHenry Morton Stanley : " Sans [ce] chemin de ferle Congo ne vaut pas un penny ".
L'arrêt du trafic sur cette ligne a donné des ailes aux transporteurs routiers. Ils ont toute leur importancequi ne peut cependant en rien être comparée à celle du trafic ferroviaire.
Cette même semainele Gouvernement a aussi réceptionnéà Kinshasasix écoles récemment construites. Ces écolesultra modernesfont partie de l'ambitieux programme de 1.000 écoles qui sont en train d'être construitessur fonds propre du Gouvernementsur l'ensemble du territoire national.
La reprise prochaine du trafic sur la capitale ligne Matadi-Kinshasa avec l'arrivée de nouvelles locomotives (les prix des biens locaux comme importés devraient être sensiblement revus à la baisse) et la construction continue des écoles font bel et bien partie du social qui est un domaine aussi vaste que varié.
Après avoir constaté que le Gouvernement s'occupe bel et bien du social malgré leurs inutiles élucubrationsceux que ce gouvernement énerve parce quemalheureusement pour euxil maîtrise sa leçonont changé de cap dans leur recherche effrénée de la petite bêteet parlent à présent de l'assiette du Congolais moyen qui serait remplie d'autre chose que de ce qu'on peut mettre sous la dent.
Mais le rôle d'un gouvernement n'est pas de déposer des aliments dans les assiettes de ses administrésmais bien de créerde faciliter les cadres devant permettre à ceux-ci d'être productifsquel que soit leur domaine d'activitésafinjustementqu'ils remplissent eux-mêmes leurs assiettes ».
Serait-ce un signe de plus que Matata pourrait se succéder prochainement à lui-même ?
Presse et documents étrangers
Justin-Marie Bombokole vieux baobab
C. Braeckman- Le Soir - 16 avril 2014
Avant l’hommage national qui lui sera rendu à KinshasaJustin- Marie Bombokol’un des pères de l’indépendance congolaisea reçu à la cathédrale Saint Michel et Gudule le dernier hommage de ses compatriotes venus en grand nombre. Etaient présentes aussi plusieurs personnalités belges comme André Flahauxle président du Parlementle Vice Premier Ministre Didier Reynders ou Herman de Crooqui a rappelé 50 années d’une indéfectible amitiénouée sur les travées de l’Université libre de Bruxelles.
C’est en 1956 que le fils du chef traditionnel de Bosileladans la province de l’Equateurdébarque à Bruxelles. Son père l’a initié aux fondements de la culture des Mongoun grand peuple de l’Ouest congolaisles missionnairesimpressionnés par ses facultés intellectuelles et les bons résultats déjà obtenus à l’Université Lovaniumlui ont décroché une bourse lui permettant de s’inscrire en sciences politiques et diplomatiques. La petite histoire raconte que de Croodécouvrant un jeune Africain grelottant dans les frimas de l’avenue Franklin Rooseveltlui aurait offert son loden…
Large sourireregard malicieuxle jeune Bomboko conquiert les cœursles titres académiques et les responsabilités : non content d’être le premier étudiant congolais diplômé en Belgiqueil préside l’Union générale des étudiants du Congo belge et du Ruanda Urundi et collabore avec l’Institut de sociologie de l’ULB. En 1960il est l’un des très rares Congolais dotés d’un diplôme universitaire etpassionné par la politiqueil participe à la Table ronde économique de 1960. Aux côtés de Patrice Lumumba qui deviendra Premier Ministreil signe l’acte consacrant l’accession du Congo à l’indépendance.
Dans une brève évocation pleine d’émotionMario Cardoso Losembequi à l’époque appartenait au parti de Lumumbaa rappelé combien cette indépendance fut précipitéecomment Bombokojeune intellectuel sans expériencefut propulsé aux affaires étrangères du Congo indépendant. Car la fuite des colons belges (que Bomboko protégera personnellement) accélère la promotion des premiers universitaires congolais et après l’assassinat de LumumbaBombokoaux côtés de Mobutudevient membre du groupe de Binzapuis fondateur du Mouvement populaire de la révolutionle parti unique qui contrôlera le pays durant trois décennies.
En disparaissant sans jamais s’être réellement confiéJustin Marie Bomboko a coupé les racines de la mémoire : on ignorera toujours comment Lumumba fut révoqué par Kasavubucomment le leader rebelle Pierre Mulele fut assassiné après être revenu d’exil grâce aux efforts diplomatiques de Bomboko…Mais avec les annéesles questions et les critiques se sont estompées. Les Congolais se souviennent du « vieux baobab » devenu vice président du Sénat et défendant toujours l’unité de son paysles Belges saluent avec émotion le plus fidèle de leurs amisqu’ils hébergèrent même dans les locaux de l’ambassade durant les temps difficilesla très grande famille et les nombreuses relations du « Vieux » évoquent son éruditionson humoursa connaissance de la culture des Anamongo dont il était le leader incontestable…La mèche blanchequi le rendait si facilement reconnaissableest passée à l’histoire elle aussi…
Un gentleman dans le massif des Virunga
C. Braeckman- Le Soir - 16 avril 2014
Emmanuel de Merodele conservateur du parc national des Virungaest toujours en soins intensifs à Gomamais sa vie ne serait plus en danger. Alors qu’il regagnait son bureausitué à Rumangaboau cœur du plus ancien parc d’Afriquele directeur provincial de l’Institut congolais pour la conservation de la nature a échappé de justesse à une embuscade qui aurait pu lui coûter la vie : alors qu’il traversait la localité de Rwazasituée à 30 km de la capitale du Nord Kivu des hommes armés venus de la brousse ont tiré sur sa jeep. Touché à l’abdomen et au thoraxM. de Merode a été sauvé par des militaires congolais qui l’ont amené à l’hôpital Heal Africamais les assaillants ont réussi à prendre la fuite.
Cette attaque suscite une vive émotion à Goma : Belge d’origine aristocratiquede Merode a été nommé en 2008 à la tête de l’ex parc Albert qui s’étend sur 800.000 km2 et abrite les derniers gorilles de montagne. Anthropologue formé dans les meilleures universités britanniquesde Merode avait travaillé auparavant dans le parc de la Garamba et surtout au Kenya où il avait été à bonne école : son beau père n’est autre que Richard Leakeyl’homme quitout en les protégeanta réussi à transformer les parcs nationaux du Kenya en véritable manne touristique. Ayant prêté serment devant le drapeau congolaisde Merode a rang de colonel dans l’armée nationale et il est le seul étranger à disposer de pouvoirs judiciaires. Ces attributions lui ont permis de tenter de remettre de l’ordre dans un parc quià son arrivéeaccueillait des braconniers qui chassaient les hippopotames à la mitrailleuse et des groupes armés de tout calibre« génocidaires » hutusrebelles tutsis du M23Mai Mai congolais.
Short kakichemise impeccablede Merode vit toujours sous la tente et il a réussi à transformer en véritable petite armée les 400 gardes du parcformés par… d’anciens commandos belges. Même si les touristes commençaient à revenirque 30% des recettes du parc bénéficiaient aux populations locales et que des projets concrets comme les adductions d’eau ou les centres de santé se multipliaientle directeuradulé par les populations localesn’a cependant jamais manqué d’ennemis. En effetses gardes n’hésitent pas à engager le combat avec les groupes qui produisent du charbon de boisun commerce dirigé vers Goma ou le Rwanda qui rapporte 3 millions de dollars par an mais contribue à la déforestation. Mais surtoutsuivant les ordres de leur directeurles gardes tentent d’empêcher la société pétrolière britannique SOCO de mener des prospections illégales dans le parc. Désormaisle pétroledécouvert sur les rives du lac Edouardreprésente un nouveau cauchemarpire encore que la guerre : Soco a réussi à convaincre les autoritésà Kinshasa comme à Gomaque ses royalties pourraient assurer le relèvement économique de la province sinistréebien plus vite qu’une manne touristique qui tarde à venir ou que les subventions versées par l’Unesco ou l’Union européenne à un parc classé « patrimoine de l’humanité ». Or noir contre or vert : la partie apparaît bien inégale… Lorsqu’il tomba dans une embuscadede Merode venait de déposer sur le bureau du procureur de Goma un dossier dénonçant les activités illicites de Soco…
AMNISTIE SELECTIVE EN RDC
Christophe RIGAUD – Afrikarabia - 20 avr 2014
Une première liste de 50 amnistiés vient d’être dévoilée. Parmi les bénéficiaires : des ex-M23mais aussi des membres de l’ARP de Munene ou des fidèles d’Honoré Ngbanda. Une amnistie très politique en vue du prochain gouvernement de « cohésion nationale« .
« Les observateurs continuent de s’étonner de ce qui s’apparente à la tolérancepar les autorités nationales et provincialesdes actes de désobéissance civile et de rébellion contre l’autorité établie que posentvoici plusieurs mois au Katangales miliciens appartenant à la JUNAFEC (Jeunesse de l’Union Nationale des Fédéralistes Congolais). Le week-end dernierfaut-il rappelerces inciviques se sont affrontés aux éléments de l’armée régulière dans la ville de Likasiprovoquant trois morts et cinq blessés.
Alors que l’on s’attendait à un message de fermeté de la part du Gouvernement centrall’on a constatéavec regret et déceptionque celui-ci s’est contenté de prendre acte des dérapages de cette rébellion rampantelors de sa réunion extraordinaire du mardi 22 avril 2014 à la Cité de l’Union Africaine. En effetl’exécutif national s’est limité à souligner que le calme a été rétabli par les FARDC dans la ville de Likasi. Sans plus.
Le Conseil des ministres n’a évoqué ni une quelconque enquête pour identifier les membres de la Juferi et leurs commanditairesni une quelconque sanction à l’endroit de qui que ce soit. A la lumière du compte rendu livré à l’opinion nationale par le porte-parole du gouvernementl’on a eu l’impression que celui-ci a clos le dossier.
Aussitous les compatriotes soucieux de l’émergence de l’Etat de droit en RDC attendent que Kinshasa envoie un message de fermeté en direction de Gabriel Kyungu wa Kumwanzaprésident de l’Assemblée provinciale du Katanga et « autorité morale » de l’Unafec et de la Junafecune famille politique spécialisée dans la contestation des dépositaires du pouvoir d’Etatde l’arméede la police et des services spéciaux. A force d’être tolérée comme une structure d’auto-défense populairela milice de cet acteur politique mêlé dans le dossier de l’épuration kasaïenne en 1993 au Katanga commence à se croire tout permis.
La complaisance avec laquelle les officiels de Kinshasa ont traité le dossier des morts et blessés victimes de la barbarie d’une force paramilitaire illégale est de nature à faire croire aux autochtones du Katanga que leur salut réside désormais dans des actes d’allégeance aux miliciens de la Junafec. Orlonséquence d’une adhésion massive des populations civiles aux discours et actions des partisans de Kyungu seraitdans ce contextede fragiliser davantage les autorités civiles et militaires locales et d’installerpar ricocherun régime de non Etat au Katanga.
Beaucoup de concitoyens auraient aimé voir le gouvernement prendre des mesures conservatoires contre l’Unafec et ses jeunes miliciensnotamment en suspendanttoutes affaires cessantesleurs activités sur toute l’étendue de cette provinceen traquant les auteurs et commanditaires des crimes du samedi 19 avril à Likasi et en désarmant les unités combattantes d’une milice visiblement au service du mal.
Pourtantle même gouvernement s’est empressé de mettre hors jeu l’Assemblée provinciale de l’Equateursous prétexte qu’il y régnerait une crise dont les contours n’ont pas été déterminés. Les animateurs de ce parlement provincial se sont du reste étonnés de la mesure suspendant leur fonctionnementcar ignorant tout des tensions qu’auraient décelées les autorités en place à Kinshasa.
Si le gouvernement a anticipé une éventuelle implosion sociale à l’Equateuril aurait dû faire plus pour le cas du Katangaoù il y a eu mort d’hommes sur fond de remise en question des missions de l’armée et de la police nationale en matière de protection des personnes et de leurs biens. Ce qui vient de se passer à Likasi ne méritait pas moins la neutralisation de l’Assemblée provinciale du Katangadont le numéro un se trouve êtrecomme par hasardle parrain des miliciens tueurset pourquoi pasla décapitation de l’exécutif provincialcoupable de manque criante d’autorité dans l’affaire. Puisqu’il n’est pas encore tard pour corriger la mauvaise gestion des événements de LikasiKinshasa a l’obligation morale de se ressaisiren vue de rassurer des civils gagnés par le sentiment d’abandon de la part de ceux qui devaient garantir leur sécurité ».
UDPS
Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne aviséeréfléchied’esprit libre et critique devrait considérer comme nulsdonc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simpledes enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularitésqu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partiscar un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraudela corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKKet à d’autres élucubrations pour défendre celletout aussi hypothétiquede Tshisekedi.
L’UDPSécrit Le Pharea choisi la date historique du 24 avril marquant « la victoire de sa lutte pro-démocratique sous le leadership éclairé de son présidentEtienne Tshisikedicontre la dictature de MOBUTU »pour sortir de son silence et donner sa lecture des questions politiques de l’heure.
De prime abordce parti considère la révision constitutionnelle comme une distraction du régime en place pour se pérenniser contre la volonté du peuple congolais.
Bruno Mavungu a rappelé que la Constitution de 2006 est le résultat d’un consensus laborieusement obtenu par la classe politique congolaise au Dialogue inter-congolais. Le Secrétaire Général de l’UDPS a à cet effet dénoncé le fait que les faucons de la Majorité présidentielle tentent une fois de plus de provoquer une nouvelle révision constitutionnellepour substituer le principe de suffrage universel pour une des clauses verrouillées par l’article 220 par le suffrage indirect pour des élections municipaleslocalesurbaines et provincialesaprès avoir opéré unilateralement une révision portant sur une disposition clé liée à deux tours de scrutin à l’élection présidentielle pour faciliter le hold up électoral de novembre 2011.
«Par cette tentativea-t-il poursuiviles caciques du régime actuel viennent d’administrer la preuve qu’ils n’ont rien à voir avec la démocratieles valeurs et la culture qu’elle induit ... à chaque fois que le PPRD parle d’argentc’est pour masquer une fraude et une tricherie bien programmées » et a appelé de ce fait « le peuple congolais à ne pas se laisser remorquer par ce qu’il considère comme une autre forfaiture ».
Répliquant aux informations relayées par certains médias sur l’état de santé de son leaderqui aurait perdu l’usage de ses deux jambesle Secrétaire Général de l’UDPS a assuré qu’il n’en est rien. « Comme tous les présidents du mondele sphinx observe un repos qui aurait dû être baptisé ses vacances »a-t-il ajouté. L’orateur a fustigé que les animateurs de cette campagne de désinformation qui ne sont pas gênés d’y mêler l’épouse et la compagne de son présidentcombattante et fondatrice de l’UDPS. Il a soutenu que son parti a le pied à l’étrier et invité ses membres à respecter le mot d’ordre du président du parti en travaillant dans l’unitél’amour et en toute collaborationau lieu de se laisser distraire. L’UDPS s’est dit préoccupée toutefois par la situation de ses membres qui croupissent dans les geôles des services spéciaux. Il s’agit de : Katumba Mumpyi MamadouMituntua NkobaKabangu Tshizubu BrunoKabungama Marie JoséLumbala Munyangayi NorbertKazadi PetembaKambazi Lisasi VévéNgwasa Justin et Hewana WEWA Innocent.
SNCC
Le Phare publiesous le titre « La RDC malade du « fula-fula » ferroviaire »une intéressante réflexion sur la SNCC. La voici :
« Les rails congolais ont encore tué. Etdans ce créneaula SNCC (Société Nationale des Chemins de Fer) du Congo affiche un palmarès qui fait peur. En ce temps de vive émotionoù le bilan des morts est revu à la hausse d’heure en heuredépassant largement la quarantaine et pouvant progresserselon certaines sourcesjusqu’au double voire pluschacun peut constater que la RDC est à l’heure du « fula-fula » ferroviaire.
Comme le transport par avion ou par bateaule transport par train n’échappe pas à la mode de la surcharge des wagonsde la vétusté des locomotives et des railsdont l’écartement relève d’une époque ancienne. Dans le cas sous examenla réaction du président de la délégation syndicaliste de la SNCC résonne avec force dans plusieurs oreillescar ce compatriote porte des accusations graves contre ceux qui avaient négocié la dizaine de locomotives récemment acquises par cette entreprise publique.
A l’en croirele Trésor public congolais a jeté l’argent par la fenêtreen finançant des engins complètement amortisdont la fabrication remonterait aux années ’60. Et d’affirmerqu’en quatre moisla SNCC a perdu quatre locomotives à la suite d’accidents dusselon luià des défaillances mécaniques.
Ce qu’il y a lieu de déplorerdans le secteur du transport ferroviairec’est à la fois la vétusté des lignes ferroviairesdes locomotives et des wagons. Le train congolais est exploité comme un « fula-fula » routieroù les passagers sont traités au même titre que des minerais de cuivre et de cobalt. On constate un refus systématique de décideurs politiques de moderniser les railsles trains et les wagons congolaisparce que certains détiennent de gros intérêts dans les véhicules poids lourds qui font quotidiennement des navettes entre les zones minières et plusieurs pays frontaliersdans des opérations maffieuses de sortie ou d’entrée des marchandises.
Ce sont précisément des barons du transport routierpar ailleurs décideurs politiques à des degrés diverspense-t-onqui refusent aux railsaux locomotives et à leurs rames de s’adapter aux standards internationaux. Il s’observe une sorte d’agenda planifié d’élimination systématique de la SNCC au Katangaau Maniema et dans les deux Kasaïdu circuit du transport des produits à l’import comme à l’exportcomme c’est déjà le cas de la SCPT (ex-Onatrasur l’axe Kinshasa-Mataditotalement dominé par les porte-containers des privés.
Du couple pays est bloqué dans sa volonté de se désenclaver. Et l’on s’étonne que les populations congolaises souffrent des pénuries de toutes sortes. Le chemin de la croix de la SNCC risque de se poursuivre si le gouvernement n’ouvre pas le bon œil pour réhabilitersans arrière-penséesles chemins de ferles locomotives et les wagons porteurs de l’espoir de désenclavement du Congo profond ».
(C’est bienmais c’est incomplet. Si ces déraillements sont aussi meurtriersc’est avant tout parce que ce sont des trains de marchandises avecen surchargedes passagers qui ne devraient pas y être. Sous prétexte qu’ils ne sont pas payésles employés de la SNCC vendent des places sur ces trains. Leur attitude n’est pas différenteau fondde celles de certains soldats quipour cause de solde impayée ou insuffisanteemploient leurs armes pour rançonner la population. NdlR)
« Congo d’en face »
Kinshasa a convaincu Brazzaville de suspendre les expulsions de ses ressortissants installés sur l’autre rivea annoncé Tunda ya Kasendele vice-ministre Rd-congolais des Affaires étrangères.
À l’issue d’une séance de travail ayant réuni les délégués de deux gouvernements à Brazzavilleil a été convenu de mettre sur pied une commission mixte chargée d’examiner le dossier. Selon le chef de la délégation du Congo-KinshasaBrazzaville a aussi accepté de suspendre les refoulements massifsintempestifs et violant les droits humains.
Au cours de cette réunionle Congo-Kinshasa a exigé à Brazzaville de respecter la convention d’établissement et de libre circulation des personnes et des biens signée à Luanda en décembre 1999 par les gouvernements d’Angoladu Congo-Kinshasa et du Congo-Brazzaville. La convention prescrit les règles qui doivent être observées lorsqu’il y a refoulement des personnes. « La première règle est d’avertir par voie diplomatique le pays dont les ressortissants doivent faire l’objet d’expulsion »a rappelé le vice-ministre congolais des Affaires étrangères. Les autorités de Kinshasa reconnaissent à Brazzaville le pouvoir d’expulser les étrangers dans le domaine de l’immigration mais elles pensent que les relations privilégiées entre les deux paysimposent une certaine attitude.
Le ministre de l’Intérieur du Congo-BrazzaRaymond Ngoulou a indiqué à ses interlocuteurs que la police de Brazza mène depuis le 03 avril 2014 une opération d’assainissement de certains quartiers de Brazzaville et de contrôle des étrangers en situation irrégulière dénommée « Mbata ya bakolo (gifle des aînés) ». Les experts de deux pays vont travailler pour encadrer l’opération et éviter ainsi de dérapagesa déclaré Tunda ya Kasende. Des cas de bavure ont été signalés surtout à l’égard des ressortissants de Kinshasa dont la plupart ont été molestés et agressés par la police.
Les autres ont vu leurs dossiers ravis et déchirés. Le diplomate congolais en poste à BrazzavilleChristophe Muzungu a déploré les méthodes brutales utilisées par la police de Brazzaville contre les Kinois. Des milliers de congolais de Kinshasa se sont réfugiés à leur ambassade par peur de subir un mauvais traitement. Avec la suspension momentanée de cette opérationles Kinois habitant Brazzaville désirant de rentrer dans leur pays ont le temps de remballer calmement leurs effets avant de traverser.
Gag !
Sur « l’Internet congolais »un intervenant que ses textes désignent clairement comme un partisan enthousiaste de Joseph Kabila avait commencé à « poster » ceci :
« Fier de l’exécutif congolais
Décidémentle Gouvernement Matatanon seulement ne fait pas les choses à moitiémais les fait aussi de manière propre et correcte… »
Lorsque soudain il s’est ravisé…. Ciel ! Il avait failli oublier la pré - propagande de la précampagne préélectorale !
Aussi s’est-il rapidement ravisépour poster un texte « politiquement correct ». Le voici :
« Fier de l’exécutif congolais
Décidémentsous l'impulsion de Joseph Kabilale Gouvernement Matatanon seulement ne fait pas les choses à moitiémais les fait aussi de manière propre et correcte. La tenuepar luides promesses qu'il faitlui donne une image plus technocratique que politique. Nombreux étaient ceux quiau débutne vendaient pas cher sa peau. Ils n'étaient pas moins nombreuxceux qui avaient pris ses ambitions pour des discours politiciensc'est-à-diredisons-le tout basdémagogiques.
Mais jour après joursemaine après semainemois après moiset -maintenant on peut le dire- année après annéece gouvernementsans trop de bruitmarque des pointset pas des moindresméthodiquementsans faire attention (comme une caravane devant les aboiements d'un chien) aux glapissements de ceux qui croient que la roue de l'histoire doit arrêter de tourner s'ils ne sont pas aux affaires.
Elle date d'un bon bout de tempsla promesse relative à la réhabilitation du transport ferroviaire. Après la célérité avec laquelle les locomotives destinées au Katanga ont été livréesun silence radio s'était imposé sur la suite du programme. Et les mauvaises langues se sont mises à distiller sournoisement des inepties du genre qu'on avait parlé de forêtalors qu'il ne s'agissait que d'un arbre.
Mais voilà qu'au moment où l'on s'y attendait le moinstrois nouvelles locomotives sont arrivées au pays. Elles constituent le premier lot des locomotives destinées à relancer le trafic ferroviaire entre Matadi et Kinshasa. Pour ceux qui sont distraitsl'importance vitale de cette voie ferrée pour la RDC se résume en cette célèbre et centenaire phrase de l'explorateur John Rowlandsmieux connu sous son pseudonymeHenry Morton Stanley : " Sans [ce] chemin de ferle Congo ne vaut pas un penny ".
L'arrêt du trafic sur cette ligne a donné des ailes aux transporteurs routiers. Ils ont toute leur importancequi ne peut cependant en rien être comparée à celle du trafic ferroviaire.
Cette même semainele Gouvernement a aussi réceptionnéà Kinshasasix écoles récemment construites. Ces écolesultra modernesfont partie de l'ambitieux programme de 1.000 écoles qui sont en train d'être construitessur fonds propre du Gouvernementsur l'ensemble du territoire national.
La reprise prochaine du trafic sur la capitale ligne Matadi-Kinshasa avec l'arrivée de nouvelles locomotives (les prix des biens locaux comme importés devraient être sensiblement revus à la baisse) et la construction continue des écoles font bel et bien partie du social qui est un domaine aussi vaste que varié.
Après avoir constaté que le Gouvernement s'occupe bel et bien du social malgré leurs inutiles élucubrationsceux que ce gouvernement énerve parce quemalheureusement pour euxil maîtrise sa leçonont changé de cap dans leur recherche effrénée de la petite bêteet parlent à présent de l'assiette du Congolais moyen qui serait remplie d'autre chose que de ce qu'on peut mettre sous la dent.
Mais le rôle d'un gouvernement n'est pas de déposer des aliments dans les assiettes de ses administrésmais bien de créerde faciliter les cadres devant permettre à ceux-ci d'être productifsquel que soit leur domaine d'activitésafinjustementqu'ils remplissent eux-mêmes leurs assiettes ».
Serait-ce un signe de plus que Matata pourrait se succéder prochainement à lui-même ?
Presse et documents étrangers
Justin-Marie Bombokole vieux baobab
C. Braeckman- Le Soir - 16 avril 2014
Avant l’hommage national qui lui sera rendu à KinshasaJustin- Marie Bombokol’un des pères de l’indépendance congolaisea reçu à la cathédrale Saint Michel et Gudule le dernier hommage de ses compatriotes venus en grand nombre. Etaient présentes aussi plusieurs personnalités belges comme André Flahauxle président du Parlementle Vice Premier Ministre Didier Reynders ou Herman de Crooqui a rappelé 50 années d’une indéfectible amitiénouée sur les travées de l’Université libre de Bruxelles.
C’est en 1956 que le fils du chef traditionnel de Bosileladans la province de l’Equateurdébarque à Bruxelles. Son père l’a initié aux fondements de la culture des Mongoun grand peuple de l’Ouest congolaisles missionnairesimpressionnés par ses facultés intellectuelles et les bons résultats déjà obtenus à l’Université Lovaniumlui ont décroché une bourse lui permettant de s’inscrire en sciences politiques et diplomatiques. La petite histoire raconte que de Croodécouvrant un jeune Africain grelottant dans les frimas de l’avenue Franklin Rooseveltlui aurait offert son loden…
Large sourireregard malicieuxle jeune Bomboko conquiert les cœursles titres académiques et les responsabilités : non content d’être le premier étudiant congolais diplômé en Belgiqueil préside l’Union générale des étudiants du Congo belge et du Ruanda Urundi et collabore avec l’Institut de sociologie de l’ULB. En 1960il est l’un des très rares Congolais dotés d’un diplôme universitaire etpassionné par la politiqueil participe à la Table ronde économique de 1960. Aux côtés de Patrice Lumumba qui deviendra Premier Ministreil signe l’acte consacrant l’accession du Congo à l’indépendance.
Dans une brève évocation pleine d’émotionMario Cardoso Losembequi à l’époque appartenait au parti de Lumumbaa rappelé combien cette indépendance fut précipitéecomment Bombokojeune intellectuel sans expériencefut propulsé aux affaires étrangères du Congo indépendant. Car la fuite des colons belges (que Bomboko protégera personnellement) accélère la promotion des premiers universitaires congolais et après l’assassinat de LumumbaBombokoaux côtés de Mobutudevient membre du groupe de Binzapuis fondateur du Mouvement populaire de la révolutionle parti unique qui contrôlera le pays durant trois décennies.
En disparaissant sans jamais s’être réellement confiéJustin Marie Bomboko a coupé les racines de la mémoire : on ignorera toujours comment Lumumba fut révoqué par Kasavubucomment le leader rebelle Pierre Mulele fut assassiné après être revenu d’exil grâce aux efforts diplomatiques de Bomboko…Mais avec les annéesles questions et les critiques se sont estompées. Les Congolais se souviennent du « vieux baobab » devenu vice président du Sénat et défendant toujours l’unité de son paysles Belges saluent avec émotion le plus fidèle de leurs amisqu’ils hébergèrent même dans les locaux de l’ambassade durant les temps difficilesla très grande famille et les nombreuses relations du « Vieux » évoquent son éruditionson humoursa connaissance de la culture des Anamongo dont il était le leader incontestable…La mèche blanchequi le rendait si facilement reconnaissableest passée à l’histoire elle aussi…
Un gentleman dans le massif des Virunga
C. Braeckman- Le Soir - 16 avril 2014
Emmanuel de Merodele conservateur du parc national des Virungaest toujours en soins intensifs à Gomamais sa vie ne serait plus en danger. Alors qu’il regagnait son bureausitué à Rumangaboau cœur du plus ancien parc d’Afriquele directeur provincial de l’Institut congolais pour la conservation de la nature a échappé de justesse à une embuscade qui aurait pu lui coûter la vie : alors qu’il traversait la localité de Rwazasituée à 30 km de la capitale du Nord Kivu des hommes armés venus de la brousse ont tiré sur sa jeep. Touché à l’abdomen et au thoraxM. de Merode a été sauvé par des militaires congolais qui l’ont amené à l’hôpital Heal Africamais les assaillants ont réussi à prendre la fuite.
Cette attaque suscite une vive émotion à Goma : Belge d’origine aristocratiquede Merode a été nommé en 2008 à la tête de l’ex parc Albert qui s’étend sur 800.000 km2 et abrite les derniers gorilles de montagne. Anthropologue formé dans les meilleures universités britanniquesde Merode avait travaillé auparavant dans le parc de la Garamba et surtout au Kenya où il avait été à bonne école : son beau père n’est autre que Richard Leakeyl’homme quitout en les protégeanta réussi à transformer les parcs nationaux du Kenya en véritable manne touristique. Ayant prêté serment devant le drapeau congolaisde Merode a rang de colonel dans l’armée nationale et il est le seul étranger à disposer de pouvoirs judiciaires. Ces attributions lui ont permis de tenter de remettre de l’ordre dans un parc quià son arrivéeaccueillait des braconniers qui chassaient les hippopotames à la mitrailleuse et des groupes armés de tout calibre« génocidaires » hutusrebelles tutsis du M23Mai Mai congolais.
Short kakichemise impeccablede Merode vit toujours sous la tente et il a réussi à transformer en véritable petite armée les 400 gardes du parcformés par… d’anciens commandos belges. Même si les touristes commençaient à revenirque 30% des recettes du parc bénéficiaient aux populations locales et que des projets concrets comme les adductions d’eau ou les centres de santé se multipliaientle directeuradulé par les populations localesn’a cependant jamais manqué d’ennemis. En effetses gardes n’hésitent pas à engager le combat avec les groupes qui produisent du charbon de boisun commerce dirigé vers Goma ou le Rwanda qui rapporte 3 millions de dollars par an mais contribue à la déforestation. Mais surtoutsuivant les ordres de leur directeurles gardes tentent d’empêcher la société pétrolière britannique SOCO de mener des prospections illégales dans le parc. Désormaisle pétroledécouvert sur les rives du lac Edouardreprésente un nouveau cauchemarpire encore que la guerre : Soco a réussi à convaincre les autoritésà Kinshasa comme à Gomaque ses royalties pourraient assurer le relèvement économique de la province sinistréebien plus vite qu’une manne touristique qui tarde à venir ou que les subventions versées par l’Unesco ou l’Union européenne à un parc classé « patrimoine de l’humanité ». Or noir contre or vert : la partie apparaît bien inégale… Lorsqu’il tomba dans une embuscadede Merode venait de déposer sur le bureau du procureur de Goma un dossier dénonçant les activités illicites de Soco…
AMNISTIE SELECTIVE EN RDC
Christophe RIGAUD – Afrikarabia - 20 avr 2014
Une première liste de 50 amnistiés vient d’être dévoilée. Parmi les bénéficiaires : des ex-M23mais aussi des membres de l’ARP de Munene ou des fidèles d’Honoré Ngbanda. Une amnistie très politique en vue du prochain gouvernement de « cohésion nationale« .
Très attendue par la classe politique congolaisela liste des premières amnisties a été publiée ce samedi par la ministre de la JusticeWivine Matipa. Une première liste restreinte à 50 nomsmais qui en dit déjà beaucoup sur les intentions du président Joseph Kabilatoujours en quête d’unité nationale. Parmi les premiers bénéficiaireson retrouve sans surprise des ex-membres du M23 (15 noms sont inscrits sur la liste). Après sa défaite militaire de novembre 2013la rébellion s’était une nouvelle fois déchirée entre partisans de la signature d’un accord et les « durs du mouvement« . On retrouve donc sur la liste des amnistiésl’aile politique la plus compatible avec Kinshasa. Avec au premier rang : René Abandile chef de la délégation rebelle au dialogue de Kampala. Le « diplomate » du M23 a toujours maintenu le dialogue avec les autorités congolaises. On y trouve aussi Serge Kambasu Ngeve. En novembre 2013le secrétaire permanent du M23 s’était opposé au président du mouvementBertrand Bisimwa. En causela terminologie du document à signer avec Kinshasa après la défaite du M23. Kambasu était prêt à signer les « conclusions » des pourparlers de Kampala avec le gouvernement congolaisalors que Bisimwa prônait la signature d’un « accord« . La nuance est subtilemais derrière la sémantiqueil fallait y voir les tensions qui régnaient alors entre les deux parrains de la rébellion : l’Ouganda et le Rwanda. Le « pragmatisme » d’Abandi et Kambasu a donc payé. Les deux « politiques » du M23 sont donc amnistiables.
Munene et « Terminator«
La liste des amnistiés ne s’arrête pas là. Elle contient également d’autres mouvements insurrectionnels. Parmi euxles membres des attaques du 27 février 2011 à Kinshasa. Ce jour làdeux groupes d’une centaine d’hommes habillés en tenue civile et venantselon une source de l’ONUde Brazzavilleattaquent la résidence de Gombe du président Joseph Kabila. Le bilan est lourd : 19 morts. Egalement sur la listedes membres de l’ARP du général Faustin Munene. Opposant politiquedepuis Mobutujusqu’à Joseph Kabilale général Munene avait trouvé refuge en 2010 au Congo-Brazzaville voisin. Sur la listesont aussi nommés quelques miliciens Enyelequi combattent Kinshasa dans la province de l’Equateur. Plus étonnantsur la liste des amnisties se trouvent des proches d’Honoré Ngbandaappelé « Terminator«lorsqu’il dirigeait d’une main de fer les services de sécurité du maréchal Mobutu. Les hommes de Ngbanda sont peu actif en RDC. Mais Honoré Ngbandaqui anime son mouvement d’opposition depuis l’Europebénéficie toujours d’un excellent réseau de renseignement au sein de l ‘ANR et de l’armée congolaise.
Munene et « Terminator«
La liste des amnistiés ne s’arrête pas là. Elle contient également d’autres mouvements insurrectionnels. Parmi euxles membres des attaques du 27 février 2011 à Kinshasa. Ce jour làdeux groupes d’une centaine d’hommes habillés en tenue civile et venantselon une source de l’ONUde Brazzavilleattaquent la résidence de Gombe du président Joseph Kabila. Le bilan est lourd : 19 morts. Egalement sur la listedes membres de l’ARP du général Faustin Munene. Opposant politiquedepuis Mobutujusqu’à Joseph Kabilale général Munene avait trouvé refuge en 2010 au Congo-Brazzaville voisin. Sur la listesont aussi nommés quelques miliciens Enyelequi combattent Kinshasa dans la province de l’Equateur. Plus étonnantsur la liste des amnisties se trouvent des proches d’Honoré Ngbandaappelé « Terminator«lorsqu’il dirigeait d’une main de fer les services de sécurité du maréchal Mobutu. Les hommes de Ngbanda sont peu actif en RDC. Mais Honoré Ngbandaqui anime son mouvement d’opposition depuis l’Europebénéficie toujours d’un excellent réseau de renseignement au sein de l ‘ANR et de l’armée congolaise.
Des amnisties… et des arrières pensées politiques
Dans cette première liste « fourre-tout » des 50 premiers amnistiésKinshasa cherche avant tout à faire un premier geste politique en direction de différents mouvements d’opposition congolais. Pour le M23les autorités congolaises ne souhaitent pas renouveler les erreurs du passé en amnistiant ou en intégrant les responsables militaires dans l’armée. Sultani Makengale chef militaire du M23 n’est donc pas « éligible » pour Kinshasatout comme la plupart des commandants rebellesqui ont commis des crimes de guerre. En amnistiant quelques politiques du mouvementKinshasa espère « dissoudre » la rébellion en coupant le politique du militaire. Cela n’empêchera sans doute pas l’ex-M23 de se reformer sous un autre nommais cela permet de gagner un peu de temps.
Concernantles autres mouvements insurrectionnels (MuneneNgbanda)ceux-ci sont clairement plus « anecdotiques » et ne représentent pas un réel danger pour le régime de Joseph Kabila. Ce geste d’amnistie est donc purement symbolique et permet d’envoyer un signal positif à l’opposition politique et à la communauté internationale. L’objectif du président Kabila est avant tout de rassembler une nouvelle majorité autour de luien attendant la nomination d’un prochain gouvernement d’union nationale et « de large ouverture politique« . Derrière ces bonnes intentionsse cache un autre objectifmoins avouable du président Kabila : avoir la plus grande majorité possible pour changer la Constitution et pouvoir se représenter pour un troisième mandat en 2016.
Dans cette première liste « fourre-tout » des 50 premiers amnistiésKinshasa cherche avant tout à faire un premier geste politique en direction de différents mouvements d’opposition congolais. Pour le M23les autorités congolaises ne souhaitent pas renouveler les erreurs du passé en amnistiant ou en intégrant les responsables militaires dans l’armée. Sultani Makengale chef militaire du M23 n’est donc pas « éligible » pour Kinshasatout comme la plupart des commandants rebellesqui ont commis des crimes de guerre. En amnistiant quelques politiques du mouvementKinshasa espère « dissoudre » la rébellion en coupant le politique du militaire. Cela n’empêchera sans doute pas l’ex-M23 de se reformer sous un autre nommais cela permet de gagner un peu de temps.
Concernantles autres mouvements insurrectionnels (MuneneNgbanda)ceux-ci sont clairement plus « anecdotiques » et ne représentent pas un réel danger pour le régime de Joseph Kabila. Ce geste d’amnistie est donc purement symbolique et permet d’envoyer un signal positif à l’opposition politique et à la communauté internationale. L’objectif du président Kabila est avant tout de rassembler une nouvelle majorité autour de luien attendant la nomination d’un prochain gouvernement d’union nationale et « de large ouverture politique« . Derrière ces bonnes intentionsse cache un autre objectifmoins avouable du président Kabila : avoir la plus grande majorité possible pour changer la Constitution et pouvoir se représenter pour un troisième mandat en 2016.
Les oubliés de l’amnistie
Grands absents de cette première liste d’amnistieles personnes condamnées pour l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila en 2001 (ils sont une trentaine). De nombreuses ONG avaient en effet demandé que l’amnistie s’applique pour ces accusés dont certains encourent la peine de mort. Autres oubliés : les prisonniers politiquescomme Eugène Diomi Ndongala ou le pasteur Fernando Kutino. Ces deux opposants s’estiment être " les détenus personnels de Joseph Kabila" .
(…)En attendantd’autres personnes peuvent continuer à demander l’amnistie pour « faits insurrectionnelsfaits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013« . La ministre congolaise de la JusticeWivine a prévenu : « beaucoup plus pourront faire l’objet d’une amnistie mais ils doivent impérativement remplir un formulaire les engageant à ne plus commettre les faits amnistiés« . Les candidatsqui doivent tous être congolaisont 6 mois pour envoyer le formulaire de demande. Cette première liste de 50 noms constitue donc une premier « ballon d’essai » pour Kinshasaqui espère bien faire rentrer dans les rangs ses opposants les plus déterminés.
Grands absents de cette première liste d’amnistieles personnes condamnées pour l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila en 2001 (ils sont une trentaine). De nombreuses ONG avaient en effet demandé que l’amnistie s’applique pour ces accusés dont certains encourent la peine de mort. Autres oubliés : les prisonniers politiquescomme Eugène Diomi Ndongala ou le pasteur Fernando Kutino. Ces deux opposants s’estiment être " les détenus personnels de Joseph Kabila" .
(…)En attendantd’autres personnes peuvent continuer à demander l’amnistie pour « faits insurrectionnelsfaits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013« . La ministre congolaise de la JusticeWivine a prévenu : « beaucoup plus pourront faire l’objet d’une amnistie mais ils doivent impérativement remplir un formulaire les engageant à ne plus commettre les faits amnistiés« . Les candidatsqui doivent tous être congolaisont 6 mois pour envoyer le formulaire de demande. Cette première liste de 50 noms constitue donc une premier « ballon d’essai » pour Kinshasaqui espère bien faire rentrer dans les rangs ses opposants les plus déterminés.
RDC: quid du retour des éléments du M23?
RFI - 21-04-2014
L’amnistie annoncée d’une cinquante personnesdont des membres du M23était prévue depuis février dernier dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions des pourparlers de Kampala. Désormaisil s’agit de passer aux étapes suivantesnotamment la phase de « DDR » (désarmementdémobilisation et réintégration).
L’annonce du gouvernement congolaisce week-endd’une liste de cinquante personnes qui vont bénéficier d’une amnistie vient traduire dans les actes une loi votée en février dernierqui couvre les faits insurrectionnelsles faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013. Cette loi était l'une des étapes nécessaires à la mise en œuvre des conclusions des pourparlers de Kampala.
Si René Abandile chef de la délégation du M23 aux pourparlers de paix de Kampalaest amnistié et paspar exemplele président du mouvementBertrand Bisimwac'est parce qu'il a toujours été désigné comme le point focalchargé du côté du M23 de gérer la mise en œuvre des conclusions de Kampala. Cette amnistie devrait donc permettre à René Abandi de voyagernotamment en RDCpour rencontrer ses partenaires congolais pourdit-on de part et d'autre« faire avancer le dossier ».
Un processus bloqué depuis février
Un dossier qui semblait en bonne voieau mois de février dernier. Les autorités ougandaises avaient proposé la mise en place d'une commission conjointe Ouganda - Congo pour identifier les ex-combattants du M23 présents sur son sol. La mission des Nations unies avait alors promis d'assister Kinshasa d'un point de vue logistique pour transporter les experts congolais sur placepuis les ex-combattants identifiés vers Walikale et Kisangani pour qu'ils soient démobilisés. Il y a aussi les quelque 600 ex-rebelles qui se trouvent sur le sol rwandais. Kigali avait également manifesté son impatience à voir le processus démarrer. Quant au gouvernement congolaisil avait établi un chronogramme approuvé par la communauté internationale.
Les causes du temps perdu
Mais depuis févrierplus rienjusqu'à cette annonce de l'amnistie de René Abandi. S'agit-il d'un signe que le processus de démobilisationconsidéré comme crucial pour la paix par la communauté internationaleva pouvoir réellement commencer ? Ouiassure François Mwambachargé pour la partie congolaise de faire le suivi des conclusions des pourparlers de Kampala.
Il reconnaît qu’il y a eu du retardpour deux raisons. La premièrec’est que « la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacsndlr)la structure pilote de tout ce processus a changé de présidencequi est passée de l’Ouganda à l’Angola. Et dans ce genre d’exerciceil y a toujours un peu de temps pour que les gensles nouveauxpuissent s’en imprégner. » Deuxième facteur de ralentissementselon le coordonnateur du mécanisme de suivi mis en place par le gouvernement congolais : « Du côté congolaison peut plutôt parler des aspects psychologiques. Nous sortons d’une guerredoncnous avons à construire la confiance. Il n’est pas évidenteffectivementpour certains responsables de se lancer dans l’exécution d’une feuille de route comme si de rien n’était. Les gens prennent des précautionsvérifient les choses eteffectivementcela prend du temps. »
Affirmant que « les choses sont maintenant réglées » et que le gouvernement congolais s’est concerté pour s’entendre sur « non seulement les urgencesmais les étapes qui viennent »François Mwamba assure que le temps perdu « va être rattrapé ». « Nous devons aller très vite dans l’étape de la DDR (Désarmementdémobilisation et réintégrationndlr) »insiste-t-il.
Le Katanga s’enfonce dans l’instabilité.
Christophe RIGAUD Afrikarabia22 avril 2014
Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire au Katanga. La province pourrait atteindre le million de déplacés fin 2014alors que les violences se poursuivent.
Le Katanga est-il en train de devenir un nouveau Kivu?
Alors que la situation sécuritaire se calme au Nord-Kivu depuis la reddition des rebelles du M23 en novembre 2013la riche province du Katanga continue de s’enliser dans l’instabilité. Une note du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dénonce les attaques répétées des groupes armés sur les populations civiles et s’inquiète du nombre croissant de réfugiéssans structure adaptée dans la région pour les accueillir. Entre décembre 2011 et avril 2014les déplacés à l’intérieur du Katanga sont passés de 50.000 à 500.000.
« Pas une semaine sans attaque Maï-Maï »
Au banc des accusés : les différents groupes d’autodéfense Maï-Maï qui pillent et attaquent les villages. Selon OCHA« du 1er janvier et 31 marsplus de 35 attaques de Maï-Maï ont été rapportées dans les territoires de ManonoMitwaba et Pwetole fameux « triangle de la mort » situé au Nord du Katanga. Les conséquences sont lourdes pour les civils : 1 500 habitations ont été incendiées dont 875 dans le Territoire de Pweto. Une situation aggravée par le fait qu’il n’y a pas de camp de déplacés au Katanga. D’après l’ONU« 86% des déplacés se trouvent dans des familles d’accueil (souvent démunies) et 14% des autres se trouvent dans les sites « spontanés » de KalemieManonoMoba et Pweto« . Résultat : 80% des ménages de déplacés souffrent d’insécurité alimentaire. Avec des conditions sanitaires extrêmement précairesle cholérala rougeole et le paludisme font des ravages.
« Une forte mobilisation doit se mettre en place »
Dans ce contexte de forte instabilitéle bureau de l’OCHA en République démocratique du Congo se demande ce qui pourrait empêcher le Katanga t’atteindre le million de déplacés d’ici la fin 2014 si rien n’est fait ? « Une forte mobilisation nationale et internationale doit se mettre en place » explique l’OCHAqui demande « une implication accrue de l’Etat congolaisplus d’effort de la part des acteurs humanitaires présentsun plaidoyer afin que d’autres agences viennent s’implantersans oublier plus de fonds humanitaires.
Le Katanga toujours rebelle
Au coeur de l’insécurité katangaise : le bras de fer qui oppose sécessionnistes et fédéralistes au pouvoir central de Kinshasa. Au premier rang des fauteurs de troubleon trouve les miliciens sécessionnistes Bakata Katanga. En mars 2013ce groupe avait brièvement investi le centre-ville de Lubumbashi au nez et à la barbe des forces de sécurité congolaises. Depuisles Bakata Katanga sont les auteurs de dizaines d’attaques violentes dans la province. Incendiesviolsexpéditions punitives… les victimes se comptent elles aussi par dizaines.
Derrière ce mouvement Maï-Maï extrêmement violentcertains croient voir se cacher plusieurs hommes politiques et hommes d’affaires katangais. On cite le plus souvent John Numbil’ancien numéro 1 de la police congolaisetombé en disgrâce depuis le meurtre d’un militant des droits de l’hommeet que l’on accuse de manipuler et de soutenir les Bakata Katanga.
Evidemmentaucune preuve n’a encore été apportée à ces accusationsque le principal intéressé réfute en bloc. On trouve ensuite un second « baron katangais » : le très remuant Gabriel Kyungu wa Kumwanzaprésident de l’Assemblée provinciale du Katanga. Ce partisan du fédéralisme est avant tout le chantre d’un « Katanga fort »qu’il ne souhaite pas voir morcelé comme le prévoit la loi de décentralisation de Kinshasa. Kyungu est à la tête de l’Union des fédéralistes du Congo (Unafec)un partimembre de la majorité présidentiellemais très résolu à garder un « Katanga uni» … quitte à jouer les gros bras avec les forces de sécurité congolaises de Joseph Kabila. Le week-end dernierdes affrontements entre la Jeunesse de l’Union des fédéralistes du Congo (Junafec) et l’armée ont fait trois morts et plusieurs blessés à Likasiau Nord de Lubumbashi.
Que fait la Monusco ? Où s’arrêtera la spirale de la violence au Katanga ?
En février 2014la Monuscola mission de l’ONU en RDCavait décidé de renforcer sa présence au Katanganotamment à Pwetodans le « triangle de la mort» . « La neutralisation des Bakata Katanga » était un des objectifs affichés par les casques bleus. Depuispeu de résultat sur le terrain.
Piredébut avrilMonseigneur Fulgence Mutebaévêque de Kilwa-Kasengaannonçait « un mouvement de regroupement de miliciens Bakata Katanga » qui se dirigeait vers Mitwabasur les ondes de Radio Okapi… la radio onusienne !
« Le Katanga ne doit plus être une crise négligée » avertissait dans sa note le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Pour le momentcela semble pourtant être le cas.
Congo Inclaboratoire du futur
C. Braeckman- Le Soir - 25 avril 2014
Une fiction ? Allons donc ! Voici un livre dont le lecteurpour peu qu’il se soit jamais intéressé au Congoa l’impression de connaître tous les protagonistes. Un roman ? Comment le qualifier ainsi alors que la trame de cet ouvrage se découpe chaque jour dans l’actualité ? Pas plus que le jeu video qui fait l’éducation du jeune Pygmée Isookangal’histoire n’est imaginaire que par l’enchaînement des séquences…Le point de départ du récit est tellement évidentque nulavant In Koli Jean Bofane n’avait osé l’énoncer aussi simplement : le Congoavec ses guerresses cruautésses convoitisesn’est pas en retard sur l’époqueil est en avance. Précurseur de désordres futursde rapprochements insoupçonnésannonciateur d’une débrouillardise universelle qui sera la condition de la survie sur une planète privée de repères. Sous la voûte d’une forêt tropicale qu’il voudrait voir disparaître car elle fait obstacle à ses ambitionsIsookangafutur chef de la tribu pygmée des Ekondacroit au progrèsà l’internationalismeil se moque des traditions de ses ancêtres. Le jeu video Raging Tradedécouvert sur l’ordinateur volé à une jeune anthropologuea donné à l’aspirant mondialiste les clés de compréhension qui lui manquaient : par le biais de groupes armés et de compagnies de sécuritéles multinationales se disputent un territoire d’une richesse insolentele « Gondavanaland ». Le nom des sociétésà lui seulannonce le programme et la couleur : Skulls and Bones Mining FieldsMass Graves PetroleumHiroshima-NagaBlood and OilUranium et Sécurité sans oublier l’ennemi avec lequel il faut toujours compterKannibal Dawaredoutable dans le lobbying et la négociationtoujours prêt à trahir. A la tête de Congo Bololo (Congo amer…) Isookanga se veut un raider vorace. Tout lui est bon à prendrepétroleeauterres mais surtoutoh surtoutressources minières. A cette finà lui comme aux autrestout est permisles bombardementsle nettoyage ethniqueles viols massifsles déplacements de populationla mise en esclavage de villageois obligés de creuser jusqu’au bout de la vie. Autofinancéesces guerres comportent parfois des désagrémentsaisément surmontables d’ailleursembargos de l’Onugel des comptes bancaires voire tribunaux internationaux… Rien ne réussit cependant à interrompre la lancinante rengaine de Raging Trade« run nigga run »une chanson qui fait courir le jeune Pygmée jusque Kinshasa et l’aide à se tailler une place au soleilnon plus dans le jeu virtuelmais dans un monde réel où « run mothafucker run » (coursvioleur de ta mère) n’est plus un couplet mais une réalité.
Isookangale fil (fils ?) conducteur croise et recroise des personnages à la fois réalistesattachants mais qui ont un air de déjà vu : Shasha la Jactanceune fille quiaprès avoir échappé à un massacre dans l ’Est s’est réfugiée parmi les shege (enfants des rues ) de KinshasaWaldemar Mirnas le Casque bleu lithuanienZhang Xia le jeune Chinois abandonné par son patron mais qui se concocte un business plan d’enfer avec son pote le Pygmée. Le récit est dominé par la prestance de Kiro Bizimungul’ex commandant Kobra Zulu dont les camions chargés de militaires avaient un jour débarqué dans le territoire de Mwenga (Sud Kivu) « afin de contribuer à réaliser l’utopie des ex hommes d’Etat et des milliardaires réunis à Urugwiro Village (siège de la présidence du Rwanda) : épouvanter les habitants du Kivu qui ne voulaient ni se terrer ni disparaître afin qu’ils finissent par quitter la terre de leur plein gré ». Décrivant le déferlements de la cruauté et du sadismeJean Bofane est allé aussi loin que les rapports de Human Right Watch ou de la Cour pénale internationalemais le talent de l’écrivain l’a emporté sur la prose froide des enquêteurs : son personnage de Kiro Bizimungu est plus réalisteplus crédible encore que celui de son modèle Bosco Ntaganga…
Kinshasalieu de concentration de la fissionlaboratoire du futur et accessoirement capitale de la nébuleuse Congo Inc : seul un conteur hors pair pouvait nous y amenernous faire accepter que dans ce récit monté de toutes piècestout pourrait être vrai…
In Koli Jean BofaneCongo Incle testament de BismarckActes Sud
Rêver de manonoet y aller…
C. Braeckman- Le Soir - 25 avril 2014
Manono ? Un rêve moderniste au cœur de la forêt. Des avenues bien éclairéessillonnées par des voitures neuvesdes villas Art Deco.. Luxecalme et volupté… C’est par hasard que le jeune chercheur Ben Rawlencerecru de descriptions apocalyptiques du Congo en guerreest tombé sur de vieilles cartes postales publiées à la veille de l’indépendance par la Géominesla compagnie minière belge qui avait développé cette localité du Nord Katanga. Mu par une idée saugrenue- retrouver ce qui reste de Manono- Rawlence se met un jour en route au départ du Nord Kivurefusant d’emprunter les vols de la Monuscoune solution de facilité… Sac à dosprotégé par son ignorance et sa jeunesseil emprunte tous les transports locauxmotovélobateaupirogueil loge dans les couvents ou les ruinesse nourrit de haricots ou de petits poissonsse lie d’amitié avec les animateurs des radios locales qui se révéleront des miracles d’hospitalitéde savoir et de bons tuyaux. Au fil du périplec’est un autre Congo qui apparaît. Pillé certesdévastémais toujours deboutexemple quotidien de débrouillardise et d’humourun « Congo d’en bas » où Rawlence déniche le scoop auquel nul n’avait jamais pensé : expliquer comment les Congolais réussissent à vivreau delà des guerres et après les massacres. A leur rythme et avec leurs vérités…
Ben Rawlenceradio CongoVoyage au cœur du Congo des Africainséditions Globe
RFI - 21-04-2014
L’amnistie annoncée d’une cinquante personnesdont des membres du M23était prévue depuis février dernier dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions des pourparlers de Kampala. Désormaisil s’agit de passer aux étapes suivantesnotamment la phase de « DDR » (désarmementdémobilisation et réintégration).
L’annonce du gouvernement congolaisce week-endd’une liste de cinquante personnes qui vont bénéficier d’une amnistie vient traduire dans les actes une loi votée en février dernierqui couvre les faits insurrectionnelsles faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013. Cette loi était l'une des étapes nécessaires à la mise en œuvre des conclusions des pourparlers de Kampala.
Si René Abandile chef de la délégation du M23 aux pourparlers de paix de Kampalaest amnistié et paspar exemplele président du mouvementBertrand Bisimwac'est parce qu'il a toujours été désigné comme le point focalchargé du côté du M23 de gérer la mise en œuvre des conclusions de Kampala. Cette amnistie devrait donc permettre à René Abandi de voyagernotamment en RDCpour rencontrer ses partenaires congolais pourdit-on de part et d'autre« faire avancer le dossier ».
Un processus bloqué depuis février
Un dossier qui semblait en bonne voieau mois de février dernier. Les autorités ougandaises avaient proposé la mise en place d'une commission conjointe Ouganda - Congo pour identifier les ex-combattants du M23 présents sur son sol. La mission des Nations unies avait alors promis d'assister Kinshasa d'un point de vue logistique pour transporter les experts congolais sur placepuis les ex-combattants identifiés vers Walikale et Kisangani pour qu'ils soient démobilisés. Il y a aussi les quelque 600 ex-rebelles qui se trouvent sur le sol rwandais. Kigali avait également manifesté son impatience à voir le processus démarrer. Quant au gouvernement congolaisil avait établi un chronogramme approuvé par la communauté internationale.
Les causes du temps perdu
Mais depuis févrierplus rienjusqu'à cette annonce de l'amnistie de René Abandi. S'agit-il d'un signe que le processus de démobilisationconsidéré comme crucial pour la paix par la communauté internationaleva pouvoir réellement commencer ? Ouiassure François Mwambachargé pour la partie congolaise de faire le suivi des conclusions des pourparlers de Kampala.
Il reconnaît qu’il y a eu du retardpour deux raisons. La premièrec’est que « la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacsndlr)la structure pilote de tout ce processus a changé de présidencequi est passée de l’Ouganda à l’Angola. Et dans ce genre d’exerciceil y a toujours un peu de temps pour que les gensles nouveauxpuissent s’en imprégner. » Deuxième facteur de ralentissementselon le coordonnateur du mécanisme de suivi mis en place par le gouvernement congolais : « Du côté congolaison peut plutôt parler des aspects psychologiques. Nous sortons d’une guerredoncnous avons à construire la confiance. Il n’est pas évidenteffectivementpour certains responsables de se lancer dans l’exécution d’une feuille de route comme si de rien n’était. Les gens prennent des précautionsvérifient les choses eteffectivementcela prend du temps. »
Affirmant que « les choses sont maintenant réglées » et que le gouvernement congolais s’est concerté pour s’entendre sur « non seulement les urgencesmais les étapes qui viennent »François Mwamba assure que le temps perdu « va être rattrapé ». « Nous devons aller très vite dans l’étape de la DDR (Désarmementdémobilisation et réintégrationndlr) »insiste-t-il.
Le Katanga s’enfonce dans l’instabilité.
Christophe RIGAUD Afrikarabia22 avril 2014
Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire au Katanga. La province pourrait atteindre le million de déplacés fin 2014alors que les violences se poursuivent.
Le Katanga est-il en train de devenir un nouveau Kivu?
Alors que la situation sécuritaire se calme au Nord-Kivu depuis la reddition des rebelles du M23 en novembre 2013la riche province du Katanga continue de s’enliser dans l’instabilité. Une note du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dénonce les attaques répétées des groupes armés sur les populations civiles et s’inquiète du nombre croissant de réfugiéssans structure adaptée dans la région pour les accueillir. Entre décembre 2011 et avril 2014les déplacés à l’intérieur du Katanga sont passés de 50.000 à 500.000.
« Pas une semaine sans attaque Maï-Maï »
Au banc des accusés : les différents groupes d’autodéfense Maï-Maï qui pillent et attaquent les villages. Selon OCHA« du 1er janvier et 31 marsplus de 35 attaques de Maï-Maï ont été rapportées dans les territoires de ManonoMitwaba et Pwetole fameux « triangle de la mort » situé au Nord du Katanga. Les conséquences sont lourdes pour les civils : 1 500 habitations ont été incendiées dont 875 dans le Territoire de Pweto. Une situation aggravée par le fait qu’il n’y a pas de camp de déplacés au Katanga. D’après l’ONU« 86% des déplacés se trouvent dans des familles d’accueil (souvent démunies) et 14% des autres se trouvent dans les sites « spontanés » de KalemieManonoMoba et Pweto« . Résultat : 80% des ménages de déplacés souffrent d’insécurité alimentaire. Avec des conditions sanitaires extrêmement précairesle cholérala rougeole et le paludisme font des ravages.
« Une forte mobilisation doit se mettre en place »
Dans ce contexte de forte instabilitéle bureau de l’OCHA en République démocratique du Congo se demande ce qui pourrait empêcher le Katanga t’atteindre le million de déplacés d’ici la fin 2014 si rien n’est fait ? « Une forte mobilisation nationale et internationale doit se mettre en place » explique l’OCHAqui demande « une implication accrue de l’Etat congolaisplus d’effort de la part des acteurs humanitaires présentsun plaidoyer afin que d’autres agences viennent s’implantersans oublier plus de fonds humanitaires.
Le Katanga toujours rebelle
Au coeur de l’insécurité katangaise : le bras de fer qui oppose sécessionnistes et fédéralistes au pouvoir central de Kinshasa. Au premier rang des fauteurs de troubleon trouve les miliciens sécessionnistes Bakata Katanga. En mars 2013ce groupe avait brièvement investi le centre-ville de Lubumbashi au nez et à la barbe des forces de sécurité congolaises. Depuisles Bakata Katanga sont les auteurs de dizaines d’attaques violentes dans la province. Incendiesviolsexpéditions punitives… les victimes se comptent elles aussi par dizaines.
Derrière ce mouvement Maï-Maï extrêmement violentcertains croient voir se cacher plusieurs hommes politiques et hommes d’affaires katangais. On cite le plus souvent John Numbil’ancien numéro 1 de la police congolaisetombé en disgrâce depuis le meurtre d’un militant des droits de l’hommeet que l’on accuse de manipuler et de soutenir les Bakata Katanga.
Evidemmentaucune preuve n’a encore été apportée à ces accusationsque le principal intéressé réfute en bloc. On trouve ensuite un second « baron katangais » : le très remuant Gabriel Kyungu wa Kumwanzaprésident de l’Assemblée provinciale du Katanga. Ce partisan du fédéralisme est avant tout le chantre d’un « Katanga fort »qu’il ne souhaite pas voir morcelé comme le prévoit la loi de décentralisation de Kinshasa. Kyungu est à la tête de l’Union des fédéralistes du Congo (Unafec)un partimembre de la majorité présidentiellemais très résolu à garder un « Katanga uni» … quitte à jouer les gros bras avec les forces de sécurité congolaises de Joseph Kabila. Le week-end dernierdes affrontements entre la Jeunesse de l’Union des fédéralistes du Congo (Junafec) et l’armée ont fait trois morts et plusieurs blessés à Likasiau Nord de Lubumbashi.
Que fait la Monusco ? Où s’arrêtera la spirale de la violence au Katanga ?
En février 2014la Monuscola mission de l’ONU en RDCavait décidé de renforcer sa présence au Katanganotamment à Pwetodans le « triangle de la mort» . « La neutralisation des Bakata Katanga » était un des objectifs affichés par les casques bleus. Depuispeu de résultat sur le terrain.
Piredébut avrilMonseigneur Fulgence Mutebaévêque de Kilwa-Kasengaannonçait « un mouvement de regroupement de miliciens Bakata Katanga » qui se dirigeait vers Mitwabasur les ondes de Radio Okapi… la radio onusienne !
« Le Katanga ne doit plus être une crise négligée » avertissait dans sa note le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Pour le momentcela semble pourtant être le cas.
Congo Inclaboratoire du futur
C. Braeckman- Le Soir - 25 avril 2014
Une fiction ? Allons donc ! Voici un livre dont le lecteurpour peu qu’il se soit jamais intéressé au Congoa l’impression de connaître tous les protagonistes. Un roman ? Comment le qualifier ainsi alors que la trame de cet ouvrage se découpe chaque jour dans l’actualité ? Pas plus que le jeu video qui fait l’éducation du jeune Pygmée Isookangal’histoire n’est imaginaire que par l’enchaînement des séquences…Le point de départ du récit est tellement évidentque nulavant In Koli Jean Bofane n’avait osé l’énoncer aussi simplement : le Congoavec ses guerresses cruautésses convoitisesn’est pas en retard sur l’époqueil est en avance. Précurseur de désordres futursde rapprochements insoupçonnésannonciateur d’une débrouillardise universelle qui sera la condition de la survie sur une planète privée de repères. Sous la voûte d’une forêt tropicale qu’il voudrait voir disparaître car elle fait obstacle à ses ambitionsIsookangafutur chef de la tribu pygmée des Ekondacroit au progrèsà l’internationalismeil se moque des traditions de ses ancêtres. Le jeu video Raging Tradedécouvert sur l’ordinateur volé à une jeune anthropologuea donné à l’aspirant mondialiste les clés de compréhension qui lui manquaient : par le biais de groupes armés et de compagnies de sécuritéles multinationales se disputent un territoire d’une richesse insolentele « Gondavanaland ». Le nom des sociétésà lui seulannonce le programme et la couleur : Skulls and Bones Mining FieldsMass Graves PetroleumHiroshima-NagaBlood and OilUranium et Sécurité sans oublier l’ennemi avec lequel il faut toujours compterKannibal Dawaredoutable dans le lobbying et la négociationtoujours prêt à trahir. A la tête de Congo Bololo (Congo amer…) Isookanga se veut un raider vorace. Tout lui est bon à prendrepétroleeauterres mais surtoutoh surtoutressources minières. A cette finà lui comme aux autrestout est permisles bombardementsle nettoyage ethniqueles viols massifsles déplacements de populationla mise en esclavage de villageois obligés de creuser jusqu’au bout de la vie. Autofinancéesces guerres comportent parfois des désagrémentsaisément surmontables d’ailleursembargos de l’Onugel des comptes bancaires voire tribunaux internationaux… Rien ne réussit cependant à interrompre la lancinante rengaine de Raging Trade« run nigga run »une chanson qui fait courir le jeune Pygmée jusque Kinshasa et l’aide à se tailler une place au soleilnon plus dans le jeu virtuelmais dans un monde réel où « run mothafucker run » (coursvioleur de ta mère) n’est plus un couplet mais une réalité.
Isookangale fil (fils ?) conducteur croise et recroise des personnages à la fois réalistesattachants mais qui ont un air de déjà vu : Shasha la Jactanceune fille quiaprès avoir échappé à un massacre dans l ’Est s’est réfugiée parmi les shege (enfants des rues ) de KinshasaWaldemar Mirnas le Casque bleu lithuanienZhang Xia le jeune Chinois abandonné par son patron mais qui se concocte un business plan d’enfer avec son pote le Pygmée. Le récit est dominé par la prestance de Kiro Bizimungul’ex commandant Kobra Zulu dont les camions chargés de militaires avaient un jour débarqué dans le territoire de Mwenga (Sud Kivu) « afin de contribuer à réaliser l’utopie des ex hommes d’Etat et des milliardaires réunis à Urugwiro Village (siège de la présidence du Rwanda) : épouvanter les habitants du Kivu qui ne voulaient ni se terrer ni disparaître afin qu’ils finissent par quitter la terre de leur plein gré ». Décrivant le déferlements de la cruauté et du sadismeJean Bofane est allé aussi loin que les rapports de Human Right Watch ou de la Cour pénale internationalemais le talent de l’écrivain l’a emporté sur la prose froide des enquêteurs : son personnage de Kiro Bizimungu est plus réalisteplus crédible encore que celui de son modèle Bosco Ntaganga…
Kinshasalieu de concentration de la fissionlaboratoire du futur et accessoirement capitale de la nébuleuse Congo Inc : seul un conteur hors pair pouvait nous y amenernous faire accepter que dans ce récit monté de toutes piècestout pourrait être vrai…
In Koli Jean BofaneCongo Incle testament de BismarckActes Sud
Rêver de manonoet y aller…
C. Braeckman- Le Soir - 25 avril 2014
Manono ? Un rêve moderniste au cœur de la forêt. Des avenues bien éclairéessillonnées par des voitures neuvesdes villas Art Deco.. Luxecalme et volupté… C’est par hasard que le jeune chercheur Ben Rawlencerecru de descriptions apocalyptiques du Congo en guerreest tombé sur de vieilles cartes postales publiées à la veille de l’indépendance par la Géominesla compagnie minière belge qui avait développé cette localité du Nord Katanga. Mu par une idée saugrenue- retrouver ce qui reste de Manono- Rawlence se met un jour en route au départ du Nord Kivurefusant d’emprunter les vols de la Monuscoune solution de facilité… Sac à dosprotégé par son ignorance et sa jeunesseil emprunte tous les transports locauxmotovélobateaupirogueil loge dans les couvents ou les ruinesse nourrit de haricots ou de petits poissonsse lie d’amitié avec les animateurs des radios locales qui se révéleront des miracles d’hospitalitéde savoir et de bons tuyaux. Au fil du périplec’est un autre Congo qui apparaît. Pillé certesdévastémais toujours deboutexemple quotidien de débrouillardise et d’humourun « Congo d’en bas » où Rawlence déniche le scoop auquel nul n’avait jamais pensé : expliquer comment les Congolais réussissent à vivreau delà des guerres et après les massacres. A leur rythme et avec leurs vérités…
Ben Rawlenceradio CongoVoyage au cœur du Congo des Africainséditions Globe
© CongoForumle samedi 26 avril 2014