
Publié le 3 juillet 2014
Le commandant des forces de la Monusco, le général Santos Cruz, lors de sa visite mercredi 11 juin à Mutarule au Sud-Kivu. Radio Okapi/Ph. Fiston Ngoma |
Human Rights Watch (HRW) accuse l’armée congolaise (FARDC) et les forces de la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) de ne pas être intervenues pour arrêter l’attaque perpétrée contre des civils à Mutarule, dans le Sud Kivu, le 6 juin dernier. Dans un communiqué publié jeudi 2 juillet, l’ONG internationale affirme que les forces congolaises et onusiennes, en poste à proximité, avaient été averties à plusieurs reprises. Mais, elles n’ont pas agi pour arrêter ce massacre, accuse HRW. Au moins 30 civils avaient été tués dans l’attaque perpétrée par des hommes armés.
Selon HRW, les assaillants parlaient le kirundi et le kinyarwanda.L’attaque est intervenue dans un contexte de tensions croissantes entre les groupes ethniques Bafuliro, Barundi et Banyamulenge. Les chercheurs de l’ONG internationale affirment qu’un officier supérieur de l’armée congolaise, en poste à proximité, avait été averti à plusieurs reprises de l’attaque, mais il n’a pas réagi pour l’arrêter.
Les casques bleus de la Monusco, basés à 9 kilomètres du lieu de l’attaque, ne sont pas non plus intervenus, bien qu’informés de l’attaque, selon HRW. Ils ne se sont rendus à Mutarule que deux jours après le massacre, ajoute l’ONG. «L’armée et la Monusco doivent déterminer quels ont été les dysfonctionnements et s’assurer que de telles atrocités ne se reproduisent pas, alors qu’elles sont censées veiller à la sécurité de la population», a estimé la directrice de plaidoyer au sein de la division Afrique de HRW, Anneke Van Woudenberg.
Selon la même source, deux officiers militaires et un civil ont été arrêtésà l’issue de l’enquête ouverte par les autorités militaires congolaises. Ils ne sont cependant pas encore mis en accusation. Aucun des assaillants n’a été arrêté, ajoute-elle.
Kobler regrette
Réagissant à ces accusations, le chef de la Monusco, Martin Kobler a dit regretter l’inaction des forces de la mission dans ce drame.
«Je regrette ce qui s’est passé. J’en prends la responsabilité en tant que chef de la Monusco. Notre devoir est de protéger les civils. On ne l’a pas fait suffisamment», a-t-il reconnu.
M. Kobler a néanmoins rappelé que la responsabilité de protéger la population congolaise revient d’abord aux FARDC. «Les FARDC n’ont pas protégé leur population, mais ça n’excuse pas que nous n’avons pas réagi suffisamment. Et je m’excuse pour ça», a-t-il ajouté.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC assure avoir pris des mesures pour que ses forces réagissent plus vite et de manière plus robuste afin de protéger plus efficacement la population.
Publié le jeudi 3 juillet 2014


Les habitants de Livungi dans la plaine de la Ruzizi de la province du Sud Kivu sont obligés de fuir cette localité pour trouver refuge ailleurs, dans des zones environnantes, à cause de l’insécurité, qui y prévaut.
Cette situation a occasionné le meurtre d’une femme par des hommes non autrement identifiés dans la nuit du mercredi dernier. C’est ce que rapporte une dépêche de l’Agence Presse associée(Apa), publiée hier.
Plus de 4000 habitants comme l’estime les sources locales, ont quitté la localité de Livungi pour trouver refuge à Baguira. Cependant, leur refuge ne s’avère pas être le paradis. Car, ils y sont butés à plusieurs problèmes, qui nécessitent l’intervention de l’autorité publique de la province, mais aussi de toutes ces Ong de bienveillance.
Sur le terrain, les conditions de logement sont pénibles bien, qu’aidés par certaines familles d’accueil et les églises catholiques de la place. Par faute d’espace, plusieurs de ces déplacés ont trouvé refuge dans des maisons inachevées et autres cases. D’autres par contre, se voient obligés de passer nuit à la belle étoile, exposés aux intempéries et à toutes sortes de risques encore d’insécurité, qui est loin de les lâcher.
A côté de ceci, c’est encore un autre drame auquel assistent impuissamment ces Congolais. C’est l’alimentation. Impossible de se trouver des graines de riz dans ce nouveau milieu, où tout est étranger à côté de l’insécurité grandissante. Ce qui fait que plusieurs d’entre eux acceptent le risque de retourner à Bagwera dans leurs champs pour se ravitailler en nourritures, en dépit de l’insécurité qui bat plein dans ce coin de la République. La distance s’avère aussi être un coup fatal pour ces déplacés. C’est ce qu’a déploré le président de la société civile de Luvungi, un certain René.
A l’en croire, pendant ce déplacement forcé, l’on a déploré les pertes en vies humaines, matérielles,… Il signale des attaques des coupeurs des routes, qui dépouillaient les déplacés de leurs biens. « Les conditions sont pénibles lors d’un déplacement, surtout pour ces Congolais, qui croyaient avoir trouvé la paix ici, mais hélas », a indiqué cet activiste de la société civile, en faisant savoir que pour ces déplacés, tout est reparti sur des nouvelles base, alors qu’ils croyaient trouver réellement refuge et commencer une nouvelle vie en attendant que la localité de Bagwera soit pacifiée pour un "come back" heureux. C’est insupportable et le gout d’appartenance à une communauté, voire à un pays n’est plus.
Les femmes et les enfants, les plus vulnérables de cette situation, sont exposés aux nombreuses maladies qui les guettent jours et nuits, dont notamment le choléra au regard malheureusement de la mauvaise qualité de l’eau qu’ils sont obligés de boire et de s’en servir.
Ils déplorent le silence de la société civile, qui se limite à dénombrer les déplacés sans prendre une autre initiative, celle par exemple d’informer les autorités provinciales afin qu’elles prennent des mesures qui s’imposent au regard du climat d’insécurité qui ronge cette localité. Ceci amène justement à dire que l’Est de la République démocratique du Congo est encore loin de retrouver sa paix, cette valeur sûre recherchée pour le début des travaux d’un développement durable, dont a énormément la province du Sud Kivu.
Située à côté du Nord Kivu, la province du Sud Kivu estime que le moment est venu pour elle, par ceux qui la dirigent de s’investir réellement dans la recherche cette paix, même si la tache s’avère être ardue.
Kaningini Kasuku Anna/stagiaire