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17/07/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (CongoForum)

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17/07/14/REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (CongoForum)
Les prises de position de l’Eglise catholique sur les questions – essentiellement électorales - qui alimentent l’actualité politique congolaise provoquent un débat sur le rôle de l’Eglise dans un état laïc. Startimes, Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, FDLR … sont les autres sujets évoqués dans les colonnes des journaux parus ce jeudi à Kinshasa.
Eglise
L’Avenir, sous le titre « Quand l’Eglise n’est plus dans son rôle», s’intéresse ce jeudi aux prises de position de l’Eglise catholique sur les questions qui alimentent l’actualité politique congolaise. Le journal estime qu’on peut se féliciter de l’implication active de l’Eglise dans le processus démocratique de notre pays. Par ailleurs, ajoute le quotidien, il est établi que dans un État démocratique, aussi laïc soit-il, il ne peut être interdit à une institution religieuse ou à un prélat d’être habité par une grande sensibilité politique. Mais L’Avenir fait cependant remarquer que l’Eglise ne devrait pas s’aligner sur les prises de position d’une composante de la vie politique. Et d’ajouter qu’épouser délibérément les thèses d’une frange de l’opposition politique et à vouloir les imposer à l’ensemble de la communauté nationale est une initiative mal venue qui est vécue par bon nombre de compatriotes catholiques comme une trahison de leur idéal chrétien.  
Le journal pointe du doigt ce qu’il considère comme une polémique suscitée par le dernier message des évêques catholiques intitulé : “Protégeons notre Nation”. 
Depuis la publication de ce texte des évêques, écrit L’Avenir, plusieurs voix se sont élevées soit pour applaudir, soit pour fustiger ce que d’aucuns considèrent comme la manifestation d’un interventionnisme débridé de l’Eglise catholique dans la vie politique en RDC. Cette dernière catégorie de nos compatriotes estime, à tort ou à raison, qu’aussi légitime soit-il, l’interventionnisme de l’Eglise catholique dans la sphère politique nuit à son image et décrédibilise son message, surtout quand la substance de ce message épouse une posture partisane, note ce journal.
(Le problème n’est pas nouveau. Il date en effet de 313 et de l’Empereur Constantin, ce qui fait un bail ! D’autres journaux proches de la Majorité en avaient déjà fait état, en usant généralement de la formule « l’Eglise doit rester au milieu du village ».
C’est, implicitement, inviter l’Eglise à renouer avec son attitude sous le régime Mobutu où l’Eglise traduisait les plaintes précises et argumentées de sa base en textes flous et moralisateurs. C’est un peu ce que l’Eglise a encore fait après les élections de 2011 où, malgré la déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité“, elle n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs.        
Cependant, pour prendre une position « chèvre-choutiste », il faut que la polémique en cours s’y prête. Or, celle qui concerne la révision de la Constitution, même simplement au niveau du mode de scrutin n’offre aucune possibilité de se perdre dans le labyrinthe des nuances fines. C’est « oui » ou c’est « non ». NdlR)

Processus électoral
Politique encore à la Une du Phare qui s’intéresse à ce qu’il qualifie de bras de fer entre la Ceni et les opposants  sous le titre « Ceni – Opposition: l’heure de vérité».        
Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures
élections. Il aurait dû y avoir  une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.         
Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus
[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir !  
Et c’est précisément l’inquiétude engendrée par cette « CENI sauce Malu Malu » qui est à base des faits décrits par Le Phare. Ce journal écrit      
« Les partis de l’Opposition regroupés au sein de la plate-forme « Forces Politiques et Sociales pour l’Unité d’Actions » étaient face à la presse hier à la paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe. C’était pour annoncer des actions à mener dans un proche avenir en vue de la « lutter pour la résolution de la crise de légitimité née des élections chaotiques du 28 novembre 2011 ; contrer tout changement ou révision de la Constitution avant les élections de 2016 ; Obtenir la convocation d’un Dialogue inclusif conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ainsi que la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; restructurer la CENI et arrêter par consensus un calendrier électoral ; arracher la libération sans conditions de tous les détenus politiques et d’opinions».
Dans le lot de ces pressions, ils parlent de la« saisine de la justice contre monsieur l’abbé Malumalu pour atteinte aux droits garantis aux particuliers, violation de la Constitution et des lois de la République ; retrait des délégués des Forces Politiques et Sociales de l’Opposition siégeant à la CENI ; tenue des meetings populaires, l’organisation des marches pacifiques et d’autres actions jugées salutaires pour mobiliser notre peuple conformément à l’article 64 de la Constitution ». 
Ainsi qu’on le voit, les hostilités restent ouvertes entre l’Opposition et la CENI. Et pour confirmer la rupture avec cette institution d’appui à la démocratie, Bruno Mavungu (UDPS), Martin Fayulu (Fac/Ecide) et Jean-Bertrand Ewanga (UNC/CVD) ont fait savoir, à travers un document signé de commun accord, avoir écrit aux partis de leur plate-forme ayant des délégués à la CENI de « prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin d’obtenir de leurs groupes parlementaires respectifs le retrait des membres de l’Opposition qu’ils ont mandatés à la CENI ».     
L’heure de vérité vient par conséquent de sonner entre la Ceni et l’Opposition, à charge pour cette dernière de démontrer à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle est capable de s’assumer dans son bras de fer avec la première citée. L’attention de la majorité silencieuse va se porter particulièrement sur ce qui apparaît, jusque-là, comme une simple menace de retrait de ses délégués du Bureau de la CENI. La grande interrogation reste de savoir si, cette fois, les représentants de cette famille politique au sein du bureau que pilote l’abbé Apollinaire Malumalu vont accepter de renoncer à leurs plantureux émoluments et à leurs honneurs.      
La « rébellion » de certains députés de l’UDPS, qui étaient passés outre la décision de leur hiérarchie leur interdisant de siéger à l’Assemblée Nationale pour le compte de la législature en cours, est si fraîche dans les mémoires que l’on doute fort de voir Gustave Omba (UNC), Kalamba (UDPS) et Micheline Ilemba (MLC) rendre leurs tabliers.
Le boycott des activités du bureau souhaité      
Une certaine opinion pense qu’au lieu d’aller au-devant d’un échec, en forçant un retrait incertain, l’Opposition ferait mieux de maintenir ses délégués au bureau de la CENI mais de leur donner plutôt la consigne de boycotter toute possibilité de réalisation d’un consensus autour des décisions à adopter. L’absence de consensus devrait en principe bloquer l’abbé Malumalu et les autres membres du Bureau soupçonnés de vouloir faire charcuter la Constitution en vue de tripatouiller le cycle électoral de 2014 à 2016.
En cas de violation du principe du consensus consigné dans le Règlement intérieur de la CENI, les délégués de l’Opposition devraient à chaque fois donner l’alerte afin que l’opinion tant nationale qu’internationale soit largement informée des passages en force des tenants de la révision constitutionnelle, du suffrage indirect pour les scrutins des députés provinciaux et de la modification du nombre des mandats du Chef de l’Etat.        
Leur refus de cautionner les actes contraires à la Constitution et à la loi électorale devrait être exprimé à visages découverts et non en circuit fermé, comme cela aurait été le cas lors de la publication du calendrier électoral. En effet, après trois mois de silence, des langues commencent à se délier pour soutenir que les délégués de l’Opposition au bureau de la CENI n’auraient pas signé le procès-verbal de l’Assemblée plénière ayant avalisé un calendrier électoral partiel. Comment croire pareille chose dès lors que les intéressés avaient préféré se taire, pour des raisons inavouées ?   
S’agissant des actions de rue et autres pétitions, leur réussite va dépendre de la capacité de l’UDPS, des FAC, de l’Ecide, de l’UNC et de la CVD d’assurer la cohésion de leur front commun et à résister aux entreprises de débauchage, très courante sur la scène politique congolaise, où la politique du ventre fait des ravages dans le cercle de faux « chauves ».
Startimes
Le Potentiel consacre sa manchette à l’entreprise chinoise Startimes spécialisée dans la télédistribution par la télévision numérique terrestre (TNT). En effet, acculée par le gouvernement pour constitution « illégale », cette entreprise a vivement réagi à ce qu’elle considère comme des « allégations mensongères distillées par les services du ministère des PTNTIC »        
Pour ce nouveau venu dans le secteur audiovisuel congolais, l’acharnement exercé sur lui vise juste à l’affaiblir. Mais, au-delà de ce qui a tout l’air d’une fatwa, Startimes paie le prix de profondes divergences entre les membres du gouvernement. Selon certaines indiscrétions, la montée en flèche de Startimes dérange énormément. Bien plus, une fatwa a été lancée en haut lieu pour l’abattre et cela à mi-parcours. Et le ministre Kin-Kiey a accepté d’exécuter la sale besogne. Raison pour laquelle il est monté sur ses quatre chevaux contre l’opérateur chinois. « Tout compte fait, Startimes paie le prix d’une guerre larvée au sein même du gouvernement central. A moins d’être amnésique, l’acharnement du ministre de PTNTIC sur les entreprises du secteur des médias a un goût véritablement amer. Tout est fait sur base d’un schéma politique qui n’a aucun lien avec la défense des intérêts de la République. C’est Kin-Kiey Mulumba qui cherche juste à régler ses comptes à des personnes bien ciblées.     Malheureusement, le schéma qu’il a mis en place va en défaveur des intérêts de la République. Dans ce Congo qui cherche à se reconstruire en s’appuyant sur l’expertise tant nationale qu’étrangère, les entreprises et les investisseurs ne doivent pas être broyés par des humeurs entre membres du gouvernement.                 
Il ne s’agit pas de fermer les yeux sur des illégalités établies, mais de créer un climat propice à l’exercice des affaires. L’important appui chinois ne doit donc pas subir les humeurs de certains individus, haut placés soient-ils. Car,terme, c’est la RDC qui en sera la plus grande perdante. Le Premier ministre, chef du gouvernement, doit s’investir pour bloquer les velléités d’un ministre revanchard qui se sert de ses fonctions pour descendre ses adversaires politiques. Startimes doit être tirée de ses griffes avant qu’il ne soit trop tard
 » conclut Le Potentiel.
Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo           
Le Soft est convaincu que ce parc agro-industriel inauguré lundi par Joseph Kabila dans la province de Bandundu, annonce une vraie révolution alimentaire en RDC.   
Le journal de Kin-Kiey fait remarquer que quand Mobutu pensa à faire venir des colons sud-africains pour mettre en valeur les terres congolaises qui s’étendent à perte de vue, il fut accusé de « vendre le pays » et le Léopard prit peur… il avait déjà commencé à perdre ses dents !  
Voici Kabila le bâtisseur, le visionnaire. Qui a décidé de transformer le pays en commençant par le commencement : les infrastructures.Dans une
province à laquelle il reste attaché, il ne pouvait ne pas penser à elle, en priorité, en lui apportant les moyens industriels de mécaniser l’agriculture dont elle a vocation, souligne Le Soft.         
Est, FDLR, Mary Robinson

Forum des As met en exergue le « niet de Kinshasa à la Monusco au sujet des FDLR ». Les combattants hutu rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr) sont désormais déclarés persona non grata sur le sol congolais.   
Cette position est celle du gouvernement congolais clairement exprimée mercredi 16 juillet par son ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, au cours d’une rencontre avec les ambassadeurs des Etats membres de la SADC et de la CIRGL. « Nos populations ont trop souffert… les populations de la sous-région ont trop souffert d’une guerre dont le prétexte principal est la présence des Fdlr sur le sol Rd congolais et nous n’en voulons plus », a martelé Raymond Tshibanda devant les ambassadeurs des pays de la SADC et de la CIRGL, les invitant à conjuguer les efforts en faveur du rapatriement de ces sujets rwandais, présents sur le sol congolais depuis plus exactement 20 ans et quelques trois mois.
Dans un communiqué, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime « ses vives inquiétudes en rapport avec la délocalisation programmée et imminente de plus de 1000 combattants rwandais des FDLR et de 4200 de leurs dépendants à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale.
Point n’est besoin de rappeler et de souligner que la présence des FDLR et bien d’autres groupes armés nationaux et étrangers est à la base de pires atrocités et de nombreuses exactions dont des viols des femmes et des filles, des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des enlèvements, des incendies des villages, des déplacements massifs et forcés des populations, l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDCongo ainsi que d’autres atteintes aux droits humains et au droit international humanitaire.         
De son côté, le gouvernement rwandais a souvent été accusé de tirer profit de ladite présence des FDLR utilisées comme fonds de commerce pour envahir et déstabiliser directement ou indirectement l’Est de la République Démocratique du Congo et la région des Grands Lacs.      
Comme d’aucuns peuvent le constater, les combattants des FDLR se sont tellement distingués dans les exactions précitées qu’ils sont considérés comme des personnes non grata dans toutes les provinces de la RDCongo en commençant par le Nord-Kivu.         Aussi, la VSV invite-t-elle les autorités rdcongolaises et la communauté internationale à prendre en considération les protestations des congolaises et congolais dont les dernières en date sont celles de la population de la Province Orientale s’insurgeant contre toute éventuelle relocalisation ou présence des FDLR à Kisangani
 ».
Tout cela n’a rien de vraiment nouveau. Mais VSV innove en soulevant la question de l’attitude du Rwanda et celle d’une relocalisation dans un pays tiers.      
« C’est ici l’occasion de rappeler à la Communauté internationale la nécessité du dialogue inter-rwandais, seule voie susceptible de permettre aux FDLR de retourner dans leur pays et de permettre à ceux qui sont accusés d’avoir pris part au génocide de se présenter devant la justice rwandaise.     Cependant, en attendant le début de ce dialogue, la VSV réitère sa demande au gouvernement de la République Démocratique du Congo et à la communauté internationale de respecter la volonté de la population rdcongolaise qui ne veut plus de la présence des FDLR, en mettant tout en œuvre en vue de trouver rapidement pour les FDLR un autre pays d’accueil loin de la RDCongo et du Rwanda afin de permettre à ces deux pays de vivre dans la paix et de privilégier la politique de bon voisinage fondée sur de bonnes relations diplomatiques, politiques et économiques ».
La Prospérité annonce le « rappel à New-York de Mary Robinson », jusque-là Envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs.
« Par les temps qui courent, c’est un changement qui ne passe pas inaperçu pour peu qu’on suive de près l’évolution en dents de scie des relations entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et ses partenaires internationaux. Mary  Robinson, jusque-là, Envoyée Spéciale de l’ONU pour la région des Grands-Lacs africains, est rappelée à New-York pour occuper le fauteuil d’Envoyée Spéciale de Ban Ki-Moon pour le changement climatique. Son rôle, selon la prestigieuse agence de presse Belga qui s’est réservée la primeur de la nouvelle, sera de mobiliser les énergies et la volonté politique dans le cadre de la préparation du Sommet sur le climat prévu pour le 23 septembre prochain au siège de l’ONU à New York. Visiblement, la raison officielle du départ de Robinson ne passe pas facilement auprès des fins limiers. Des supputations, comme en pareilles circonstances, vont bon train.      
Dans les milieux des diplomates, l’on croit savoir que Ban Ki-moon  s’apprête à dépêcher en RDC une personnalité adaptée aux circonstances du moment. Un dur rompu aux missions difficiles, pas un cuistre à la langue de bois.       
Un peu comme cela a toujours été le cas à chaque changement d’étape dans la difficile évolution du processus de normalisation, de pacification, de démocratisation et de stabilisation du Congo. Il en était ainsi lorsqu’il s’agissait d’amener Mzee Kabila, les pro-rwandais du RCD et les pro-ougandais du MLC, en 1999, à cesser le feu. Pour pousser à la matérialisation des conclusions du Dialogue inter congolais de Sun-City, l’ONU avait mis en place une nouvelle structure chapeautée  par de nouvelles têtes. L’ONU n’avait pas dérogé à sa règle,  la veille des élections de 2006, avec la venue d’un certain Lacy Swing dont la mission était de faire accepter aux anciens belligérants les résultats sortis des urnes. C’est suivant la même logique que le Britannique Alan Doss vint pour presser Kinshasa à négocier avec la nébuleuse rébellion CNDP du sieur Nkunda Laurent ; avant que Martin Kobler ne vienne pour sonner le glas du tristement célèbre M23. Hac habierit, passons !    
De Mary Robinson, l’on retient, à l’avantage du Congo,  la résolution 2098 du Conseil de sécurité, de laquelle est née la robuste Brigade spéciale d’intervention de la Monusco, constituée des soldats africains aguerris,  qui a fait ses preuves dans les collines hostiles du Nord-Kivu contre les forces du mal incarnées par le M23. A son actif, la signature de l’Accord cadre d’Addis-Abeba entre les Chefs d’Etat de la CIRGL pour stabiliser, particulièrement, la RDC.   
Le départ de Robinson intervient à un moment particulier où la tension monte d’un cran dans la sous-région. Plus récemment, il y a eu des escarmouches sanglantes et meurtrières à la frontière congolo-rwandaise entre les armées des deux pays. Tout cela dans un lourd climat causé par la délocalisation des rebelles rwandais des FDLR dans l’hinterland notamment, en Province Orientale et quelque part à l’Equateur. A cela, sont venues s’ajouter les folles rumeurs sur une éventuelle réorganisation des anciens rebelles du M23 à partir du territoire de l’allié angolais.    
De l’opprobre sur Santos.     Accusations, apparemment gratuites, car démenties avec la dernière énergie par l’Ambassadeur de la République d’Angola à Kinshasa. Comme si cela n’avait pas suffi, voici qu’un  cadre du M23, Elie Mutela, Directeur de Cabinet de Bisimwa Bertrand, ci-devant président du M23 dont les efforts pour une mutation en parti politique marquent le pas, privilégie l’approche Démobilisation, Désarmement, Rapatriement et Réinsertion pour leurs combattants ainsi que le bénéfice de la loi d’amnistie.       
Qui arrive en remplacement de Robinson ?         Jusqu’hier soir, le nom du successeur de Robinson n’était pas encore connu du grand public. Mais,  dans les milieux des fonctionnaires internationaux établis à Kinshasa, l’on se contentait d’en dresser le profil. Ce sera un coriace, un dur à cuire dont la mission sera, non de négocier mais,  de faire respecter la volonté des grands de ce monde au Congo.  La volonté des puissants est à découvrir dans les déclarations tapageuses faites par leurs représentants à Kinshasa : respect de la Constitution, calendrier électoral global, respect des droits de l’homme, etc. Souverainiste, le pouvoir ne se laissera pas taper sur les doigts.
Les jours qui viennent s’annoncent déterminants ».
Forum des As s’intéresse au bilan de Mary Robinson. Le journal juge que sa mission était empreinte de beaucoup de partis pris en faveur du Rwanda.    
« Sa mission était empreinte de beaucoup de partis pris en faveur du Rwanda. D’abord sur le suivi de l’Accord-cadre où elle ne s’est engagée à suivre au millimètre près l’application stricte côté RDC. Alors qu’à Kigali, Kagame a beau jeu de violer chaque jour le même Accord d’Addis-Abeba sous la « barbe » de Robinson.
On en veut pour preuve l’armement lourd utilisé par le M23 lors des derniers combats y compris un tank livré par le Rwanda. Aucun son du côté du desormais « has been » l’envoyée spéciale du secrétaire général pour les Grands lacs pour condamner ces faits prohibés par l’Accord-cadre.   
Pendant tout son mandat, on n’a jamais entendu Mary Robinson dénoncer les actions de sape du Rwanda pour déstabiliser la RDC comme démontré dans tous les rapports de l’équipe des experts de l’Onu. Tout comme des communications de Washington sur la question. 
 Le penchant pour le Rwanda, Mary Robinson l’exprimait à plusieurs occasions. Notamment lorsque de passage à Kigali, elle disait avoir encore des remords sur le génocide de 1994. C’est peut-être pour cette raison que le secrétaire général a préféré lui retirer ce mandat dans les Grands lacs. Alors que les FARDC avaient le vent en poupe et était en mesure de mettre fin par la force à la rébellion du M23 comme toute armée nationale, Robinson a influencé son patron afin de privilégier son point de vue. Au fait celui du Rwanda d’opter pour une solution politique par les négociations de Kampala.
Une aberration somme toute, au moment où le M23 était en train d’être défait par les FARDC. Mais ce dialogue, Mary Robinson ne l’a voulu qu’entre le Gouvernement congolais et le M23 et jamais entre le Rwanda et les FDLR-Hutu. Là, elle est ferme et soutient qu’il n’est pas question de négocier avec ces FDLR qui sont des génocidaires et qui doivent être vaincus par la force des armes.       
C’est bien connu que Mary Robinson ne faisait que vomir l’opinion bien ressassée à Kigali. Deux poids deux mesures. C’est encore elle, qui s’est battue comme un diable dans un bénitier pour arracher la signature de l’acte de Nairobi entre le M23 déjà démantelé par les FARDC et le Gouvernement congolais, une véritable alchimie qu’on n’a connue dans aucun pays post-conflit.         
Cet artifice était surtout destiné à obtenir à tout prix l’amnistie en faveur du M23 et surtout la réintégration de ses combattants dans les FARDC. Heureusement que le Gouvernement congolais est resté très vigilant et n’est pas allé au-delà de ce que la population ne voulait pas. C’est-à-dire l’impunité totale à accorder aux criminels de guerre qui ont commis des viols systématiques utilisées comme arme de guerre, des massacres des populations, des vols et des pillages des ressources naturelles.
Eux à qui Robinson voulait coûte que coûte une amnistie octroyée les yeux fermés ne sont pas éligibles, leur place, ainsi en prison et non au sein de la population. On sait comment Mme Mary Robinson s’est engagée pour obtenir l’impunité totale pour ces criminels.
Pourtant dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu de qui elle répond, la rébellion du M23 a le même statut de force négative que les Rwandais des FDLR et les Ougandais des ADF/NALU. Mais Robinson, elle, fait le distinguo entre le M23 qui pour elle est fréquentable et les autres groupes armés visés à la Résolution.
C’est sur cette base que Kinshasa se retrouve autour de la table avec le M23 mais le Rwanda ne le fait pas avec les FDLR et l’Ouganda pas avec les ADF/NALU. Pourtant, le régime de Kigali a plus que jamais besoin d’un dialogue avec ses oppositions internes et externes. L’Accord-cadre ne l’y contraint pas.    
 Quant au fond de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, nul doute qu’il arrange bien Mary Robinson. D’autant qu’il établit un déséquilibre frappant en termes d’obligations entre les signatures. Ce texte demande tout à la RDC : reformes de l’armée et de la police, réformes économiques, réformes politiques, démocratie, élections et même un dialogue pour la réconciliation.
Chaque jour, on évalue le niveau d’application par Kinshasa qui a même mis en place une structure chargée du suivi. Mais que demande-t-on à Kigali ? Rien en dehors des banalités exigées aux 11 autres signataires. C’est comme cela qu’il n’y aura jamais d’évaluation de l’Accord réservée uniquement à la RDC. Comme on le voit, ce texte dans sa formulation actuelle, n’a pas de raison d’être. Il faut le réviser de fond en comble afin de le réajuster.     
Dans son état actuel, il ne contribue nullement à stabiliser la région des Grands lacs, son objectif principal, le contexte qui a prévalu à son élaboration étant la guerre du M23, une rébellion soutenue par deux voisins de la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. Les engagements déséquilibrés de la RDC, la victime, continuent à avoir cours et Kinshasa est toujours sommée d’en rendre compte à la Communauté internationale qui avait couvert la signature de cet Accord. C’est cela qu’il faut réformer ».
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© CongoForum, le jeudi 17 juillet 2014

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