Bozize François et Kabila Joseph unis désormais par le même sort :
Quand l’on regarde la marche de la plupart des pays africains, principalement la façon dont la grande majorité des régimes politiques se comportent pour se maintenir au pouvoir, très souvent d’ailleurs contre le gré de leur peuple, on est en droit de conclure qu’aucune leçon n’a été utilement tirée du mouvement dit ‘’ Printemps arabe’’ et du discours historique du président Barack Obama à Accra en date du 11 juillet 2009.
C’est bien triste de le dire car, sur le continent africain, les dirigeants politiques vomis par leurs peuples préfèrent ignorer la volonté de leurs populations aspirant davantage à plus de libertés et à la primauté de la bonne gouvernance au sommet des Etats. Ils se maintiennent au pouvoir quasi par défis et dans la répression sanglante de leurs forces d’opposition et de groupes d’objecteurs de conscience, constitués de pasteurs intègres, de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes indépendants, des Ong de développement et de syndicats. Par le moyen de la corruption et d’achat de conscience, ils ont su inféoder la plupart des opposants politiques de paille et journalistes ‘’coupagistes’’ qui feignent d’être du côté du changement pour abuser du peuple.
Cette situation sévit notamment en rd Congo, en république Centrafricaine, au Zimbabwe, au Soudan, en Cote d’Ivoire, au Togo, et où certes des élections politiques ont été organisées, mais sur base de la tricherie et de la vaste fraude institutionnalisée. Les mécontentements enregistrés dans la plupart de ces pays ont fait que la tension demeure entre les peuples et les dirigeants politiques. Si dans un pays comme la Cote d’Ivoire la communauté internationale a eu à aider utilement pour que le scrutin ne soit pas volé au peuple, la rd CONGO elle a été abandonnée à son triste sort. La volonté populaire incarnant la volonté de l’alternance au sommet de l’Etat a été étouffée, et pour longtemps encore, l’on ne saura jamais l’issue réelle de ces élections sur base de la vaste fraude électorale et de la corruption dans le sang.
Et dans la plupart de ces pays, la joie des despotes politiques n’a été que de courte durée car, les relents du mécontentements de la population ont fini par se traduire par la prise des armes dans certaines zonez, notamment l’Est de la rd CONGO avec le M23. Les revendications exprimées par les leaders de ce groupe rebelles traduisent quasiment les exigences des partis politiques de l’opposition politique, s’agissant spécialement du rétablissement de la vérité des urnes, du respect de valeurs démocratiques et du respect des droits de l’homme. En dépit de toute la répression du régime politique en place, l’opposition politique se sent plus à l’aise avec ces mouvements rebelles qu’avec le régime politique du président Kabila qui règne désormais par défis, au vu de la plupart de rapports publiés à travers le monde par les ONG internationaux et l’église Catholique ayant dénoncé les résultats de derniers présidentiels.
Jamais à travers le continent africain les peuples n’ont été si déterminés à reconquérir leur indépendance politique et à s’affranchir de ces régimes dictatoriaux. Le dernier cas en date est bien celui de la rébellion qui a su défier le régime politique du général François Bozize dans moins d’une semaine. Mieux équipée, engagée et disciplinée, la rébellion centrafricaine, Séléka,a mis en déroute les forces loyalistes qui se sont repliées sur Bangui la capitale politique. Et si ce régime a pu se maintenir à ce jour c’est désormais connu que c’est essentiellement grâce à l’intervention de forces tchadiennes et à la pression de la communauté internationale. N’eût été cet apport, Bozize serait déjà chassé du pouvoir à l’heure actuelle. Pour n’avoir pas voulu prendre en compte les desideratas de son peuple, et pour avoir manifesté du mépris vis-à-vis de la plupart des accords politiques conclus avec de groupes rebelles, François Bozize a été rappelé à l’ordre par les bruits de canons. Et une fois de plus le dicton renseignant que les dictateurs n’entendent que les seuls coups de canons se vérifient sur terrain. Confiné dans son dernier retranchement et menacé par l’entrée des troupes rebelles à Bangui, le général-président a lâché du leste. Désormais il se dit curieusement prêt à partager le pouvoir avec les mouvements rebelles et jusqu’à donner de gages de sa non participation aux futures présidentielles. Toute cette agitation a amené certains analystes politiques a pensé que François Bozize s’est vu lâché par ses pairs. C’est connu de tous, le général-président et ses partisans peuvent avoir un sommeil facile que grâce aux troupes étrangères dépêchées par ses pairs gabonais et congolais de quelques 120 hommes chacune, venues en renfort aux troupes tchadiennes intervenues elles plutôt, soit 400 hommes de troupes. C’est bien cette présence étrangère qui retient les rebelles centrafricains de marcher sur Bangui, mais pour combien de temps car la volonté du peuple centrafricain est de s’affranchir de la dictature banguiçoise.
Si les peuples arabes ont pu s’affranchir des régimes sanguinaires de Moubarack et de Ben Ali en 2012, c’est grâce notamment à leur pugnacité et détermination d’aller jusqu’au sacrifice suprême. Jamais par de voies démocratiques les tunisiens et égyptiens seraient parvenus à se défaire de leurs dictateurs. Après le Soudan et le Mali, c’est aujourd’hui au tour de centrafricains de parvenir quasiment à leur attente au moyen de la lutte armée. Bozize jusque là insensible aux revendications de groupes rebelles est disposé d’engager le dialogue pour sauver son régime qui ne tient plus qu’un fil. Recroquevillé désormais sur lui-même, il aurait mieux compris la leçon du bien fait de l’engagement et la détermination d’un peuple à s’affranchir du joug de la dictature.
Comme hier son voisin congolais, Joseph Kabila, qui n’a pu sauver son pouvoir politique après la chute de Goma que par la pression de la communauté internationale sur les rebelles du M23, François Bozize est prêt à céder une partie de son pouvoir politique aux rebelles regroupe dans le mouvement dit Séléka. Fallait il seulement que le sang innocent coule en Centrafrique et au Congo-Kinshasa pour enfin entendre la voie de la raison ? Ces deux régimes politiques dont le sort dépend désormais de la communauté internationale ont péché pour n’avoir pas tiré de leçon du discours de Barack Obama d’Accra et de retombées des révolutions arabes. Avec une marge de manœuvre réduite, à tout moment, ils peuvent s’écrouler comme de châteaux de carte.
Un bref parcours du discours de Barack Obama de 2009 pour l’avenir du continent africain : « … Alors ne vous y trompez pas : l'histoire est du côté de ces courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d'État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais de fortes institution ».