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Kabila neutralise subtilement les officiers katangais de la GR

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4 sept, 2014 - 7:09
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Kabila, appliquant Sun Tzu, neutralise subtilement
les officiers frondeurs de la GR et les envoie en Egypte
Par Jean-Jacques Wondo
 Armée Egyptienne déployée contre une manifestation des Frères musulmans
La présente analyse était censée paraître avant la publication des nominations à la tête des FARDC, mais l’actualité nous a dicté l’agenda de sa publication en différé. Malgré cela plusieurs éléments de la présente analyse sont confirmés dans les récentes nominations des généraux aux postes de commandements des grabdes unités des FARDC. 
L’Egypte, lieu de villégiature pour les officiers frondeurs de la GR
La villégiature est le lieu et le temps de l’oisiveté. Pour les officiers inconscients de la Garde républicaine (GR) qui ont menacé de  renverser Kabila, c’est vers l’Egypte, fort du renforcement du partenariat militaire entre la RDC et ce pays, par le truchement du tsar Vladimir Poutine, que le président Kabila a trouvé comme lieu de leur éloignement et leur neutralisation indolore mais progressive. C’est une pratique appliquée également à son temps par le léopardMobutu.
 C’est en ces termes que DESC a eu la confirmation de l’application de l’une des prédictions avancées dans son article sur la menace faite par la GR de renverser Kabila : « Tu as eu raison JJ Whisky dans les analyses de DESC, le boss a déjà pris des mesures pour mettre au pas les frondeurs de la GR ».
Notre source militaire vient de confirmer à DESC que  « la plupart des commandants de peloton, compagnie, bataillon et régiments de la GR sont envoyés dans les institutions militaires égyptiennes pour suivre des stage intenses au Caire, Gizeh, Alexandrie, El-Arish, et Assouan dans les différents domaines de la sécurité rapprochée et éloignée, renseignement, logistique, transmissions, artillerie, blindés, infanterie, commando ainsi que des cours de commandement et d’état-major. »
« Ils seront en Egypte en principe pendant 12 mois. Comme la plupart des titulaires sont partis ou sont en voie de partir en Egypte, leurs adjoints assument leur intérim, et encadrent les troupes. Les partants ne reviendront que dans 12 mois et à leur retour, ils seront affectés dans d’autres unités non GR. Cette mesure concerne un total de 885 officiers et sous-officiers de la GR. »
« Comme vous l’avez très bien décrit contre les GR frondeurs, le boss n’a pas voulu utiliser la force mais la ruse pour les éloigner tous en douceur. Il est bien conscient que l’usage de la force allait aboutir à une confrontation militaire. Il faut dire que le boss est aussi conseillé par des stratèges militaires Chinois et Nord-Coréens »
Donner du pain et des jeux au peuple et vous aurez la paix
D’après une des sources de l’Etat-major particulier du chef de l’Etat :  » tous les indisciplinés sont au Caire ou en route pour Le Caire. Les soldats ne sont pas un syndicat ou un parti politique pour formuler des revendications. Ordre a été donné aux autorités militaires égyptiennes de faire de ces stagiaires congolais de vrais soldats, pas de complaisance. Pour Kabila,  le danger était trop élevé et il fallait réagir rapidement avec une formules intelligente mais efficace afin d’éviter la contagion aux autres secteurs de l’armée ». Naïfs qu’ils sont, notre source nous a encore confié que « tous les stagiaires sont contents de voyager car la présidence payera leurs bourses très régulièrement et en plus ils ont reçu la promesse du boss d’être tous promus en grade supérieur et autres avantages sociaux à leur retour en RDC. ».
Comme on le sait, face au mécontentement de l’armée, Kabila utilise la carotte comme somnifère pour les endormir. C’est ce qu’il a fait exactement en 2013, lorsqu’à la suite de la chute de Goma et des soupçons de trahison, le mécontentement avait gagné les rangs des FARDC. Comme réponse, c’est la nomination aux grades de général et des enveloppes financières pour calmer tout le monde. D’ailleurs à la question de comprendre cette soumission viscérale à Kabila en sachant ses entreprises contraires à la défense de la RDC, quelques généraux promus ayant broyé du noir sous Mobutu nous ont rétorqué : « Petit, soki raïs te nde ngai nakokaki kolata pete ya général na mboka oyo ?  Tala mapeka elembi na kilo ya pete ya général» (Mon cher jeune frère d’arme, n’eût été le raïs (Kabila), j’aurais porté un jour un grade de général dans ce pays ? Mes épaules tombent d’ailleurs sous le poids des insigne de général ).
Ainsi s’accomplit cet adage qui dit « donner du pain et des jeux et le peuple sera content, il suivra  aveuglément les lois des seigneurs dieux… » C’est exactement ce que fait la fameuse révolution de la modernité pour conditionner les pauvres congolais alors que le pays est sous occupation militaire rwandaise. Il y a même des « intellos » congolais, abrutis, qui applaudissent en allant dire que « comment peut-on oser s’en prendre à celui qui nous retape des routes et des hôpitaux », oubliant même que 55 ans plus tôt, malgré que la Belgique ait bâti le « poto moyindo » (une métropole européenne noire » au Centre de l’Afrique, la soif de la liberté n’a pas empêché les pères de l’indépendance à réclamer l’indépendance immédiate ». C’est normal qu’un peuple qui oublie son histoire soit obligée de la revivre.
Et notre source de justifier l’option du pré-carré sécuritaire de Kabila : « Pour eux avec cette solution, la bombes GR est désamorcée car elle était vraiment mortelle pour le régime. D’où l’appel à l’aide à Moscou via Olenga. Ainsi,Poutine, qui tient à gérer Obama à distance, a demandé à Sissi d’ouvrir les portes des Ecoles militaires égyptiennes aux stagiaires congolais de la GR afin de permettre au boss de reprendre la situation en main »
Voilà une fois de plus une illustration de l’absence d’intériorisation de la suprématie de la stratégie par rapport à la tactique des militaires congolais (depuis les FAZ) qui pensent que le fait d’être un bon guerrier (Nyama na etumba) suffit pour constituer une armée forte. La guerre reste d’abord une dialectique des intelligences.
Kabila neutralise Numbi en opposant les Balubakat entre eux
DESC : Et le cas Numbi dans ça ? Une source américaine sur place le signale depuis quelque temps à Kinshasa?
Notre source : « Effectivement, le général John Numbi séjourne à Kinshasa à titre privé en provenance de Lubumbashi pour assister au mariage de sa nièce, la fille du DG provincial de l’ANR/Intérieur, le professeur Jules Katumbwe« .
DESC : Ah bon, le fameux Katumbwe est proche de John?
Source : Bien sûr que oui, ce sont des cousins germains. Leurs mères sont des soeurs. Le mariage aura lieu ce samedi à l’hôtel du fleuve. Ce sera une retrouvaille entre Katangais, surtout les Balubakat.
Pour la petite histoire, les quotidiens belges La Libre Belgique du 19/12/2011(http://www.lalibre.be/actu/international/l-anr-au-service-d-un-candidat-51b8e17ce4b0de6db9c4a71det De Morgendu 21/12/2011, ont fait état d’un document interne de l’ANR (Agence National de Renseignement congolais) émis par le directeur provincial de l’ANR pour Kinshasa, Jules Katumbwe Bin Mutindi qui illustraitla manière dont ce service de renseignement devrait contrôler le cycle électoral dans la capitale à cause du « risque d’un vote sanction contre le pouvoir en place« .  On pouvait y lire les instructions suivantes : «prendre en charge toutes les représentations diplomatiques et celles des organisations du système des Nations unies en vue de connaître les contacts étrangers des candidats tant à la présidentielle qu’aux législatives nationales » ; « infiltrer toutes les représentations pourdémasquer les activités pouvant déstabiliser l’élection du chef de l’Etat et des membres de sa famille politique.» Cela semble avoir marché lorsqu’on constate que certains diplomates occidentaux en place à Kinshasa, astreint par leur devoir de réserve, ont pris ouvertement fait et cause à la réélection frauduleuse de Kabila. En résumé, les directives du chef provincial de l’ANR ordonnaient : « nous devons nous mobiliser pour cette journée (d’élections présidentielle et législatives) afin d’encadrer et de conduire les électeurs aux urnes pour voter le chef de l’Etat (sic) et lescandidats députés nationaux de sa famille politique« , tout en chargeant la division de contre-espionnage de« prendre en charge les observateurs étrangers ». La même technique devra être appliquée lors des élections provinciales de 2012 et des locales de 2013, ajoute l’orateur. Et de conclure : « En vous donnant ces assignations,j’ose croire que chacun d’entre nous s’attellera à ce travail afin de prouver notre loyauté au chef de l’Etat et à sa famille politique. » Voilà les pratiques d’un service d’Etat, censé être apolitique,  mais instruit pour s’impliquer dans la fraude électorale planifiée et ayany même recours à certaines méthodes interdites par la Convention de Vienne de 1961 qui régit les relations consulaires en matière d’inviolabilité des ambassades.
DESC : Mais avec la mise en écart de Numbi, comment Kabila va-t-il neutraliser ses lieutenants placés un peu partout dans les services de sécurité? Katumbwe par exemple?
Source : « Katumbwe Jules, est surveillé très près par un jeune directeur katangais mulubakat qui s’appelleGeorges Monga, le petit frère du colonel Étienne Monga, le T2 (Chef de renseignement) de la GR. Georges Monga est le directeur des opérations de l’ANR et dépend directement du boss, qui le voit tous les jours.« 
DESC :  En poussant ma réflexion plus loin, j’ai l’impression que Kabila veut opposer les Balubakat entre eux ? Surveillance de Katumbwe? Y’a-t-il des rivalités entre les balubakat de Manono (Fief de Mzee Laurent Désiré Kabila) et  ceux du Haut Lomami (Malemba Nkulu fief de John Numbi)?
Source : Exactement, JJ Whisky, vous analysez bien les choses. Il y a effectivement une sortede guerre larvée entre les balubakat du Tanganyika : Manono, Kabalo, Nyunzu, Kalemie, et ceux du Haut-Lomami : Malemba-Nkulu, Mitwaba, Kamina, Kabongo, … le seceteur d’origine de Numbi. C’est d’ailleurs dans ce secteur que se recrutent  et sévissent essentiellement les Bakata-katanga  et leur chef Gédéon Kyungu est originaire de Mitwaba. Vous avez certainement lu le rapport de l’ONU établissant le lien entre ces milices et Numbi. A vous de tirer vos conclusions. »
Ainsi, comme on peut le constater, de même que Joseph Kabila est parvenu subtilement  à neutraliser les officiers corporatistes qui l’ont menacé, il usera sans doute d’autres pratiques soft ou armées, s’il le faut, pour mettre définitivement hors d’état de nuire John Numbi dans les mois qui suivent.
Pour ancrer son pouvoir en RDC, Kabila exploite à tour de rôle les allégeances ethnorégionales
Les observateurs attentifs du fonctionnement du système « Joseph Kabila » se rendront compte que ce dernier exploite de manière circulaire les allégeances ethnorégionales.
Il s’est d’abord appuyé sur les Kivutiens (du Sud et du Nord). Ces derniers lui ont tourné le dos, en commençant par le plus fidèle d’entre eux Vital Kamerhe, le Mushi du Sud-Kivu, lorsque Kabila commença à montrer de plus en plus sa vraie face en invitant les troupes rwandaises en RDC lors de l’opération Umoja Wetu dont le vrai mobile était non la traque des Hutus FDLR, mais bien la réoccupation du terrain perdu par le Rwanda lors des rébellions AFDL et RCD-Goma. Par la suite, c’est le Nande du Nord-Kivu, Antipas Mbusa Nyamwisi, de prendre des distances avecKabila après avoir été son ministre de lla Décentralisation et de l’Aménagement du territoire dans le gouvernement Muzito II.
C’est ainsi que Kabila s’est résolu de faire du Katanga, quoique présent au début aux côtés des kivutiens, son bastion politique et sécuritaire. Et les porte-étendards de ce dispositif furent le tout-puissant AKM (feu Augustin Katumba Mwanke) dont on s’interroge encore sur le mystérieux crash d’avion, en provenace de Kigali, dont il était la seule victime et John Numbi. Mais il y avait aussi le feu professeur Samba Kaputo, l’ancien conseiller spécial en sécurité de Kabila, mort empoisonné. Pour justifier et consolider sa filiation katangaise aux yeux du public, 2006, tous les ministres de la Défense qui se sont succédé dans ses gouvernement sont exclusivement Katangais :Chikez Diemu, Mwando Simba et Luba Tambo.
Petit à petit, Kabila sentant que les Katangais se réveillent de la duperie dans laquelle il ronflait, après avoir constaté les dégâts des disparitions de Samba Kaputo et Katumba Mwanke auquel s’ajoute la neutralisation de Numbi, il se tourne subtilement vers le Maniema, de Sifa Mahanya : Augustin Matata Ponyo, Amisi (suspendu mais sans l’être en réalité) et surtout Olenga. Quoique présent aux côtés de Joseph Kabila depuis ses débuts en 2001 pour avoir joué un rôle actif dans la disparition de Mzeeselon Colette Braeckman dans son ouvrage Les Nouveaux prédateurs, l’opinion se rendra compte que le général Olenga devient depuis ces dernières années le militaire le plus puissant de la RD Congo et le véritable bon berger de Kabila avec qui il développe notamment une entreprise fructueuse dans le trafic d’armes et d’autres trafics (dont nous nous refusons de divulguer la teneur) car surveillé par Interpol. C’est sans doute ce rôle de rempart et de bras armé de Kabila qui lui vaut, momentanément, la grâce des soutiens rwandais du raïs.
Il y a de fortes raisons que le prochain ministre de la défense Nationale de son sgouvernement de cohésion nationale ,n, si gouvernement y aura, ne soit pas un ressortissant du Katanga.
Le seul réseau qui garde la confiance totale du raïs est celui de Tutsis
 Selon le professeur et chercheur belge Theodore TrefondJoseph Kabila, sa famille et ses partisans politiques, ses alliés stratégiques et ses associés d’affaires – dans la tradition congolaise du secret politique extrême – gouvernent par les réseaux, et non par les institutions. « Ces réseaux se chevauchent et cherchent souvent à se neutraliser mutuellement pour protéger leurs propres intérêts[1] ». Le premier réseau le plus puissant est celui composé par les Katangais ethniques. Il contrôle la Garde républicaine et le bataillon des forces spéciales Simba. Il entretient des liens étroits avec l’Afrique du sud et avec les partenaires zimbabwéens qui exploitent les mines du Katanga et les deux Kasaï.
« L’axe Banyamulenge-rwandais » est le deuxième réseau le plus important, particulièrement actif dans l’exploitation illégale des richesses minières du Kivu. Cet axe exerce un pouvoir dans les secteurs de la sécurité et de la défense, ce qui le met en concurrence avec le réseau katangais[2].
S’il n’y prend pas garde Olenga finira un jour par être neutralisé comme Numbi ou Bahuma
DESC : Le général Olenga ignore-t-il à ce point la collusion entre Kabila et le régime de Kagame?  Comment explique-t-il l’opération Umoja Wetu? L’alliance électorale 2011 Kabila – CNDP ? L’amnistie des membres du M23 alors qu’il avait déclaré auprès de M. Braeckman du Soir le contraire? Il me semble être un général peu stratège qui risque de finir comme Numbi ou Bahuma.
Source : « Je sais pas si les rwandais l’ignorent  ou font semblant, mais Olenga même du temps de l’AFDL a toujours été foncièrement contre les rwandais et les ougandais. Et quand il s’est adressé aux officiers de la garde républicaine pour les calmer, il leur a dit ceci : « La plus grosse erreur que le président Joseph Kabila a commis dans sa carrière politique c’est d’avoir céder a la pression de la communauté internationale en donnant le commandement de l’armée de terre au Rwanda (RCD Ndlr: Amisi) de 2003 à 2012 avec pour conséquence la desarticulation totale de notre armée. Une telle bêtise ne peut plus se répéter avec moi car à l’époque ont était faible mais aujourd’hui le rapport de forces a changé« , C’est en ces mots que  le général Olenga s’est exprimé pour les calmer. »
Source : « Olenga a une haine mortelle des rwandais, mais c’est en même temps l’homme des réseaux et un ami personnel de Sergei Ivanov, le tout puissant vice/premier ministre russe. Devant Ivanov, Kagame et Museveni, ce sont des crevettes, comme le dit souvent Olenga. Le FSB (services secrets russes) a des oreilles très étendues jusqu’à Kigali et Kampala, et Olenga reçoit à titre personnel des bi-quotidiens des stations du FSB en Afrique de l’est. Le boss ne peut pas se débarrasser d’un pion d’une telle utilité tant qu’il ne lui a pas trouvé de remplaçant valable. Un autre baroudeur qu‘Olenga, il n’en a pas en RDC et ne l’aura peut-être jamais »
Source: « Olenga est le seul général en RDC à dire NIET (non) à Kabila et ce, de manière tranchée durant le mois d’août 2013. Pendant que la ville de Goma était pilloné par l’artillerie rwandaise, Olenga va ordonner au colonel Bikombe, commandant régiment d,’artillerie de la GR de bombarder le district de Rubavu et sont chef lieu (Gisenyi) intensement. Cette situation a engendré une crise sans précédent entre les deux hommes. Ils sont restés un mois sans se voir ni se parler. C’est le président Robert Mugabe qui les a réconciliés à Harare au début du mois d’octobre 2013. Olenga est de fait le vice-président officieux de la RDC bien que ce poste n’existe pas sur papier!. »
Source: « Le général Olenga a conclu un pacte secret avec le Président, ils ne peuvent jamais se trahir mutuellement, selon les indiscrétions qui me sont parvenues. Il s’agit d’un pacte mystique et magique mais bon c’est un monde des surprises« .
DESC : Mais Olenga ne s’est même pas rendu compte que c’est durant son séjour à Kremlin que Kabila a profité de réunir tout le monde pour blanchir l’autre 5ème colonne rwandaise T4 (Amisi). Il risque de mourir à cause de l’argent. C’est un civil en treillis affairiste. De plus, je constate que malgré sa loyauté viscérale à Kabila, en même temps, Olenga reste paradoxalement très opposé à la forte présence des Tutsi rwandais dans les institutions nationales et les services de sécurité. Cela fait de lui momentanément un mal nécessaire pour Kabila pour qui le maintien au pouvoir n’est pas une question d’état d’âme mais vital pour la survie et l’hégémonie de l’oligarchie Tutsi-Hima au Rwanda et en Ouganda. Il est conscient qu’il a échappé à plusieurs tentatives d’empoisonnement de ses ennemis internes et externes, notamment James Nziza, le chef de la direction de renseignement militaire rwandaise. Olenga se complait peut-être du pacte avec Kabila mais il oublie qu’il y a eu un précédent dans l’histoire de la RDC entre Mobutu et le tigre Mahele qui s’est achevé par l’élimination physique du serviteur du ‘Prince‘ de Kawele. Mais à l’instar de Numbi, lorsque Olenga deviendra trop puissant et encombrant au point de représenter une alternative à Kabila aux yeux des maîtres du monde, Kabila et ses parrains régionaux n’hésiteront pas à s’en débarrasser subtilement. C’est à ce moment qu’il aura des pleurs et des grincements des dents. Hélas, le coq aura déjà chanté pour lui à trois reprises. Que celui qui a les oreilles pour entendre qu’il entende le message prospectif de DESC.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC
[1] Nlandu 2012 : 37 cité par Trefon in Trefon, Theodore, Congo, la mascarade de l’aide au développement, Academia, Louvain-la-neuve, 2014, 2014 p.169.
[2] Trefon, Théodore, ibid, p.24.
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26 sept, 2014 - 0:11
Comment interpréter le jeu des chaises musicales
à la tête des FARDC ?
 Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Des militants venus ovationner les militaires d’une armée censée être apolitique avec des drapeaux du parti présidentiel, le PPRD, en lieu et place des drapeaux nationaux de la RDC. Toute une symbolique.
Une mise en place qui découle de la mise en application de la loi organique sur les FARDC
La nouvelle mise en place est une suite logique consécutive à la promulgation en juillet 2013 des ordonnances présidentielles de mise en application de la loi organique nº 11/012 portant organisation et fonctionnement des FARDC a été promulguée le 11 août 2011. Cependant, en dehors de cette législation, le président Kabila a « décidé de créer des secteurs opérationnels non seulement pour protéger la population, mais également pour éradiquer la violence d’où qu’elle vienne », selon l’une des ordonnances. Il a ainsi créé sept « secteurs opérationnels d’action » répartis dans des zones où sévissent des groupes armées locaux ou étrangers: Nord-Equateur, Nord-Katanga, Nord-Kivu, Grand-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Uele. Ces secteurs opérationnels se situent dans les trois « zones de défense » du pays déjà existantes. Les 29 ordonnances présidentielles consacrent un jeu de chaise musicale dont Kabila détient seul les secrets ainsi que les tenants et les aboutissants.
L’exposé des motifs de la loi susmentionnée explique ce qui suit en ce qui concerne l’organisation et des missions des Forces Armées.
« L’organisation ainsi que les missions de l’Armée – celles affirmées par la loi n°04/023 du 12 novembre 2004 – demeurent.  Toutefois, il faut noter que le Chef d’Etat – Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo disposera désormais d’un ou de deux Adjoints devant le seconder dans ses tâches, assurant notamment le bon fonctionnement de l’Etat – Major Général. De plus, l’un des Adjoints est appelé à assurer son remplacement en cas d’absence ou d’empêchement.
Quant aux anciens Chefs d’Etat – Major Général, la loi leur donne une nouvelle dénomination de Sous – Chef d’Etat – Major. En effet, par rapport à l’organisation traditionnelle de l’Armée, ils assument les tâches dévolues aux membres de l’Etat – Major Général.
L’Etat – Major particulier du Président de la République fait également l’objet des dispositions de la présente Loi. (…)
S’agissant des Grandes Unités, il importe de signaler la création d’autres Grandes Unités ci-après :
Les zones de Défense ; le Corps médical des Forces Armées ; le Corps Logistique ; le Service d’Education Civique, Patriotique et d’Actions Sociales ; le Service de Communication et d’Information. Le Commandement Général des Ecoles Militaires. Telle est la substance du présent projet de Loi organique. »
Le Chapitre 3 de la loi concernant Les Grandes Unités des FARDC et allant de l’article 90 à l’article 152 énumère et définit la structure et le missions de ces grandes unités concernées par les dernières ordonnances présidentielles de nominations des généraux.
La présente analyse vise à relever quelques constats relatifs à cette nouvelle mise en place censée s’inscrire dans le cadre de la poursuite de la réforme des FARDC ainsi que leur  montée en puissance.
Les FARDC restent morphologiquement une armée ethno-régionalisée
Malgré le maintien du général d’armée Didier Etumba à la tête des armées en tant que chef d’état-major général (CEMG), la structuration de la hiérarchie militaire des FARDC est loin de consacrer le caractère d’une armée à vocation nationale conformément à l’article 2 de la loi qui prévoit notamment : « L’armée nationale est celle dont les effectifs à tous les niveaux sont composés de manière à assurer une participation équitable et équilibrée de toutes les provinces. Cet équilibre se trouve à tous les niveaux de l’armée, en tenant compte de la représentation des tribus, d’ethnies et des femmes, sans distinction de religion ou de langue ».
Ainsi, lorsqu’on jette rapidement un œil sur l’origine ethnique de la plupart des généraux promus, le déséquilibre géopolitique Est-Ouest reste marqué. Kabila offre aux généraux originaires des provinces orientales la part du lion. Les katangais parmi lesquels les Balubakat ainsi que les Tutsis (et apparentés) du Kivu et ceux soupçonnés être rwandais sont les mieux lotis.
C’est ainsi par exemple :
Le chef d’état-major de l’armée de terre n’est rien d’autre que le Mulubakat Dieudonné Banze Lubunji, l’ex patron de la Garde républicaine. Un autre mulubakat, le Gen Bde Enock Numbi Ngoy va à la force terrestre. Seul le ressortissant du Bandundu, le vice-amiral Rombaut Mbuayama Nsiona est à la tête de la force navale.
Les commandants des zones de défense sont à majorité des ressortissants de l’Est : le très controversé Gen-majAmisi Tango Four, le Gen-maj Jean-Claude Kifwa (Mulubakak) et le Gen-maj Léon Mushale Tshipamba (Kasai-Occidental). Ce dernier étant secondé pour les opérations et les renseignements par un ex-RCD Kasereka Sindani(un Nande du Nord-Kivu) .
Le corps logistique des FARDC est également assuré par un ressortissant de l’est, le vice-amiral Emmanuel Kiabu Kaniki alors qu’un ressortissant du Maniema, le Gen Bde Constantin Salumu Mbilika s’occupe du Corps de Génie des FARDC. L‘éducation civique et patriotique va au Gen-maj Jean-Piere Moya Dongo Tongo (Province Orientale), il fut le parrain de Didier Etumba à l’ERM belge.
Les deux adjoints du CEMG FARDC chargés respectivement des opérations et renseignements Dieudonné Hamuli Bahigwa (Hema de la province Orientale) et de l‘administration militaire (Célestin Mbala Musense (Mulubkat de mère kasaienne or.) proviennent de la partie orientale du Congo.
La 12ème région militaire couvrant la province du Bas-Congo, dans ses limites actuelles revient au Gen de BdeJonas Padiri Muyizi (Matricule 162946615482). En réalité son vrai nom est Padiri MUHINZI.  Un nom d’origine rwandaise un certain colonel rwandais Jonas Padiri Muhinzichargé du renseignement au Nord-Kivu, promu général en juillet 2013 par le président Kabila , un ancien mai-mai qui est resté longtemps sans fonction car mis à disposition à Kinshasa. 22ème Région militaire : Province du Katanga, dans ses limites actuelles : Le général mulubakat Philemon Yav.
Amisi Tango 4 et Guillaume Baloko dans une zone de défense politiquement stratégique
Malgré ses méfaits avérés au sein de l’armée, Tango Four reste un des hommes clés du dispositif sécuritaire de Kabila en RDC. Même s’il ne retrouve pas ses fonctions à la tête de l’armée de terre, il hérite tout de même d’une zone de défense qui reste politiquement très hostile à Kabilacar comprenant les provinces acquises l’opposition que sont l’Equateur, le Bas-Congo et Kinshasa la frondeuse. Dans la mise en œuvre  de sa fonction, Tango Four en tant que commandant d’une zone de défense, a désormais sous son commandement toutes les unités opérationnelles de sa zone d’action, qu’elles soient terrestres, aériennes ou navales. VoilàKabila qui annonce les couleurs pour 2016. Amisi est réputé pour avoir maté dans le sang une rébellion au sein du RCD-Goma en 2002 et des massacres des civils à Kisangani. De même, il a été pointé du doigt pour la trahison des FARDC à Mushake en 2007 contre le CNDP ainsi que dans la chute de Goma face au M23 en 2012. Nous y reviendrons plus en détail dans une prochaine publication exclusive concernant ce général.
Le Général de brigade Guillaume Baloko Tangala est originaire de la Province Orientale (Ituri). Sa nomination en tant qu’adjoint de Amisi dans le chaudron Ouest de la RDC peut s’expliquer par le fait que le chef veut utiliser son expertise et surtout son expérience en tant que dernier commandant de la 5ème région militaire (Kasai-Oriental) et commandant en second de la 4ème région militaire au Kasaï-Occidental , deux fiefs ethno-régionaux traditionnels de l’opposant Etienne Tshisekedi, durant les périodes pré et post-électoral de 2011 où il a géré ces provinces des mains de fer. Le général Guillaume Baloko est diplômé de l’académie militaire en France de Saint-Cyr puis à l’École de Cavalerie de Saumur en France. Cette dernière forme les cadres des unités blindées. Il a également suivi une formation d’état-major l’ l’Ecole d’état-major (ECEM) de Kinshasa.
Le bedonnant Général-major Banze Lubunji : Punition ou promotion ?
Gen Banze à gauche de la photo
Après la fronde au sein de la GR en début août 2014, il fallait l’éloigner de la tête de la GR sans le frustrer car n’étant pas lié directement à ces actes de mécontentement. Son élévation à la tête de l’armée peut être considérée également comme une gratification pour sa loyauté absolue àKabila. Un officier supérieur de l’état-major général FARDC justifie sa nomination en ces mots : « Le président avait besoin d’un homme de confiance à la force terrestre Olenga est un peu usé par l’âge et va bientôt à la retraite. Le président veut également quelqu’un qui fasse le contrepoids avec CEMG. Malgré son côté effacé, Banze est assez dur mais pas tribun comme Olenga. Il est également très réfléchi ». Cependant, Banze n’est pas de nature à aller à contre-courant des décisions de Kabilacontrairement à Olenga qui s’était permis de bombarder Rubavu (près de Gisenyi) en août 2013. Un acte qui l’a mis en disgrâce auprès de Kabila très fâché. Ce poste devrait idéalement revenir au feu général Lucien Bahuma Ambamba. Mais d’autres généraux teks que les lieutenant-généraux Lukama ou Rigobert Massamba étaient également des candidats méritants pour ce poste. Dommage, ils ne font pas partie du réseau ethno-régional deKabila.
Le tout-puissant e général d’armée Olenga : Consécration ou subtil éloignement ?
Tout comme pour Banze, le déplacement de Olenga de l’armée de terre vers la maison militaire peut être doublement interprété. Pour certains, dont un expert militaire occidental en RDC : « Ce qui est évident, c’est que Olenga est renforcé dans sa position d’homme clé en passant à la maison militaire du Président et probablement queMbala Musense en fait les frais et devient l’adjoint d’Etumba…Quel sera alors le pouvoir réel de Olenga ? ». C’est là que notre analyste militaire congolais à Kinshasa éclaire : « Le véritable vainqueur de la nouvelle mise en place c’est Oscar (lire Olenga). Les attributions du chef de la maison militaire sont tellement étendues que la Garde républicaine passe désormais sous son autorité. C’est encore le chef d’état-major particulier du boss qui va également coordonner tous les services de sécurité et des renseignements. Une façon de fragiliser et de réduire l’influence du Conseiller spécial du chef de l’Etat, Pierre Lumbi Okongo. L’ordonnance organisant la maison militaire du chef de l’Etat attribue trop de pouvoir au général Olenga. Lui seul peut désormais apprécier, programmer, et passer les commandes d’équipements pour les FARDC, la PNC et l’ANR. » Tout ce qu’il rêve dans sa vie, le business ! Toutefois, il faut relever que le général est pré-retraité et à ce titre, il lui était difficile de prétendre à un poste opérationnel comme celui de chef d’état-major général des FARDC ou son maintien à la tête de l’armée de terre.
Mais au sein de DESC, nous ne partageons pas tout-à-fait cet avis car même si sur papier Olenga est le grand gagnant, il perd tout de même le contrôle et le contact direct avec le terrain. Kabila veut utiliser Olenga plus dans sa stratégie de maintien au pouvoir que dans la stratégie de défense du territoire où il a montré une certaine efficacité unanimement saluée par tous. Kabila veut impliquer directement le général Olenga dans la répression possible des populations qui le contesteront en 2016. Ce, d’autant que la GR qui s’entraîne déjà maintenant avec les égyptiens sur des techniques anti-émeutes, est désormais placée sous l’autorité fonctionnelle directe du chef d’état-major particulier du président qui n’est autre que Olenga. Dans le contexte actuel de la pression diplomatique occidentale croissante sur Kabila, il n’est pas exclu que comme en 2011, la GR réprime violemment les contestataires du régime. Une occasion que pourrait saisir la communauté occidentale pour traduire l’autorité fonctionnelle de la GR,Olenga, à la CPI. 
Le Gén Jean-Claude Yav Kabej pour assister et surveiller Olenga à la maison militaire ?
Deux Katangais, le général Jean-Claude Yav Kabej, (ancien directeur des renseignements militaires, Démiap) qui a, avec son frère ethnique Kalev Mutond (chef du service de renseignement civil, ANR), joué un rôle central dans les contacts secrets entretenus entre Kinshasa et Kigali depuis le déclenchement des violences en cours au Nord-Kivu à partir 2012, se voit être désigné comme chef d’état-major adjoint de la maison militaire du président chargé des opérations et des renseignements. A ce titre, il n’est pas exclu qu’il est placé à ce poste pour suivre à la trace les activités de son chef direct général Olenga. Le chef d’état- major de la maison militaire qui sera chargée de commander la Garde républicaine n’est pas encore désigné, ce sera fait au retour du président des Etats-Unis. C’est l’actuel homme de confiance, le général Hugues Constantin Ilunga Kampete, (Mulubakat) dont nous avons à plusieurs fois parlé dans nos précédentes publications, qui a été désigné comme commandant intérimaire de la garde républicaine par Kabila et Olenga. Cela tend à confirmer notre dernière analyse sur la neutralisation des officiers frondeurs de la GR par Kabila qui les a éloignés des postes de commandement de cette garde prétorienne.
Réactions de l’opinion : Grande joie pour les uns et consternation pour les autres
D’après l’analyse des informations recueillies par nos sources auprès des militaires et des civils, l’opinion semble partagée et le jugement se fait surtout sur base des intérêts privés des personnes interrogées. Ainsi, pour la majorité de la population de l’intérieur du pays, nous renseigne une source de renseignement militaire, c’est le sentiment de déception qui se lit dans les visages. Cependant, seuls les kinois se disent contents de la nomination du Général Amisi à cause de son mécénat sportif en faveur du club phare de la capitale, l’AS Vita Club, demie finaliste de la champion’s league africaine. Pour les militaires, hormis ceux qui se retrouvent dans la nouvelle mise en place, environ 1%, la majorité reste très mécontente car elle s’attendait à ce qu’on nomme à la tête de l’armée une forte personnalité capable de changer les choses ou d’accélérer la réforme de l’armée et sa montée effective en puissance sur le terrain. Les militaires avaient opté pour une personne comme Olenga, proche et sociable avec les troupes mais aussi dont «  la brutalité allait secouer et booster les choses et en plus dans l’arrière-pays il est aimé sauf par les kinois qui aiment l’oisiveté et puisque avec lui c’est la rigueur alors les kinois l’apprécient peu ». Les militaires regrettent le maintien du Général Didier Etumba qu’ils jugent « amorphe et carriériste car il ne s’occupe que de son Cabinet, de son Chef et des officiers de son petit cercle social oubliant les pauvres petits soldats sur le terrain, malgré ses hautes études dans une grande académie occidentale ».
Une Prolifération des échelons qui produira un résultat contreproductif sur le terrain
L’Article 105 de la loi organique sur les FARDC établit, en plus de 3 zones de défense, 10 nouvelles Régions militaires correspondant soit aux limites actuelles des provinces administratives ou aux limites actuelles des entités territoriales (provinces ou districts regroupés) articulées de la manière suivante :
Selon l’ex-colonel de la DSP, Antoine Kasongo : « La nouvelle restructuration des FARDC nous amène à faire des commentaires suivants: Dans sa conception actuelle, la création des zones de défense en maintenant les régions militaires ajoute un échelon de plus sur le plan tactique. Quel est l’échelon de la zone de défense? Corps d’armée, division? Et de la région militaire? La loi a été violée parce que la zone de défense doit être commandée par un officier ayant la qualité de BEM (Lire Breveté d’état-major) ou TEM (Lire : technicien d’état-major). »
« La zone de défense n’est pas une innovation, elle est une copie de l’organigramme de la Force publique (du Congo-Belge) 1er Groupement : les provinces administratives du Kasaï et du Katanga ( QG à Lubumbashi ) ; 2èmeGroupement : les provinces administratives de l ‘Equateur et de Léopoldville (Ndlr qui comprenait également le Bas-Congo et le Bandundu QG à Kinshasa) et 3ème Groupement : les provinces administratives du Kivu et Orientale (QG à Kisangani). Avec ces deux échelons chevauchés, il y a une pléthore du personnel. Le commandant de la zone de défense sera assisté par deux adjoints, l’un chargé des opérations qui aura à son tour deux adjoints T2 ( Renseignements) et T3 (organisation, entraînement et opérations) l’autre chargé de l’administration et logistique qui aura deux adjoints T1 (administration) T4 (logistique), il faudra Ajouter à cela le chef d’état-major. La même organisation est reprise pour la région militaire. Vive les chaînes de commandement et de logistique« , poursuit-il.
« La publication de ses ordonnances permet à l’ennemi potentiel de ne fournir aucun effort de recherche de renseignements sur les FARDC. La menace, la configuration du terrain et les moyens disponibles n’ont pas été les éléments d’analyse pour mettre cette restructuration en place. Quant aux nominations il y a à boire et à manger. Néanmoins, il faut reconnaître qu’il y a des officiers qui méritent leurs fonctions. Il est inutile de stigmatiser les origines de certains. Par exemple le lieutenant général Dieudonné BANZE ( EFO 8, Infanterie, TEM) Le général major Prosper NABYOLWA ( EFO 5, Artillerie, para commando TEM)», conclut le col Kasongo ‘Kava’.
Réagissant au commentaire du Lt-Col Kasongo, un ancien officier de la Garde Civile sous le pseudonyme de TROLLécrit ceci : « M. A. Kasongo Munkonkole, souvenez-vous de la triste histoire des « enveloppés » quand Mobutuassassinait et révoquait des rangs des FAZ tous les non-originaires de l´Equateur et de la province Orientale. Ce que vous désignez par « stigmatisation » est une précaution utile. Car ceux qui ont souffert des discriminations et des injustices dans les FAZ, Garde Civile ou FARDC ne peuvent jamais fermer les yeux quand les risques de voir la défense de la RDC être minée par les mêmes pratiques sont toujours d´actualité! Vous avez raison de souligner cette « dysfonctionnement » entre les zones de défense et les régions militaires qui peut nuire encore plus la gestion de la défense au Congo ».
Les Efoistes toujours plus appréciés que les Ermistes
Hormis Didier Etumba (ERM-Belgique), tous les autres chefs d’état-major (Force terrestre, Force navale et force aérienne), plusieurs responsables des unités stratégiques sont des anciens officiers formés à l‘Ecole de formation d’officiers de Kananga. Les anciens diplômés de l’académie militaire belge se font rares aux avant-postes militaires en RDC. Est-ce la preuve de l’absence d’influence d’Etumba sur l’armée. Car parmi les Ermistes, on retrouve ici et là le général Moya, Dzaringa (Kivu avec ascendants Tutsi qui se retrouve tout de même mieux placé aux côtés deAmisi ???), André Matutezulwa (Chargé de l’administration et logistique à la 12ème RM au Bas-Congo) et Lukama(Groupement des Ecoles militaires), des fonctions de garage.Les autres généraux Ermistes comme Kabeya Kongolo, MwipatayiKitenge Tundwa (ancien responsable de la Démiap et qui serait malade) ou Ukaba ne sont tout simplement pas repris. Un officier dit même que c’est ridicule pour le général Moya qui est poussé vers la porte de sortie.
Que conclure ou comment interpréter tout cela?
Par cette nouvelle mise en place empreinte d’une connotation plutôt ethno-régionale et népotique, Kabila veut d’abord montrer à tous que le seul maître à bord des FARDC c’est lui et personne d’autre. Ensuite, Kabila confirme sa sympathie ethnique envers les Tutsis et les anciens officiers rebelles, responsables des guerres et des massacres à l’est du pays. Il cherche également à consolider son ancrage katangais.
Mais Kabila veut surtout s’entourer des généraux de combat qui ne reculeront pas lorsqu’il faudra affronter les contestataires dans les zones qui lui sont hostiles. Nous en voulons pour preuve la nomination du général Camille Bombele Luwala à la tête de la 14ème Région militaire correspondant à la ville de Kinshasa. Ce général était le T3 (chargé des opérations) de la GR. C’est sous ses ordres que la GR a réprimé dans le sang les manifestants hostiles au candidat Kabila en novembre 2011 ou encore le massacre des adeptes du « prophète » Mukungubila en décembre 2013. Avec Tango FourKabila lance un signal fort d’intimidation à l’égard des Kinois. Cela lui suffira-t-il pour perpétrer son coup de force en 2016 ? Une autre inquiétude,selon un officier en poste à Lubumbashi, « résultede la composition de la 2ème Zone de défense qui englobe les provinces du Kasaï-occidental, du Kasaï-oriental et du Katanga dans leurs limites actuelles et commandée par Jean-Claude YavL’opinion suspecte un complot contre l’intégrité de la République au cas où Kabila ne parvient pas à se maintenir au pouvoir, perd Kinshasa et se replie au Katanga comme du temps de Tshombe. Nous risquons de vivre le pire au Katanga avec les mouvements indépendantistes! On ne comprend pas comment toute cette zone de défense ainsi que la région militaire du Katanga (22ème région militaire commandée par le général Philemon Yav) ne soient complètement dirigées que par des katangais d’origine dans des postes stratégiques dont la plupart qui appuient ces indépendantistes. Il y a plus que probablement anguille sous roche »!
L’analyse de cette mise en place nous pousse à avancer que ces nominations sont davantages motivées par des considérations politiciennes internes au Congo que par une réelle volonté de mettre à la tête des FARDC des officiers à même de défendre l’intégrité de la RDC. La loyautéaun président et l’appartenance à sa sphère ethno-régionale a hélas guidée Kabila dans le choix des généraux à ces postes stratégiques pour la RDC. Il est étonnant de voir que bon nombre de généraux promus ont fait partie des rébellions qui ont été soutenues par Kigali. C’est comme si le chef de l’Etat congolais éprouve du mal à couper le cordon ombilical de son passé militaire avec le FPR rwandais et de ses relations cordiales avec Kagame. Il suffit de se rendre compte que la plupart des officiers T2 (chargé des renseignements) et T3 (chargés des opérations) d’une majorité des unités dans les zones sensibles, sont soit Katangais, soit Tutsis ou alliés à l’ethnie Tutsi par ascendance, alliance ou proximité ethnique (Hema, Hima). On est donc loin du souci de mettre en place une armée républicaine et apolitique à vocation nationale. Par cette mise en place, comme nous l’avons signifié dans une interview accordée à la radio Alger ce 21 septembre : , c’est en rapport avec les échéances électorales à venir et surtout la fin de mandat présidentiel, et non vers  des menaces d’intégrité de la  RDC, qu’il faudrait surtout interpréter les récentes nominations au sein des FARDC. Les nominations qui laissent un goût amer au sein du personnel des FARDC, à en croire les premières impressions recueillies sur le terrain.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC

[1] Suite à l’offensive du M23 à Bunagana, le 6 juillet 2012, le Gen. Vainqueur Mayala et 600 soldats FARDC ont fui à Kisoro en Ouganda et abandonné un énorme stock d’armes lourdes, de munitions et de chars (Virunga News, 6/07/2012). Selon l Lt-Col Eric Mankesi, (responsable de l’administration militaire à Goma en 2012 et 2013), il s’agissait d’un acte délibéré de sabotage au départ d’un ordre de cessez-le-feu émanant du Gen Amisi Tango Fouret de rassemblement des troupes FARDC en un lieu donné et c’est à ce momoent qu’ils seront pris de revers par le M23.

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