La marche organisée samedi 27 septembre par l’opposition pour exprimer son refus de laisser le pouvoir modifier la constitution est le principal sujet traité par la presse quotidienne kinoise de ce jour.
LE PHARE ouvre cette revue en titrant « Marche monstre contre la révision constitutionnelle : pari gagné pour l’opposition à Kin »
Le front du refus contre la révision constitutionnelle a gagné son pari en mobilisant des dizaines de milliers des kinois dans son combat contre « la monarchisation » du pouvoir en République Démocratique Congo.
Tôt le matin le samedi dernier déjà, la place de l’Echangeur dans la commune de Limete, convenue comme le point de rencontre, a été envahie par les militants de l’opposition venus de quatre coins de la capitale. Les motocyclistes appelés communément «wewa » se sont invités à la manifestation en improvisant une caravane motorisée. Des militants de l’UDPS, UNC, UDEMO, MPCR, RCD/KLM, PK, CDR, PT, etc ont envahi le boulevard Lumumba munis de leurs calicots, banderoles, sifflets, tambours sur lesquels l’on pouvait lire « NON à la monarchie présidentielle », »libération des détenus politiques », « dialogue politique à l’immédiat ». Ils ont saisi cette occasion pour réclamer le dialogue politique sous l’égide de la communauté internationale via la MONUSCO conformément à l’esprit de l’Accord-Cadre d’Addis Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
LA TEMPETE DES TROPIQUES note qu’après le rendez-vous manqué du 20 septembre, l’opposition a organisé une marche réussie ce samedi 27 septembre. «La manifestation, débutée à partir de l’échangeur de Limete, a abouti au terrain du boulevard Triomphal, en face du stade des martyrs. Le quotidien précise que c’est vers 11 heures que la manifestation a démarré, avec Bruno Mavungu, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Vital Kamerhe, président de l’Union de la nation congolaise (UNC), et d’autres tenants des formations politiques de l’opposition. Outre la dénonciation de toute tentative de modification de la constitution, l’opposition exige la libération immédiate de tous les détenus politiques actuellement incarcérés à la prison centrale de Makala.
LA PROSPERITE titre : «A la tête de la marche contre la révision constitutionnelle : opposition, Vital Kamerhe, Bruno Mavungu… réclament le dialogue politique!»
Selon le journal, c’est une marée humaine qui a battu le macadam samedi 27 septembre à Kinshasa, à l’initiative des forces politiques et sociales pour l’unité, de la place Échangeur de Limete jusqu’au Boulevard Triomphal, lieu prévu pour le meeting, soit plus de deux heures de marche, sous un soleil de plomb, le trajet n’a pas eu raison de la détermination des manifestants.
«L’objectif visé était de dire ‘’NON’’ à la révision de la Constitution. OUI au dialogue sans exclusive, conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’Onu. OUI à l’alternance pacifique en 2016», rappelle le quotidien.
«Sous les applaudissements frénétiques de l’assistance, Vital Kamerhe a galvanisé la foule, en prenant la parole, parmi tant d’autres. Le leader de l’UNC a saisi cette opportunité pour demander au Chef de l’État d’honorer sa promesse, celle de garantir le respect de la Constitution», explique-t-il encore.
FORUM DES AS souligne dans son éditorial que la marche de l’opposition s’est déroulée sans incidents notables. Des leaders de l’opposition et leurs partisans ont, en effet, battu le pavé librement tout en scandant dans toutes les langues le « touche pas à ma Constitution ».
La manif a eu pour cadre le cœur de la capitale. Une scène digne des pays de vieille tradition démocratique. En un mot comme dans mille, la démocratie, dans son versant liberté d’expression sort renforcée de la manif de l’opposition. Les opposants ont crié leur non à la révision constitutionnelle. Ce qui est parfaitement normal.
Dans son éditorial du jour, LE POTENTIEL salue une marche dans la bonne direction pour la démocratie. En effet, selon le journal, la bonne organisation de la marche de ce samedi est une preuve qui illustre qu’il est bien possible pour l’opposition d’organiser des manifestations politiques pacifiques si le pouvoir a la volonté de les autoriser et de bien les encadrer. « Les arguments souvent avancés par la Majorité pour interdire les manifestations de l’opposition, en dépêchant la police, qui avec brutalité disperse les marcheurs, viennent d’être battus en brèche par la pratique», soutient le quotidien qui ajoute que « l’opposition est capable d’organiser des manifestations, sans nécessairement provoquer des casses. La Majorité aux affaires vient également de prouver à la face de la Nation qu’elle peut accepter la contradiction, même contre ses intérêts les plus vitaux».
LE POTENTIEL salue donc l’attitude du Gouverneur de Kinshasa qui a autorisé la manifestation. «Le gouvernement devra encourager pareille attitude auprès des gouverneurs des provinces afin d’offrir de l’air non pollué à la respiration de la jeune démocratie congolaise», selon le quotidien.