Les négociations sur le nuclaire iranien devraient être, une fois de plus, ajournées. Un nouveau compte à rebours a démarré. Malgré d’intenses tractations, les discussions ne vont certainement pas aboutir à Vienne. Le groupe des « 5+1 », les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne, ainsi que les responsables iraniens n’ont toujours pas trouvé de solution.
Avec notre envoyé spécial, Sami Boukhelifa
Les négociations à Vienne sur le nucléaire iranien devraient être ajournées ce lundi 24 novembre pour - peut-être - reprendre à la mi-décembre, à Oman. Entre-temps tout reste en l’état, c'est-à-dire, il n'y aura pas de nouveaux allègements mais pas de nouvelles sanctions non plus contre la République islamique. En contrepartie, Téhéran s’engage à maintenir son programme nucléaire au stade actuel. Si ce scénario se confirme officiellement ce serait un sacré revers qui affaiblirait les présidents américain et iranien. Barack Obama et Hassan Rohani ; ils sont déjà très critiqués chacun dans son pays par les opposants à un éventuel accord. Ce matin, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a rencontré pour la septième fois son homologue iranien Mohamed Javad Zarif.
Pour cette dernière ligne droite on est également sorti du cadre des entretiens bilatéraux. Les chefs de la diplomatie des six grandes puissances et l’Iran sont en ce moment même réunis autour d’une même table pour une séance plénière. Chaque partie avait promis de ne pas renoncer à l'espoir d'un règlement politique qui mettrait fin à douze ans de relations tumultueuses entre l'Iran et les Occidentaux. Mais ce n’est apparemment pas aujourd’hui que cette promesse sera tenue.
L'Iran est il en mesure d'avoir la bombe à plus ou moins brève échéance ?
par Nicolas Falez
par Nicolas Falez
Pour fabriquer une bombe atomique, il faut de l'uranium hautement enrichi. Jusqu'à présent l'Iran n'a produit que de l'uranium enrichi à 5% ou 20%. Mais ces dernières années, sa maîtrise de la technologie nucléaire a progressé. C'est pourquoi l'un des points clés de la négociation actuelle porte sur le nombre de centrifugeuses en Iran, car ce sont ces machines qui permettent l'enrichissement. L'autre filière nucléaire est celle du plutonium, qui comme l'uranium, peut avoir un usage civil ou militaire. C'est pour cela que la centrale iranienne d'Arak, dédiée à cette technologie, est aussi l'un des dossiers sensibles.
Enfin pour produire une bombe, il faut passer par des étapes techniques spécifiques. C'est pourquoi l'Iran est interrogé depuis des années sur les « possibles dimensions militaires » de son programme nucléaire. Et c'est pour cela que les mesures de transparence et de vérification sont indispensables à tout accord avec Téhéran. Les puissances qui négocient avec la République islamique veulent s'assurer que celle-ci n'accède pas au seuil technologique lui permettant de se doter de la bombe en quelques mois, si elle le décidait. Le chemin qui sépare l'Iran de la bombe doit plutôt se compter en années, selon le groupe des « 5+1 ». L'Iran est membre du TNP, le Traité de non-prolifération nucléaire qui garantit à ses membres l'accès à la technologie nucléaire civile à condition de ne pas se doter de l'arme atomique.