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Spécial DESC – Les pilotes ukrainiens de la Monusco dupés par le renseignement militaire congolais / DESK WONDO

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par FreeDiomi le 28 novembre 2014
CHAR DE COMBAT
 
28 nov, 2014 – 7:39

L’arrestation des casques bleus ukrainiens : Les effets

géostratégiques de la guerre en Ukraine projetés en RDC

Sous la coordination de Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Casques Bleus Ukrainiens ONU RDC
La nouvelle de l’arrestation, le mercredi 26 novembre dans l’après-midi à l’aéroport de Goma au Nord-Kivu, des quatre pilotes de la composante aérienne de la MONUSCO avec des tenues militaires de la Garde républicaine, chargée de la protection présidentielle, a fait l’effet d’une bombe congestionnant les réseaux sociaux congolais.
Célestin Sibomana, attaché de presse du gouverneur de la province du Nord-Kivu a confirmé l’arrestation mais parle plutôt de trois militaires ukrainiens et un Congolais. Il a précisé que les trois casques bleus ont été interpellés pour détention illégale des tenues militaires des FARDC. Selon lui, les quatre hommes se préparaient à partir pour une destination non précisée lorsque leur lot de tenues qui étaient emballées a été découvert lors d’une fouille des services de sécurité. Le général de brigade Emmanuel Lombe, commandant de la 34ème région militaire du Nord-Kivu, a pour sa part livré une toute autre version, expliquant que les trois Ukrainiens sont des pilotes qui venaient de quitter l’aéroport quand ils ont été appréhendés dans un minibus, précise l’agence de presse française AFP. Le porte-parole militaire de la Monusco, Prosper Félix Basse, rapporte qu’à l’interrogatoire qui a eu lieu au siège de la 8è région militaire, l’un des casques bleus arrêtés a affirmé avoir voulu acheter ces tenues pour les utiliser à la chasse de retour chez lui en Ukraine.

Anguille sous roche

La manière dont cette information a été médiatisée par la presse congolaise officielle, généralement atone sur l’enlisement militaire à Beni, a vite convaincu les analystes de DESC, sur base de derniers développements de l’actualité en RDC, à chercher les mobiles de cette affaire ailleurs. Ce, d’autant que ces arrestations surviennent dans un climat d’enlisement sécuritaire dans le Nord-Kivu, tout particulièrement dans la zone appelée Grand-Nord autour de Beni, où plus de 200 personnes ont été tuées en moins de deux mois dans des massacres à l’arme blanche attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), selon l’AFP.
Un autre élément qui a conforté le doute de DESC est le fait que ces arrestations concernent les militaires ukrainiens. Pourtant, dans ses publications antérieures, DESC a livré plusieurs informations relatives aux relations privilégiées qu’entretenaient le pré-carré militaire présidentiel de la RDC et l’Ukraine dans la vente et le trafic d’armes. Jusqu’il y a peu, avant la chute de Viktor Yanoukovytch, l’Ukraine était le plus grand fournisseur en armes et matériels militaires de la RDC. Sans hésitation, notre flair de criminologues(Jérôme Kengawe et Jean-Jacques Wondo) nous a recommandé la prudence.

Car le scénario rocambolesque de cette arrestation, digne d’une fiction, laissait transparaître un montage savamment orchestré par le régime congolais pour plusieurs raisons. Et nous ne nous sommes pas trompés.

Pilotes Ukrainiens-monusco_14_004C’est ainsi que DESC s’est livrée à la quête, la récolte, le traitement et l’analyse des informations pour connaître le dessous des cartes de cette affaire. Pour DESC, il paraissait évident qu’un tel trafic ne peut se faire sans la complicité de certains officiels militaires de Kinshasa qui gèrent le matériel militaire, qui plus est, de la garde présidentielle. Ces tenues, en apparence originales et non pas contrefaites, ne sont pas fabriquées à Goma. Elles proviennent de Kinshasa, plus que probablement d’une haute source hiérarchique officielle.

1°) La présence de la MONUSCO gênerait les plans des pyromanes de l’Est du Congo

Même s’il ne fait l’ombre d’aucun doute sur l’inefficacité et de la mission de l’ONU en RDC, il ne faut pas surtout perdre de vue que les relations entre la MONUSCO et le Rwanda ainsi que celles entre Martin Kobler et Joseph Kabila se sont nettement détériorés depuis la défaite du M23, issu du CNDP, l’allié politique de Kabila lors des élections du 26 novembre 2011.
Nos lecteurs doivent se rappeler que le jeudi 20 novembre, un convoi de la patrouille de dix policiers de la MONUSCO a essuyé des rafales de tirs nourris des assaillants postés de part et d’autre de la route pendant 30 à 45 minutes, dans une zone contrôlée par les FARDC. Cette attaque a eu lieu au même endroit que le colonel Mamadou Ndala a été tué par un tir de roquette le 2 janvier 2014. Il s’agit d’une zone contrôlée par les FARDC. Ce qui est surprenant est que cette attaque survient quelques jours après que Martin Kobler ait décidé de faire de la situation de l’insécurité à Beni la priorité des actions de la MONUSCO.

C’est comme si cette présence de la MONUSCO dérangeait un des groupes politiques (le camp Kabila et le camp Mbusa Nyamwisi) antagonistes dans le conflit à Beni[1], qui craindrait que l’on découvre que les massacres de Beni soit l’œuvre d’un groupe autre que l’ADF.

Selon une élite locale de Beni qui a contacté DESC, “la MONUSCO commence à suspecter les FARDC. selon les témoignages de plusieurs gens sur place, il est quasi impossible que ces gens opèrent librement dans ce rayon, sans être appréhendés… comme je t’avais dit, c’est clair que c’est un montage…et je pense que c’est Mundos avec l’aide de Aigle Blanc… KAKOLELE[2] qui serait à Nairobi. »
Le 26 novembre 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné dans les termes les plus forts les massacres de civils dans la région de Beni, estimant de la plus haute importance que le gouvernement de Kinshasa redouble d’efforts pour protéger les civils. Le Conseil a appelé toutes les parties à coopérer pleinement avec la MONUSCO, soulignant que toute tentative pour affaiblir la capacité de la Monusco à accomplir son mandat ne (serait) pas tolérée et que les responsables d’attaques contre les Casques bleus (devraient) rendre des comptes.
Dans le même registre, l’Union Européenne (UE) a enchainé ce 26 novembre, par la voix de son porte-parole en appelant les autorités de la RDC à faire toute la lumière sur les exactions commises à Beni et à poursuivre les coupables. L’UE exige aux les autorités congolaises, conjointement avec la mission des Nations Unies, de tout faire pour protéger les populations civiles. « Ces violences rappellent le besoin urgent pour toutes les parties prenantes de mettre en œuvre l’Accord-cadre de Paix, de Sécurité et de Coopération, dont la lutte contre les groupes armés et contre l’impunité constituent des priorités fondamentales. L’Union européenne rappelle son soutien au mandat de la Monusco et condamne avec fermeté les attaques dont l’opération des Nations Unies a fait l’objet au cours des dernières semaines. » Les Etats-Unis, de leur côté, se disent « très préoccupés par de nombreuses attaques contre les civils à Beni au Nord-Kivu« . Ils intensifient la pression sur le Gouvernement congolais qu’ils appellent  à « ouvrir une enquête approfondie et à faire en sorte que les auteurs de ces crimes rendent comptes« .
Ces trois déclarations illustrent, dans un langage diplomatique subtil,  que la responsabilité du gouvernement de la RDC est pointée dans la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu.
Une autre raison qui explique que la présence de la MONUSCO dérange le régime Kabila et ses alliés régionaux (Rwanda et Ouganda) est que depuis le début de cette année, la MONUSCO a transféré son quartier général et le gros de ses troupes à l’Est de la RDC, l’épicentre de la crise régionale. Ce qui n’est pas du goût de certains responsables politiques congolais et régionaux qui voient en cette stratégie un moyen de contrecarrer leurs plans incendiaires dans la région. En même temps, de façon paradoxale, une autre opinion publique congolaise y voit une matérialisation du plan de la balkanisation de la RDC.
Pour rappel, le 28 mars 2014, le Conseil de sécurité, par sa résolution 2147, a prorogé jusqu’au 31 mars 2015 le mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo et de sa brigade d’intervention à titre exceptionnel…, dans les limites de l’effectif maximum autorisé de 19.815 militaires, 760 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1050 membres d’unités de police constituées. Dans la même résolution, le Conseil a noté la nécessité d’une stratégie de sortie clairement définie et a décidé que les reconfigurations futures de la MONUSCO et de son mandat seront fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et des progrès vers la réalisation des objectifs fixés conformément aux trois priorités énoncées dans le concept stratégique, à savoir la protection des civils, la stabilisation et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la République démocratique du Congo et la région.
Mais à l’approche de la fin du mandat présidentiel de Kabila en 2016, les autorités congolaises veulent à tout prix le départ de la MONUSCO avant décembre 2016. Cela leur permettrait de recourir la méthode de « huis clos » appliquée par Kagame au Rwanda en 1994 avec le slogan « MINUAR[3] dehors » qui lui a permis de se lancer à son tour aux massacres en vase clos. De même, face aux obstacles politiques et diplomatiques croissants qui amoindrissent les possibilités pour Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, l’option militaire par la répression brutale de ses contestataires et des populations civiles ainsi que par l’instauration de l’instabilité au pays, reste la seule stratégie plausible qu’il privilégie. Malheureusement, en faisant le tour des réseaux sociaux, que n’a-t-on pas lu un peu partout des déclarations tout autant émotives qu’irrationnelles des congolais, toutes tendances confondues, réclamant à cor et à cri le départ immédiat de la MONUSCO. C’est le goulot d’étranglement dans lequel le régime Kabila semble enfermer les naïfs incapables de comprendre les enjeux du moment en RDC. Et il est en passe de réussir son piège. Heureusement que pour DESC, c’est à dessein qu nous avons choisi la devise : « Connaître pour Agir« .
Nous le répétons, DESC est d’avis et l’a relevé à plusieurs reprises, avec énergie, que la mission de l’ONU en RDC est un échec (http://desc-wondo.org/dossier-onu-rdc-la-resolution-2098-et-la-brigade-dintervention-un-an-apres-et-puis-wondo/). Cependant, DESC appelle l’opinion à faire preuve d’effort intellectuel pour ne pas tomber  dans le simplisme émotionnel binaire et manichéen amenant l’opinion à mordre à l’hameçon de la manipulation tendu par le régime de Kinshasa sans faire la part des choses. Nous posons la question objective suivante : A qui va profiter le départ de la MONUSCO, quoique défaillante, en 2016 ? Cette MONUSCO qui est en conflit ouvert avec le Rwanda et Kabila ?

Pour preuve, une source diplomatique africaine à New-York nous a fait part d’un document secret qui circule au siège de l’ONU à l’initiative de la Russie et de la Chine, deux alliés diplomatiques de Kabila dans sa stratégie de se maintenir au pouvoir en 2016.

Ce document plaide pour un réduction drastique, par retrait graduel, des effectifs de la MONUSCO dans les mois à venir, L’argument développé est que les troupes de l’ONU peuvent être redéployées ailleurs (RCA, Soudan du Sud, Mali) où elles sont en sous-effectifs. Dans ce plan de désengagement des casques bleus onusiens, les troupes combattantes de la MONUSCO doivent quitter la RDC au plus tard en juin 2016. Alors que Kobler a séjourné à New-York à la fin du mois d’octobre 2014 pour plaider en faveur du maintien de la MONUSCO dans son format actuel. Mais malheureusement pour Kobler, nous dit notre source, « la Russie et la Chine lui ont opposé une fin de non-recevoir. Kobler n’a pas pu convaincre le Conseil de Sécurité ».

2°) Les effets géostratégiques de la guerre en Ukraine projetés en RDC

T-64AK_at_the_T-34_Tank_History_Museum
Modèle de char T-64
Comme signalé dans une précédente analyse, pendant la caserne de la garde républicaine était le théâtre d’une attaque armée le 22 juillet à Kinshasa, le général d’armée François Olenga, alors chef d’état-major de l’armée de terre, se trouvait à Kiev en Ukraine sur invitation des autorités ukrainiennes de la firme UkrOboronExport. Une société ukrainienne de production, de vente et d’exportation d’armement. Cette firme a été nationalisée en janvier 2011 par l’ancien président Viktor Yanoukovytch, grand ami de Joseph Kabila[4]. Cependant, depuis sa fuite en Russie, les nouvelles autorités ukrainiennes, soutenues par les Etats-Unis et l’Union européenne, sont inquiètes de voir la RDC se rapprocher davantage de Moscou pour l’achat de l’équipement militaire des FARDC. Ce rapprochement avait pour objectif de contrer la menace américaine contre la révision de la constitution par Kabila. C’est ainsi que Kabila est parvenu à entrer en contact avec le président russe, Vladimir Poutine, via Sergei Ivanov, le vice premier ministre russe et ancien patron du FSB (Service secret russe). Ce dernier est un vieil ami du Général François Olenga, l’actuel bras de Kabila. D’ailleurs après sa récente visite en Ukraine, le général Olenga devrait discrètement passer par Moscou en provenance de Minsk pour rencontrer quelques officiels russes. Au menu des rencontres, Kremlin et Kinshasa planifient les détails d’une visite officielle de Kabila à Moscou et vice-versa[5].L’Ukraine craint que cela menace les accords conclus par le passé entre la RDC et la société UkrOboronExport. La visite du général Olenga à Kiev visait à rassurer les nouvelles autorités ukrainiennes que la RDC va respecter ses engagements envers l’Ukraine et continuer à s’y approvisionner pour une grande partie de son matériel militaire[6].

Cependant, ces informations très confidentielles livrées par DESC, ont suscité l’attention des services américains et occidentaux. Ces derniers ont fait pression sur les autorités ukrainiennes afin de bloquer les livraisons d’armes commandées par la RDC en Ukraine de la même manière que la France reporte « jusqu’à nouvel ordre » la livraison d’un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie en raison de la dégradation de la situation dans l’est de l’Ukraine.

Nous avons alors contacté nos sources militaires de la Démiap et de la GR pour nous éclairer à ce sujet, la confirmation de nos doutes n’a pas tardé.
Question DESC (JJW) : « Cher ami, à la vue des images et à l’analyse des déclarations officielles, voici mon analyse à chaud : Les Ukrainiens sont des alliés du régime Kabila auquel ils vendent des armes et divers matériels militaires. Pour moi, ça ressemble à un montage du régime qui souhaite le départ de la Monusco car la présence de la Monusco dérange le stratagème mont par Kinshasa des faux ADF à Beni. Prudence… Et menez des enquêtes parallèles sur le terrain. Les trafics pareils se font avec la bénédiction de Kin qui fournit ces tenues… Il faut clarifier la traçabilité de ce trafic jusqu’à remonter à la source… Car on a l’impression d’avoir affaire à des personnes présentées comme étant des bouc-émissaires. »
Nous vous livrons ci-dessous la réponse détaillée reçue de Kinshasa :
« Ce n’est pas possible, tu n’est pas très loin de la vérité Jean-Jacques! Effectivement, il y a une forte tension entre Kiev et Kinshasa depuis plusieurs mois, précisément depuis les dernières livraisons d’armes ukrainiennes au Fardc en mars -avril 2014 (Ndlr : signalées par DESC[7]). L’actuel gouvernement ukrainien pro-occidental a, sous prétexte de la guerre dans l’Est de l’Ukraine (à Donbass), refuse de livrer un deuxième lot important de chars d’assaut T-64 M et divers autres matériels militaires achetés par la RDC. Toutes ces armes sont transférées à la Garde nationaleukrainienne nouvellement créée. Mais il s’agit là juste d’un prétexte. La vraie raison de ce refus est le rapprochement significatif entre Moscou et Kinshasa, comme tu l’as mentionné à plusieurs reprises[8].
Le changement de régime à Kiev, où les amis du boss (Joseph Kabila) et d’Olenga ne sont plus aux affaires, et surtout les pressions discrètes des occidentaux sur le nouveau pouvoir à Kiev pour limiter ses ventes d’armes à la RDC qui est devenue un allié de Moscou sont à la base de l’affaire des casques bleus arrêtés hier à Goma. »
« Il s’agit d’un marché des matériels militaires équivalents à plusieurs dizaines de millions de dollarsque l’Ukraine doit à la RDC. Pour la RDC, l’Ukraine doit soit livrer les armes commandées ou restituer l’argent immédiatement. Le boss est très en colère et très impatient. C’est la raison pour laquelle le Gen. Olenga a fait plusieurs aller-retour entre Kinshasa et Kiev pour tenter de régler ce dossier à l’amiable. Il y a d’ailleurs séjourné la semaine passée en faisant un saut à Frankfurt en Allemagne pour visiter à sa famille . »
« Selon mes contacts de l’entourage du président, ce deuxième lot de matériels militaires est plus important et plus nombreux que les livraisons d’avril-mai 2014. Mais toutes ces armes ont été commandées à l’époque de Ianoukovitch, le cher ami du boss. Il s’agit d’une centaine de chars et autres véhicules blindés ainsi que divers autres matériels militaires et armements de haute qualité. Mais je n’ai pas encore tous les détails précis sur ces armements à part les chars T-64. C’est pour cela que le président et très remonté (ou fâché) et a demandé au Chef de la Maison militaire, le Gen. Olenga, de régler ce problème au plus vite. »
« Mais face aux tergiversations du président ukrainien, Petro Oleksiovytch Porochenko, le pouvoir congolais, sous l’impulsion du FSB russe, a depuis lors décidé de faire pression sur Kiev en prenant des otages. Sachant que plusieurs casques bleus de la Monusco sont très crapuleux et impliqués dans divers trafics illicites, ils ont décidé de piéger le détachement militaire ukrainien de la Monusco de Goma. Il s’agit d’une section de de pilotes et mécaniciens hélicoptères Mi-24/35 Hind et Mi-8/17 Hip et d’avions de transport Iliouchine 76 candid. »
« Ils se sont faits piéger comme des gamins. Cette opération de vrai faux trafic de tenues de la GR date de plusieurs mois selon un contact très sûr de la Démiap[9] extérieure. Maintenant qu’une dizaine de militaires ukrainiens sont pris la main dans le sac, le pouvoir congolais a gagné sur deux tableaux :
1°) le Gouvernement de Kiev va capituler en livrant les armes commandés et déjà payées par la RDC étant donné que la RDC n’est pas sous embargo militaire depuis mars 2008. L’Ukraine n’a aucune raison valable de retarder ces livraisons d’armes. »
2°) La Monusco et son chef (Martin Kobler) sont totalement discrédités auprès de l’opinion publique par cette arrestation. Et la RDC dispose de tous les arguments en sa faveur pour déposer très prochainement, à l’initiative de la Russie, un projet de résolution du retrait total de la Monusco ou sinon de la réduction drastique de ces effectifs en RDC avant décembre 2016. Comme vous l’avez pressenti dans notre échange, Olenga et Kabila ne sont pas étrangers à ces arrestations. Vous pouvez le vérifier et contre-vérifier par les techniques d’usage. Martin Kobler est l’une des personnes que le boss déteste foncièrement, et il a promis de le ridiculiser en estimant qu’il le tient à la cravate maintenant. Basimbisi Monusco touche (on a piégé la MONUSCO). »
« Maintenant qu’ils tiennent des otages, des négociations sérieuses vont commencer avec Kiev et demain (Jeudi 27 novembre) déjà tous les prisonniers ukrainiens seront transférés à Kin. »
« L’Ukraine se défend toujours en disant qu’il faut attendre que la situation se calme dans la région de Donbass (est ukrainien) pour honorer ses engagements de fourniture d’armes vis-à-vis de Kinshasa. Mais le Gen. Olenga n’en croit pas un mot. Certainement, parce qu’il est bien renseigné par le FSB (service de la renseignement russe) qui a des antennes, des yeux et des oreilles disséminés partout à Kiev, jusque dans les hautes sphères du pouvoir ukrainien. »
« Bref, entre Kinshasa et Kiev, ce n’est plus le grand amour d’antan, les relations ne sont plus au beau fixescomme à l’époque de leur ami Victor Ianoukovitch ».
Par ailleurs, la nervosité de Kinshasa s’accentue par le fait que Kabila et olenga ont planifié d’organiser manœuvres militaires dissuasives de grande envergure au plateau de Bateke, au niveau du territoire de Bolobo situé à environ 300 Km de Kinshasa. Elles sont prévues pour se dérouler initialement entre la fin janvier et le début février 2015. Or le retard de la livraison de ces matériels risquent de compromettre le respect de ce calendrier même si les préparatifs semblent très avancés.

Modus opérandi du piège tendu aux casques bleus ukrainiens

« Les services congolais ont fait croire aux pilotes ukrainiens qu’ils font partie d’un réseau de trafic de tenues militaires FARDC pour alimenter des groupes armés congolais en gestation en territoire de Beni et Lubero via l’Ouganda. Et ainsi ils vendaient ces tenus aux ukrainiens à 100 dollars le kit complet. Et après, les ukrainiens les revendait via des faux intermédiaires ougandais qui travaillent pour les services secrets de la présidence congolaise à Entebbe qui avec Nairobi sont les bases arrières de ravitaillement de la Monusco en Ouganda. Les pilotes ukrainiens revendaient à leur ces tenues aux faux intermédiaires à 500 dollars le ki, soit 5 fois plus chères. Dès lors le marché devenait très intéressant et ils se sont faits piéger après plusieurs transactions. Voilà la version véridique des sources présidentielles dont tu as déjà éprouvé la fiabilité [10]avec des informations confirméepar la suite.«
En cherchant à tout prix une confrontation frontale avec l’ONU[11] qui l’a fait roitelet en RDC, Kabila, par cet énième acte de provocation, ne creuse-t-il pas davantage profondément sa propre tombe politique? Pour commencer, le Gouvernement britannique, grand allié de Kabila, vient de suspendre son programme d’aide à la réforme de la police nationale congolaise, après la publication d’un rapport accusant des policiers d’avoir assassiné ou fait disparaître plusieurs dizaines de personnes lors de l’opération Likofi (Coup de poing en lingala). Cette opération est en passe de devenir un remake de la fameuse affaire du«Massacre du campus de Lubumbashi en 1990 »  qui sonna le glas de la chute de Mobutu. Pour les Britanniques, l’avenir du programme de coopération policière en RDC sera fonction de la réponse du gouvernement de Kinshasa aux éléments graves contenus dans le rapport du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme en RDC (BCNUDH). Pour les Britanniques, l’avenir du programme de coopération policière en RDC sera fonction de la réponse du gouvernement de Kinshasa aux éléments graves contenus dans le rapport du BCNUDH.
La Grande Bretagne est l’un des principaux bailleurs pour la réforme de la PNC. Dans le cadre de son programme quinquennal en RDC, débuté en 2009, il était prévu qu’il investisse 60 millions de livres sterling (environ 76 millions d’euros ou 100 millions de dollars) pour divers projets visant à améliorer le fonctionnement de la police. Il n’est pas exclu que d’autres mesures de suspension / rupture des coopérations s’en suivent comme ce fut le cas au Zaïre de Mobutu dans les années 1990.
DESC restera particulièrement très attentive aux effets de cette affaire qui est très loin d’être conclue.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC
[2] Selon Congoindependant.com (http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=6426)  : « Son nom : Franck (Emmanuel ?) Bwambale Kakolele ou Bwambale Vihuto Kakolele. Il s’agit d’un des chefs miliciens qui ont sévit durant les «années de plomb» 1998 – 2003 dans le district de l’Ituri (Province Orientale) et à Beni-Butembo (Nord Kivu) en qualité successivement de bras droit de Thomas Lubanga (Union des patriotes congolais) et d’Antipas Mbusa Nyamwisi au RCD/K-ML. Après quelques jours passés à la prison de Makala à Kinshasa, l’homme s’était « évadé » avant de rejoindre Laurent Nkunda Mihigo et le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) à Kitshanga. Bwambale «travaille» désormais pour le compte du président sortant «Joseph Kabila». Grâce à «l’accord de paix» signé entre les autorités de Kinshasa et le CNDP, il a intégré les Forces armées de la RD Congo au grade… de «général». Un général qui n’a manifestement jamais entendu parler de l’article 187 de la Constitution lequel stipule notamment que les «Forces armées sont républicaines» et que «nul ne peut, sous peine de haute trahison, les détourner à ses fins propres.»
[3] MINUAR : Mission des Nations Unies au Rwanda.
[9] Démiap = L’appélation usuelle du service de renseignement militaire.
[10] Renseigner, c’est enseigner (instruire, indiquer) quelque chose en réponse à une demande. Un renseignement est donc, à première vue, une information estimée pour sa pertinence à l’égard d’une question posée. Mais le mot information, souvent employé de manière générique, regroupe en réalité tout un ensemble de nuances qui, à partir des faits et des données, se déclinent en informations, savoirs et connaissances pour aboutir, comme on le voit, au renseignement. Un renseignement est donc, par essence, l’exposé de faits répondant à un besoin. Pour être bon, le renseignement doit correspondre à des faits avérés, accessibles (données), précis ou porteurs de sens (informations), concevables ou mémorisables (savoirs) et compréhensibles tous ensemble. Néanmoins, le travail théorique sur le renseignement qu’il est désormais important de mener doit s’intéresser prioritairement (essentiellement) à ce qui contribue à garantir sa qualité essentielle qui est de répondre en temps voulu à la demande. Les évaluations dans le cadre de renseignements concernent l’exactitude, fiabilité, crédibilité et cotation… (Wondo, JJ., 2013).
 

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