Quantcast
Channel: Une nouvelle Afrique voit jour
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7879

Renversant... L'Udps réclame le gouvernement post-dialogue !

$
0
0



La déclaration émane de Paul Kapika, porte-parole officiel du parti d'Etienne Tshisekedi. Elle a été faite le mardi 9 décembre 2014 sur Rfi. Dans l'entendement du vieux compagnon de lutte du lider maximo, le gouvernement publié le dimanche 7 décembre dernier ne peut être celui de la cohésion ou d'union nationale. Il en appelle au dialogue préconisé dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité et admet, de ce fait, la disponibilité de son parti à participer à la gouvernance institutionnelle. Après le refus catégorique d'hier, le oui mais d'aujourd'hui, vraisemblablement on se dirige vers le oui intégral. DECRYPTAGE.



            Dans toutes les chroniques consacrées au dialogue politique dont l'initiative est attribuée tantôt au Conseil de sécurité de l'Onu (Résolution 2098), tantôt à l'Onu, à l'Union africaine, à la Cirgl et à la Sadc (Accord-cadre d'Addis-Abeba) quand ce n'est pas aux deux, le leitmotiv est et reste la démonstration de la présence d'un programme de gouvernement qui ne dit pas son nom.
            Pour rappel, la Résolution fait valoir la nécessité :
1. d"Encourager les autorités nationales de la République démocratique du Congo à s’approprier davantage et avec diligence la réforme du secteur de la sécurité, notamment en élaborant et en appliquant en toute urgence une stratégie nationale pour la mise en place d’institutions judiciaires et de sécurité efficaces, ouvertes à tous et responsables, et jouer un rôle directeur dans la coordination de l’appui à la réforme du secteur de sécurité fourni par les partenaires internationaux et bilatéraux et par le système des Nations Unies;
2. de "Promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes" et
3. d'"Encourager la mise en place rapide et la consolidation d’une structure civile nationale efficace pour contrôler les principales activités minières et pour gérer équitablement l’extraction et le commerce des ressources naturelles dans l’est de la République démocratique du Congo".
            Tandis que l'Accord-cadre fait valoir la nécessité :
1. de " Continuer et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l’armée et la police; Consolider l’autorité de l’Etat, en particulier à l’est de la République démocratique du Congo, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins;
2. d'"Effectuer des progrès en ce qui concerne la décentralisation;
3. de "Promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l’expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base;  
4. de "Promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances; et  
5. de "Promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation".
            Quand bien même l'Udps - à l'instar de l'Unc - ait publié son cahier de charges avec sept termes de références ou exigences, à savoir  1. "résoudre la crise de légitimité au sommet de l'Etat"2. "mettre fin aux conflits armés", 3. "impulser une véritable réconciliation nationale"4. "restaurer l'Etat de droit"5. "booster la bonne gouvernance"6. "éradiquer les antivaleurs (corruption, concussion, détournement des deniers publics, pillage des ressources naturelles" et 7. "remettre le pays dans la voie de la vraie démocratie", le parti d'Etienne Tshisekedi a toujours rejeté la perspective d'une participation quelconque dans un gouvernement issu de tout dialogue, réduit d'ailleurs à la négociation du départ de Joseph Kabila. Position commune de bon nombre de forces politiques de l'Opposition radicale.
            Bref, au travers de son cahier des charges, l'Udps contribue aussi à l'élaboration du programme de gouvernement post-dialogue.

Ouverture d'esprit traditionnelle

            A Joseph Kabila on peut tout reprocher, sauf la patience. Lorsque, dans son discours sur l'état de la Nation du 23 octobre 2013, il annonce pour bientôt la formation du gouvernement de cohésion nationale devant impliquer la Majorité, l'Opposition et la Société civile, il reste fidèle à son discours d'investiture du 20 décembre 2011.
            Pour rappel, dans cette prestation, il avait réitéré sa volonté d'ouverture en ces termes : " Président de tous les Congolais, je reste fidèle à mon ouverture d'esprit traditionnel. Je suis convaincu qu'ensemble, déterminés et motivés, nous ne pouvons que relever le défi de l'émergence de notre pays. Je travaillerai donc avec tous les compatriotes qui ont la passion du Congo et qui veulent sincèrement œuvrer à sa modernisation. Au service de la patrie, il n'y a point de camp politique. Seuls comptent la compétence, le patriotisme et la bonne volonté".
            S'agissant alors du gouvernement, il dira le 23 octobre 2013 : "En ce qui concerne le Gouvernement, je vous annonce que, dans le cadre de ma politique d’ouverture, prônée depuis mon investiture, un 'Gouvernement de cohésion nationale' sera bientôt mis en place. Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la société civile et aura pour missions prioritaires le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections, et l’amélioration des conditions sociales des populations".
            Une année durant, il a attendu patiemment que les choses évoluent, que les esprits s'apaisent, que les divergences majeures s'absorbent.
            A quoi a-t-on cependant assisté au cours de cette année ? L'Opposition radicale n'a cessé d'accentuer son intransigeante, faisant feu de tout bois, tirant sur tout ce qui bouge, exploitant à son profit tout soutien interne et externe de nature à fragiliser le chef de l'Etat et sa famille politique. Les événements survenus sur ces entrefaites à Ouagadougou ont galvanisé le front du refus. Pratiquement, dans chacune des déclarations politiques de l'Opposition radicale, c'est l'appel au soulèvement qui est lancé en direction du peuple congolais au nom, dit-on, de l'article 64 dont on fait une interprétation abusive, car sélective, partiale et partielle.

La politique est abord une question de vie

            Et voilà qu'aussitôt le gouvernement de cohésion nationale publié, la même Opposition - Udps en tête - monte au créneau pour déclarer sa disponibilité à participer à une nouvelle équipe, à condition pour celle-ci d'être issue du...dialogue. Paul Kapika ne soumet plus celui-ci au parrainage de la Monusco.
            En fait, ce parti fonctionne ainsi depuis le Mpr Parti-Etat. Il dit OUI dès que l'adversaire ou l'interlocuteur dit NON, et NON dès qu'il entend dire OUI. C'est un stratagème qui ne lui a jamais porté chance jusque-là.
            Reste cependant à savoir si dans le contexte actuel extrêmement délicat pour l'Udps (Etienne Tshisekedi malade, Félix-Antoine Tshisekedi prétendant au trône, une direction politique atomisée, un groupe parlementaire interdit d'engager le parti), les lignes ne seraient-elles pas en train de bouger à la faveur d'une puissante et redoutable lame de fond.
            Bien plus, avec la dernière pique leur lancée par le "partenaire" Vital Kamerhe, à savoir          oublier la bataille de la conquête de l’impérium de Tshisekedi, le Président Joseph Kabila ayant consommé trois années du mandat réclamé", les Udépésiens pourraient franchir le Rubicon en acceptant pour la première fois, depuis 1990, à entrer dans un gouvernement dirigé par un Premier ministre qui ne sort pas de leurs rangs.
            Ils savent que les élections sont un problème de moyens, à moins de pratiquer l'angélisme. Ils savent que les collègues entrés à l'Assemblée nationale résolvent un tant soit peu ce problème crucial. Ils savent que si en 2011, la direction du parti ne leur a pas procuré de moyens pour faire campagne, ce n'est pas la même direction, affaiblie par la maladie du chef, qui les leur rapportera dans la perspective de 2016. Ils savent, par rapport justement à 2016, quelle carte jouer entre la vie et la mort.
            Il va de soi qu'ils ne miseront pas sur la mort, car la politique est abord une question de vie.
            C'est peut-être là, le message de Paul Kapika, le dernier des Mohicans conscient de ne pouvoir assumer l'intérim ni prendre la relève.

Omer Nsongo die Lema
__._,_.___

Viewing all articles
Browse latest Browse all 7879

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>