Depuis l´échec de la révision constitutionnelle au Burkina Faso par Blaise Compaoré, puis l´annonce de sa démission du pouvoir , le 31 octobre 2014 suivi de son départ en exil, le 03 novembre dernier, la plupart des Congolais se régalent jusqu´à présent et considèrent le cas Burkinabe comme un message envers ceux qui veulent faire la même chose en RDC, donc la majorité au pouvoir.
Pourtant, si au Burkina Faso, le Président déchu avait officiellement et clairement donné sa position sur ce cas en le mettant sur la table pour une tentative d´exécution, par contre en RDC, Joseph Kabila ne s´est pas encore prononcé officiellement sur ce cas.
Ainsi donc, tout ce qui se dit, se raconte...semble être de l´informel et émane de la position clairement définie par ceux, de son camp de la majorité au pouvoir qui se sont exprimés à ce sujet en ne cachant pas leur intention sur la révision Constitutionnelle afin de permettre au Président Kabila de briguer un troisième mandat. Mais, au grand jamais, le concerné lui même, s´est prononcé officiellement sur ce cas. Y-a t-il quelqu´un qui pourra confirmer le lieu, le jour, l´heure et dans quelle circonstance le Président Joseph Kabila ait pu déclarer cela publiquement ?
Dès lors que cette intention ne vient que de la part de son camp, ce qui parait normal pour une attitude humaine, il faut qu´on évite un procès d´intention à une personne qui n´a rien dit sur le sujet jusqu´à présent. Qui dans le camp de la majorité défendant l´option de la révision Constitutionnelle nous confirmerait ici qu´il a été investi de cette mission par lui-même le Président ? Qui de l´opposition et cet autre Congolais pourrait nous donner la confirmation ici qu´il aurait eu parfum de cette intention de la part de lui-même le concerné ?
Déjà, en se basant du cas Burkina Faso qui leur serve de jurisprudence, une certaine opinion semble croire que Kabila se trouverait fortement coincé et serait dos au mur. C´est ce qui fait que certains ténors de l´opposition pourtant très favorables à un dialogue inclusif avant le cas Burkinabe, refusent à présent toutes sortes de négociation en vue de décrisper la situation politique en RDC. Ils se frottent les mains et ne parleraient que de l´échéance de décembre 2016, donc, la fin du mandat non renouvelable de Kabila selon la Constitution afin de tourner la page de celui-ci.
Or, nous sommes justement au mois de décembre 2014, ce qui, en d´autres termes veut dire, constitutionnellement, Kabila a encore deux ans jusqu´en décembre 2016. Il est donc, presqu´à mi-mandat et, son gouvernement qui s´est engagé sur sa vision ne cesse de multiplier des efforts de manière à atteindre certains objectifs d´ici décembre 2016. Ces objectifs seraient des actifs non pas de Kabila seul, mais de toute une majorité au pouvoir voire celui d´un camp qui détient le pouvoir et pourra encore le détenir même après décembre 2016. Rien n´indique que si demain Kabila ne se présentait pas à l´ élection de 2016 ou à la prochaine élection présidentielle que les carottes seraient cuites pour sa majorité.
En somme, Kabila étant devenu un homme aguerri au pouvoir, peut comme l´a été le cas de Poutine en Russie, détenir le pouvoir pendant 5 ans sans être officiellement Président de la république. C´est une supposition. Étant autorité morale d´une majorité au pouvoir voire d´un camp qu´il a d´une manière façonnée, celui-ci, en faisant allusion à son camp, ne pourra en quelque sorte le trahir. C´est lui qui a fait que la majorité soit ce qu´elle est aujourd´hui, et vice-versa, Kabila aussi tient grâce à sa majorité.
Étant donné cette position, parler qu´il serait dos au mur, c´est aller un peu trop vite en besogne vu qu´il n´est pas seul. En plus de sa majorité politique , il y a aussi parmi les Congolais, plusieurs qui le soutiennent à travers ses réalisations.
La fin justifie les moyens dit-on, bien que le début a été carrément difficile avec la guerre, à présent, le pays semble s´engager sur une voie de stabilisation de paix, de progrès économiquereconnu par le monde et, son camp ne se laissera pas faire. Ceci dit, personne ne saura nous dire ici que la majorité va perdre le pouvoir en 2016. Ainsi, Kabila a encore ses cartes en main.
Actuellement, bien que nous reconnaissons qu´il y a encore beaucoup d´efforts à consentir dans l´amélioration du vécu quotidien de notre peuple, néanmoins, l´actuel gouvernement chapeautépar Kabila a droit au mot, peut se défendre, peut se targuer de quelques bonnes réalisations par rapport à tous ses prédécesseurs.
Et, si Kabila partait du pouvoir demain, reconnaissons du moins qu´il ne laisserait pas le pays comme l´avait laissé Mobutu et ses acolytes qui ont emporté tout en laissant les caisses de l´État vide. Kabila ne laisserait pas un pays détruit mais reconstruit par lui dans une période trèsdifficile de guerre. N´oublions pas qu´en 13 ans de pouvoir, 12 années furent sous une guerre injuste, ce qui pourrait être interprété que Kabila n´a eu qu´une année de quiétude pour se consacrer à l´essentiel.
Lui a qui l´on prêtait l´intention de balkaniser la RDC, s´est donné corps et âme pour que celle-ci, notre nation et maison commune soit une et indivisible, ce, jusqu´au jour d´aujourd´hui et cela sera ainsi en décembre 2016, à la fin officielle de son mandat. Au contraire, il n´ a jamais cessé de ménager ses efforts pour une cohésion effective et l´unité des Congolais dont certains ont refusépour des calculs politiciens.
Par ailleurs , tous ceux qui lui avaient prêté cette intention d´être en mission de balkaniser la RDC sont désillusionnés et viennent de changer de discours.
Reconnaissons aussi que si Kabila le voulait bien, notre patrie allait être divisée il y a bien longtemps. Si vraiment il était investi pour diviser la RDC il n´aurait pas du accepter les négociations ayant abouti à la réunification de notre pays. En plus, détenant tous les moyens et le pouvoir, il n´aurait pas du attendre 13 ans pour passer à l´acte en profitant de toutes ces périodes de turbulences qu´à connu la RDC. Que nenni, au lieu de cela, lui, a préféré reconstruire le pays, engager des réformes, garder la forme de l´État-nation en ne suivant nullement le mode du parti-État dont seuls sa pensée et sa magnanimité auraient prévalu.
Sur ce, faire croire au peuple que tout sauf Kabila et ne pas reconnaître ne serait-ce que d´autres aspects positifs imprimés sur le sol national par l´actuel Président, serait injuste.
Bien sûr, Kabila étant humain n´est pas parfait et, ait pu commettre des erreurs d´appréciation soit d´autres fautes, nous le reconnaissons. Quoi qu´il en soit, que celui qui n´a pas commis des fautes dans sa vie, nous donne son bilan dans ce qu´il fait dans son domaine.
La critique est aisée mais l´art est difficile, dit-on. Si certains n´arrivent pas à démocratiser leurs partis politiques, églises, associations, groupements... au sein desquels, les préceptesdémocratiques et les textes statutaires ne sont pas aussi respectés, nous craignons fort que leur acharnement sur Kabila ne soit qu´une haine personnelle envers une personne et le soif du pouvoir tant manifesté et recherché par des ambitieux qui font pourtant croire à une alternance qui nous apportera le pire parce qu´ils ne sont pas aussi exemplaires et des modèles que notre peuple serait obligé de suivre.
D´où, comme nous ne cessons de le dire, que toute la classe politique se mette ensemble afin de préparer la ré-fondation d´une nouvelle RDC à l´horizon 2024. Aucun pays du monde n´a étédéveloppé par des querelles politiques qui au contraire, occasionnent des divisions et larégression.
Se baser sur le cas du Burkina Faso afin de conclure que Kabila serait dos au mur et, pour ce faire, lui refuser le dialogue soi-disant que son départ serait imminent est une erreur monumentale dans la consolidation de la démocratie naissante dans notre pays. C´est du choc des idées que jaillit la lumière pas du choc des injures et autres confrontations politiques inutiles. Et nous, nous disons du choc des injures -et autres confrontations inutiles- jaillit les ténèbres. Évitons cela pour notre peuple et notre pays que nous aimons tant tous.
Jean-Pierre-Vununu, Congo Mon Amour, le 07 décembre 2014.
Jean-Pierre-Vununu, Congo Mon Amour, le 07 décembre 2014.