PPRD
MARCHE DE SOUTIEN
OU DEMOCRATIE (?) A DEUX VITESSES!
Dorénavant, les politiciens de la mangeoire kabiliste savent bien définir ce qu'on appelle une "Démocratie", c'est-à-dire à leur manière. Dans un pays où toute forme d'expression politique est tamisée à la loupe, les marches politiques, pacifiques ou pas, ont toujours été l'objet de dispersion de la part des forces de désordre (ops! nous voulions dire de l'ordre.)
L'histoire récente au tour du règne de Kabila, cet autre dictateur qui a suivi les leçons tirées chez Mobutu, démontre que les autorités urbaines reçoivent toujours des injonctions et des ordres impératives de décourager, de troubler, de disperser et/ou de mater toute marche que l'opposition congolaise au régime juge bénéfique pour faire avancer ses idées et son agenda. Ainsi dès que cela arrive, même ces marches qui, au paravent ont reçu l'aval de ces autorités urbaines sont brusquement dispersées, parfois à l'aide du gaz lacrymogène, des coups des fouets et des balles (réelles et/ou pas) tirées, non seulement en l'air mais aussi dans la mêlée de la foule.
Ces événements malheureux et douloureux sont documentés et les Kinois s'en souviennent: La CENCO, les partis d'opposition...tous ont été frappés, d'une manière ou d'une autre, chacun à son époque et aucun n'a été épargné.
Mais curieusement, quand ces marches sont organisées par la police "Tonton Macoute" du régime compradore de Kinshasa, la police marche de pair avec les manifestants; car, brusquement, son rôle n'est plus de faire largement usage de la bastonnade, de larguer du gaz lacrymogène, de pousser, repousser, maltraiter les participants et de tirer des balles, mais c'est plutôt de marcher, d'encourager, de protéger et de chanter ensemble avec le "PEUPLE", comme si ceux vers qui toutes ces atrocités sont dirigées ne font pas partie du "PEUPLE."
Décidément, au Congo de Kabila, nous vivons une démocratie à deux vitesses: Quand c'est l'opposition qui veut exprimer ses idées, cette opposition est vite anéantie...By all means necessary (par tous les moyens nécessaires). Par contre les participants à la marche sont vite protégés, voire amadoués puis que cela vient directement des chefs nocifs et sans âmes de la kabilie.
Les chefs de la mangeoire sont devenus des vrais menteurs, de surcroit. A part de mater le peuple et "ses idées", ces chefs oublient ce qu'ils ont vomi hier car aujourd'hui, ils professent son contraire.
C'est le cas de notre Président de la Chambre basse du Parlement, Mr. Aubin Minaku. Dans sa sortie médiatique où l'homme était venu proclamer le maintient du pouvoir par la majorité au cours des élections de 2016, il avait également fait une autre proclamation. Evoquant l'article 220 relatif à la révision de la constitution, Mr. Minaku avait bien expliqué, de sa façon que la Constitution de la RDC "crie: "Révisez-moi...". Il s'agissait de créer des latitudes pour donner l'occasion à celui qui est assis sur le trône et d'y demeurer.
Aujourd'hui, expliquant, encore de sa façon, les retombées de l'article 3, alinéa 8 de la loi électorale, notre homme change le fusil d'épaules: "Le Président de la République n'a jamais exprimé les intentions de demeurer au pouvoir, et nous n'avions jamais exprimé les intentions de modifier la constitution..." Un testament du cœur comme cela ne peut se produire qu'au Congo. Quel mensonge et quelle distraction!
Heureusement que les paroles passent, mais que les écrits restent. Et dans ce siècle des médias sociaux, nous disons que les déclarations passent mais les images demeurent. Mr. Aubin Minaku n'a qu'à aller revisiter la section média du Parlement.
Que donc la PPRD organise ses marches, à Kinshasa, à Lubumbashi ou en enfer...Une chose est certaine, nous ne sommes pas des dupes. Ce sont des marches forcées, arrangées et cimentées par le coup des dollars. Des marches iréelles!
Et puisque c'est le parti au pouvoir qui en est l'auteur, elles se déroulent sans incidents car de la police à l'armée rwandaise qui tournoie autour de Kabila, tout le monde est acheté...à coup des dollars. Nos dollars, les dollars du Peuple congolais.
Mais qu'en est-il des marches de l'opposition. Elles sont vite étranglées dans l'œuf. Et quand elles persistent, les participants sont soumis à des atrocités les plus inhumains. Voici la réalité au pays de Kabila; une Nation avec des marches et une démocratie à deux vitesses.
Salomon Valaka
"Le Devoir d'informer. La Liberté d'écrire."
27 janvier 2015
© Tous Droits Réservés.