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Mgr Fridolin Ambongo se tire une balle dans la jambe !

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Voulant atteindre le Président Joseph Kabila
Mgr Fridolin Ambongo se tire une balle dans la jambe !
 
 
Trois jours après l'interview du président de la Commission Justice et Paix de la Cenco, Rfi semble ne pas disposée à en proposer la transcription intégrale à ses auditeurs. C'est tout à fait exceptionnel quand on sait que généralement, c'est trois ou quatre heures seulement après la diffusion audio de ce type d'entretiens dans les journaux du matin que sa rédaction facilite la tâche aux Internautes l'accès à la version lisible. On ne saura peut-être pas expliquer la vraie  raison de l'omission ou du silence, mais force est de noter que cette prestation, politisée à outrance, a plutôt décrédibilisé Mgr Fridolin Ambongo, avec effets négatifs garantis sur la Cenco. Visiblement, le prélat est allé au-delà du raisonnable d'autant plus qu'il s'est même permis de mentir au sujet de l'initiative du projet de la loi électorale et de réclamer la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées. Dont les pilleurs identifiés ! Les observations relatives à chacune de ses réponses aux questions de Florence Morice le prouvent amplement. DEMONSTRATION.
 
 
QUESTION DE RFI :
Il y a un peu plus d'une semaine, la nouvelle loi électorale congolaise a finalement été adoptée, mais sans son article le plus controversé qui a été perçu comme une tentative du Président Kabila de se maintenir au pouvoir. Vous avez, à ce moment-là, rencontré le Président congolais. Ce qu'il vous a dit vous a-t-il rassuré ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
Ce que le Président ne nous a pas dit, et c'était la question fondamentale et je crois que c'est la question fondamentale pour le peuple congolais, est-ce qu'il se présente en 2016 oui ou non ? Le fait qu'il ne dit rien, ça nous inquiète. Et nous pensons que le peuple doit maintenir la vigilance.
 
OBSERVATIONS :
 
D'emblée, le prélat contourne la question et détourne la réponse. Il ne prend même pas la précaution élémentaire de dire au peuple congolais si la délégation de la Cenco reçue en audience par le Président de la République a elle-même exprimé cette préoccupation.  Pourtant, le prélat, en raison de ses fonctions, est censé avoir entendu le Président Joseph Kabila renouveler, au travers de ses discours sur l'état de la Nation de 2013 et de 2014, sa volonté de respecter la Constitution. Devrait-on comprendre que Mgr Fridolin Ambongo en fait peu cas ? Si c'est la déduction logique, avouons alors que sa Commission a un sérieux problème de leadership. Mais, déjà, l'observation faite sur le plateau de France 24 le 26 janvier 2015 par le ministre de la Communication et Médias Lambert Mende trouve tout son sens. Comment, en effet, on crédibilise facilement la version des Opposants selon laquelle le Président de la République veut violer la Constitution pendant qu'on met en doute l'engagement, plus d'une fois renouvelé, du même Président de la République de s'en tenir à la loi fondamentale !
 
QUESTION DE RFI :
De nombreuses voix se sont élevées pour dire que selon la nouvelle loi électorale, le risque de glissement du calendrier n'était pas totalement écarté, en particulier tant que la Céni n'avait pas publié de calendrier électoral. Qu'en pensez-vous ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
Nous demandons avec insistance à la Céni de publier un calendrier global des élections jusqu'à 2016. Le fait que le calendrier est partiel signifie que le pouvoir n'a pas encore clarifié sa position sur les élections de 2016. Le silence de la Céni nous inquiète. Nous avons l'impression que la Céni est dépassée par la réaction produite par la loi qu'elle a proposée.
 
OBSERVATIONS :
 
La Céni est une institution indépendante d'autres institutions publiques. C'est clairement souligné dans la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de cette structure. C'est à l'article 7. En plus,  l'article 9 fixe sa mission et ses attributions. Au nombre de celle-ci, l'organisation et la gestion des opérations pré-électorales, électorales et référendaires, tout comme l'élaboration des prévisions budgétaires et, tenez bien,  du " calendrier relatif à l’organisation des processus électoraux et référendaires". Bien plus, la Céni ne peut publier un calendrier que lorsque l'arsenal juridique ou légal est à sa disposition. Tel est le cas de la loi électorale. Faut-il noter qu'un consensus s'était dégagé autant du côté des partenaires extérieurs et que de celui des acteurs nationaux pour une NOUVELLE LOI ELECTORALE. Le prélat est bien placé pour consulter les rapports de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne de 2012 et de 2014, le rapport final du Conclave de l'Opposition et le rapport final des Concertations nationales de 2013. S'il dit ne pas en être au courant, c'est qu'il y a à la Commission Justice et Paix un sérieux problème de leadership. Au demeurant, ce problème existe puisque le prélat fait croire à l'opinion que c'est la Céni qui a proposé le projet de la loi électorale. Or, en RDC, l'initiative de la loi appartient concurremment au Gouvernement de la République réuni en conseil des ministres, au député ou au sénateur. C'est à l'article 130 de la Constitution.
 
QUESTION DE RFI :
Plusieurs personnalités qui ont mené la contestation ont été arrêtées ou sont actuellement poursuivies en justice. Il y a par exemple le militant des droits de l'homme Christopher Ngoyi ou encore le bâtonnier katangais Jean-Claude Muyambo. Quelle est votre réaction à ces arrestations ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
Du point de vue du pouvoir, tout ce qui s'est passé dans la semaine de révolte à Kinshasa est le fait de l'opposition, est le fait des bandits, et on ne peut que les arrêter pour les jeter en prison. Ce qui est une lecture tout simplement biaisée de ce qui s'est passé à Kinshasa. Nous leur avons demandé et nous continuer à leur demander que tous ces gens soient libérés. Et nous pensons que c'est simplement une manoeuvre pour décourager le peuple...
 
OBSERVATIONS
 
Mgr Fridolin Ambongo estime qu'il n'est pas question d'engager des poursuites judiciaires à l'endroit des manifestants arrêtés. Malheureusement pour lui, la Monusco et le Haut Commissariat des droits de l'homme expriment un avis contraire. Il n'est pas question de remettre en liberté les manifestants qui se sont livrés au pillage des biens privés et des biens publics. En plaidant pour leur relâchement pur et simple, le prélat envoie aux investisseurs congolais et étrangers, mais aussi aux populations victimes des exactions subies un seul message. Celui d'avoir eu tort de ne pas obéir aux injonctions contenues dans la Déclaration du 15 janvier 2015 : parents gardez vos enfants à la maison, vieillards ne sortez pas de chez vous, opérateurs économiques fermez boutiques et magasins . C'est déjà curieux que certains leaders de l'Opposition et de la Société civile soient devenus amnésiques lorsqu'ils interviennent dans les médias. Ils ne font pas allusion à cette déclaration qui relève de la communication subversive...
 
 
QUESTION DE RFI :
Et vous pensez que face à l'opposition, qui a été celle de la rue, le Président Kabila a décidé d'adopter une autre stratégie ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
C'est ce que nous craignons. C'est-à-dire le pouvoir a joué deux cartes dans le but de se maintenir au pouvoir. La première carte, c'était la tentative de changement constitutionnel, la deuxième carte, la carte de jouer à la prolongation. Comme ces deux cartes n'ont pas abouti, nous nous posons la question : quelle autre carte le pouvoir va jouer aujourd'hui. Mais, dans tous les cas, il serait plutôt sage de la part du Président de sortir par la grande porte. Et la grande porte, c'est " je termine mon mandat, et je m'en vais". Je crois que le peuple congolais lui sera reconnaissant. Il appartiendra aussi au peuple congolais d'assurer sa vie, de le protéger. Qu'il vive même au pays, mettant au service de la nation son expérience dans le cadre constitutionnel.
 
OBSERVATIONS
 
Les propos du président de la Commission Justice et Paix ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux des Opposants comme Martin Fayulu, Stève Mbikayi, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Lisanga Bonganga ou Jean-Claude Mvuemba. C'est à croire qu'ils fréquentent les mêmes salons, aux mêmes heures, avec les mêmes instructeurs. D'ailleurs, les auditeurs congolais qui ont pris l'interview au milieu pensaient écouter l'un de ces acteurs politiques ! 
 
QUESTION DE RFI :
Vous seriez favorable à un statut des anciens chefs d'Etat ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
Pour éviter certaines situations que nous voyons en Afrique où certains chefs d'Etat s'accrochent au pouvoir parce qu'ils ont peur des poursuites éventuelles, je crois qu'on gagnerait beaucoup en définissant le statut d'anciens présidents.
 
OBSERVATIONS
 
Cette réponse n'est que pur suggestionnement.
 
QUESTION DE RFI :
La Monusco que l'on a entendu récemment réagir, notamment sur la question des Fdlr, s'est montrée beaucoup moins présente en ce qui concerne la contestation, l'arrestation des opposants, la répression des manifestations. Que pensez-vous de l'attitude de la Monusco pendant cette crise ?
 
REPONSE DE MGR F. AMBONGO :
Nous n'avons pas beaucoup entendu la Monusco pendant les événements de Kinshasa. Je ne saurais pas dire quelle est la vraie motivation de la Monusco. A moins que la Monusco considère ça comme relevant de la politique intérieure. Mais, c'est une erreur. Je crois quand même que la Monusco joue un rôle très important au Congo. Nous aurions beaucoup aimé entendre une déclaration de la Monusco à ce sujet.
 
OBSERVATIONS
 
De deux choses l'une : ou Mgr Fridolin Ambongo s'est informé des faits et gestes de la "semaine de révolte", ou il ne l'a pas fait. Dans les deux cas, c'est gravissime. Car les auditeurs de Rfi ont entendu Martin Kobler et son adjoint Abdallah Wafi  se prononcer dès le 20 janvier sur ces événements. A l'instar des Américains, des Belges, des Français etc., la Monusco en a appelé au calme non sans dénoncer les exactions observées. Ils doivent avoir pris la mesure de la déclaration du 15 janvier 2015, véritable appel au soulèvement populaire. On notera, d'ailleurs, que les organisateurs pyromanes se sont révélés incapables de descendre dans la rue pour calmer les manifestants survoltés notamment au travers de la diffusion, dans des réseaux sociaux et par SMS, de fausses images. Ce qui, d'ailleurs, va amener le journal français "Le Monde", dans son édition du 29 janvier 2015, d'écrire : " Au tout début du mouvement de protestation à Kinshasa, des images d’origine douteuse sont postées sur les réseaux sociaux, parfois reprises par certains sites d’information. Des photographies un peu floues que l’on imagine prises sur le vif avec un téléphone mobile pour illustrer un mouvement de révolte en action. Sauf que des images qui se répandent alors sur les réseaux sociaux ne proviennent pas de Kinshasa, Goma ou d’ailleurs en RDC mais de la révolte du Burkina Faso trois mois plus tôt. Une manière d’entretenir la flamme naissante de ce qui est alors un embryon de révolte et de capter l’attention de la presse étrangère. Correspondant en RDC du quotidien allemand La Tageszeitung, Dominic Johnson met en garde le 19 janvier sur Twitter : « Arrêtez d’illustrer les nouvelles de Kinshasa avec des photos du Burkina s’il vous plaît. Ça ne sert personne. La situation est assez grave déjà ». Il est probable que Mgr Fridolin Ambongo ne l'ait pas lu...
 
Omer Nsongo die Lema

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