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L’INSTALLATION DE NOUVELLES PROVINCES EN RDC JUGÉE INOPPORTUNE

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DEVANT NECESSITER DES MOYENS LA OU L’ON DOIT DISPOSER DE PLUS D’UN MILLIARD USD POUR LES ELECTIONS 
L’INSTALLATION DE NOUVELLES PROVINCES EN RDC JUGÉE INOPPORTUNE
Forum des As
mercredi 4 mars 2015
http://www.forumdesas.org/spip.php?article3565
* Pour nombre d’observateurs, n’étant pas urgente, cette initiative devrait être postposée.
Au moment où tous les regards sont tournés vers l’organisation des élections, voilà que la loi portant installation de nouvelles provinces s’invite au débat. Bien que constitutionnelle, cette démarche risque, de l’avis des observateurs, de contribuer à entretenir la confusion parce qu’inopportune là où la RD Congo doit disposer de plus d’un milliard USD (1 milliards 145 millions USD plus exactement) pour organiser les scrutins programmés par le calendrier global, publié par la Commission électorale nationale indépendante. Or, il s’agit d’un montant que le pays ne peut pas facilement réunir et cela nécessiterait d’ailleurs la contribution des partenaires extérieurs pour tenir ce pari électoral. Comme par hasard, c’est durant la même période qu’il faut procéder à l’installation de nouvelles provinces. De quoi laisser pantois plus d’un observateur averti de la politique congolaise, préoccupé par les scrutins.
L’installation de nouvelles provinces en RDC, au rythme du découpage territorial, est désormais à l’ordre du jour. Le président de la République a signé lundi dernier la loi portant sur cette opération. C’est comme si la RDC n’avait pas d’autres priorités pour le moment alors que les élections locales, municipales, urbaines, législatives tant provinciales que nationales ainsi que la grande élection présidentielle approchent toutes à grande vitesse et que ces échéances constituent, dès lors, la priorité des priorités au Congo-Kinshasa. 
Il se passe comme si l’on tentait de placer la charrue devant les bœufs. Sinon, s’interrogent les observateurs, comment allier nouvelles provinces et élections ? Mais, poursuivent-ils, de nouvelles provinces pour quoi faire actuellement ou pour résoudre quels problèmes pour le pays en cette période ? Autant donc de questions autour de l’installation de nouvelles provinces.
UNE INSTALLATION JUGEE INOPPORTUNE
Passer de onze à vingt-six provinces ne sera pas du tout une mince affaire. Cela pose surtout une question d’opportunité en ce moment. Faut-il vraiment consacrer des efforts pour installer de nouvelles provinces, alors que la RDC doit réunir plus d’un milliard USD pour organiser toutes les élections prévues au calendrier global ? Car, à y regarder de près, l’installation de ces provinces nécessitera assez de moyens, alors que le budget des élections ne semble pas jusque-là disponible. 
Comment concevoir ces deux opérations, et comme par hasard, durant la même période comme si le pays avait suffisamment des ressources pour aligner autant d’initiatives ? C’est là que nombre d’observateurs jugent carrément inopportune cette installation tout en indiquant qu’elle pourrait aussi bien intervenir plus tard parce que n’étant nullement une priorité actuellement. La priorité, au contraire, est ailleurs.
Car, dans le contexte actuel, il faut savoir définir l’échelle des priorités. On ne pourra pas équiper les nouvelles provinces parce qu’il y a encore le chantier électoral. S’il faut, en plus d’un milliard USD à réunir pour les élections, ouvrir encore le chantier de l’installation de nouvelles provinces, d’où proviendront alors les ressources ? Surtout quand on sait que la quasi-totalité de ces provinces n’ont pas de bâtiments et qu’il n’y aucune structure pouvant accueillir les nouvelles entités territoriales. Car, dans la configuration actuelle, les assemblées provinciales sont sans siège. 
Comment, dans ces conditions, ajouter d’autres assemblées provinciales ainsi que d’autres gouvernements provinciaux comme si on avait déjà résolu les problèmes pour passer aussi rapidement à une autre étape censée compliquer davantage la situation sur le terrain ? Il ne suffit pas seulement de créer de nouvelles offres d’emploi politique en RDC. 

LE DECOUPAGE PEUT UTILEMENT ETRE POSTPOSE

Les partisans du découpage territorial ne manquent pas d’arguments pour tenter de justifier l’urgence de cette opération. C’est de la sorte que l’on avance, entre autres, que le découpage est constitutionnel. Cela est vrai, mais qu’est-ce qui n’est pas constitutionnel dans ce pays ? Si l’on respectait toutes les dispositions constitutionnelles, on serait aujourd’hui très loin. 
La loi sur la nationalité congolaise, qui est une et exclusive, par exemple, n’est pas toujours respectée là où, ce n’est pas un secret, certains Congolais d’en haut sont porteurs de la double nationalité. Tout comme pour la disposition constitutionnelle sur la retenue à la source de 40% sur les recettes à caractère national dans les provinces qui n’a jamais été appliquée. Autant donc d’exemples qui démontrent qu’il ne suffit pas qu’une démarche soit constitutionnelle pour être aussitôt appliquée en RDC.
Comme il n’est pas du tout urgent, le découpage territorial peut même être postposé et le ciel ne nous tombera pas sur la tête. Parce qu’après cette opération, il se posera des problèmes de limite, d’interférences ethniques pendant la période électorale. Cela n’est pas du tout bon dans le contexte électoral. On risque, à cette allure, d’avoir à gérer beaucoup de tensions et des controverses de tracé des provinces face à l’ethnisation de la donne provinciale. Ce n’est pas le moment de poser ce genre de problèmes. 
Même l’argument selon lequel il s’agit de rapprocher les gouvernants des gouvernés ne tient pas la route. Car, à l’heure de l’internet, à partir de Kinshasa, on peut diriger ces provinces. Si le roi des Belges Léopold II avait piloté la RDC à partir de Bruxelles déjà à l’époque, rien ne pourrait empêcher qu’avec les NTIC Kinshasa suive heure par heure la gestion des provinces congolaises.
LES NOUVELLES PROVINCES N’APPORTERONT RIEN
Un autre éceuil qui préoccupe les observateurs, c’est celui de la gestion de nouvelles provinces attendues. Si les dirigeants de toutes ces nouvelles entités gèrent comme cela se fait généralement en RDC, ces provinces ne vont pas se relever. Car, dans toutes les provinces de la RDC, les exécutifs provinciaux s’enrichissent alors que population continue à souffrir. 
A Kinshasa, pour ne prendre que cet exemple, dans quelle commune sent-on vraiment qu’il y a des députés provinciaux dont la circonscription, c’est justement la commune. 
Le vrai problème actuel pour la RDC, ce n’est pas de multiplier le nombre de ses provinces, mais c’est bel et bien la gouvernance. C’est pourquoi, dans des conditions actuelles, le découpage territorial est inopportun, parce que les nouvelles provinces risquent de nous poser plus de difficultés qu’il n’en résoudra. Il n’y aura donc rien de nouveau sous le soleil. M. M.
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