Le 10/03/2015
« Je suggère à mes collègues parlementaires, toutes Chambres législatives et familles politiques confondues, d’engager, dès la prochaine rentrée parlementaire, en toute responsabilité et maturité politique, un débat de vérité avec le Gouvernement de la République et la CENI en vue d’un calendrier électoral consensuel dans la perspective d’un contrat républicain qui liera tout le monde. (…) je m’engage à user de tous les moyens légaux et politiques à ma disposition en tant que Député national, pour provoquer immédiatement après l’ouverture de la session de mars en cours, un tel débat que l’intérêt supérieur de la nation et de la République exige », écrit, noir sur blanc, Christophe Lutundula, Député de la Majorité et, en même temps, leader du MSDD, dans une réflexion flottant sur la toile.
Il rejoint ainsi une idée du vieux lion du Katanga, l’élu de Moba, le Patriarche Charles Mwando, Autorité Morale de l’UNADEF et Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale, qui, en réaction au calendrier global, avait déclaré, il y a peu, que la CENI avait fait son travail technique. Et qu’à l’ouverture de la prochaine session ordinaire, le 15 mars prochain, la Centrale électorale devra présenter son rapport à la Chambre basse.
A cette occasion, préconisait-il, les Députés auront la latitude d’examiner chaque séquence du Calendrier et d’y apporter, éventuellement, des observations sous forme de recommandations. Cet interstice permettrait aux élus du peuple, réunis dans la salle de Congrès du Palais du Peuple, de tirer les choses au clair, avant que les candidats aux différentes élections ne puissent s’engager dans la danse. L’analyse de Lutundula repose ce même problème. Mais, cette fois-ci, elle met un accent tout particulier sur la nécessité de ressasser ce calendrier en vue d’y introduire quelques réaménagements ainsi que sur l’épineuse question de la mise en place des ETD et des organes locaux qui, à ses yeux, constituerait, parallèlement, un danger et un piège, pour la suite des événements. Qui plus, il accorde la priorité aux élections législatives provinciales et nationales, tout en plaidant pour le report des élections locales, municipales et urbaines. La CENI a des limites, soutient-il.
En effet, « selon la lettre et l’esprit de la Constitution, elle est une institution d’appui au pouvoir politique en vue de sa légitimation populaire conformément aux normes démocratiques universellement admises. Elle n’a pas à faire du calendrier électoral une affaire d’honneur ou d’orgueil personnel de ses dirigeants, ni à engager une épreuve de force avec la classe politique, ni défier le peuple. La CENI n’est pas un Etat dans un Etat, ni au-dessus du Peuple congolais. En tous cas, son braquage actuel paraît quelque peu suspect, alors que son Président ne cesse d’appeler avec beaucoup de sagesse, du reste, la classe politique à prendre ses responsabilités et à collaborer sincèrement en vue d’un processus électoral qui soit le plus consensuel possible. Les élections sont faites par le peuple et pour le peuple. Pour ne pas être en déphasage avec lui et provoquer inutilement d’autres manifestations des rues, la CENI a intérêt à tenir compte de l‘opinion des Congolais qui, depuis la publication du calendrier électoral, ne cessent de se prononcer dans leur large majorité, sinon à l’unanimité pour son réaménagement dans le sens de privilégier les provinciales, les sénatoriales, les législatives et la présidentielle, de loin plus importantes et cruciales que les locales, les communales et les urbaines pour le fonctionnement des institutions républicaines et la vie de la nation », prévient-il. Dans cette édition, lisez et relisez cette réflexion qui a tout l’air de mettre les points sur les ‘’i’’ et de démontrer qu’au sein de la Majorité, des idées circulent dans tous les sens.