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UNE PAGE D'HISTOIRE LA ZAÏRIANISATION

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UNE PAGE D'HISTOIRE
LA ZAÏRIANISATION
CE QUI DEVAIT ETRE SES ACQUIS POSITIFS 
DANS LE CONGO D'AUJOURD'HUI
(Article inspiré par Kiassi)

Dans une interview exclusive face aux journalistes Belges, le Président Mobutu, au sommet de sa gloire, dit à peu près, ce qui suit: « Je me suis rendu en visite officielle et privée en Allemagne Fédérale. Je me suis rendu compte que toutes les moyennes et petites entreprises, là bas, sont tenues pas les Allemands eux-mêmes. Ceci a fort frappé ma conscience. Depuis, je voyais très mal qu'un Libanais, un Juif, un Chinois, un Portugais ou un Indien vient au Zaïre, s'accaparer de la petite et moyenne entreprise et y faire fortune dessus alors que les Congolais croupissent dans la pauvreté. C'est ce qui a inspiré la "Zaïrianisation."

Observant certains contrats que les membres du gouvernement en charge des dossiers économiques signent avec des pays comme la Chine et le Japon, il y a lieu de remarquer, avec tristesse que ceux qui sont en charge, au Congo, de signer ces contrats, soit n'aiment vraiment pas leur pays, soit ils sont des politiciens ignorants qui ne privilégient que leurs intérêts personnels.

Ce phénomène n'est pas nouveau. En effet, à travers notre tumultueuse histoire politique depuis le début de la deuxième république sous Mobutu, beaucoup des Congolais en charge des dossiers traitant le développement économique et ses subséquents contrats étatiques, paraétatiques et les offres des marchés au niveau international sont à la base de la misère du peuple à cause de la culture d'égoïsme, de cupidité, de corruption et de malversation financière qui avait élu domicile dans la gestion des biens de l'Etat.

L'exemple le plus frappant à travers cette époque est bel et bien la Zaïrianisation instaurée par Mobutu. Voici ce que Kiassi dit à ce sujet: «Ca ne vous a jamais effleuré à l'esprit de ... vous posez des questions sur le bien fondé de la zaïrianisation de l'économie ou du pillage.  C'était tout simplement la nationalisation de l'économie congolaise comme l'ont fait l'Arabie Saoudite, la Libye ou l'Egypte avec le canal de Suez. Si son application a été mal faite et mal digérée, il faut surtout s'en prendre avant tout à nous Congolais, qui excellons dans la facilité et l'argent facile, les ennemis du Zaïre ont fait le reste en tarissant l'approvisionnement, les impérialistes l'ont toujours fait en nationalisant Mobutu n'avait pas deviné les intentions de multinationales, on ne nationalise pas DIFCO (Distribution de véhicules VW, Mercedes) en  AZDA et le confier en un Ngbandi venu tout droit de son arbre sans en payer les pots cassés...»

La lecture de cette pensée démontre clairement que si le raisonnement de Mobutu était défendable, la culture tribale, d'égoïsme, de cupidité, de corruption et de malversation financière qui avait élu domicile dans la gestion des biens de l'Etat ont contribué totalement à l'échec de la Zaïrianisation, donc la nationalisation des entreprises, ce qui se fait, bien souvent ailleurs. Et Mobutu devra être le premier à être blâmé sur ce point car les Présidents Directeur-Généraux (PDG) furent choisis, non pas par leur mérite de gestionnaire scrupuleux, mais simplement et en grande partie sur bases tribales. En tant que président, il devra accepter l'échec de la Zaïrianisation à ce niveau.

Mais le Congo, en tant que nation continue à subir les effets négatifs de la Zaïrianisation, même à l'époque actuelle. Nos dirigeants n'ont, en effet, jamais pris l'histoire en considération et comme conséquence, l'on continue à commettre les mêmes fautes en ce qui concerne les créations d'emplois et la protection de ceux qui existent (si jamais ils existent).

Avec le gouvernement de Joseph Kabila, par exemple, les tympans des Congolais vivant au pays ont été déchiquetés avec "Les Cinq Chantiers", un  vocabulaire nouveau qui a pris naissance avec les nouveaux projets de développement économique défini par le gouvernement Kabila.

Il s'agit des contrats signés avec certains pays, surtout ceux de l'Asie (la Chine et le Japon) pour remettre en état, des routes et d'autres infrastructures. Seulement, ce qui se passe au Congo actuellement est pire que la vision de Mobutu sur la Zaïrianisation avait condamné. C'est plutôt Honoré Ngbanda qui trouve le terme. Il parle de "l'INVASION" chinoise qui s'attaque aux petits commerces" au delà des limites urbaines. A Kinshasa déjà, les Chinois vendent des "Mikate," tiennent des boutiques, réparent les pneus ... en concurrence avec les pauvres mamans Congolaises. Ils se sont lancés dans l'élevage de bétail et des poulets; activités qui s'étendent jusqu'aux villages, selon Kiassi.

Ceux qui gèrent les dossiers des Cinq Chantiers ont permis que les Chinois arrivent sur le sol Congolais avec des Experts mais aussi trimbalant avec la Main-d'œuvre dont le pays n'a pas besoin. La mission  terminée, cette main-d'œuvre ne veut plus rentrer dans un pays surpeuplé alors qu'au Congo, tout est permis pourvu que l'on sache quelles sont les portes à toquer en vue de corrompre un personnel de l'Etat prêt à tout pour assurer sa survie. Ces Chinois se sont donc ajoutés aux Libanais, Indiens, Pakistanais, les Ouest-Africains qui, depuis lors, ont su comprendre comment jongler avec le système corrompu à tous les niveaux d'un pays toujours en faillite.

Qu'en est-il devenu donc de la pensée originale de Mobutu en ce qui concerne la Zaïrianisation? Quelles sont les  leçons de l'histoire avons-nous tirées pour corriger les méfaits sur l'application de la nationalisation des petites et moyennes entreprises sur le sol national.

Rien! alors rien du tout.

Aujourd'hui, l'on doit admettre que c'est le manque d'une politique socio-économique qui est, en partie, à la base des événements tristes comme "Mata ya Mukolo" et les pratique de la xénophobie envers les Congolais et autres ressortissants Africains qui ont choisi domicile en Afrique du Sud. Dans les deux cas, il a été évoqué les pertes d'emplois. Notre gouvernement n'arrive pas à créer des emplois et quand ceux-ci sont créés, les contrats signés, à travers d'un pot de vin, permettent aussi l'importation d'une main-d'œuvre étrangère pendant que la nôtre s'exile dans des pays limitrophes et au delà par manque d'emploi chez nous. C'est une situation bizarre!

La mauvaise application de la Zaïrianisation (nationalisation) et l'incapacité d'apprendre des erreurs du passée sont des tares qui contribueront toujours aux problèmes sociaux dans une économie de développement partiel et d'une économie de subsistance comme il est encore le cas pour le Congo. Nous pouvons faire mieux dans ce domaine mais tant que l'argent demeure le dieu des hommes au pouvoir, le problème restera entier...pour longtemps.

Salomon Valaka
"Le Devoir d'informer. La Liberté d'écrire."
27 avril 2015
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