
L'ex-président égyptien Mohamed Morsi, dans la cage des accusés lors d'un procès au Caire, le 5 novembre 2014.
afp.com/STR
L'ex-président élu égyptien a été condamné à mort ce samedi matin. Quelques heures après, trois juges étaient tués dans le Sinaï, probablement en représailles.
Il fut le premier président élu démocratiquement après le printemps égyptien. L'ex-président islamiste égyptien Mohamed Morsi, destitué par l'armée en 2013, a été condamné à mort ce samedi pour des évasions de prison et des violences durant la révolte de 2011.
Une centaine d'autres accusés, dont des dirigeants éminents de sa confrérie des Frères musulmans, ont également été condamnés à la peine capitale qui doit, pour tous les accusés, recueillir l'avis, non contraignant, du mufti d'Egypte avant d'être confirmée ou infirmée. L'année dernière plus de 500 partisans du président avaient été condamnés à mort.
"Une défaite de l'humanité"
Mohamed Morsi, premier président jamais élu démocratiquement en Egypte, peut faire appel. Il avait déjà été condamné à 20 ans de prison il y a trois semaines dans un premier procès pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature d'un an.
Le tribunal qui jugeait l'ex-dirigeant égyptien au Caire devait prononcer les verdicts dans deux procès: le premier concernant Mohamed Morsi et 128 co-accusés, dont des membres des Frères musulmans, du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, pour des évasions massives de prison suivies de violences pendant la révolte populaire de 2011 ayant chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir. Le second pour espionnage, de 2005 à 2013, notamment au profit du Hamas, du Hezbollah et de l'Iran.
Trois juges tués quelques heures après
Dans ce second procès, Mohamed Morsi, qui comparaissait souriant dans une cage insonorisée, a échappé à la peine capitale, dont ont écopé 16 accusés. Dans le procès pour évasion, le prédicateur islamiste qatari Youssef al-Qardaoui figure parmi les condamnés à mort mais il était jugé par contumace.
Quelques heures plus tard, la police égyptienne annonçait l'assassinat par balles de trois juges dans le Sinaï. Une attaque qui pourrait être liée au verdict. La région est régulièrement en proie à des attaques djihadistes en représailles à la répression contre les partisans de Morsi.