En Centrafrique l'opposition a désigné à l'unanimité l'avocat Nicolas Tiangaye comme futur Premier ministre du gouvernement d'union nationale qui doit être formé comme le prévoit les accords de paix de Libreville.
Me Tiangaye affirme avoir été désigné à l'unanimité par ses pairs, et en avoir informé le président de la République François Bozizé par courrier samedi.
"Nous avons désigné Tiangaye à l'unanimité. Nous le soutenons tous", a déclaré Martin Ziguélé, l'un des chefs de file de l'opposition.
L'accord de sortie de crise, signé vendredi dans la capitale gabonaise, souligne qu'un nouveau Premier ministre issu de l'opposition démocratique sera nommé.
Il prévoit que le président Bozizé reste à son poste jusqu'à la fin de son mandat dans trois ans.
Cependant ce nouveau Premier ministre ne pourra pas être révoqué pendant la période de transition de 12 mois.
La désignation de Me Tiangaye était prévisible.
L'opposition attendait seulement d'en informer la présidence avant de la rendre publique.
S'il est nommé premier ministre, Nicolas Tiangaye devra s'atteler à former un gouvernement où les membres de l'opposition, du pouvoir et des rébellions, auront chacun leur place, sans oublier la société civile.
Me Tiangaye s'est fait un nom en défendant Jean-Bedel Bokassa à la fin des années 80, et en plaidant au Tribunal pénal international pour le Rwanda.
Il avait aussi assuré sa propre défense en 1991 lors du procès intenté contre sa personne sous le régime du président André Kolingba.
Cet ancien président de la ligue centrafricaine des droits de l'Homme a présidé le Conseil national de transition en 2003 suite à la prise de pouvoir de Francois Bozizé.
Le porte-parole du Front pour l'annulation et la reprise des élections de 2011 est par ailleurs un des principaux rédacteurs de la Constitution centrafricaine adoptée en 2004.