La prophétie Maya de la région andine de l’Amérique du Sud annonçait la fin du monde pour le 21 Décembre 2012. Cette énième annonce a fait sourire plus d’une terrien lassé par les annonces répétées sans suite. Pour les centrafricains l’avancée d’une nouvelle rébellion dénommée "Seleka" de la région Nord, Ndélé jusqu’au centre Dékoa en passant par Bria, Mouka Ouadda et Bambari entre le 20 et 27 Décembre 2012 à rassembler à un cauchemar ou à l’apocalypse
L’effet de surprise
Tout se passe comme si les forces de sécurité et défense locales ont été annihilées par la souveraineté de l’attaque. Après les désignations du ministère de la défense, il fallut une interview radio diffusé du chef de l’Etat pour admettre la prise d’un chef lieu de préfecture dans le nord du pays .L’inertie de la réaction de la région militaire du NORD et de l’état major des forces armées étant manifeste, les rebelles grisés par la facilité de leur succès ont progressé vers l’Est. Ils se sont emparés sans coup frémir de chef lieu de sous préfectures (7) et de deux préfectures. L’appel au dialogue venant après la chute de la capitale de l’Est, Bambari, à la veille de Noël, n’a pas arrêté la progression des rebelles du "Seleka". Entretemps, la RCA s’est invitée à l’ordre du jour du traditionnel sommet de la Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC). La dégradation de la situation sécuritaire a longuement retenue l’attention des chefs d’Etat de la sous-région rassemblés à N’Djamena. Cette organisation prenant acte des changements politiques intervenus en RCA en 2003 lors du sommet de Brazzaville, déploya dès les premières heures, une force d’interposition et de maintien de la paix dénommée FOMAC (Force militaire de l’Afrique Centrale). Ce dispositif militaire, cofinancé par les états de la sous-région, était complété par une mission de maintien de la paix (MICOPAX) subventionnée par les Nations Unies. Cette composante était essentiellement en poste d’officier de police, épaulé par des auxiliaires sur contrat local ,chargés de surveiller les infiltrations des forces militaires et la circulation des armes légères à partir de la région des trois frontières (Tchad, Soudan du Nord, Soudan Sud et RCA). Ce dispositif, essentiellement dissuasif devait permettre d’éviter les représailles massives des nostalgies de l’ancienne majorité, le débordement du conflit du Darfour dans l’Est du Soudan et permettre au nouveau régime de restructurer ses forces de sécurité et de consolider les institutions démocratiques. Ce dispositif a fonctionné comme prévu et aidé partiellement par des opérations "de coup de poing" de libérer quelques localités tombées dans les mains des partisans de l’ex président Ange Félix Patassé (AFP) dans le nord-ouest (Paoua, Bozoum…).Le mandat extrêmement restrictif ne lui permettait pas de se substituer aux faiblesses des forces locales de sécurité et de porter des offensives militaires sur les positions tenues par les groupuscules politico-militaires de diverses obédiences. Limité dans le temps et par le cout financier de ce dispositif, près d’un millier d’hommes, sa mission se termina lorsque le gouvernement local estima avoir réussi les programmes de restructuration des systèmes de sécurité (PRSS) et de désarmement et Démobilisation et insertion des ex combattants (DDR). Si par complaisance l’expertise internationale, évitant de fragiliser les nouvelles institutions, a conclu à la réussite de ces programmes phares d’accompagnement de la consolidation de l’état de droit, la réalité en sera outre. La réduction des effectifs de moitié de la FOMAC, les problèmes de trésorerie de son fonctionnement vont coïncider avec la recrudescence des attaques armées de différentes rebellions contre les institutions de la République Centrafricaine. Le harcèlement militaire relayait le harcèlement politico-judiciaire. Successivement les différents rébellions signent des accords de paix au terme desquels ils renoncent à l’affrontement militaire et réintègrent le jeu politique en reconnaissant la légalité républicaine avant de les dénoncer et répartir en rébellion moins d’une année après. Cela a été le cas avec la CPJP, le FDPC, FLPC et l’UFDR. Le fait que ces différentes organisations affichent plusieurs porte-paroles confirmeront que de guerre de faction en leur sein complique la solution politique de la crise sécuritaire.
Prétextes ?
La nouvelle rébellion semble inconnue. C’est peut –être cela qui a facilité sa percée foudroyante. L’intitulé retrace une origine africaine et surtout congolaise. Dans le parler Mbochi "Seleka" signifie Union. En Lari , Seleka signifie "Fraternité". Il semblerait que cette rébellion serait constituée à partir d’exilés politiques chassés par les frasques du défunt Bokassa qui se seraient réfugiés au Congo démocratique en grande partie et au Congo Brazza. Ce serait essentiellement des anciens gendarmes et policiers centrafricains auxquels se seraient joints quelques ex- libérateurs déçus par l’oubli dans lequel les "ralliés de la 25ème heures" du régime les auraient tenus. La thèse d’une main de l’étranger semble donc écartée puisque le 1er porte parole centrafricain d’origine, « Narcoyo », énonce le catalogue de revendications qui reprend pêle-mêle la plate forme du FARE2011 (Front pour l’annulation et la reprise des élections 2011, principal groupement des partis opposés à la majorité actuelle. L’attention de l’opinion est focalisée sur Charles Massi, sulfureux ancien ministre d’Etat de la majorité présidentielle du MLPC. Le fait que son neveu, Eric Massi fut le 3e porte-parole fait croire que Paris soutiendrait cette rébellion. Il en est rien en fait. La femme de Charles Massi réside en France où son neveu a séjourné. Le disparu lui a été poursuivi et jugé plusieurs fois par les tribunaux de la Grande Instance Sud Ouest de la France. Toujours est-il que les rumeurs persistantes de velléité de modification de la constitution ont suscité une levée de boucliers contre ce que certains considère comme la ligne jaune "à ne pas dépasser. Dans un journal de la place, le représentant de l’Union Européenne aurait rappelé l’opposition ferme de l’Europe à de telles initiatives. Certainement, le fait qu’il s’est empressé de préciser que cela ne constituera pas un "causus belli" aurait été interprété en son contraire par certains. Cette position relaye la position de la France et des Etats-Unis sur le principe général de la nécessité pour les pays africains de garantir dans leur constitution des mandats limités en nombre (≤) et en durée <10 ans) non modifiables « à la tête du client". Ce principe de base serait garant de l’alternance au pouvoir et de la fin du sentiment d’exclusion de la sphère de décision publique de certaines obédiences politiques et de certaines régions géographiques. Interrogées sur cette éventualité par trois fois par le journal Jeune Afrique en Janvier 2012 et la radio RFI en Mars 2012, le Président Bozizé Yangouvounda par trois fois aurait répété qu’il se tiendrait à l’engagement pris de respecter la constitution préétablie. La faible diffusion de ces deux interventions par les médias locaux et des fuites émanant de certains de ces porte-paroles entretiendront le doute et l’inquiétude des démocrates sincères et de son opposition, en mal de prétexte pour en découdre avec lui.
Malédiction ?
C’est manifestement une période difficile à traverser pour le régime. Celui-ci comme ses prédécesseurs se heurte au syndrome "des dix ans de pouvoir". Comme Bokassa, Kolingba et Patassé avant lui, l’état de grâce dans lequel semblait baigner les institutions de la République vole en éclat. Comme par le passé, les centrafricains hantés par le cauchemar de la période Bokassa où la rouerie, la délation avait permis la division et la durée d’un régime ubuesque, craignent de retrouver demain au terme de ce mandat, accusés d’avoir fait l’apologie de dérive autoritaire, de crimes de guerre. Nombreux sont ceux que de bonne foi cèdent aux sirènes de cette nouvelle rébellion et renoncent à défendre les institutions de la République. C’est cet état d’esprit qui expliquerait ce que certains qualifient de déroute des forces de sécurité et de défense ou de bérézina.
Solution de sortie de crise
Au jour d’aujourd’hui, il est difficile de prédire qu’il adviendra au rythme de la débandade de l’appareil de propagande politique et des forces de sécurité. Près de la moitié du territoire serait passé sous le contrôle de la rébellion Seleka et ses alliés. La réaction de l’état-major sur le terrain tarde à rassurer l’opinion publique nationale et internationale sur la continuité de l’état dans ses zones occupées. Le choc psychologique était si fort que les politiques perdant la tête, retrouvent les réflexes dignes de parti unique appelant à des manifestations de rue et des déclarations de guerre contre des chancelleries alliées, oubliant de faire fonctionner leur droit républicain et la constitution. Celle-ci prescrit qu’en période de troubles majeurs, le parlement fut convoqué, entende les ministres concernés (Sécurité et défense), les principaux responsables des services concernés (DG police, DG R6, chef d’état-major) pour s’imprégner des raisons de cette déconfiture et absence de réactivité. Au terme de ces séries d’audition, un vote sanctionne l’octroi de pouvoirs exceptionnels pour assurer le désarmement des groupes armés et le maintien de l’ordre républicain dans les localités concernées. C’est l’état de siège qui doit durer 30 jours renouvelables une seule fois après évaluation par vote de l’assemblée. C’est uniquement en cas de faillite notoire de la chaîne de commandement militaire locale que l’on fait appel à une assistance militaire extérieure et l’on déclare la guerre à leurs ennemis identifiés formellement. La précipitation et le mélange d’agenda cache ce mépris profond pour la loi fondamentale et manque d’expérience du parlementarisme .Il est salutaire que le chef de l’Etat devant la débâcle de ses forces de sécurité ait accepté le dialogue et que le sommet de la CEMAC ait désigné le Gabon pour conduire une 1ère médiation avec la rébellion. On peut espérer que si la rébellion met de côté ses positions maximalistes, c’est-à-dire le départ du chef l’Exécutif et son parlement monocolore, il serait possible de sortir de cette série de pourparlers avec un gouvernement d’Union national que certains qualifierait de transition, chargé de garantir la paix civile et le multipartisme, l’organisation des élections transparentes dans trois ans fin du mandat légal. Les discussions risquent de chapeauter si la clé de répartition des sièges dans ce gouvernement et le droit de véto du futur 1er ministre, sur le re-décompte des suffrages exprimés aux dernières élections. Ces propositions minimales permettraient à chaque belligérant de sortir par le haut, sans perdre la face en obtenant 50 % de ce qu’il aurait revendiqué. En cas d’échec le maintien d’un cessez-le-feu et d’une ligne de démarcation, de corridor humanitaire et de check-point ou point de passage autorisé devraient desserrer l’étau sur des populations lassées par les tribulations politiciennes et la crise sociale aigue. Comme la conférence de Bangui lors des mutineries sous l’ancienne majorité, une délégation des cinq chefs d’états peuvent garantir cet accord. A défaut, il faudra recourir à l’Union Africaine UA ou Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette affaire tombe au mauvais moment pour les autorités locales qui attendent avec espoir la fin de la 1ère plainte devant la Cour Pénale Internationale (CPI) qui devait intervenir en juillet 2013. Ce flagrant délit de crime de guerre en cours risque d’obliger à l’ouverture d’une nouvelle procédure par la CPI qui enlèverait aux transhumants du MLPC qui encombrent encore les allées du pouvoir les circonstances atténuantes.
Tout se passe comme si les forces de sécurité et défense locales ont été annihilées par la souveraineté de l’attaque. Après les désignations du ministère de la défense, il fallut une interview radio diffusé du chef de l’Etat pour admettre la prise d’un chef lieu de préfecture dans le nord du pays .L’inertie de la réaction de la région militaire du NORD et de l’état major des forces armées étant manifeste, les rebelles grisés par la facilité de leur succès ont progressé vers l’Est. Ils se sont emparés sans coup frémir de chef lieu de sous préfectures (7) et de deux préfectures. L’appel au dialogue venant après la chute de la capitale de l’Est, Bambari, à la veille de Noël, n’a pas arrêté la progression des rebelles du "Seleka". Entretemps, la RCA s’est invitée à l’ordre du jour du traditionnel sommet de la Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC). La dégradation de la situation sécuritaire a longuement retenue l’attention des chefs d’Etat de la sous-région rassemblés à N’Djamena. Cette organisation prenant acte des changements politiques intervenus en RCA en 2003 lors du sommet de Brazzaville, déploya dès les premières heures, une force d’interposition et de maintien de la paix dénommée FOMAC (Force militaire de l’Afrique Centrale). Ce dispositif militaire, cofinancé par les états de la sous-région, était complété par une mission de maintien de la paix (MICOPAX) subventionnée par les Nations Unies. Cette composante était essentiellement en poste d’officier de police, épaulé par des auxiliaires sur contrat local ,chargés de surveiller les infiltrations des forces militaires et la circulation des armes légères à partir de la région des trois frontières (Tchad, Soudan du Nord, Soudan Sud et RCA). Ce dispositif, essentiellement dissuasif devait permettre d’éviter les représailles massives des nostalgies de l’ancienne majorité, le débordement du conflit du Darfour dans l’Est du Soudan et permettre au nouveau régime de restructurer ses forces de sécurité et de consolider les institutions démocratiques. Ce dispositif a fonctionné comme prévu et aidé partiellement par des opérations "de coup de poing" de libérer quelques localités tombées dans les mains des partisans de l’ex président Ange Félix Patassé (AFP) dans le nord-ouest (Paoua, Bozoum…).Le mandat extrêmement restrictif ne lui permettait pas de se substituer aux faiblesses des forces locales de sécurité et de porter des offensives militaires sur les positions tenues par les groupuscules politico-militaires de diverses obédiences. Limité dans le temps et par le cout financier de ce dispositif, près d’un millier d’hommes, sa mission se termina lorsque le gouvernement local estima avoir réussi les programmes de restructuration des systèmes de sécurité (PRSS) et de désarmement et Démobilisation et insertion des ex combattants (DDR). Si par complaisance l’expertise internationale, évitant de fragiliser les nouvelles institutions, a conclu à la réussite de ces programmes phares d’accompagnement de la consolidation de l’état de droit, la réalité en sera outre. La réduction des effectifs de moitié de la FOMAC, les problèmes de trésorerie de son fonctionnement vont coïncider avec la recrudescence des attaques armées de différentes rebellions contre les institutions de la République Centrafricaine. Le harcèlement militaire relayait le harcèlement politico-judiciaire. Successivement les différents rébellions signent des accords de paix au terme desquels ils renoncent à l’affrontement militaire et réintègrent le jeu politique en reconnaissant la légalité républicaine avant de les dénoncer et répartir en rébellion moins d’une année après. Cela a été le cas avec la CPJP, le FDPC, FLPC et l’UFDR. Le fait que ces différentes organisations affichent plusieurs porte-paroles confirmeront que de guerre de faction en leur sein complique la solution politique de la crise sécuritaire.
Prétextes ?
La nouvelle rébellion semble inconnue. C’est peut –être cela qui a facilité sa percée foudroyante. L’intitulé retrace une origine africaine et surtout congolaise. Dans le parler Mbochi "Seleka" signifie Union. En Lari , Seleka signifie "Fraternité". Il semblerait que cette rébellion serait constituée à partir d’exilés politiques chassés par les frasques du défunt Bokassa qui se seraient réfugiés au Congo démocratique en grande partie et au Congo Brazza. Ce serait essentiellement des anciens gendarmes et policiers centrafricains auxquels se seraient joints quelques ex- libérateurs déçus par l’oubli dans lequel les "ralliés de la 25ème heures" du régime les auraient tenus. La thèse d’une main de l’étranger semble donc écartée puisque le 1er porte parole centrafricain d’origine, « Narcoyo », énonce le catalogue de revendications qui reprend pêle-mêle la plate forme du FARE2011 (Front pour l’annulation et la reprise des élections 2011, principal groupement des partis opposés à la majorité actuelle. L’attention de l’opinion est focalisée sur Charles Massi, sulfureux ancien ministre d’Etat de la majorité présidentielle du MLPC. Le fait que son neveu, Eric Massi fut le 3e porte-parole fait croire que Paris soutiendrait cette rébellion. Il en est rien en fait. La femme de Charles Massi réside en France où son neveu a séjourné. Le disparu lui a été poursuivi et jugé plusieurs fois par les tribunaux de la Grande Instance Sud Ouest de la France. Toujours est-il que les rumeurs persistantes de velléité de modification de la constitution ont suscité une levée de boucliers contre ce que certains considère comme la ligne jaune "à ne pas dépasser. Dans un journal de la place, le représentant de l’Union Européenne aurait rappelé l’opposition ferme de l’Europe à de telles initiatives. Certainement, le fait qu’il s’est empressé de préciser que cela ne constituera pas un "causus belli" aurait été interprété en son contraire par certains. Cette position relaye la position de la France et des Etats-Unis sur le principe général de la nécessité pour les pays africains de garantir dans leur constitution des mandats limités en nombre (≤) et en durée <10 ans) non modifiables « à la tête du client". Ce principe de base serait garant de l’alternance au pouvoir et de la fin du sentiment d’exclusion de la sphère de décision publique de certaines obédiences politiques et de certaines régions géographiques. Interrogées sur cette éventualité par trois fois par le journal Jeune Afrique en Janvier 2012 et la radio RFI en Mars 2012, le Président Bozizé Yangouvounda par trois fois aurait répété qu’il se tiendrait à l’engagement pris de respecter la constitution préétablie. La faible diffusion de ces deux interventions par les médias locaux et des fuites émanant de certains de ces porte-paroles entretiendront le doute et l’inquiétude des démocrates sincères et de son opposition, en mal de prétexte pour en découdre avec lui.
Malédiction ?
C’est manifestement une période difficile à traverser pour le régime. Celui-ci comme ses prédécesseurs se heurte au syndrome "des dix ans de pouvoir". Comme Bokassa, Kolingba et Patassé avant lui, l’état de grâce dans lequel semblait baigner les institutions de la République vole en éclat. Comme par le passé, les centrafricains hantés par le cauchemar de la période Bokassa où la rouerie, la délation avait permis la division et la durée d’un régime ubuesque, craignent de retrouver demain au terme de ce mandat, accusés d’avoir fait l’apologie de dérive autoritaire, de crimes de guerre. Nombreux sont ceux que de bonne foi cèdent aux sirènes de cette nouvelle rébellion et renoncent à défendre les institutions de la République. C’est cet état d’esprit qui expliquerait ce que certains qualifient de déroute des forces de sécurité et de défense ou de bérézina.
Solution de sortie de crise
Au jour d’aujourd’hui, il est difficile de prédire qu’il adviendra au rythme de la débandade de l’appareil de propagande politique et des forces de sécurité. Près de la moitié du territoire serait passé sous le contrôle de la rébellion Seleka et ses alliés. La réaction de l’état-major sur le terrain tarde à rassurer l’opinion publique nationale et internationale sur la continuité de l’état dans ses zones occupées. Le choc psychologique était si fort que les politiques perdant la tête, retrouvent les réflexes dignes de parti unique appelant à des manifestations de rue et des déclarations de guerre contre des chancelleries alliées, oubliant de faire fonctionner leur droit républicain et la constitution. Celle-ci prescrit qu’en période de troubles majeurs, le parlement fut convoqué, entende les ministres concernés (Sécurité et défense), les principaux responsables des services concernés (DG police, DG R6, chef d’état-major) pour s’imprégner des raisons de cette déconfiture et absence de réactivité. Au terme de ces séries d’audition, un vote sanctionne l’octroi de pouvoirs exceptionnels pour assurer le désarmement des groupes armés et le maintien de l’ordre républicain dans les localités concernées. C’est l’état de siège qui doit durer 30 jours renouvelables une seule fois après évaluation par vote de l’assemblée. C’est uniquement en cas de faillite notoire de la chaîne de commandement militaire locale que l’on fait appel à une assistance militaire extérieure et l’on déclare la guerre à leurs ennemis identifiés formellement. La précipitation et le mélange d’agenda cache ce mépris profond pour la loi fondamentale et manque d’expérience du parlementarisme .Il est salutaire que le chef de l’Etat devant la débâcle de ses forces de sécurité ait accepté le dialogue et que le sommet de la CEMAC ait désigné le Gabon pour conduire une 1ère médiation avec la rébellion. On peut espérer que si la rébellion met de côté ses positions maximalistes, c’est-à-dire le départ du chef l’Exécutif et son parlement monocolore, il serait possible de sortir de cette série de pourparlers avec un gouvernement d’Union national que certains qualifierait de transition, chargé de garantir la paix civile et le multipartisme, l’organisation des élections transparentes dans trois ans fin du mandat légal. Les discussions risquent de chapeauter si la clé de répartition des sièges dans ce gouvernement et le droit de véto du futur 1er ministre, sur le re-décompte des suffrages exprimés aux dernières élections. Ces propositions minimales permettraient à chaque belligérant de sortir par le haut, sans perdre la face en obtenant 50 % de ce qu’il aurait revendiqué. En cas d’échec le maintien d’un cessez-le-feu et d’une ligne de démarcation, de corridor humanitaire et de check-point ou point de passage autorisé devraient desserrer l’étau sur des populations lassées par les tribulations politiciennes et la crise sociale aigue. Comme la conférence de Bangui lors des mutineries sous l’ancienne majorité, une délégation des cinq chefs d’états peuvent garantir cet accord. A défaut, il faudra recourir à l’Union Africaine UA ou Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette affaire tombe au mauvais moment pour les autorités locales qui attendent avec espoir la fin de la 1ère plainte devant la Cour Pénale Internationale (CPI) qui devait intervenir en juillet 2013. Ce flagrant délit de crime de guerre en cours risque d’obliger à l’ouverture d’une nouvelle procédure par la CPI qui enlèverait aux transhumants du MLPC qui encombrent encore les allées du pouvoir les circonstances atténuantes.