Un verdict au Caire qui condamne 21 personnes à mort. Puis un déferlement de violences à Port-Saïd, au cours desquelles 14 personnes au moins ont été tuées, selon un bilan du ministère de la Santé. Pour la deuxième journée consécutive, l'Egypte est donc plongée dans des heurts meurtriers.
Tant au Caire, par les familles de victimes, qu'à Port-Saïd, par les proches des accusés, l'issue de ce procès était particulièrement attendue. Et le verdict ne fait pas dans la demi-mesure : le tribunal du Caire a condamné 21 des 75 accusés à la peine capitale.
Réaction immédiate à Port-Saïd : des proches de détenus ont tenté d'envahir la prison et deux policiers ont été tués par balles devant le bâtiment où sont enfermés les accusés des violences du stade de football.
Au Caire, où s'est tenu le procès, l'ambiance est toute autre. En milieu de matinée, à l'annonce du verdict, les familles de victimes ont laissé éclaté leur joie. Des mères étaient en pleurs à l’intérieur de la salle du tribunal, dans le quartier de « Nouveau Caire », au nord-est de la capitale. Les supporteurs se sont mis à danser et chanter devant l’académie de police ultra-sécurisée où s’était tenu le procès Hosni Moubarak, et où a eu lieu le procès contre les auteurs des violences du stade de Port-Saïd.
L'ultime décision au grand mufti
Le 1er février 2012, lors d’un match entre le grand club cairote al-Ahly et celui d’une équipe de Port-Saïd, al-Masry, des affrontements très violents avaient duré des heures. La police avait elle aussi été mise en cause et 75 personnes ont été inculpées au total. Les centaines de milliers de fans du club, les « Ultras » d'al-Ahly, exigeaient depuis plusieurs mois un verdict exemplaire. Pas d’impunité pour leurs camarades tués ou blessés, disaient-ils.
Depuis plusieurs jours, les supporteurs du club cairote d’al-Ahly faisaient des actions spectaculaires en bloquant la circulation au Caire. Leur objectif était de mettre la pression sur les juges, afin que ce verdict soit effectivement rendu ce samedi. Les supporteurs se préparaient ensuite à rejoindre le club cairote à Zamalek, au centre de la capitale, pour fêter ce verdict.
Lorsqu’elle est prononcée, la peine capitale en Egypte peut être commuée en prison à vie par le mufti. On ne connaît pas encore la date de cette décision. En attendant, les cas des neuf policiers inculpés et des autres accusés sont reportés jusqu’au 9 mars.
Anniversaire meurtrier
Vendredi, de nombreuses manifestations à l'occasion des deux ans de la «révolution du Nil» avaient déjà viré à la bataille rangée avec les forces armées. Le bilan de la journée est de sept morts, dont six personnes tuées à Suez dans des circonstances qui restent à éclaircir. Envrion 450 autres ont été blessées.
Les affrontements se sont poursuivis durant la nuit du vendredi au samedi au Caire, notamment aux abords du ministère de l’Intérieur. Jusqu’à quatre heures du matin, les manifestants se sont mesurés aux forces de l'ordre, sur la corniche, à Maspero, près du bâtiment de la radio et télévision publiques bien gardé par des militaires.
Les forces anti-émeutes ont commencé dès la fin de l’après-midi à tirer des bombes lacrymogènes puissantes pour disperser des groupes de manifestants venus leur faire face. Mais ceux-ci, déjà aguerris après plusieurs dizaines de manifestations depuis janvier 2011 continuaient de ramasser des canettes de gaz et de les relancer sur les policiers.
Tant au Caire, par les familles de victimes, qu'à Port-Saïd, par les proches des accusés, l'issue de ce procès était particulièrement attendue. Et le verdict ne fait pas dans la demi-mesure : le tribunal du Caire a condamné 21 des 75 accusés à la peine capitale.
Réaction immédiate à Port-Saïd : des proches de détenus ont tenté d'envahir la prison et deux policiers ont été tués par balles devant le bâtiment où sont enfermés les accusés des violences du stade de football.
Au Caire, où s'est tenu le procès, l'ambiance est toute autre. En milieu de matinée, à l'annonce du verdict, les familles de victimes ont laissé éclaté leur joie. Des mères étaient en pleurs à l’intérieur de la salle du tribunal, dans le quartier de « Nouveau Caire », au nord-est de la capitale. Les supporteurs se sont mis à danser et chanter devant l’académie de police ultra-sécurisée où s’était tenu le procès Hosni Moubarak, et où a eu lieu le procès contre les auteurs des violences du stade de Port-Saïd.
L'ultime décision au grand mufti
Le 1er février 2012, lors d’un match entre le grand club cairote al-Ahly et celui d’une équipe de Port-Saïd, al-Masry, des affrontements très violents avaient duré des heures. La police avait elle aussi été mise en cause et 75 personnes ont été inculpées au total. Les centaines de milliers de fans du club, les « Ultras » d'al-Ahly, exigeaient depuis plusieurs mois un verdict exemplaire. Pas d’impunité pour leurs camarades tués ou blessés, disaient-ils.
Depuis plusieurs jours, les supporteurs du club cairote d’al-Ahly faisaient des actions spectaculaires en bloquant la circulation au Caire. Leur objectif était de mettre la pression sur les juges, afin que ce verdict soit effectivement rendu ce samedi. Les supporteurs se préparaient ensuite à rejoindre le club cairote à Zamalek, au centre de la capitale, pour fêter ce verdict.
Lorsqu’elle est prononcée, la peine capitale en Egypte peut être commuée en prison à vie par le mufti. On ne connaît pas encore la date de cette décision. En attendant, les cas des neuf policiers inculpés et des autres accusés sont reportés jusqu’au 9 mars.
Anniversaire meurtrier
Les affrontements se sont poursuivis durant la nuit du vendredi au samedi au Caire, notamment aux abords du ministère de l’Intérieur. Jusqu’à quatre heures du matin, les manifestants se sont mesurés aux forces de l'ordre, sur la corniche, à Maspero, près du bâtiment de la radio et télévision publiques bien gardé par des militaires.
Les forces anti-émeutes ont commencé dès la fin de l’après-midi à tirer des bombes lacrymogènes puissantes pour disperser des groupes de manifestants venus leur faire face. Mais ceux-ci, déjà aguerris après plusieurs dizaines de manifestations depuis janvier 2011 continuaient de ramasser des canettes de gaz et de les relancer sur les policiers.