Les divergences de vues entre les rebelles du M23 et la partie gouvernementale à Kampala continuent d’alimenter l’actualité des journaux congolais, à telle enseigne que la population congolaise se pose la question de savoir ce que sera l’issue de ce dialogue d’incertitude.
Politique
Le Potentiel titre à la Une « Obama II : des interrogations sur la politique africaine ».
Après son discours d’Accra, écrit ce journal, l’Afrique a cru au président américain, Barack Obama, premier président Afro-américain élu à la tête de la première puissance mondiale. Quatre ans après, tous les espoirs placés en ce fils d’Afrique se sont estompés.
Pour son second et dernier mandat à la tête des Etats-Unis, l’Afrique attend voir Obama se démarquer de la routine en posant des actes qui fassent véritablement bouger les lignes dans un continent où seule la loi des hommes forts règnent encore, en lieu et place des institutions fortes, comme il l’avait souligné.
D’après ce journal, des interrogations persistent sur ce que sera la politique africaine de la nouvelle administration Obama durant les quatre années à venir.
Après son discours d’Accra, écrit ce journal, l’Afrique a cru au président américain, Barack Obama, premier président Afro-américain élu à la tête de la première puissance mondiale. Quatre ans après, tous les espoirs placés en ce fils d’Afrique se sont estompés.
Pour son second et dernier mandat à la tête des Etats-Unis, l’Afrique attend voir Obama se démarquer de la routine en posant des actes qui fassent véritablement bouger les lignes dans un continent où seule la loi des hommes forts règnent encore, en lieu et place des institutions fortes, comme il l’avait souligné.
D’après ce journal, des interrogations persistent sur ce que sera la politique africaine de la nouvelle administration Obama durant les quatre années à venir.
(Une évolution positive pourrait découler de la réduction du rôle des Clinton, qui sont les « parrains » de Kagame. Cela ne veut cependant pas dire que la guerre d’exploitation de l’Est prendrait fin rien que pour cela. Quant à « faire véritablement bouger les lignes dans un continent où seule la loi des hommes forts règnent encore » et aux « institutions fortes », cela supposerait des institutions qui ne soient pas issues de farces électorales. Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. NdlR)
Le Potentiel rapporte aussi que « Raymond Tshibanda appelle à un déploiement rapide de la force neutre ».
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de la Rdc, Raymond Tshibanda a, dans une interview à l’Agence Chine Nouvelle, plaidé pour un déploiement rapide de la Force internationale neutre entre les frontières de la Rdc avec le Rwanda pour sécuriser le Nord-Kivu, indique Le Potentiel.
« Le M23 s’installe durablement dans le Nord-Kivu : Alors que les négociations piétinent à Kampala » observe encore Le Potentiel. Le gouvernement est appelé à se prononcer clairement sur le vrai sens de l’engagement qu’il a pris d’ « écouter », dans la capitale ougandaise, les revendications du M23, recommande-t-il. 50 jours se sont déjà écoulés, mais rien n’indique que cette « écoute » pourrait bientôt prendre fin. Pendant que les fameux pourparlers tirent en longueur, révèle la Monusco, les interlocuteurs de Kinshasa à Kampala consolident leurs positions - politique, militaire et administrative- dans le Nord-Kivu. En clair, le M23 s’installe durablement dans les territoires sous son contrôle du fait de la passivité du gouvernement, apparemment tétanisé par Kigali conclut-il.
Divers
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de la Rdc, Raymond Tshibanda a, dans une interview à l’Agence Chine Nouvelle, plaidé pour un déploiement rapide de la Force internationale neutre entre les frontières de la Rdc avec le Rwanda pour sécuriser le Nord-Kivu, indique Le Potentiel.
« Le M23 s’installe durablement dans le Nord-Kivu : Alors que les négociations piétinent à Kampala » observe encore Le Potentiel. Le gouvernement est appelé à se prononcer clairement sur le vrai sens de l’engagement qu’il a pris d’ « écouter », dans la capitale ougandaise, les revendications du M23, recommande-t-il. 50 jours se sont déjà écoulés, mais rien n’indique que cette « écoute » pourrait bientôt prendre fin. Pendant que les fameux pourparlers tirent en longueur, révèle la Monusco, les interlocuteurs de Kinshasa à Kampala consolident leurs positions - politique, militaire et administrative- dans le Nord-Kivu. En clair, le M23 s’installe durablement dans les territoires sous son contrôle du fait de la passivité du gouvernement, apparemment tétanisé par Kigali conclut-il.
Divers
Selon Radio Okapi , « Le Gouvernement scelle des magasins des expatriés exerçant le petit commerce ».
Le ministre de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato, a scellé vendredi 25 janvier, une dizaine de magasins d’étrangers qui continuaient d’exercer le petit commerce. Il reproche aux patrons de ces boutiques la pratique de cette activité qui leur est pourtant interdite par les lois de la RDC. Les expatriés devaient cesser d’exercer le petit commerce depuis le mois de juillet 2012.
L’Observateur écrit que « Ce dimanche : la Rdc commémore la journée mondiale de lutte contre la lèpre ».
« Vivre sans lèpre, c’est aider les autres à vivre », c’est le thème de cette journée, nous dit ce journal, laquelle journée sera célébrée à travers le monde entier. Et pour marquer d’une pierre blanche cette journée en Rdc, le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, s’adressera à la Nation. Il est également prévu une série des visites des lépreux, notamment à l’hôpital de la Rive, situé dans la commune de Ngaliema.
En économie, Le Potentiel écrit : « La Bcc se fixe l’objectif d’atteindre un taux de croissance de 8,2% en 2013 ».
La Banque centrale du Congo (Bcc) qui a bien clôturé l’année 2012 avec un taux de croissance de 7,2% ne compte pas en rester là. L’institut démission s’est fixé l’objectif de relever ce taux à 8,2% pour l’année 2013. C’est ce qui ressort de sa première réunion du comité de politique monétaire tenue hier vendredi 25 janvier.
Le ministre de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato, a scellé vendredi 25 janvier, une dizaine de magasins d’étrangers qui continuaient d’exercer le petit commerce. Il reproche aux patrons de ces boutiques la pratique de cette activité qui leur est pourtant interdite par les lois de la RDC. Les expatriés devaient cesser d’exercer le petit commerce depuis le mois de juillet 2012.
L’Observateur écrit que « Ce dimanche : la Rdc commémore la journée mondiale de lutte contre la lèpre ».
« Vivre sans lèpre, c’est aider les autres à vivre », c’est le thème de cette journée, nous dit ce journal, laquelle journée sera célébrée à travers le monde entier. Et pour marquer d’une pierre blanche cette journée en Rdc, le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, s’adressera à la Nation. Il est également prévu une série des visites des lépreux, notamment à l’hôpital de la Rive, situé dans la commune de Ngaliema.
En économie, Le Potentiel écrit : « La Bcc se fixe l’objectif d’atteindre un taux de croissance de 8,2% en 2013 ».
La Banque centrale du Congo (Bcc) qui a bien clôturé l’année 2012 avec un taux de croissance de 7,2% ne compte pas en rester là. L’institut démission s’est fixé l’objectif de relever ce taux à 8,2% pour l’année 2013. C’est ce qui ressort de sa première réunion du comité de politique monétaire tenue hier vendredi 25 janvier.
Presse et documents étrangers
Le M23 demande au président ougandais de s'impliquer dans les négociations de Kampala RFI - 23/01/2013
Toujours pas d'accord en vue au sujet de la République démocratique du Congo entre le mouvement rebelle M23 et le pouvoir de Kinshasa. Kinshasa veut en finir rapidement, mais le M23 tient à ce que le débat continue, et demande au pouvoir ougandais d’intervenir.
Le M23 a demandé au président ougandais Museveni d’intervenir pour que le débat s’enclenche sur les questions politiques. Le mouvement rebelle a compris que le facilitateur, le ministre ougandais de la Défense, voulait en finir rapidement, tout comme la délégation de Kinshasa.
Certains des membres de la délégation gouvernementale disaient cet après-midi qu’ils verraient bien une conclusion jeudi 24 janvier, que la médiation ougandaise fasse quelques recommandations et demande officiellement au M23 de déposer les armes. Mais le tandem à la tête de la délégation du M23 ne l’entend pas de cette oreille : François Rucogoza et Roger Lumbala ont multiplié des rendez-vous et les démarches avec les officiels ougandais pour les convaincre qu’il faut tenir ce débat, sinon « cela va mal se passer sur le terrain », menacent-ils.
Du côté de Kinshasa, on est confiant dans le fait que Museveni ne « va pas s’engager dans une voie déraisonnable ». Il y a en tout cas nécessité d’arriver à une conclusion pour pouvoir annoncer quelque chose au sommet de l’UA ce week-end à Addis-Abeba.
RDC : le M23 en veut-il au facilitateur ougandais ?
Jeune Afrique - 23/01/2013
Le dialogue de Kampala entre le gouvernement congolais et le M23 peine à avancer. Dernier accroc en date : le refus, mardi 22 janvier, du facilitateur ougandais, Crispus Kiyonga, d’élargir la négociation à la remise en cause des institutions issues des élections de novembre 2011.
Depuis l’ouverture des discussions entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais, le 9 décembre à Kampala, un seul des quatre points à l’ordre du jour a été débattu. Il comprend l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 (NDLR : signé entre le gouvernement et le CNDP à Goma), le mécanisme pour sa mise en œuvre et les questions connexes.
C’est l’ordre du jour et le cadre des négociations entre les deux parties qui fait trainer les discussions. Mercredi 16 janvier, le M23 et Kinshasa s’étaient mis d’accord sur les points à inscrire à l’ordre du jour. Outre la revue des accords du 23 mars 2009, ceci comprenaient les questions sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques, le plan de mise en œuvre.
Mais en refusant, mardi 22 janvier, d’élargir la négociation sur des thèmes mettant en cause la légitimité du régime de Kabila, le facilitateur ougandais, Crispus Kiyonga, s’est attiré les foudres de la délégation du M23, qui estime que ce thème fait partie de l’ordre du jour signé le 16 janvier. Kinshasa, qui ne souhaite pas que les discussions aient une incidence sur les institutions issues des élections de novembre 2011, s'est, évidemment, satisfait de cette décision.
"Inefficace"
Plus globalement, certains membres de la délégation rebelle ne comprennent pas la méthode du facilitateur, qu’ils trouvent inefficace. « Sa présence est même un frein au dialogue entre nous et le gouvernement, lance Roger Lumbala présent à Kampala avec le M23. Regardez en Centrafrique, trois jours de négociations ont suffi. C’est peut-être un problème d’incompréhension entre anglophones et francophones.»
« Il a sa façon de travailler, et peut-être que certains ne la comprennent pas, nuance le président de la délégation rebelle, François Rucogoza. Nous devons trouver des mécanismes pour être plus rapide. S’il y a des problèmes, ils sont aussi entre les deux parties et nous devons les résoudre ensemble ».
Pour le moment, la délégation du M23 n’a pas décidé de récuser le médiateur ougandais, mais a demandé à le rencontrer pour tenter d’aplanir ces différends.
De violents affrontements entre étudiants et policiers à l'Université pédagogique nationale de Kinshasa
Xinhua - 23/01/2013
KINSHASA - De violents affrontements se sont produits mardi soir entre les étudiants de l'Université pédagogique nationale (UPN) et les éléments de la Police nationale congolaise (PNC), a affirmé un responsable de l'Association des étudiants de l'UPN. Le premier bilan de ces affrontements fait un blessé et trois personnes portés disparus du coté des étudiants, a déclaré ce responsable.
"Les étudiants portés disparus sont respectivement deux de la faculté des Sciences économiques", a-t-il précisé.
Des étudiants de l'UPN ont confié à Xinhua que l'ancien Comité de Gestion utilise les non-étudiants pour semer des troubles au sein du campus universitaire afin de faire croire aux autorités compétentes qu'il bénéficie encore de la confiance des étudiants.
"Ils sont allés plus loin en déclarant que, les éléments de la Police nationale congolaise qui ont fait irruption dans le campus ont été envoyés par l'ancien Comité de Gestion pour brimer les étudiants qui voulaient manifester pour exiger l'intronisation du nouveau Comité de Gestion", a expliqué une étudiante de la faculté des Sciences d'Infirmière.
Ces affrontements ont perturbé le déroulement de cours à l'UPN.
Près de 25000 déplacés internes enregistrés à Walungu dans la province du Sud-Kivu
XinHua - 23/01/2013
Près de 25000 personnes déplacées internes, fuyant les affrontements de ces dernières semaines, entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les miliciens du groupe Maï Maï Raia Mutomboki, ont été enregistrées dans le groupement de Mulamba et ses environs, province du Sud- Kivu (est de la RDC), a indiqué une note d'information du Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires ( OCHA), parvenue mercredi à l'Agence Xinhua.
Selon OCHA, qui se réfère au rapport des humanitaires ayant effectué une mission le 16 janvier à Mulamba, la grande majorité de déplacés sont hébergés dans des familles d'accueil, une moyenne de 3 familles déplacées par ménage d'accueil. Pour OCHA, cette situation met en mal les capacités de survivance de la communauté hôte.
La mission a annoncé qu'une réponse dans le cadre du programme de Réponse rapide aux Mouvements de populations (RRMP) est en cours de préparation pour environ 910.000 déplacées internes à la fin de l'année dernière.
Créé l'année dernière, le groupe Raia Mutomboki, un groupe d" auto-défense, prétend défendre la population civile contre les attaques des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Mais les attaquent récurrentes des Raïa Mutomboki contre les positions des FARDC occasionnent des violences provoquant des pillages, viols, vols, exactions et déplacements de population civile.
La RDC compte introduire la vaccination anticholérique pour mettre fin à l'épidémie de choléra
XinHua - 23/01/2013
La République démocratique du Congo (RDC) compte introduire la vaccination anticholérique parmi les interventions de lutte contre l'épidémie de choléra, a déclaré Pierre Lokadi, secrétaire général au ministre de la Santé publique, lors de son discours d'ouverture de l'atelier d'évaluation de lutte contre le cholera en RDC, organisé mercredi à Kinshasa.
"Le ministère de la Santé publique et le cluster santé ont initié une évaluation de la gestion des épidémies de choléra pour discuter de la situation épidémiologique actuelle du choléra dans le but de moins investir et réorienter les interventions en 2013", a déclaré M. Lokadi.
"La réunion d'aujourd'hui est très importante parce qu'elle permet d'évaluer la réponse à l'épidémie actuelle et de préparer la réponse pour demain", a indiqué Dr. Léodégal Bazira, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC.
Pendant deux jours, les principaux partenaires et le ministère de la Santé publique procéderont à l'évaluation de la gestion de l'épidémie pour en tirer des leçons pratiques et formuler des recommandations en vue d'améliorer la réponse dans les années à venir.
Depuis deux ans, plusieurs zones à travers le pays, à l'exception de deux Kasaï, ont été touchée par l'épidémie de choléra qui a fait 33281 cas, 792 décès et un taux de létalité de 2,3% en 2012.
Katumbi ou la tentation du pouvoir
Karin Tshidimba - La Libre - 24 janvier 2013
Voilà un film qui va faire parler de lui, de Kinshasa à Bruxelles. Portrait contrasté du richissime homme d’affaires et gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, il fait l’objet de rumeurs persistantes et de coups de fil impétueux, avant même d’avoir été vu. Car c’est ce soir qu’il sera montré pour la première fois dans le cadre du Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz.
Sachant que Thierry Michel a rencontré nombre de ses détracteurs (syndicalistes, journalistes et activistes des droits de l’homme) et opposants politiques, l’entourage de Moïse Katumbi s’était montré nerveux à l’annonce de la réalisation du projet.
Pourtant, au départ, tout se passait bien entre les deux hommes qui s’étaient rencontrés lors du tournage du précédent film de Thierry Michel : "Katanga Business" sorti en 2009.
A l’époque, l’homme d’affaires et politicien débutant volait de succès en succès, semblant instaurer une nouvelle ère dans ce Katanga tant pillé. Il faut dire que la région (de la taille de la France) est la plus riche du pays, son sous-sol constituant l’essentiel du "coffre-fort" congolais.
Club de foot
Homme au physique sportif, à l’allure altière et à l’incroyable charisme, Moïse Katumbi avait visiblement impressionné Thierry Michel, comme beaucoup d’autres : investisseurs, hommes politiques ou journalistes. Lors de ses tournées sur le terrain, le cinéaste l’avait filmé tandis qu’il haranguait la foule, calmait les contestataires, écoutait les doléances, promettant des solutions et, surtout, galvanisant une population forcée de se nourrir de fols espoirs. Sur ces images, éclatait la formidable capacité de Katumbi à retourner les situations à son avantage, savant mélange de populisme et de démagogie. Le ver semblait déjà dans le fruit
Membre de la même famille politique que le président Kabila, originaire comme lui du Katanga, certains prétendaient, déjà en 2008, que Katumbi finirait président ou, du moins, ferait pas mal d’ombre à l’actuel dirigeant de la nation. On percevait en effet à quel point sa popularité, et sa façon de jouer cavalier seul, déplaisait au pouvoir central, d’autant que ce dernier ne pouvait pas perdre un tel allié.
Revenant sur ce personnage clé, Thierry Michel creuse deux nouveaux sillons, laissés en jachère dans son précédent film : son rôle en tant que président du club de foot "Le tout-puissant Mazembe" et ses récents investissements dans le secteur minier. Deux piliers fondamentaux de sa politique et de son ancrage au Katanga. Sur ces deux sujets, le film, intitulé "Moïse Katumbi, foot, business et politique", se révèle éclairant et met au jour le "système Katumbi" comme certains observateurs l’ont nommé : système qui favorise la "politique de la main tendue", Katumbi faisant de ses concitoyens des "obligés", d’une "façon paternaliste".
En quelques années, grâce à sa fortune (ses dons, tous secteurs confondus), à ses réalisations sociales et au prestige de son équipe de foot - l’une des meilleures d’Afrique -, Katumbi est devenu l’homme politique le plus populaire du Congo.
Prenant la suite de "Katanga Business" thriller politico-financier en pays minier où Moïse Katumbi apparaissait déjà à de multiples reprises, le film retrace la lente ascension de l’homme d’affaires, bien avant de devenir gouverneur, et explore ses autres sphères d’influence. Sa société de sous-traitance MCK multiplie en effet les contrats avec de nombreuses multinationales. A croire que tout ce que Katumbi touche se transforme en or. Depuis sa légendaire réussite dans le secteur de la pêche, il a bâti un véritable empire financier : dans l’agriculture, l’alimentation, l’immobilier, l’industrie et maintenant les mines.
On lui reproche d’être à la fois juge et partie du grand Monopoly économique qui se joue au Katanga. Même si, officiellement, Katumbi n’est plus actionnaire de MCK, puisqu’il a cédé ses actions à sa famille. Planent également des soupçons de collusion, de trafic d’influence et d’abus de pouvoir. Katumbi est d’autant plus suspect que ses supporters forment désormais une sorte de milice privée prête à menacer quiconque le critiquerait. Le journaliste Christophe Yantumbi, auteur du livre "Moïse Katumbi ou l’ambition du pouvoir", et son ex-associé Jean-Claude Muyambo en savent quelque chose. Toutes les personnes témoignant face caméra n’en ont que plus de mérite
Enquête judiciaire
Avec l’épisode saisissant de l’annonce de son possible retrait de la politique, il apparaît en tout cas que Moïse Katumbi sait merveilleusement s’imposer aux foules Tandis que ses partisans pointent ses bienfaits et l’indéniable modernisation de la province (routes, électricité, hôpitaux, écoles, etc.), une enquête judiciaire est ouverte à son encontre pour fraude, corruption et trafic d’influence.
Le M23 demande de revoir les résultats des élections de 2011, mais « à quel titre s’il ne dispose pas du consensus populaire »…
Agenzia Fides , le 25 janvier 2013
Kinshasa (Agence Fides) – Parmi les points que le M23 – mouvement de guérilla actif dans le Nord Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo – a demandé à discuter avec le gouvernement de Kinshasa au cours des négociations en cours à Kampala, se trouvent notamment les résultats des élections présidentielles de 2011, contestés par l’opposition. « Le M23, privé de consensus populaire, à cause d’une guerre qui a porté préjudice surtout à la population, a décidé de frapper le gouvernement sur ses points les plus faibles et les plus obscurs, tels que le manque de légitimité populaire suite aux fraudes électorales de novembre 2011, la corruption, la crise économique, le défaut de réforme de la justice et de l’armée, cette dernière étant incapable de défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale » explique une note envoyée à l’Agence Fides par le Réseau Paix pour le Congo. « Il s’agit de problématiques ayant une importance nationale et qui ne peuvent faire l’objet de négociations privées entre les deux délégations, celle du gouvernement et celle du M23 » poursuit la note. « Le lieu approprié pour trouver une solution à ces problématiques est un débat national auquel pourraient participer le gouvernement, le parlement, l’opposition politique et la société civile ». « Ce dialogue ne devrait laisser aucune place aux autoritarismes de la majorité, pas plus qu’à des revanches politiques ou à une nouvelle répartition du pouvoir entre les faucons et les colombes, mais devrait être le lieu d’une confrontation ouverte et franche visant à rechercher des solutions appropriées aux problèmes réels qui empêchent le pays de cheminer vers la démocratie, la paix, la justice et le respect des droits humains » conclut la note.
© CongoForum, le samedi 26 janvier 2013