Jeudi 19 avril 2018, deuxième jour du colloque de Malabo a été marqué par l’audition suivie de débats d’une quinzaine de communications, d’ orateurs de différents profils : Défenseurs de droits de l’Homme tant de Guinée Equatoriale que de différents pays africains ainsi que de la diaspora, d’experts en médias, de professeurs d’université, de membres de la société civile et de mouvements citoyens.
C’est à un véritable exercice de radioscopie de l’état des lieux et des perspectives de la presse, de la société civile et de la situation des droits de l’Homme en Afrique que se sont livrés les participants au colloque de Malabo.
Au fur et à mesure des communications et des débats, des questions véritablement existentielles sur le présent et l’avenir de l’Africain et de l’Afrique se sont imposées, avec en toile de fonds la nécessité d’apporter une solution pour l’avenir immédiat et à moyen terme du continent.
Dans la plupart des états africains, les médias, la société civile et les mouvements des droits de l’Homme sont des mal-aimés.
Paradoxalement, le colloque de Malabo réunit la plupart de ces acteurs qui sont souvent muselés ou embastillés chez eux.
Pourtant, via les médias, la société civile, , les mouvements des droits de l’Homme ne demandent qu’une chose aux dirigeants :
Subvenir aux besoins de la population à savoir :
L’accès aux besoins les plus élémentaires qui sont aussi parmi les droits de l’Homme : l’eau, l’électricité, l’enseignement, les soins médicaux.
La société civile et les associations des droites de l’Homme reprochent aux dirigeants africains la mauvaise gouvernance : ne pas consacrer les revenus nationaux au profit du plus grand nombre grâce par exemple à la réalisation de grandes infrastructures : routes, habitation...
Or, dès l’arrivée à Malabo, tous les participants qui mettent les pieds pour la première fois en Guinée Equatoriale sont impressionnés par les infrastructures de la ville : routes, bâtiments imposants abritant les ministères et autres services de l’état, logements sociaux, distribution de l’électricité et de l’eau jusque dans le fin fonds des villages... Rien à voir avec certaines capitales au visage hideux comme Kinshasa en RD Congo par exemple. Et la ville de Malabo a fière allure: rien à envier à plusieurs villes occidentales.
Un pays africain avait pareille prestance : la Libye de Kadhafi.
Dans les communications et débats du colloque de Malabo, cela a été évoqué.
Les participants au colloque en sont arrivés à un constat : l’assassinat de Kadhafi avait été planifié quelque part. dans quel but ? Au profit de l’Afrique ?
Une question s’est alors posée :
L’Afrique devrait-elle vivre perpétuellement pareilles tragédies, chaque fois qu’un leader pan-africaniste émerge ?
De cette interrogation, plusieurs autres ont émergé :
Que peut la société civile africaine pour anticiper pareilles situations ?
Que peuvent les médias africains pour être utiles en pareilles circonstances ?
Ne serait-il pas nécessaire qu’une « Déclaration de Malabo » soit faite afin de canaliser désormais le combat et l’implication de la société civile africaine, non seulement vers plus de respect des droits de l’Homme, mais qu’une grande synergie soit opérée entre les organisations de la société civile africaine dont celle des droits de l’homme aussi, et les médias pour que désormais, le moteur qui impulsera l’avenir de l’Afrique et de l’Africain soit en Afrique et entre les mains des africains et non ailleurs, et entre les mains étrangères ?
Le Président de la Guinée Equatoriale qui s’est déjà démarqué de la plupart de ses paires de l’Afrique Centrale ne devrait-il pas pousser la logique jusqu’au bout en soutenant, et les médias africains, et les défenseurs africains des droits de l’homme , et la société civile africaine ?
Malabo, le 19 avril 2018
Cheik FITA