Dans une déclaration de trois pages et en 16 points, publié à Kinshasa le lundi 23 juillet 2018, des partis politiques congolais de l’opposition ont tourné en dérision la déclaration de J. Kabila sur sa « passion pour le Congo » faite devant les parlementaires congolais réunis en congrès, quatre jours plus tôt.
Ils ont tout autant brocardé le bilan que Joseph Kabila a présenté après avoir passé 18 ans à la tête de la RD Congo.
Joseph Kabila qui croyait avoir réussi une sortie politique devant les deux chambres réunies, a plutôt créé un effet boomerang: les principaux partis de l'opposition ont réussi à faire bloc contre le Raïs et tirer allégrèment à boulets rouges sur lui.
Pour ces partis et plates-formes à savoir : l’UDPS, le MLC, l’UNC, la Dynamique et Ensemble :
- Joseph Kabila est dans la logique du coup de force,
- Il entreprend des manœuvres pour instaurer un régime personnel qu’il voudrait légitimer par une parodie d’élections, puis régner par la terreur,
- Joseph Kabila prétend avoir la passion pour le Congo, mais le fruit de cette passion c’est la corruption, le pillage des ressources de la RD Congo,
- Cette passion pour le Congo, ce sont les Panama papers et de la BGFI, le passeport-gate, des contrats miniers léonins, la distribution des privilèges à ses proches,
- « La grande passion de monsieur Kabila », c’est l’appropriation de la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante,
- Ces partis et plates-formes de l’opposition exigent des élections crédibles transparentes et apaisées conformément à la constitution, à l’accord de la saint-sylvestre et aux résolutions de l’ONU,
- Pour ces signataires de la déclaration, la non-représentation de Joseph Kabila à la prochaine présidentielle est un acquis et de la constitution, et de l’accord de la Saint-Sylvestre,
- Les signataires rappellent quatre actions impérieuses :
- 1. Le nettoyage du fichier électoral pour le délester des millions d’électeurs fictifs,
- 2. La mise à l’écart de la machine à voter,
- 3. L’exécution des mesures de décrispation: que soit effective la libération des opposants emprisonnés, et le retour au pays de ceux qui ont été contraints à l’exil,
- 4. La re-dynamisation de la CENI avec le départ notamment de l’ancien représentant de l’UDPS.
L’opposition rappelle enfin que Joseph Kabila étant devenu illégitime, tous les accords qu’il signerait devraient être dénoncés.
Bruxelles, le 23 juillet 2018
Cheik FITA