LA REUNION DE KINGATI LIVRE SES SECRETS
Il y avait beaucoup d’interprétations tant à l’opposition qu’à l’Eglise catholique sur la rencontre que le Chef de l’Etat avait proposée dans son discours du 15 décembre 2012 sur l’Etat de la Nation devant les deux Chambres réunies c'est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat.
A la rencontre de Kingakati du 1er mars 2013, le Chef de l’Etat Joseph Kabila vient de lever le voile sur la conception « du dialogue national ». A entendre le Président de la république, nous allons dans le sens de la consultation du genre Mukolo wa Pombo à l’époque du Maréchal du Zaïre. La formule de Kabila est claire c'est-à-dire il y aura consultation nationale plutôt que le dialogue national, ce qui revient à dire que le Président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku ne fera que la réception des doléances ou des cahiers de charge de différentes parties. Ensuite, il fera la conclusion et/ou la synthèse de ces cahiers de charge et les soumettra au Chef de l’Etat.
A son tour, le Président passera devant le Parlement pour répondre aux doléances de la population congolaise via les partis politiques, les associations, etc.
Il n’y aura donc pas de face à face ni un dialogue inclusif pour consacrer le partage du pouvoir. Tel est à retenir sur ce qu’on a abordé à Kingakati.
LA CENCO S’ÉTAIT DONC TROMPEE
Selon les articles diffusés sur l’internet, la CENCO a mordu à l’hameçon de l’opposition en demandant au Président Joseph, au point 18 de son mémorandum du 02 mars 2013, l’organisation d’un dialogue politique inclusif du genre Conférence nationale souveraine (CNS). Dans le même mémorandum, les évêques catholiques martèlent et demandent au Chef de l’Etat, qui est le garant de la Nation, de ne pas toucher ni de modifier les dispositions de l’article 220 de la loi fondamentale de notre pays. Une bonne chose pour laquelle nous félicitons la CENCO qui doit rester l’église au milieu du village.
Par ailleurs, là où le bas blesse, la même CENCO s’est écartée de son rôle d’arbitre. Au point 2 de son mémorandum, la conférence des Evêques catholiques s’atèle sur les résultats des élections présidentielles de novembre 2011 et dit, nous citons : « l’idée d’un dialogue a émergé et elle est accueillie par d’aucuns comme voie de sortie de la crise qui secoue notre pays depuis la publication des résultats des élections de novembre 2011 ». Mais jusqu’à ce jour, nous attendons les résultats des élections de novembre 2011 dans la bouche du Cardinal Monsengwo qui, en son temps, nous avait écorché les oreilles disant qu’il avait les résultats qui donnaient Tshisekedi gagnant.
Contrairement à cette démarche de désinformation et d’intoxication du peuple, la CENI a publié des résultats grâce auxquels nous avons un Chef de l’Etat élu. Et pour preuve, la CENCO vient de lui adresser un mémorandum en tant que tel. Et c’est le même président qui vient de prendre l’engagement pour le compte de toute la nation à Addis Abeba, une preuve de plus, si besoin en était encore, de sa reconnaissance internationale.
Yvon Ramazani.