Quantcast
Channel: Une nouvelle Afrique voit jour
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7879

La Cenco et l’opposition même combat

$
0
0

La Cenco et l’opposition même combat
La Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) a, dans son mémorandum adressé au Chef de l’Etat, exigé d’organiser le dialogue entre les Congolais. Dialogue qui doit avoir lieu à Brazzaville avec comme médiateur, le président Denis Sassou Ngwesso. Visiblement, la Cenco est dans le sillage de l’opposition. Simple coïncidence ou acte bien médité ? C’est à cela que cette plume s’exerce.
Il n’en était pas ainsi à l’origine
Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a, peu avant la fin de l’année dernière, voulu mettre tous les Congolais ensemble en parlant des « concertations » entre les forces vives de la République. Mais à sa grande surprise, le Chef de l’Etat voit son concept évoluer au gré des vagues, et selon les intérêts mesquins, jusqu’à être galvaudé et à perdre toute sa substance initiale. L’opposition s’est saisi du concept jusqu’à le transmuer dans le «dialogue national ». Aujourd’hui, cette opposition se fait joindre dans ses manigances et ses calculs très froids par la Cenco. Ce, sans la moindre jugeote de leur part.
Pourtant Lambert Mende, le ministre porte-parole, a, lors de la conférence de presse co-animée avec son collègue des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, tranché net : « Je rappelle qu’il s’agit de concertations. Il faut oublier le dialogue national, c’est déjà dépassé. Oublier Sun City. Nous n’irons pas à l’étranger pour régler des problèmes alors que notre peuple nous a offert un cadre institutionnel avec la ConstitutionLe président Kabila a déjà initié des rencontres et il proposera une initiative bientôt».
Une position qui, on le sait pertinemment bien, ne pouvait enchanter tous ceux qui mijotaient déjà sur ces pourparlers pour faire la politique du tube digestif. Les opposants croient avoir mené la RDC au point où l’on ne peut que se résigner à un tel dialogue politique inter congolais pour un tel partage du pouvoir. Hélas, il n’y a pas de mêmes causes qui ne peuvent aucunement produire les mêmes effets. Ils doivent se détromper ceux-là.
Les concertations nationales envisagent ceci : un débat institutionnel qui met ensemble opposition, majorité et forces vives de la nation en vue de mettre fin à l’agression du M-23. Elles constituent la réplique logique et pédagogique du Chef de l’Etat contrarié ou indigné par les faux bruits qui courent sur les causes et les acteurs de l’agression du M-23. Objectif : restituer la vérité.
Ces négociations veulent que les forces vives de la nation, ayant connu la vérité sur cette guerre, se l’approprient sans que cela donne lieu au partage du pouvoir rêvé par les politiques qui, à lui-seul, ne résout fondamentalement pas la crise. D’autant plus que la guerre est apportée de l’extérieur de la Rdc.
Dialogue inter congolais bis, une chimère
Le vœu d’un nouveau dialogue inter congolais a été exprimé par des analystes politiques pro-opposition et les opposants dont Kamerhe et certains proches de l’un ou l’autre leader de l’opposition. Et cela s’inscrit dans le contexte des contestations postélectorales. Après la série d’initiatives qui se sont soldées par un cuisant fiasco pour donner l’imperium à Tshisekedi et étant donné les contestations permanentes, les initiateurs du nouveau dialogue inter congolais ont estimé que les solutions à la« crise » postélectorale ne peuvent être mieux trouvées qu’à travers un tel dialogue. Pour y parvenir, ils prônent la rencontre Kabila-Tshisekedi.
Il est cependant à notifier que cette idée, fondée sur l’exigence stéréotypée d’un Tshisekedi égal à lui-même et clamant sa victoire confisquée, ne rencontrait pas l’assentiment du camp de la majorité au pouvoir. Celle-ci y voyait un chantage ou une tentative savante de hold-up du pouvoir que le camp de Tshisekedi tirait d’on ne sait où. Et ce dialogue ne concernait que la classe politique et n’était pas institutionnelle.
La Cenco qui a eu à déployer un nombre important d’observateurs des élections du 28 novembre 2011 a eu à manifester une attitude, pour le moins, équivoque face à ces élections. Officiellement, sa position n’était pas acquise à l’opposition alors que certains de ses membres ne dissimulaient pas leur penchant à l’opposition par des prises de positions faisant planer le flou et le discrédit sur le processus électoral. On connaît l’épisode où le Cardinal Monsengwo s’est prononcé en faisant usage de faux chiffres lui transmis par un membre de la Monusco pour jeter le discrédit total sur la véracité des chiffres avancés par la Céni ; et donnant Kabila pour vainqueur.
Une prise de position qui, sans autre forme de procès, a conforté les opposants dans leur philosophie. Cette philosophie leur a longtemps servi d’argument a fortiori pour contester la victoire ou la légitimité de Kabila. Plus tard, lorsque le Président de la Céni intervint pour restituer toute la vérité sur la mauvaise source utilisée par le Cardinal pour fonder sa position, le désabusé cardinal a observé un silence sépulcral jusqu’à ce jour.
Soutien à l’opposition et du Clergé
La Cenco s’affiche donc tel un soutien moral et intellectuel évident à l’opposition. C’est une espèce de flirt politique. L’imaginaire collectif des Congolais garde encore fraiches dans leur mémoire les stigmates des messes organisées par la Cenco à Kinshasa dont les causes servies étaient celles de l’opposition. L’on se souviendra encore de l’appropriation de la journée du 16 février qui, au départ, est catholique mais récupérée politiquement par l’opposition.
Cependant, selon des sources de l’église catholique, une dynamique était née au sein de la Cenco. Deux blocs s’étaient dressés : les proches du cardinal – qui manifestaient une opposition farouche à Kabila–, et un autre groupe des Evêques éclectiques – qui étaient d’accord avec la Céni dont les résultats donnaient Joseph Kabila pour vainqueur au scrutin du 28 novembre 2011. Cette dynamique, selon les mêmes sources, prévaut encore au sein de la Cenco où les origines des Evêques jouent un rôle dans leur prise de position politique en rapport avec la crédibilité des résultats donnés par la Céni.
MAPAMITIBA
__._,_.___

Viewing all articles
Browse latest Browse all 7879

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>