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Corruptions en RDC : L’exemple doit venir de « Joseph KABILA »

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La RDC doit songer à la formation d’une armée Républicaine pour sécuriser le territoire national

Mercredi, 06 Mars 2013 12:24


Par les résolutions de l’Accord cadre signé le dimanche 24 février 2013 à Addis-Abeba figure la mise en place d’une Brigade Spéciale d’Intervention au sein de la Monusco. Le rôle de cette brigade spéciale est de traquer et neutraliser les groupes armés tels que le FDLR, le M23 et les autres forces négatives qui sèment mort et désolation dans l’Est de la République démocratique du Congo. Composée d’environ 6.000 hommes, cette brigade va recourir à l’article 7 qui autorise aux forces des Nations Unies de combattre avec les armes tous ceux qui constituent un obstacle pour la paix dans la région orientale de la RDC.Il convient de rappeler que la Conférence des Chefs d’Etat des pays de la région des Grands Lacs qui s’est tenu à Kampala, le mardi 7 août 2012, avait déjà adopté l’idée de la mise en place d’une force internationale neutre à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Cette force internationale neutre aura pour mission de garantir la sécurité à la frontière commune entre les deux pays, mais aussi de lutter contre les mouvements rebelles et les groupes armés qui sèment la terreur et la mort dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Selon le secrétaire général exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), M Ntumba Luaba, les contingents de cette force neutre viendront essentiellement des pays de la région des Grands Lacs. Cette force neutre viendra se greffer aux troupes la Monusco qui déjà, depuis dix ans, s’attèlent dans leur lourde mission de pacification et de la stabilisation de la République démocratique du Congo.


L’épine dorsale du pays

Cependant, selon M. Roger SeckMBalKonde de l’Institut Congolais d’Etudes Stratégiques et environnementales (ICESE) la mise en place de la force internationale neutre ou d’une brigade d’intervention spéciale ne doit pas faire perdre de vue aux congolais la nécessité pour la République démocratique du Congo de former une armée restructurée et républicaine et garante de l’intégrité territoriale. « Il est regrettable de constater que les autorités congolaises n’accordent vraiment pas d’importance à la formation d’une vraie armée congolaise restructurée, républicaine et intégrée. Aujourd’hui, avec sa dimension géographique continentale, la République démocratique du Congo ne saurait vivre en paix et se développer de façon harmonieuse sans une armée capable de sécuriser la population et leurs biens et aussi de défendre l’intégrité territoriale. », a expliqué le directeur de l’Institut congolais d’études stratégiques et environnementales au cours d’une téléconférence. Il a poursuivi en affirmant « Un grand écrivain africain disait d’ailleurs qu’on ne peut pas avoir un grand pays sans une grande armée. Les Forces Armées ne peuvent donc qu’être l’épine dorsale de la République démocratique du Congo, pays 80 fois plus grand que sa métropole, la Belgique et qui dispose d’immenses ressources naturelles capables d’attiser des convoitises » , dixit Roger SeckMbal.

L’échec du processus DDRRR

Il faut rappeler que l’une des grandes recommandations du Dialogue Inter congolais organisé en 2002 à Sun City était la formation d’une armée congolaise républicaine, restructurée et intégrée. Après le dialogue inter congolais, les congolais se sont engagés à mettre sur pied une force armée républicaine, garante de la sécurité des biens et des personnes et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. A cet effet, plusieurs partenaires de la RDC, parmi lesquels la Belgique, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis se sont montrés disposées à aider la RD Congo dans cette entreprise. Malheureusement, tout au long de la transition, le processus de formation de la nouvelle armée congolaise n’a pas porté des fruits. La raison est simple. On a intégré au sein des Forces armées congolaises (FARDC) formées après Sun City, des anciens rebelles, des anciens miliciens et des anciens mercenaires qui, sans formation aucune et sans mesure d’encadrement ont porté l’uniforme et gagné des galons et de grades sans pour autant passer par le cursus normal d’une armée républicaine et professionnelle et respectueuse des droits. A la place, le pays à vu émerger une armée composée en grande partie d’hommes indisciplinés et de déserteurs qui n’hésitaient pas de se livrer aux pillages et aux attaques des paisibles citoyens. Autre fait non moins significatif c’est la présence de plusieurs chaînes de commandement au sein des FARDC lors du 1+4. Avec des officiers dont certains n’avaient de compte à rendre à personne, même pas au chef d’Etat major de l’armée. Dans l’Est du pays, un grand nombre de ces officiers se livrent à l’exploitation des richesses minières et gèrent plusieurs mines d’or, de diamants, de coltan…

Le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration et rapatriement (DDRRR) piloté par la Monusco, en collaboration avec le gouvernement congolais et le Haut commissariat pour les réfugiés n’a pas aussi était une réussite du fait que beaucoup de jeunes démobilisés ont fini par réintégrer des groupes armés soutenus par des pays voisins de la République démocratique du Congo.

La jeunesse, l’espoir

Selon l’Institut congolais d’études stratégiques et Environnementales, plutôt que de disposer d’un véritable corps d’armée, la République démocratique du Congo a plusieurs unités avec plusieurs chaînes de commandement. C’est ce qui justifie des échecs et défaites à répétition enregistrées dans les zones de combat, dans l’Est du pays. Il y a aussi des cas de trahison et de désertion devenus monnaie courante au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo. Il est aussi établi que la politique de réintégration et de réinsertion des anciens rebelles et miliciens au sein des FARDC a complètement affaiblie l’armée congolaise.

« Au moment où la République démocratique du Congo est engagée dans la phase de  consolidation de la paix, la formation d’une armée nationale congolaise républicaine, professionnelle et respectueuse des valeurs des droits humains doit faire partie de l’agenda prioritaire des dirigeants congolais» ; dixit le chercheur congolais.

Il  a affirmé que la reconstruction de la République démocratique du Congo passe aussi et surtout par la reconstruction et la réorganisation de son armée afin de la rendre réellement  dissuasive, républicaine, professionnelle, capable de créer des mentalités de développement.« Pour arriver à atteindre ce but, le gouvernement congolais doit investir à moyen et à long terme dans la jeunesse. Il doit mettre suffisamment des moyens pour la formation de ces jeunes au métier des armes aussi bien au pays que dans des meilleures académies militaires Enfin, les autorités congolaises doivent retirer des FARDC tous les militaires et officiers indisciplinés et trafiquants d’armes et de minerais qui ternissent l’image des Forces armées de la République démocratique du Congo auprès de l’opinion nationale et internationale.», a conclu le directeur de l’ICESE.

Luc-Roger Mbala Bemba

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