C’est le branle-bas de combat dans tous les états-majors politiques. Ailleurs, au niveau des différentes composantes de la société congolaise, on assiste à une grande ruée. Tout le monde ne jure que par la Concertation nationale. Certains, moins avare de terme, parlent carrément de Dialogue national.
La grande question qui se pose à ce jour au sein de la société congolaise, reste de savoir pourquoi la convocation de la Concertation nationale continue à se faire attendre. Le Chef de l’Etat avait lancé l’idée début 2013. Le premier trimestre de cette année, va bientôt toucher à sa fin sans que nul ne puisse dire avec précision à quand le grand rendez-vous de la Nation.
Pour comprendre ce qui se passe autour de la Concertation nationale, il faut garder à l’esprit que cette question relève exclusivement de l’autorité du Chef de l’Etat. Lui seul possède la latitude de définir quand et comment va démarrer ce grand moment attendu par tout un peuple.
Il saute ainsi aux yeux que puisque Joseph Kabila pilote personnellement et souverainement le processus, il prend le temps nécessaire pour offrir à la Nation un plat mûr. En effet, les Congolais n’en sont pas à leur premier rendez-vous de l’histoire pour tenter de laver les linges sales en famille. Plusieurs rencontres ont émaillé l’histoire mouvementée de notre pays, mais sans que le pays ne réussisse à se défaire du cycle de l’instabilité. Nous pouvons citer, parmi les plus prestigieuses rencontres, la Conférence Nationale Souveraine et plus récemment le Dialogue intercongolais.
Le vigile
Le format, l’envergure et l’implication de la Communauté internationale pour la réussite de ces assises constituaient autant de gages quant à la sortie définitive du pays de la crise. La formule hors du commun du 1+4 issu du Dialogue inter congolais avait justement été adoptée dans l’assurance que finalement, le Congo allait décoller.
Mais aujourd’hui, nous en sommes encore au point d’appeler de tout vœu une rencontre nationale entre les filles et les fils de ce pays. C’est donc dire que le vrai problème ne réside pas dans la convocation d’un dialogue ou d’une concertation au niveau national.
Joseph Kabila en est pleinement conscient. Aussi prend- il toutes les précautions nécessaires que cette fois, le pays sorte enfin de l’ornière après la Concertation nationale.
C’est pourquoi, le Chef de l’Etat s’est mis à l’écoute de plusieurs officines. Il écoute, scrute, jauge et évalue tout avant de prendre la lourde décision de convoquer la Concertation nationale. N’en déplaise à ceux qui trouvent le temps long. Kabila veut s’assurer de trois choses fondamentales avant de lancer le grand rendez-vous national. Primo, que celui-ci ne porte pas les germes de l’improductivité comme tous les rendez-vous qui l’ont précédé secundo, que tous les pièges soient déjoués à l’avance et tertio, que la Concertation implique réellement toute la Nation et qu’elle ne soit pas une affaire des seuls politiciens.
LP