Plusieurs sujets se disputent la manchette des journaux parus ce vendredi à Kinshasa, entre autres, la création d’une force d’intervention par le Conseil de sécurité de l’ONU à déployer à l’Est de la RDC, l’accident de circulation qui vient d’endeuiller le football congolais, les viols à Minova, la chute éventuelle du gouvernement Matata...
Sport
Le Phare titre à la Une « DCMP décapité : les joueurs Dibulana, Mwanza et Nsimba morts ».
Les trois footballeurs ont péri dans un accident de circulation jeudi 28 mars dans la soirée à la hauteur de la 14ème Rue, dans la commune de Limete.
Des sources proches du club vert-blanc qui ont communiqué cette triste nouvelle au journal Le Phare ont rapporté que toute l’équipe (joueurs, staff technique et dirigeants), revenait d’une messe à laquelle elle venait d’assister à la paroisse Saint Dominique à Limite. Le match DCMP-V.Club programmé ce dimanche 31 mars au stade des Martyrs de Kinshasa est renvoyé sine die.
Les trois footballeurs ont péri dans un accident de circulation jeudi 28 mars dans la soirée à la hauteur de la 14ème Rue, dans la commune de Limete.
Des sources proches du club vert-blanc qui ont communiqué cette triste nouvelle au journal Le Phare ont rapporté que toute l’équipe (joueurs, staff technique et dirigeants), revenait d’une messe à laquelle elle venait d’assister à la paroisse Saint Dominique à Limite. Le match DCMP-V.Club programmé ce dimanche 31 mars au stade des Martyrs de Kinshasa est renvoyé sine die.
Nations unies
Le Potentiel titre «Le Conseil de sécurité approuve le déploiement d’une brigade spéciale d’intervention en RDC».
Il rapporte que le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé hier jeudi la résolution portant déploiement d’une brigade spéciale d’intervention dans la partie Est de la RDC. La Chine et la Russie, deux membres du Conseil qui s’opposaient à cette résolution, ont pu finalement trouver gain de cause dans le dernier projet de résolution présenté par la France, indique le journal qui promet à ses lecteurs d’analyser cette résolution dans sa prochaine édition.
Il rapporte que le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé hier jeudi la résolution portant déploiement d’une brigade spéciale d’intervention dans la partie Est de la RDC. La Chine et la Russie, deux membres du Conseil qui s’opposaient à cette résolution, ont pu finalement trouver gain de cause dans le dernier projet de résolution présenté par la France, indique le journal qui promet à ses lecteurs d’analyser cette résolution dans sa prochaine édition.
L’Avenir estime que c’est résolution est une première mondiale. La brigade que vient de créer le conseil de sécurité sera formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales, rapporte L’Avenir. Le journal précise que sa mission est de combattre et de neutraliser les groupes armés dans l’est de la RDC. La résolution renforce la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) qui se voit désormais confier la tâche supplémentaire de mener des opérations offensives et ciblées, seule ou aux côtés de l’armée congolaise, pour stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer. Parmi les pays qui sont prêts à fournir des troupes pour cette nouvelle brigade d’intervention, on cite l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique. D’autres pays se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques.
Après la création de la brigade d’intervention, commente L’Avenir, les pourparlers de Kampala n’ont plus leur raison d’être, d’autant qu’un appel a été lancé en direction des rebelles du M23 et d’autres milices, en vue de leur désarmement, si et seulement si ils ne veulent pas subir la colère de la communauté internationale qui interviendra désormais à travers la brigade. Même si Kampala aura suscité l’espoir d’aboutir à un accord, il faut vite souligner que le pays aura inutilement dépensé de l’argent qui aurait du servir à autre chose, tranche L’Avenir.
Après la création de la brigade d’intervention, commente L’Avenir, les pourparlers de Kampala n’ont plus leur raison d’être, d’autant qu’un appel a été lancé en direction des rebelles du M23 et d’autres milices, en vue de leur désarmement, si et seulement si ils ne veulent pas subir la colère de la communauté internationale qui interviendra désormais à travers la brigade. Même si Kampala aura suscité l’espoir d’aboutir à un accord, il faut vite souligner que le pays aura inutilement dépensé de l’argent qui aurait du servir à autre chose, tranche L’Avenir.
La Prospérité pour sa part salue le feu vert donné par le Conseil de sécurité pour créer cette brigade. Elle voit dans cette résolution une victoire du secrétaire général de l’Onu en vue d’en finir, une fois pour toutes, avec l’insécurité dans cette partie de la RDC. Mais, c’est aussi le résultat de l’offensive diplomatique menée par le gouvernement Matata, sous l’impulsion de Joseph Kabila, renchérit le quotidien.
L’Objectif note que les groupes armés qui écument la partie Est de la RDC n’ont qu’à bien se tenir avec l’adoption, jeudi 26 mars au Conseil de sécurité de l’Onu, d’une résolution créant une brigade spéciale d’intervention.
Le confrère signale que le texte instituant cette brigade a été proposé par la France qui souhaite faire tourner la page des souffrances dans l’Est de la RDC après plusieurs opérations menées dont l’Artemis (Ituri) et l’Eufor (Kinshasa).
L’idée d’installer une force internationale dans le Kivu émane des Etats de la SADC qui voulaient que celle-ci puisse fonctionner indépendamment de la Monusco.
Viols
L’Objectif note que les groupes armés qui écument la partie Est de la RDC n’ont qu’à bien se tenir avec l’adoption, jeudi 26 mars au Conseil de sécurité de l’Onu, d’une résolution créant une brigade spéciale d’intervention.
Le confrère signale que le texte instituant cette brigade a été proposé par la France qui souhaite faire tourner la page des souffrances dans l’Est de la RDC après plusieurs opérations menées dont l’Artemis (Ituri) et l’Eufor (Kinshasa).
L’idée d’installer une force internationale dans le Kivu émane des Etats de la SADC qui voulaient que celle-ci puisse fonctionner indépendamment de la Monusco.
Viols
Le Palmarès rapporte que les Nations Unies ont donné mercredi à la République démocratique du Congo une dernière semaine pour agir contre les soldats de deux bataillons des FARDC accusés d’avoir commis au moins 126 viols en novembre dernier dans la ville de Minova alors que les FARDC étaient en train de se replier face à l’avancée des rebelles du M23 en route vers Goma.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a tenu à préciser à ce sujet que la justice congolaise a déjà entamé des poursuites judiciaires contre les militaires accusés de viols à Minova. Il a par ailleurs déploré « les interférences des partenaires » dans les actions judiciaires initiées par les autorités congolaises.
« Je ne pense pas que c’est la meilleure façon de gérer des relations entre partenaires surtout vis-à-vis d’un Etat souverain », a déclaré Lambert Mende.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a tenu à préciser à ce sujet que la justice congolaise a déjà entamé des poursuites judiciaires contre les militaires accusés de viols à Minova. Il a par ailleurs déploré « les interférences des partenaires » dans les actions judiciaires initiées par les autorités congolaises.
« Je ne pense pas que c’est la meilleure façon de gérer des relations entre partenaires surtout vis-à-vis d’un Etat souverain », a déclaré Lambert Mende.
Matata
Sous le titre : « Le PPRD veut la tête de Matata », Le Potentiel affirme que tout est mis en place pour faire descendre de son piédestal Matata Ponyo, le chef du gouvernement de la République.
Si le coup vient du PPRD, le bras exécuteur est recruté au sein de l’Opposition. La nouvelle continue d’alimenter la chronique au sein de différents cercles politiques. La question orale sur les événements de Lubumbashi à laquelle le Premier ministre répond aujourd’hui vendredi devant la plénière de l’Assemblée nationale ne serait que cet arbre qui cache la forêt. Car, au-delà de cette interpellation, la réalité est que la tête du Premier ministre est mise à prix. Au sein du PPRD, les fossoyeurs ont d’ores et déjà prononcé la sentence. Le mot d’ordre relayé à différents niveaux du parti est clair : « Matata doit partir ! ».
Sous le titre : « Le PPRD veut la tête de Matata », Le Potentiel affirme que tout est mis en place pour faire descendre de son piédestal Matata Ponyo, le chef du gouvernement de la République.
Si le coup vient du PPRD, le bras exécuteur est recruté au sein de l’Opposition. La nouvelle continue d’alimenter la chronique au sein de différents cercles politiques. La question orale sur les événements de Lubumbashi à laquelle le Premier ministre répond aujourd’hui vendredi devant la plénière de l’Assemblée nationale ne serait que cet arbre qui cache la forêt. Car, au-delà de cette interpellation, la réalité est que la tête du Premier ministre est mise à prix. Au sein du PPRD, les fossoyeurs ont d’ores et déjà prononcé la sentence. Le mot d’ordre relayé à différents niveaux du parti est clair : « Matata doit partir ! ».
« Qui veut noyer son chien l’accuse de rage », renseigne un vieil adage. C’est le moins que l’on puisse dire, d’après Le Potentiel, au regard de l’agitation qui gagne les rangs du PPRD, le parti présidentiel, où les ténors ne jurent que pour obtenir sur un plateau et à n’importe quel prix, la tête du Premier ministre, Matata Ponyo sorti pourtant des rangs du parti présidentiel, souligne le tabloïd. « Matata Ponyo ne serait-il plus en odeur de sainteté avec ceux qui se considèrent, à tort ou à raison, comme les vrais détenteurs de la décision au sein du parti ? », s’interrogeLe Potentiel. Le journal croit savoir que la question orale sur les événements de Lubumbashi à laquelle le Premier ministre répond aujourd’hui vendredi devant la plénière de l’Assemblée nationale ne serait que cet arbre qui cache la forêt.
(Il faut, pour comprendre ce qui se trame, remonter à l’origine de tous les maux : les élections frauduleuses de novembre 2011, envisagées sous l’angle des législatives. Elles ont doté la RDC d’une assemblée où la majorité « MP sans R » est assez différente de l’ancienne Majorité AMP : elle est beaucoup plus inconsistante et polymorphe. Dans de nombreuses circonscriptions, les membres de la MP se concurrençaient entre eux parce que la MP est une coalition basée uniquement sur la préférence pour JKK à la Présidence.
La composition du gouvernement est perçue par maint politicien comme devant servir, non à mettre the right man in the right place, mais à récompenser le meilleur colleur d’affiches. Autrement dit, à récompenser les meilleurs agents électoraux de JKK, même si pour être eux-mêmes élus ils sont passés par la très petite porte. Bien entendu, ils ont tous fraudé, mais ils étaient si nombreux à le faire que, les fraudes s’annulant, il n’est pas exclu qu’à certains endroits les voix des électeurs aient pu se faire entendre. Si un portefeuille ministériel est attribué sur base de performances publicitaires, et soumis en sus à des dosages par partis, régions et ethnies, il ne faut pas s’étonner que le résultat n’ait rien d’éblouissant.
La composition du gouvernement est perçue par maint politicien comme devant servir, non à mettre the right man in the right place, mais à récompenser le meilleur colleur d’affiches. Autrement dit, à récompenser les meilleurs agents électoraux de JKK, même si pour être eux-mêmes élus ils sont passés par la très petite porte. Bien entendu, ils ont tous fraudé, mais ils étaient si nombreux à le faire que, les fraudes s’annulant, il n’est pas exclu qu’à certains endroits les voix des électeurs aient pu se faire entendre. Si un portefeuille ministériel est attribué sur base de performances publicitaires, et soumis en sus à des dosages par partis, régions et ethnies, il ne faut pas s’étonner que le résultat n’ait rien d’éblouissant.
Mais les résultats électoraux ont été très discutés. C’est alors que les commentaires négatifs tombaient de partout, que JKK a brusquement décidé un retournement des alliances. De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil l’opinion congolaise et la communauté internationale. Mais il ne pouvait échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant plus qu’au lieu d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le faire. Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément, de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’est efforcé, ensuite de profiter. Il lui devenait facile de prétendre que « l’opposition tient le même langage que le M23 ».
Pour gérer ce climat d’urgence, un gouvernement fut mis en place sous l’habituelle étiquette de « technicien ». Mais, le Congolais cultivant volontiers l’hyperbole, l’on parla des « jeunes technocrates surdoués ». Il est probable qu’au départ il en avait pour environ six mois. La « crise de l’Est » s’est prolongée plus que prévu, du fait d’une très large internationalisation -CIRGL, SADC, ONU – qu n’avait sans doute pas été prévue. Or, quand les « grands machins » se mêlent de quelque chose, ils vous font perdre un mois aussi aisément que l’on croque un biscuit. L’on n’avait pas prévu non plus, sans doute, que Ntaganda aurait suffisamment peur de ses propres mandants pour se réfugier à la CPI. Le gouvernement provisoire a donc duré. Le véritable partage de l’entrecôte ara donc lieu plus tard que prévu au cours de l’opération « silence dans les rangs » fallacieusement présentée comme « concertation nationale ».
Il n’est pas inintéressant d’observer l’évolution du vocabulaire en la matière. Au Nouvel An, JKK avait évoqueé dans son message un « dialogue national ». Celui-ci est ensute devenu une « concertation » au singulier. L’on parle aujourd’hui de « concertations » au pluriel. Cela fait penser à une évolution d’une idée de « mise à plat de tous les problèmes » à une forme de « dialogue » où il y aurait un inerlocuteur nettement « dminant », ayant devant lui des interlocuteurs dispersés.
Les attaques de « séparatistes katangais », les« conspirations à la gomme » style Mukandi ou Yangambi, comme les « alertes aux milices » pourraient très bien être liés au « dialogue national », en ce sens que le pouvoir ne dispose plus de la menace de l’Est pour créer un réflexe d’union nationale. Il lui faut une autre menace pour justifier sa fermeture à un vrai dialogue.
Ce qui serait sans aucun doute le problème crucial du « dialogue », c’est le manque de légitimité d’un pouvoir issu d’élections sans nulle crédibilité. Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Le pouvoir en place a déjà donné des signes évidents de sa volonté d’abuser de sa prépondérance. Il est manifeste que des expressions sonores comme « cohésion nationale » ou « respect de l’ordre constitutionnel » signifient en réalité « reconnaissance du pouvoir établi » et « acceptation des ‘résultats électoraux’ de 2011 ».
Il y a en RDC une crise liée, non aux institutions, mais à ceux qui en occupent les postes à responsabilité. Et cela, tout simplement, parce que la Constitution repose sur l’idée que lesdits postes auront des titulaires désignés par des élections honnêtes, et qu’elles ne l’ont pas été. Mais précisément, dans le vocabulaire de la Majorité, « pas de crise institutionnelle » veut dire « pas de remise en question de la mascarade électorale ».
Un « dialogue » qui ne se baserait pas sur l’acceptation de la réalité, à savoir que les élections de 2011 ont été NULLES, qu’il n’y aura JAMAIS de résultats électoraux acceptable sans recensement national et sans une CENI dépolitisée ne sera jamais qu’un achat à grand spectacle, par la distribution de postes lucratifs, de complices supplémentaires pour ce coup d’état dont le principal ressort consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Les distorsions du langage ne sont cependant pas le privilège du camp gouvernemental. Si celui-ci parle de « l’ordre institutionnel » ou « constitutionnel » pour défendre ses postes usurpés, pour une partie de l’Opposition « vérité des urnes » se prononce « Tshisekedi président » alors que RIEN ne peut sortir d’une élection NULLE. Proclamer la victoire d’un candidat, quel qu’il soit, c’est tenter le même coup de force que l’on reproche à JKK, à ceci près que, ne disposant pas comme lui de la force, on ne tombe pas dans le crime, mais dans le ridicule.
Une autre partie de l’opposition acceptera sans doute un « replâtrage » par application de la « Loi de l’Entrecôte ». L’obstination des uns et la vénalité des autres empêcheront une remise en question fondamentale des « élections à corps électoral inconnu » et permettront une soi-disant « concertation » qui n’aboutira qu’à un statu quo, c'est-à-dire au maintien de la même situation pour les élections de 2016. NdlR)
Pour gérer ce climat d’urgence, un gouvernement fut mis en place sous l’habituelle étiquette de « technicien ». Mais, le Congolais cultivant volontiers l’hyperbole, l’on parla des « jeunes technocrates surdoués ». Il est probable qu’au départ il en avait pour environ six mois. La « crise de l’Est » s’est prolongée plus que prévu, du fait d’une très large internationalisation -CIRGL, SADC, ONU – qu n’avait sans doute pas été prévue. Or, quand les « grands machins » se mêlent de quelque chose, ils vous font perdre un mois aussi aisément que l’on croque un biscuit. L’on n’avait pas prévu non plus, sans doute, que Ntaganda aurait suffisamment peur de ses propres mandants pour se réfugier à la CPI. Le gouvernement provisoire a donc duré. Le véritable partage de l’entrecôte ara donc lieu plus tard que prévu au cours de l’opération « silence dans les rangs » fallacieusement présentée comme « concertation nationale ».
Il n’est pas inintéressant d’observer l’évolution du vocabulaire en la matière. Au Nouvel An, JKK avait évoqueé dans son message un « dialogue national ». Celui-ci est ensute devenu une « concertation » au singulier. L’on parle aujourd’hui de « concertations » au pluriel. Cela fait penser à une évolution d’une idée de « mise à plat de tous les problèmes » à une forme de « dialogue » où il y aurait un inerlocuteur nettement « dminant », ayant devant lui des interlocuteurs dispersés.
Les attaques de « séparatistes katangais », les« conspirations à la gomme » style Mukandi ou Yangambi, comme les « alertes aux milices » pourraient très bien être liés au « dialogue national », en ce sens que le pouvoir ne dispose plus de la menace de l’Est pour créer un réflexe d’union nationale. Il lui faut une autre menace pour justifier sa fermeture à un vrai dialogue.
Ce qui serait sans aucun doute le problème crucial du « dialogue », c’est le manque de légitimité d’un pouvoir issu d’élections sans nulle crédibilité. Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Le pouvoir en place a déjà donné des signes évidents de sa volonté d’abuser de sa prépondérance. Il est manifeste que des expressions sonores comme « cohésion nationale » ou « respect de l’ordre constitutionnel » signifient en réalité « reconnaissance du pouvoir établi » et « acceptation des ‘résultats électoraux’ de 2011 ».
Il y a en RDC une crise liée, non aux institutions, mais à ceux qui en occupent les postes à responsabilité. Et cela, tout simplement, parce que la Constitution repose sur l’idée que lesdits postes auront des titulaires désignés par des élections honnêtes, et qu’elles ne l’ont pas été. Mais précisément, dans le vocabulaire de la Majorité, « pas de crise institutionnelle » veut dire « pas de remise en question de la mascarade électorale ».
Un « dialogue » qui ne se baserait pas sur l’acceptation de la réalité, à savoir que les élections de 2011 ont été NULLES, qu’il n’y aura JAMAIS de résultats électoraux acceptable sans recensement national et sans une CENI dépolitisée ne sera jamais qu’un achat à grand spectacle, par la distribution de postes lucratifs, de complices supplémentaires pour ce coup d’état dont le principal ressort consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Les distorsions du langage ne sont cependant pas le privilège du camp gouvernemental. Si celui-ci parle de « l’ordre institutionnel » ou « constitutionnel » pour défendre ses postes usurpés, pour une partie de l’Opposition « vérité des urnes » se prononce « Tshisekedi président » alors que RIEN ne peut sortir d’une élection NULLE. Proclamer la victoire d’un candidat, quel qu’il soit, c’est tenter le même coup de force que l’on reproche à JKK, à ceci près que, ne disposant pas comme lui de la force, on ne tombe pas dans le crime, mais dans le ridicule.
Une autre partie de l’opposition acceptera sans doute un « replâtrage » par application de la « Loi de l’Entrecôte ». L’obstination des uns et la vénalité des autres empêcheront une remise en question fondamentale des « élections à corps électoral inconnu » et permettront une soi-disant « concertation » qui n’aboutira qu’à un statu quo, c'est-à-dire au maintien de la même situation pour les élections de 2016. NdlR)
© CongoForum, le vendredi 29 mars 2013