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Des militaires rwandais et ougandais à Rutshuru : l’Accord-cadre d’Addis-Abeba violé

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Kinshasa, 06/04/2013 / Politique
Il y a des signes qui ne trompent pas. Les pourparlers de Kampala sont constamment violés par les forces négatives du M23. Et, la seule issue restait à tout prix le déploiement rapide de la Brigade spéciale dans la partie Est de la RDC. Le conseil de sécurité de l’ONU a voté le 28 mars dernier, la résolution 2098 créant cette Brigade de trois mille soixante-neuf hommes dotée d’un mandat offensif sur les groupes armés opérant en RDC.
Des soldats rwandais et ougandais auraient encore traversé la frontière congolaise. Le mouvement a été constaté dans le territoire de Rutshuru par la Société civile du Nond-Kivu. L’histoire va-t-elle se répéter ? En tout cas, l’insécurité dans l’Est de la RDC pourrait replonger dans une spirale et éloigner les perspectives de paix qui se profilent à l’horizon. Si les enquêtes ouvertes à ce sujet se confirmaient, ce serait la première violation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui a été renforcé récemment par la Résolution 2098 du Conseil de sécurité.

Kigali et Kampala pas vaincus. Les deux régimes se montrent détermines à en découdre non seulement avec la RDC, mais aussi avec la communauté internationale. L’évolution de la situation les dérange et les empêche de fermer l’oeil.

Le Premier, le Rwanda n’a pas caché ses réticences au déploiement de la Brigade spéciale d’intervention dont la mission principale est de traquer et neutraliser toutes les Forces négatives qui se cachent sous l’étiquette de groupes armés ou des rebellions dans les Grands Lacs.

A sa suite, son filleul, le M23. Ce groupe armé répertorié au nombre des forces négatives qui pullulent, dans l’Est du Congo, s’est autorisé de qualifier d’inopportune la mise en oeuvre de la brigade spéciale estimant que seuls les pourparlers engagés naguère avec Kinshasa dans la capitale ougandaise suffiraient ramener la paix en RDC. Quant à l’Ouganda il s’était contenté de mettre sa langue dans la poche, attendant le moment propice pour agir.

Ce moment est arrivé en début de semaine. Dans la nuit de lundi a mardi, des bruits de botte ont attiré l’attention des habitants de territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu, les deux voisins ont décidé de défier la communauté internationale en larguant des soldats de leurs armée respectives sur le sol congolais.

Selon le président de la Société civile du Nord-Kivu, les troupes rwandaises ont effectué leur traversée de la frontière par la localité de Kibumba. Au même  moment, indique que Thomas d’Aquin Muiti, les troupes ougandaises rentraient sur le territoire congolais par Bungagana, particulièrement par le village appelle Kisavo.

Selon les témoignages, les véhicules qui ont servi au transport des troupes et de matériel ne pouvaient pas passer inaperçus. Les premières estimations des soldats rentrés en RDC avoisineraient une brigade de chaque côté. Joint au téléphone, François Nzekuye, élu de Rutshuru (Majorité présidentielle) a confirmé l’information : « Il y a des renforts en hommes et en munitions venant de Rwanda et de l’Ouganda. Des caisses de matériels militaires sont visibles à la résidence de l’Administrateur de territoire de Rutshuru. On y voit des lance-roquettes ».

Interrogé le porte-parole militaire de la Monusco a relativisé l’information. Le lieutenant colonel Prospère Basse a plutôt parlé des mouvements des troupes de M23 qui sont fréquents ». Selon lui, « ce n’est pas nouveau jusque-là. A la Monusco, on a rien remarqué de particulier jusque-là ».

Même attitude de côté du gouvernement le porte-parole Lambert Mende a dit avoir pris connaissance du communiqué de la Société civile du Nord-Kivu et qu’une enquête aurait été ouverte pour vérifier toutes ces allégations.

Au-delà de toutes ses réserves d’usage une chose est certaine, Kigali et Kampala tout comme leur filleul de M23, ont été pris de court par la signature de l’Accord-cadre pour le retour de la paix en RDC. Cet accord cadre, de même que la Résolution 2098 de Conseil de sécurit de l’Onu, réduisent leur marge de manoeuvre sur le terrain en RDC. En clair, ces textes leur ôtent tout prétexte de leur présence permanente sur le sol congolais où ils prétendaient poursuivre les groupes rebelles à leurs régimes notamment les LRA, les FDLR et autres Adf-NALU.

Qu’ils tentent de rentrer ne peut pas surprendre les observateurs avisés qui savent qu’il n’est pas facile de renoncer à un business prospère. Eux qui jouaient le rôle de premier plan dans le pillage des ressources naturelles de la RDC, vont être, par la « faute » de l’implication de la communauté internationale confrontés à une concurrence dictée par les nouvelles règles de jeu.

A tout prendre si les informations sur les nouvelles intitulations des troupes rwandaises et ougandaises se Confirmaient, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba enregistrerait sa première violation par deux de ses signataires en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda. Car aux termes de cet Accord les signataires ne peuvent apporter aucun appui ni héberger sur leurs territoires respectifs des éléments armés déstabilisateurs.

Le Potentiel

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