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SYRIE: Al-Qaïda parraine le Front al-Nosra

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SYRIE: Al-Qaïda parraine le Front al-Nosra

by Guylain Gustave Moke Munsche Mvula
Le chef d'Al-Qaïda en Irak a annoncé pour la première fois mardi que le Front al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime syrien de Bachar al-Assad, est une branche de son groupe et que son objectif est d'instaurer un Etat islamique en Syrie.photo-1365498670393-1-0_1505454_465x348p[1]
Cette déclaration intervient au lendemain d'un attentat suicide qui a fait 15 morts et 146 blessés en plein coeur de Damas selon les médias officiels, alors que des attaques similaires avaient été revendiquées par le groupe jihadiste en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad.
Jusqu'ici, le groupe, formé de Syriens et de volontaires étrangers et classé comme "organisation terroriste" par Washington, était uniquement soupçonné d'être affilié au réseau extrémiste. En Syrie, il s'est d'abord fait connaître par des attentats suicide, mais s'est ensuite mué en une redoutable force armée qui combat au côté de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad.
"Il est temps de proclamer aux Levantins et au monde entier que le Front al-Nosra est en réalité une branche de l'Etat islamique d'Irak", (ISI), la principale organisation irakienne affiliée à Al-Qaïda, déclare Abou Bakr al-Baghdadi dans ce message publié sur des sites jihadistes.
Les deux groupes, ajoute-t-il, seront désormais fédérés sous l'appellation Etat islamique en Irak et au Levant.
Al-Qaïda en Irak a été le premier dans la mouvance jihadiste à inciter ses sympathisants à combattre le pouvoir à Damas, qu'il qualifie de "noussaïri" (terme péjoratif désignant les alaouites, la minorité hétérodoxe de M. Assad, NDLR).
Selon les récits publiés sur des forums jihadistes, des centaines de combattants ont franchi la frontière irako-syrienne pour aller se battre.
Le conflit qui ravage le pays depuis plus de deux ans a fait selon l'ONU plus de 70.000 morts, 1,2 million de réfugiés et 4 millions de déplacés.  Les pays occidentaux hésitent à fournir des armes aux rebelles redoutant de les voir tomber aux mains d'extrémistes.
En décembre, Washington avait inscrit Al-Nosra sur sa liste d'organisations terroristes, invoquant ses liens avec Al-Qaïda et indiquant que le chef d'Al-Qaïda en Irak "contrôle l'Etat islamique d'Irak et le Front al-Nosra".
Al-Baghdadi se dit prêt à s'allier à d'autres groupes jihadistes "à condition que le pays (la Syrie) et les citoyens soient gouvernés selon les préceptes dictés par Allah".
"La démocratie ne doit pas être la récompense après la mort de milliers d'entre vous", a-t-il lancé.
Al-Baghdadi a en outre précisé que c'est Al-Qaïda en Irak qui a choisi Abou Mohammad Al-Joulani comme chef d'Al-Nosra. "Nous avons choisi al-Joulani, qui est un de nos soldats, ainsi que d'autres combattants pour se rendre d'Irak en Syrie (... ) Nous avons préparé des plans et des politiques de travail. Nous avons donné de l'argent et un soutien humain".
Le 7 avril, le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a appelé les rebelles à instaurer un Etat islamique en Syrie
Fin 2012, Al-Joulani avait évoqué pour la première fois l'ambition de son groupe d'instaurer une gouvernance islamique dans la Syrie de l'après-Assad, affirmant qu'une fois le régime de Damas renversé, le pouvoir devra revenir aux moujahidines, "les mieux placés pour le remplir".
Al-Nosra avait gagné le respect de nombreux Syriens en zone rebelle par la discipline de ses combattants, mais récemment ses jihadistes se sont accrochés à plusieurs reprises avec des villageois pour des querelles liées à leur interprétation extrémiste de l'islam.
L'annonce d'Al-Qaïda en Irak intervient au lendemain de l'attaque suicide à la voiture piégée dans le centre de Damas, un attentat dénoncé aussi bien par le régime qui a accusé les "groupes terroristes" (rebelles selon sa terminologie) et par l'opposition.
Sur autre aspect du conflit, Damas a rejeté la mission des enquêteurs des Nations unies chargés de déterminer si des armes chimiques sont utilisées dans le pays. La patron de l'ONU Ban Ki-moon avait indiqué auparavant que ces enquêteurs étaient prêts à se déployer.
Selon le ministère des Affaires étrangères, la demande portait uniquement sur l'envoi d'une mission au village de Khan Aassal dans la province d'Alep (nord) où le régime accuse les rebelles d'avoir lancé un "missile doté de matières chimiques toxiques".
Le régime et la rébellion s'accusent mutuellement d'avoir employé des armes chimiques dans les régions d'Alep et de Damas dans le cadre du conflit.
Par Guylain Gustave Moke
WordPress/AFP

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