
*Trop c’est trop. La base de l’UDPS de la ville-province de Kinshasa tape du poing sur la table. Les combattantes et combattants, unis comme un seul homme, demande au Président National du Parti, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, de convoquer un Congrès extraordinaire avant décembre 2013, pour mettre définitivement fin à ce qu’ils qualifient de ‘‘dysfonctionnement’’ au sein de l’appareil du parti. Ils se sont exprimés au cours d’une matinée politique, tenue le samedi 20 avril 2013, au siège de la Fédération de la Tshangu, à Masina, Q/III. En effet, c’est depuis la fin des travaux du 1er Congrès du Parti, tenu du 10 au 14 décembre 2010, à Kinshasa, que les combattantes et combattants de l’UDPS n’ont plus parlé le même langage, apprend-on des sources internes du parti. A la base, des problèmes d’ordre structurel et fonctionnel, qui prennent à ce jour, des allures vraiment très inquiétantes, pour l’avenir de ce premier parti de l’Opposition en RDC. La base de Kinshasa reproche à sa hiérarchie le non respect des valeurs fondamentales qui ont même conduit à la création de l’UDPS, sous l’ère Mobutu, et la violation criante des textes du Parti. Et, c’est dans ce contexte que toutes les Sections des quatre Fédérations de Kinshasa se sont réunies du 22 au 24 février dernier, à la Paroisse Saint Alphonse, à Matete, sous la présidence de Léon Mukengeshayi, pour réfléchir sur comment sauver le parti en danger.
Au terme de ces trois jours de travail intense, les combattants ont listé 26 recommandations pour sortir l’UDPS, leur cher et beau parti, dans des problèmes d’ordre structurel et fonctionnel. D’ailleurs, une délégation de 8 membres, tous les présidents Sectionnaires, conduite par le Sectionnaire de Matete, Isaac Kalondji a été reçue le 28 mars 2013, par Tshisekedi, à Limete, où ils lui ont présenté en premier, les 26 résolutions, avant de les dévoiler samedi 20 avril 2013, devant la presse. ‘‘Convoquez le Congrès’’ ! Parmi les résolutions, la base invite le Président Etienne Tshisekedi à convoquer un Congrès extraordinaire avant la fin de la période transitoire de trois ans, allant de décembre 2010 à décembre 2013, pour mettre fin définitivement au dysfonctionnement au sein du parti. Les combattants précisent que ce Congrès, extraordinaire, n’aura qu’un seul point à l’ordre du jour, à savoir : la modification des statuts issus du 1er Congrès du parti, conformément aux textes régissant l’UDPS. D’après l’avis de plusieurs combattants, la période transitoire a été marquée par des nominations à tous les niveaux de responsabilité au sein du parti, par le président seul, principe qui remet en cause celui de l’élection ou de la souveraineté de la base, soutiennent-ils. N’est-ce pas le retour en force des principes anti-démocratiques et des anti-valeurs, combattus et décriés par l’UDPS ? Se sont vraiment demandés les combattants, samedi 20 avril, au siège de la Tshangu. ‘‘Statuts déjà modifiés et notariés’’ !
La base de Kinshasa estime que la solution à tous ces maux qui rongent l’UDPS ne viendra qu’au terme d’un Congrès extraordinaire, qui permettra de corriger les erreurs et doter l’UDPS des textes dignes d’un parti réellement démocratique, comme c’était le cas à sa création, renchérit Raphaël Kapumba, cadre du parti. Ce, avant de clarifier que le seul cadre approprié pour débattre de la modification des statuts, reste le Congrès. Dans l’entretemps, révèlent-ils, le Président Etienne Tshisekedi aurait déjà, unilatéralement, modifié et notarié les statuts, sans que l’ensemble des organes et structures du parti soient associés, dans un cadre légal, qui est le Congrès. A l’audience accordée le 28 mars 2013 aux Sectionnaires de 4 Fédérations de Kinshasa, Tshisekedi aurait avoué et autorisé à ces derniers d’aller relayer l’information. C’est pourquoi, ils ont tenu cette matinée politique, pour d’abord présenter le rapport final des journées de réflexion et, ensuite, faire la restitution de l’audience accordée par le président Tshisekedi. Au terme de la matinée politique, les combattants ont émis le vœu de voir Tshisekedi retirer de la circulation les statuts incriminés, et convoquer le Congrès extraordinaire dans le délai.
Guy Elongo
Guy Elongo