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La Majorité en panne de cohésion - Kabila doit frapper fort !

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Lundi 14 avril 2013, Augustin Matata Ponyo est obligé de suspendre ses activités à la primature pour répondre à la convocation d’une motion de censure à l’Assemblée Nationale. La salle de congrès du Palais du peuple accueille son grand monde. Députés, journalistes et curieux du monde sont aux aguets. La Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC) fait vivre à la population ce moment-là, en direct. Cette fois-ci, c’est la bonne ! Le Premier Ministre devra s’expliquer sur la gestion de la Res publica, pour la première fois, quasiment une année après son investiture à la tête de l’Exécutif national. Mais, le suspense retombe vite lorsque Norbert Ezadri, Rapporteur du Bureau, décide, sur autorisation du Président Aubin Minaku, de déplier une quarantaine de correspondances. Coup de théâtre ! 42 signataires de la motion se rétractent. Parmi eux, plus de 90 % appartiennent à la Majorité Présidentielle (MP). Ils avaient, au préalable, joué le jeu de l’Opposition. Ils avaient donc juré d’avoir la tête d’un des leurs. C’est en dernière minute qu’ils ont dû lâcher prise, après sûrement une forte pression. Les intéressés, dans leurs lettres, justifient le retrait de leurs signatures, par des raisons de convenances personnelles, convictions politiques et/ou inopportunité de la motion. Des pilules difficiles à avaler pour une famille politique : la Majorité présidentielle. Peu importe, l’épreuve a dévoilé une vérité : il y a panne de cohésion au sein de la MP. Il y a une réelle absence d’homogénéité au sein de la MP. « Des phénomènes chauves-souris, taupes ou infiltrations autrefois décriés refont surface alors que des défis majeurs dont la guerre dans l’Est s’imposent à la nation », soutient-on, dans plusieurs milieux proches de la Majorité. Ça flotte chez Kabila. La grande famille politique du Président de la République a besoin de se remettre de ses nouvelles déconvenues. Un regroupement stratégique aux aires perdues de Kingakati lui ferait peut-être du bien. On ne danse plus la même musique, ces derniers temps, dans cette plateforme au pouvoir. Les évènements de la semaine dernière à la Chambre basse du Parlement l’ont dévoilé au grand jour. Les règles de la solidarité ont été bannies. Une quarantaine de députés MP qui signent contre le Premier Ministre, c’est trop pour ne pas être souligné. Mais où se situe le couac ? Par où faut-il attaquer le problème ? Qui doit remettre les choses sur les rails ? Les réponses pointues à ces interrogations ne seraient rien d’autre qu’une thérapie de choc à administrer contre ce malaise naissant.

Chauvinisme

Le couac, c’est dans les esprits particuliers de chaque membre de cette plateforme politique qu’il faudrait le chercher. Au sein de la MP, il faudra identifier les opportunistes, adeptes du chauvinisme politique. Desceller ces esprits n’est pas une mince affaire. Ils sont là, à visage découvert et bouches ouvertes, dans les médias tout comme au sein de l’hémicycle qui se veut aujourd’hui : « temple de la démocratie ».
Ces esprits volent trop bas dans les débats parlementaires et télévisés. Il est également facile de découvrir ceux qui ont fait allégeance pour résoudre le problème du tube digestif. La logique reste la même : tout roule tant que les espèces sonnantes et trébuchantes coulent. Rien ne va, par contre, quand les robinets sont fermés. Le lundi dernier à l’Assemblée nationale, la nation toute entière a fait connaissance de ces hommes politiques sans idéal, ni conviction qui ont banalisé l’acte de signature. Ils ont été capables de signer aujourd’hui et de se désister le lendemain. Plus tard, doit-on penser qu’ils ne rééditeront plus le même exploit ?

Reconfiguration des engagements

Face à ce déséquilibre, un homme doit frapper fort. Il s’agit de l’autorité morale de cette plateforme. Joseph Kabila reste le seul maître devant remettre le train sur les rails. Nombre d’observateurs s’allient à l’idée que le Raïs devrait recourir à la hache, pour sarcler les mauvaises herbes qui ont envahi son champ politique. De ce fait, la reconfirmation des engagements de chaque adhérent, parti ou individu, est vivement souhaitée. Cette remise en question s’avère opportune, surtout en ce moment où le pays traverse une des zones les plus turbulentes de son histoire. « Dans la situation actuelle, si la cohésion au niveau national est vivement recherchée, à combien plus forte raison au sein de la Majorité Présidentielle, qui, contre vents et marées, est appelée à montrer l’exemple ? », s’interroge un analyste de cette famille politique, sous le sceau de l’anonymat.

La Pros.    

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