

A quand le dialogue et sous quel format?
C’est le président de la ré¬publique qui a pris l’initiative d’une concertation nationa¬le, je ne sais pas comment il le baptisera. D’aucuns par¬lent d’un Dialogue national, à l’image de ce qui s’est pas¬sé en Afrique du Sud. Après la longue guerre qui a failli emportée la Rd-Congo, il fallu se substituer au souve-rain primaire pour décider le contour d’une transition qui a fait son temps puisque qu’on a eu des élections en 2006. Et nous ne pensons donc pas, que ni Addis-Abeba, ni New York soient revenus sur la légitimité des institutions issues des élections de 2011. Donc, nous préférons nous en tenir au schéma tracé par le discours du chef de l’Etat qui a appelé ces compatrio¬tes à des échanges dans le cadre d’une large concerta-tion nationale pour obtenir la cohésion nationale face à la menace de désintégra¬tion qui se profile à l’horizon. Il s’agit donc d’une concer¬tation nationale et non un Sun-City bis.
Et le format?
C’est le président de la répu¬blique a pris cette initiative sur pied de ses attributions constitutionnelles et garant du bon fonctionnement des institutions et c’est donc lui, sur base des propositions lui formulées par des forces vi¬ves de la nation, majorité, opposition et de la société civile qui déterminera le for¬mat.
Ne sommes nous pas revenus à la situation d’avant Sun City avec la constetation sur la légiti¬mité du président Joseph Kabila et le Sénat ainsi que les Assemblées pro¬vinciales hors-mandat?
Objectivement le pays n’est pas dirigé par le Sénat ou les Assemblées provincia¬les. La première institution du pays, c’est le Président de la République. Et il est totalement légitime. Il a été élu en 2011 pour un man¬dat de cinq ans. Où est-ce qu’on va chercher l’idée que nous n’avons pas des insti¬tutions totalement légitime. On a une Assemblée natio¬nale qui est totalement légi¬time et dans laquelle siège la plupart des opposants. Parlez peut-être d’un pro¬blème financier qui a différé l’organisation des élections sénatoriales et provinciales. Le gouvernement s’attèle à le résoudre pour organiser jusqu’aux élections urbai¬nes, municipales. Une chose est qu’on peut en discuter. Parlons des contestations électorale. Est-ce qu’on peut me citer un pays monde il y a eu des élections sans contestation. Il y a eu des contestation aux Etats-Unis avec l’élection de Georges Bush, il y a eu contestation au Ghana également. Est-ce que, cela a remis en cause la légitimité de ce président élus. Il y a eu dernièrement des élections au Venezuela, il y a eu une contestation musclée, il y a eu des morts. Est-ce que cela remet en cause la légitimité du suc¬cesseur d’Hugo Chavez. Il ne faut pas aller chercher le prétexte qu’il y a un vigou¬reux contentieux électoral pour remettre en cause la légitimité des institutions du pays. Sommes-nous le pre¬mier pays à connaitre cela.
Vous dite que vous pou¬vez en discuter. Les op¬posants disent en discu¬tés signifie partager la direction des provinces. Qu’en pensez-vous?
Je constate déjà un recul de leur part. Parce qu’au début, il était question de discuter du fauteuil du président de la république. Je suis heu¬reux de constater qu’ils ont abandonné cette chimère. Mais pour les provinces, je pense qu’il y a une réponse. J’inviterai mes collègues de l’opposition à lire très at¬tentivement les lois qui ré¬gissent nos institutions. Il y a la Constitution qui stipule de manière très claire que lorsqu’une institution n’a pas pu être renouvelée, elle reste en place jusqu’à l’or¬ganisation des élections. Il n’est pas dit qu’on se mette autour d’une même table pour procéder au partage des responsabilités au sein de cette institution. Que ce soit pour le Sénat et les Assemblées provinciales. En cela, la Constitution est claire. Il n’y a que le corps électoral qui peut partager les provinces ou le pouvoir dans les institutions. Je n’ai pas lu un seul texte qui dise le contraire.
Les opposants le dédui¬sent de la tirade de l’Ac¬cord d’Addis-Abeba qui demander à Kinshasa de continuer à oeuvrer la co¬hésion nationale.
Les gens oublient que le gouvernement congolais est l’un des artisans de cet ac¬cord. Ce document a été éla¬boré par des gouvernements parmi lesquels le gouverne¬ment de la Rd-Congo. Sans trop m’avancer, je peux dire suis parmi les auteurs de ce document sur lequel on a travaillé à Addis-Abeba et à Newyork. A Newyork nous avons travaillé avec les Français et à Addis-Abeba, nous avons presque travaillé seuls. Mais c’est la plupart des idées que nous avons in¬jectées dans ce texte qui se sont retrouvées in fine dans les résolutions qui ont été votées. Nous n’avons pas eu à l’idée pas plus à nos parte¬naires de l’Union Africaine et des Nations-Unis de remet¬tre un seul instant en cause les fonctionnements des ins¬titutions conformément à la Constitution. On a parlé de la réconciliation par rapport à la menace de désintégra¬tion.
Comment entrevoyez-vous le rôle de Mary Ro¬binson. Du côté de l’op¬position, la projection est de ramener la classe politique autour d’une même table pour trou¬ver comment partager le pouvoir.
Il suffit de lire les textes. C’est la résolution 2098 qui prévoit la désignation d’un émissaire spécial par le Se¬crétaire général des Nations-Unies pour suivre la mise en oeuvre des dispositions de la résolution 2098 en Rd-Con¬go. Si cela dit, qu’il est ques¬tion de partager le pouvoir, alors, on acceptera que Ro¬binson vienne pour arbitrer le partage du pouvoir. Mais je n’ai lu nulle part dans cette résolution une idée du parta¬ge du pouvoir. La résolution a pour sens le rétablisse¬ment de la paix en Rd-Con¬go. Et on demande au Pré¬sident de la république dans cette résolution de prendre des initiatives pour faciliter la cohésion nationale. Donc, la partie cohésion est laissée à la disposition du Président de la république. S’il y a des opposants qui remettent en cause la légitimité du Prési¬dent, ce n’est pas le cas de la communauté internatio¬nale. Dans la résolution la communauté internationale prend acte de l’engagement du Président de république et l’encourage dans ce sens. Je vais aussi demander à nos amis de l’opposition de lire dans la résolution où il est dit que rien ne peut re¬mettre en cause la légitimité du Président de la républi¬que et la souveraineté de la Rd-Congo. Robinson sera la pour accompagner les inter¬ventions des Nations-Unies qui vont dans le sens de la pacification de la Rd-Congo et du rétablissement de la paix. Elle a comme interface le Président de la Républi¬que.
Le M23, n’est- il pas une épine dans le pied du gou¬vernement
Le M23 est une épine dans le pied de la Rd-Congo, de l’Afrique et de l’ensemble de la communauté internatio¬nale. C’est pourquoi le M23 est appelé a disparaître par la CIRGL, la SADC, et dans la résolution 2098 des Na¬tions-Unies. On ne peut pas accepter en plein 21ième siècle q’un groupe des gens prennent des machettes, couteaux pour voler, piller et exterminer des populations. C’est de la pure sauvagerie. C’est donc, un mouvement qui est appelé à disparaitre. Soit exister autrement. Pas sous cette forme là!
Pour vous Kampala, n’est-elle pas un compromis pour sauver la face du président Museveni
Nous sommes allés à Kam¬pala pour résoudre des pro¬blèmes Rd-Congolais. Mu¬seveni n’est pas Rd-Congo-lais. Nous sommes partis à Kampala pour donner une porte de sortie à des com¬patriotes qui malheureuse-ment ne nous comprennent pas. Attendons voir ce que donnera ces nouvelles dis¬cutions entre la délégation de la Rd-Congololaise et le mouvement politico-rebelle. Mais, sachez-le, il ne sera pas question une fois de plus de partager de pouvoir.
Une idée peut-être pas évoquée au cour de cette entretien
Je voudrais vraiment en ap¬peler au bon sens à tous nos compatriotes. Et aux collè¬gues de l’opposition. Qu’ils puissent prendre conscien¬ces qu’il y a des choses qui sont bien importantes que nos polémiques. C’est d’avoir le sens élevé de la nation. Qu’ils sachent que notre pays est menacé de Balkanisation. C’est à nous Rd-Congolais unis main dans la main de repousser cette ¬menace. Pensons à l’émer¬gence de ce pays et à son développement.
H.M. MUKEBAYI NKOSO