

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a publié hier mercredi 8 mai 2013, à Kinshasa et à Genève, son rapport sur les graves violations des droits de l’homme et du Droit international humanitaire commises en novembre 2012, au cours des combats entre les Forces gouvernementales et les rebelles du M23, dans la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu; ainsi que lors de la retraite des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) vers la province du Sud-Kivu, qui s’en est suivie, indique un rapport de l’ONU. Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Scot Campbell a été invité au point de presse hebdomadaire de la Monusco pour parler de ce rapport.
En somme on y retient que l’enquête de l’Onu a documenté 135 cas de violence sexuelle perpétrés par des éléments FARDC dans la ville de Minova et ses alentours alors que des unités de l’armée battaient en retraite depuis les lignes de front. Parmi les victimes, figurent 33 jeunes filles âgées de 6 à 17 ans. De militaires des FARDC sont entrés dans des maisons, les ont pillées, et ont violé les femmes et les filles qui se trouvaient à l’intérieur, commettant également d’autres actes de violence physique dans de nombreux cas.
Alors qu’ils occupaient Goma et saké, les combattants du M23 ont aussi perpétré de graves violations du droit international humanitaire sur au moins 59 personnes. L’enquête de l’ONU a également documenté au moins 11 exécutions arbitraires, des cas de recrutement d’enfants et de travail forcé, des traitements cruels inhumains et dégradants et des pillages commis par les combattants du M23.
La situation sécuritaire à l’Ouest de la République Démocratique du Congo, quoique jugée calme, par la Monusco, durant la période sous examen, reste toujours marquée dans sa partie septentrionale par l’afflux considérable de réfugiés centrafricains dans la localité de Zongo.
Cependant, a signalé le porte-parole militaire Félix Basse, le 7 mai 2013, aux environs de 18h30, un convoi logistique du 4ème bataillon pakistanais de la Force de la MONUSCO se déplaçant sur l’axe Bukavu-Walungu, est tombé dans une embuscade tendue par un groupe armé non identifié composé d’une dizaine d’individus, à 16 kilomètres de Bukavu. Au cours de cette attaque un (01) Casque bleu a été blessé puis succombera à ses blessures après son évacuation à l’hôpital de niveau 2 de la ville de Bukavu.
Immédiatement, une force d’intervention rapide fut déployée sur le site de l’incident ainsi qu’une patrouille robuste des 1er et 2ème bataillon Pakistanais, dans le but de mener des opérations de bouclage et de ratissage dans la zone qui se poursuivent à ce jour.
Depuis le 28 avril 2013, la Force de la Monusco poursuit la conduite de ses onze (11) opérations unilatérales et une (01) autre conjointe avec les FARDC dans les différents territoires de la province du Sud-Kivu, notamment « Jenga usalama II » (Consolider la Paix / et II), « Kimbilio salama » (Safe refuge, Refuge sûr), « Safeguard » (Protection), « Mkesha », « Amani ya kudumu » (La paix durable), « Swift Organisation des Nations Unies shield » (Protection rapide), « Outreach » (Longue portée), « Restoration of roads » (Réhabilitation des axes), « South sailboard » (Navigation vers le Sud), « Safe water II » (Eaux sûres II), « Safari majini » (Navigation sûre) et « Okoa » (Sauvetage).
Au chapitre des redditions dans la province, du 21 au 29 avril 2013, au total dix (10) éléments en provenance de différents groupes armés se sont rendus aux troupes onusiennes déployées à Mwenga, Baraka, Minova, et Rubanga. Il s’agit notamment de sept (07) des FDLR et de trois (03) des Mayi-Mayi Mayele.
Il convient de noter que depuis le 27 avril 2013, la hiérarchie des FARDC a annoncé la reddition au camp de l’armée gouvernementale de Nyamuniyuni situé dans le village Bulenga, à 19 kilomètres au Sud-ouest d’Adikivu, de quinze (15) éléments Mayi-Mayi Kirikicho, avec trois (03) femmes, six (06) enfants et sept (07) armes AK-47.
Tshieke Bukasa