
Plus de deux semaines après la promulgation de la nouvelle loi organique relative à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), la course à la succession du pasteur Daniel Ngoyi Mulunda et consorts est largement ouverte. On assiste à une véritable inflation d’ambitions politiques aussi bien du côté de la Majorité Présidentielle, de l’opposition Parlementaire que de la Société Civile. Comme de tradition dans notre pays, cette effervescence est liée non pas au désir de «servir» mais plutôt d’améliorer son confort personnel. Le poste, assure-t-on, nourrit bien son homme.
S’agissant particulièrement de la présidence du bureau de cette institution d’appui à la démocratie, spécialement réservée à la Société Civile, les candidats des confessions religieuses paraissent les plus actifs. Dans certains cercles, on soutient qu’au nom de la règle de l’alternance, le fauteuil devrait revenir soit à un représentant de la communauté islamique, soit à celui de l’Eglise Kimbanguiste ou encore à celui des « Eglises de Réveil », après les mandats de l’abbé Malumalu (Eglise Catholique) et du pasteur Daniel Ngoy Mulunda (Eglise protestante).
Non à une chasse gardée des serviteurs de Dieu !
Le débat fait rage dans l’opinion autour du successeur du pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Nombre d’observateurs estiment que les religieux ont montré leurs limites.
Crédités au départ de la présomption de neutralité, d’indépendance et d’expertise, l’abbé Malumalu, président du Bureau de la défunte CEI (Commission Electorale Indépendante) et Ngoy Mulunda, président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) ont laissé l’impression d’avoir travaillé sous la dictée des forces politiques, ce qui avait conduit à la non transparence des scrutins présidentiels et législatifs, aussi bien en 2006 qu’en 2011.
L’un des thermomètres du tripatouillage de la vérité des urnes pour les deux cas a été la pile des contentieux électoraux enregistrés dans les cours et tribunaux du pays. Guerres entre « armées » des gagnants et des perdants, fracture du pays en blocs antagonistes Est et Ouest, montée des rébellions à l’Est, mise à sac des bureaux de vote et centres de compilation des résultats, violences sur des candidats et leurs sympathisants de la part des « Kuluna » à la solde de leurs adversaires, opacité des fichiers électoraux, mise en circulation des bulletins de vote parallèles... sont autant d’épisodes sombres des mandats de ces deux serviteurs de Dieu.
Compte tenu des déceptions et frustrations causées chez des millions de Congolaises et Congolais depuis 2006 par des personnalités religieuses que l’on pensait être en mesure de maintenir l’Eglise au milieu du village, d’aucuns pensent que l’on devrait mettre une croix sur cette catégorie de compatriotes. De toutes les façons, l’organisation des élections en RDC ne doit pas devenir la chasse gardée des religieux. Il est temps de donner leur chance aux laïcs militants dans d’autres segments de la Société Civile.
Les composantes interpellées
Le dernier mot, dans le choix du président du Bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante, revient aux composantes (Majorité Présidentielle, Opposition Parlementaire et Société Civile). Il est à espérer que celles-ci vont s’abstenir de rejouer la carte des religieux qui ont laissé au pays des contentieux électoraux qui ont davantage éloigné les Congolais les uns des autres. Finalement, le souverain primaire, qui pensait naïvement peser dé tout son poids dans les urnes, en ce qui concernant le choix de ses élus, est passé pour le dindon d’une grande farce.
Le challenge du moment est de restaurer la crédibilité d’une institution d’appui à la démocratie qui a vidé le jeu électoral de toute sa substance. Il faut à la CENI rénovée un leadership réelle ment neutre et clairvoyant pour que la voix de l’électeur congolais compte réellement au moment du vote du Président de la République, des Députés nationaux et des députés provinciaux Le pays n’est pas en panne d’experts pour que l’on s’accroche désespérément aux serviteurs de Dieu, ces êtres de chair et de sang qui ont démontré qu’ils ne sont pas différents du commun de mortel.
Kimp
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Commentaires
0#7 Mpaka Losako 10-05-2013 11:37
LA RDC EST UN ETAT LAIQUE. pOURQUOI RESERVER UNE PLACE DE CHOIX A SES VENDEURS D'ILLUSION QUI SONT LES RELIGIEUX?
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0#6 Phil 10-05-2013 10:59
Les gents qui reflechissent comme ca nous diront demais que comme Mulunda est Luba, c'est le tour de Banyamulenge aussi par ce qu'ils n'ont jamais préside la CENI.
Etre pasteur ,pretre ou Imam n'a aucune relation avec la presidence ni de la Republique ni de la CENI.Et ceux qui n'ont pas de religions seront quand presidents de la CENUi. Evitons la discrimination sur base de religions. Notre pays est laïc.
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0#5 Phil 10-05-2013 10:51
Ces soit-disant serviteurs de Dieu doivent precher l'évangile dans leurs eglises et mosquées respectives et laisser la politique aux politiques. A Cesar ce qui est a Cesar et a Dieu ce qui est a Dieu. Notre pays est laïc. N'a aucune confession religieuse comme L'Iran. Nous disons non aux faux pasteurs et Imam.
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+1#4 MPAKA LOSAKP 09-05-2013 17:36
LE PROBLEME N'EST PAS QUI VA ETRE A LA TETE DE LA CENI. POUR QUE LA CENI SOIT UNE INSTITUTION INDEPENDANTE, IL FAUT QUE LES GENS QUI SONT AU POUVOIR TOUT COMME CELLES QUI SONT DE LA SOIT DISANTE OPPOSITION ACCEPTE LE CONCEPT DE LA DEMOCRATIE: C'EST A DIRE C'EST LE PEUPLE QUI LIBREMENT CHOISI SES REPRESENTANTS. UN HOMME DE L'EGLISE A TETE DE LA CENI NE SIGNIFIE ABSOLUMENT RIEN DU TOUT.
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+3#3 Marilyn 09-05-2013 16:01
Le problème n'est pas une question d'homme d'église mais, tant qu'on aura des gens qui voudront s'accrocher au pouvoir à tout prix, vous pourrez même mettre un saint qu'ils réussiront toujours à tricher. Pour moi, c'est simple, supprimer la Ceni et les élections puisque c'est de l'argent jeté par les fenêtres et comme Mulunda a eu plus de 20 millions de dollars pour son forfait, il y aura toujours une bataille pour sa succession. Supprimez les élections et celui qui veut devenir Président de la République n'a qu'à faire un coup d'état point barre !!!! Toutes les palabres-là sont inutiles...
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+3#2 Papa Kulutu 09-05-2013 14:07
Ce monsieur, Ngoyi Mikinza, faux pasteur, doit être arrêté et traduit en justice pour avoir nommer les députés qui n'ont pas mérité ces postes. Plus jamais les religieux diriger encore la CENI.
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+2#1 JOHN 09-05-2013 13:37
Après tout ce que nous avons vécu, je crois qu'on n'a pas nécessairement besoin d'un homme d'église comme président de cette institution. Ils ont montré qu'ils sont et restent des êtres humaisn avec des appétits du monde.